lundi 24 octobre 2016

J'écoute pu la radio...


Robert Arnaut, chroniqueur "sauvage"

















Enfin j'écoute pu la radio toute la journée. Du matin au soir. Et/ou du soir au matin. Finies les nuits magnétiques. Sauvages, éblouissantes, fantastiques. Finies aussi les journées accro où je gardais au cœur de grands moments d'humanité. Maintenant je suis moderne, j'écoute des émissions. Pas en podcast, non, en streaming. Pas en podcast puisque le podcast est devenu un féroce enjeu de comptabilité d'"auditeurs" supposés à l'écoute des émissions qu'ils ont podcastées. En effet, chaque mois, les radios plastronnent en affirmant qu'elles sont championnes du monde. Championnes du monde de quoi ? D'un clic d'abonnement qui très peu souvent se transforme en écoute (1).

Là c'est dimanche, je fais route vers deux lieux de reportage dont je vous reparlerai dans quelques semaines. Mais en voiture, depuis ce matin, je n'ai jamais eu envie d'écouter la radio. Rien de stimulant. La messe de la politique, stop (et pas encore !). Si France Musique voulait bien chanter je chanterais avec elle. La chanson, le dimanche matin, c'est aussi tendance que l'indicatif à l'accordéon de Marc Perrone pour "Culture Matin" de Jean Lebrun sur France Culture (1986-1999). C'était un très subtil clin d'œil proposé par Georges Kiosev, réalisateur à Radio France. Bon c'est vrai ce soir dimanche, sur France Musique, il y aura bien de la chanson dans l'air avec les duettistes Valero et Jousse (Easy Tempo) mais bon le dimanche on pourrait chanter un peu plus, non ? Alors je déchante un peu.

Les fins de semaine (samedi et dimanche) à la radio sont sans joie, sans âme et même sans fantaisie. Le décalage avec "l'Oreille en coin" (France Inter, 1968-1990) est abyssal. La radio ne tente, n'invente plus rien. Ne prend plus aucun risque. Il ne faut surtout pas surprendre l'auditeur des fois qu'il trouverait vite que la semaine (du lundi au vendredi) est bien pâle ou par trop mécanique. L'alternative viendra le jour où on pourra se faire une radio à la carte. Pas une radio de podcasts mais plutôt une radio de streaming, programmable en composant son programme à partir du flux. Et mieux encore en pouvant "mixer" radio publiques et privées, voire des sons venus d'arte radio et autres réenchanteurs de sons.

Les schémas radio inventés après 1945, s'"essoufflent". Les auditeurs zappent, fouillent, composent et recomposent leur écoute. Et l'incongruité d'Europe 1 de proposer en milieu de matinée des histoires et/ou des faits divers, alors qu'il n'y a pas forcément le public captif à cette heure, n'a plus aucune importance (2). Le podcast de l'émission fait "fureur" (sic) et Europe 1 de comptabiliser les auditeurs de flux + les abonnés au podcast. Qu' Hondelatte se gausse des résultats "podcasts" fait sourire. Ni lui, ni personne pour l'instant, ne sauront combien de personnes écoutent. On est bien dans l'air du temps, l'apparence prévaut sur tout. 

Allez tiens je vais réécouter "Chroniques sauvages" de Robert Arnaut. 

(1) Cette course au podcast a réussi á pousser l'absurde jusqu'à ce que certaines émissions soient découpées en deux, comme "Une histoire particulière" diffusée le dimanche à 15h sur France Culture,
(2) "Hondelatte raconte", du lundi au vendredi, 10h30-11h30,

1 commentaire:

  1. On pourrait ajouter la disparition des émissions de la nuit comme Les Choses de la Nuit de Jean Charles Aschero
    Merci pour vos billets

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