mardi 29 mars 2016

Alain Decaux… par Jean Lebrun

Alain Decaux














Les disparitions de telle ou tel permettent quelque fois d'évoquer la radio et même l'histoire de la radio. Alain Decaux, historien, a aussi été un homme de radio et Lebrun dans "La marche de l'histoire" (1) n'a pas manqué, par ce prisme-là, de raconter le parcours de l'Académicien. Mais vous l'imaginez bien, mes chers auditeurs, ce sont les autours qui me sont forcément tombés dans l'oreille.

Pour raconter Decaux, Lebrun ne pouvait pas ne pas nous raconter une histoire qui commence vraiment comme "Il était une fois…" même si, art du conteur, Lebrun martelle en titre, presque martial, un "Alain Decaux" qui n'aurait pas déplu à l'historien, tant cette accroche le pose et l'impose dans la confrérie des historiens, lui qui "pratiquait l'histoire comme un exercice d'amitié". 

On boit d'autant mieux les paroles de Lebrun que le conteur évoque les détails romanesques d'un Decaux anonyme et du maître Guitry (Sacha), ce dernier influençant et déterminant le destin "historique" de Decaux. Pour ajouter au panache de la relation des deux hommes, Lebrun ne manque pas de donner le détail (l'épée d'académicien de Decaux) qui scelle la reconnaissance que chacun avait l'un pour l'autre.

Et il est intéressant d'apprendre que la cérémonie de remise de l'épée aura lieu… à la Maison de la radio. Reconnaissance encore d'un Decaux qui savait ce qu'il devait aux ondes de la radio publique qui l'avaient propulsé intimement dans presque chaque foyer français. De la radio à la télévision il n'y a qu'un pas et Lebrun ne manquera pas faire l'impasse sur la statue du commandeur, "Léon Zitrone" qui, à défaut d'épée, "utilisera le micro comme encensoir". 

Les personnages de l'histoire sont en place : le héros (Decaux), le mécène (Guitry), la complice (la radio), la reine (la télévision), le sacré (l'Académie française). Et Lebrun, gourmand, de façonner cette pièce montée qui ne manque ni de sucre ni de miel. Il est 13h36'. On savoure, gourmands à notre tour. Touchés qu'à l'Académie, Decaux, fasse l'éloge de la radio !

La radio qui dès 1951 lui offrait sur le "Poste Parisien" une "Tribune" hebdomadaire. Et dans l'archive (La première de "La Tribune de l'Histoire") que Lebrun a diffusée, il est bon d'entendre le speaker "Charles Bassompierre" et la speakrine "Claude Erval" qui s'annoncent eux-même (2) !


Guy Montagné,
imitateur de Decaux, cité par Lebrun















Et Lebrun ne manquera pas de citer "Le Directeur de la télé gaulliste, Claude Contamines(3), qui usera et de son pouvoir politique et du fait du prince pour saborder la mythique émission "La caméra explore le temps", où Decaux s'est fait largement connaître du très grand public. Mais "la renaissance d'un mouvement occitan que va réveiller "Les Cathares" c'en est trop pour le Général de Gaulle : "Qu'on me vire ce Lorenzi [producteur de l'émission] et que ça ne traîne pas". En ces temps de pouvoir autocrate, il n'y a donc pas qu'Alain Peyrefitte (4) qui oriente la télévision et rédige le "conducteur" du journal télévisé !

Il était juste que, dans le temps imparti pour réaliser cette émission, depuis l'annonce la veille du décès de l'historien, Jean Lebrun remercie "Franck Olivar et Jacques Sigal (réalisateur)". Ce dernier, facétieux, n'aura pas manqué l'hommage et le clin d'œil de l'humour du fantaisiste et imitateur Guy Montagné.

(1) Du lundi au vendredi, 13h30, 
(2) Claude Erval, la même sûrement qui ponctuait, comme speakrine, "La tribune de Paris" que Jean-François Remonté, réalisateur-producteur nous avait donné à entendre dans ses émissions d'été à France Inter "Les années radios", au début des années 90,
(3) Directeur général adjoint de l'ORTF et directeur de la télévision 1964-1967, (quand Jacques Sallebert était lui directeur de la radio, pas forcément aux mêmes dates),
(4) Ministre de l'Information du Général de Gaulle, 1962-1966, et promotteur de ce qui deviendra l'Ortf en 1964.





3 commentaires:

  1. Charles Bassompierre (et non point Vasson-Pierre...) je présume
    Merci pour vos billets et ces piques si réjouissantes

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    1. Merci Jean, je corrige illico/presto !

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    2. Et j'ajoute grâce à Robert Chaudenson (Mediapart) : "Speaker : présentateur ou présentatrice de radio recruté par concours national jusqu'en 1965 pour la Radio nationale française : RDF, RTF, ORTF"

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