dimanche 27 mars 2016

Brunch #27 (Spécial Documentaire "Maison de la radio")

Capture d'écran


















T'aurais jamais du Gilles (1) m'envoyer le lien vers cette archive TV, de presque 53', de feu La Cinquième, chaîne qui deviendra France 5 à France Télévisions. Pourquoi ? Ben parce qu'on n'a pas encore oublié/digéré le clip vidéo de Nicolas Philibert, qui avec son titre "La maison de la radio" ne rendait, ni compte des singularités des sept chaines de Radio France, ni même d'autre chose que d'une succession d'images censées "être" la radio, quand elles ne fixaient souvent que des "clichés". Sans oublier une perception très subjective de la radio publique qui valorisait à 80% France Inter, et n'identifiait en rien les autres chaînes. 

En mai 1995, "Maison de la radio", ce reportage-documentaire est le sujet unique d'une série hebdomadaire "Business Humanum Est", présenté par Thomas Hervé (2), qui prend le pari de décrire un maximum de métiers et de savoirs-faire propres à la radio publique, jusqu'à quelquefois indiquer, par des incrustations, qui prennent toute la largeur de l'écran, les salaires de ceux qui officient dans la maison ronde.

Et plus on avance dans le rep-doc, plus on mesure que Philibert s'est fait plaisir en oubliant juste de contextualiser ce que Jean-Etienne Frère réussi parfaitement. La singularité de la création des fictions est, dès le début du doc, mise en valeur en n'omettant pas de s'intéresser à la technique des micros, des lieux et des conditions d'enregistrement. Et l'on voit, plusieurs fois au cours de ces 53', de nombreuses "petites mains" danser avec la bande magnétique. Autant dire un moment d'archive exceptionnel !


Capture d'écran
















Et l'on découvre (je découvre) les "Grandes oreilles" dont on n'entend plus du tout parler aujourd'hui. Métier disparu ? Ce qui est séduisant avec ce rep-doc, c'est son montage punchy et son approche non didactique de la vie quotidienne à la radio, (quand Philibert voulait nous faire croire que la radio démarrait chaque jour à 7 heures). Ceux qui s'expriment sont nommés et leurs métiers précisés. Les "anonymes" sont beaucoup plus présents que les vedettes du micro, et montrent bien la riche diversité des métiers de la radio publique. Et même RFI est présente !

En clair, on voit vraiment la vie de la maison ronde, jusque dans ses moindres détails techniques (documentation, son, DAB, numérique, studios, archives), sans qu'il eût été besoin de sur-représenter ceux qui sont au micro. Si Philibert avait fait l'impasse sur Fip, Frère ne l'a pas oubliée, ni de faire témoigner une animatrice et un programmateur. Ces deux métiers étant l'essence même de la radio musicale publique (3). Pas plus qu'il n'a oublié de présenter la concurrence radio, les chiffres d'audience et quelques vedettes de la radio privée. 


Véronique Barnet-Dupuis, réalisatrice de Delli-Fiori
(ici à Inter) qui par le geste veut calmer le débit du Julien…


















Pour l'anecdote on découvrira qu'un certain Philippe Voinchet, remet les pendules à l'heure ! Voinchet ? Hum ! Que Bernard Lenoir n'écoute plus de musique quand il n'est plus à la radio, et que Laurent Ruquier n'a pas encore pris la grosse tête (4) !

Merci Gilles, on tient là une très belle archive qui ne demande qu'à être vue et revue (5) . J'oubliais (je reviens au sujet façon Inspecteur Colombo), cette radio de 1995 qu'on a aimé, qu'on aime "voir" à nouveau, elle n'existe plus et, pas seulement parce qu'on est passé de l'analogique au numérique ! CQFD.

capture d'écran
















(1) Gilles Davidas, réalisateur-producteur à Radio France, qui a fait une petite incursion à la Cinquième de janvier 1995 à février 2002, en tant que réalisateur-son et qui, pour ce doc, avait réalisé la bande-son de la bande-annonce,
(2) Et produit par CB news TV (Christian Blachas),
(3) Ici Julien Delli-Fiori dans le rôle du programmateur, dont le bureau "pagaille" vaut bien celui de Frédéric Lodéon (découvert dans le clip de Philibert),

(4) Il fallait être abonné à l'hebdomadaire papier "La semaine de Radio France" pour, dans le doc, comprendre que "La semaine" n'est pas une émission mais un hebdo publié par Radio France. 
(5) J'ai, dans ma besace, un autre doc plus récent que celui de Frère, pour l'instant je le garde au chaud mais nous en reparlerons.

3 commentaires:

  1. Bonjour Fanch....

    C'est clair que depuis le visionnage de ce documentaire de 1995 que tu nous offres aujourd'hui...la Maison de la Radio retrouve instantanément le relief et la consistance qui - je m'en rends compte désormais - manquent cruellement au documentaire éponyme de Nicolas Philibert. A plus de 20 ans de distance, on se prend ici à vibrer à l'évocation de cette maison de la radio, autrement plus passionnante, inventive et foisonnante que ce que "le clip" de Nicolas Philibert a pu en saisir... Il est vrai qu'en 1995 le marketing et la communication à tout va n'avaient pas encore produits sur des équipes dirigeantes, avides de pouvoir et de gloire plutôt que d'esprit partageux, tous leurs effets délétères....

    Quoiqu'il en soit, ce reportage est pour moi une vraie belle découverte...qui ouvre un champ entier de réflexions....

    Encore merci, Fanch !

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    1. Allo ? Allo ? Mécékikékri ? Mais c'est qui ?

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    2. Guillaume de Saint-Brieuc !!!
      Désolé Fanch, j'avais oublié de signer...

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