jeudi 6 juin 2013

Vian for ever…








On pouvait bien s'imaginer que confier à José Artur (1) le livret du double CD que publient l'Ina et Radio France, c'était s'assurer d'y lire ce qui a animé Artur toute sa vie : l'impertinence et la fantaisie. Vian n'y allait pas par quatre chemins "Je ne veux pas gagner ma vie, je l'ai". Voilà de quoi camper le personnage qui, non dénué d'humour a pourtant, sans rire et avec un gros pincement au cœur "interrompu" brutalement sa vie un jour de juin 1959. 

"Laisser parler Boris Vian, l'écouter sans rien dire, nous donne la douce impression d'être plus cultivé et momentanément très intelligent". Ça c'est du Artur pur jus ! Il est bon que Boris existe toujours, existe à travers sa musique, mais aussi au travers de ceux qui l'ont côtoyé. Vian avait le sens de la formule "Un existentialiste est un homme qui a du Sartre sur les dents". C''est un régal de se promener avec Boris, un vrai régal. De son temps, en avance et hors du temps. C'est aussi dans ce "hors temps" qu'il est le plus séduisant, et peut-être qu'il a le plus séduit. Pierrot lunaire le jour, "roi-soleil" la nuit, il rayonnait de toutes ses facettes. Qu'il n'eût pas fallût que son cœur lâche et laisse un vide immense, quand, au détour des années 60, il aurait continué à secouer le cocotier de son impertinence subtile ou de sa facétie lumineuse.

Ses CD, il ne faudrait jamais "ranger" dans notre discothèque, mais les tenir à portée de main et surtout à portée d'oreille, en écouter quelques minutes par jour, le faire vivre au quotidien, s'enthousiasmer et le relire souvent.

Comme le disait un slogan politique au cours de la campagne présidentielle de 1981 "Boris Vian, c'est maintenant qu'on a besoin de lui ! "

(1) Producteur de légende à France Inter (Le Pop Club)

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