jeudi 4 septembre 2014

Merci pour ce moment…


























Et même qu'Alain Veinstein, producteur à France Culture, aurait pu dire "Merci pour ce long moment… passé à la radio", si le 4 juillet il n'avait pas été censuré sur France Culture, comme il le raconte dans un petit livre qui paraît aujourd'hui au Seuil (1). Ce livre reprend l'intégralité du texte qu'il aurait lu à l'antenne si la direction de la chaîne n'en avait décidé autrement quelques heures avant la diffusion de son émission enregistrée (2).

Dans "Radio Sauvage" qu'il publiait au seuil en 2010, et qu'il reprend en ouverture de son livre il écrit : "J’ai raconté comment, contre toute attente, je suis devenu intervieweur. Rien, vraiment, ne m’y prédisposait. J’étais d’un naturel taciturne. Si d’aventure je murmurais trois mots, c’était à voix si basse qu’on me les faisait répéter avant de passer purement et simplement mon tour de parole. Circonstance aggravante: je n’articulais pas. Faire de la radio dans de telles conditions aurait relevé de la gageure. Comment l’idée m’en serait-elle venue ? Longtemps, je n’ai d’ailleurs pas eu de radio chez moi. Et pourtant, je ne saurais le dire autrement, j’ai fini par identifier ma vie à la radio. Par m’inventer une identité en me projetant dans un personnage qui avait trouvé sa voix dans le son du casque qui ne quittait pas ses oreilles. Je suis devenu celui que j’entendais avec la voix d’un autre."

Avec le recul nécessaire, avec des mots à lire après les avoir entendus, on prendra toute la mesure du dépit et de la tristesse d'un Veinstein qui n'en avait jamais fini avec la littérature. Ce 4 juillet, congédié, il a pris sa valoche et peut-être s'en est-il retourné à l'état sauvage lui qui venait de perdre sa radio du même nom.

(1) Du jour sans lendemain, Émission censurée, Le Seuil, 2014,
(2) Le déroulement de l'affaire : ici http://radiofanch.blogspot.fr/2014/07/surpris-par.html , et là, http://radiofanch.blogspot.fr/2014/07/il-y-aura-un-avant-et-un-apres-4.html

4 commentaires:

  1. #ClapClapClap merci Monsieur Fañch pour ce joli moment :)

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  2. Pauvre Veinstein, comme il est à plaindre ! Narcissique de première, le faux modeste. Vite que son fan club lui achète le papier made in Seuil où travaille Laure Adler (pas une inconnue de lui) ! Une fin de carrière médiocre et un texte qui ne restera pas dans les annales. Bien à l'image que donne France Culture ces dernières années.

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    1. Bonsoir Pierre, au-delà du fond c'est la forme qui est stupéfiante et qui figera la "censure". C'est à la mesure sûrement du désespoir de Veinstein…

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    2. Quand je lis ces quelques lignes haineuses, les bras m'en tombent. Donc, je ne commenterai pas. Par contre, par souci de vérité, je signale que Laure Adler ne travaille plus au Seuil depuis bien des années. L'éditeur de Veinstein se nomme Bernard Comment.

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