mardi 4 février 2014

Les invités se ramassent… à l'appel






Plus aucune émission sur France Inter, France Culture, Le Mouv' ne peut se passer d'un ou plusieurs invités "têtes d'affiche" qui doivent donner envie aux auditeurs d'écouter la chaîne qui les reçoit. Dans le même temps les chaînes ont beau faire le maximum pour fidéliser leurs auditeurs, comment ne pas répondre aux sollicitations des chaînes concurrentes si les invités nous incitent à "changer de chaîne". Ce recours définitif et absolu aux invités montre, s'il en était encore besoin, que peut importe le concept de l'émission du moment que les invités donneront envie de rester à l'écoute. Imaginons un moment que le neveu de l'ex-Président de la République François Mitterrand ait proposé à Philippe Val de faire une émission sur l'histoire du cinéma, tous les soirs de la semaine à 18h20 sur France Inter. Peu de chance que cette "idée lumineuse" et tellement originale ait été retenue. Par contre si Frédéric Mitterrand annonce qu'il va recevoir le "tout Paris", "tout machin" et "tout truc", bingo "c'est dans la boîte" et FM n'a plus, en modulation de fréquence, qu'à s'assurer de son approvisionnement quotidien, en cirage, brosses à reluire, et autres cires au miel d'abeille bio du Vaucluse.

Chancel peut dormir tranquille, pas né le producteur ou la productrice qui pourra un jour égaler son art de l'interview et/ou tenir sur la durée. Frédéric Taddeï qui vénérait l'idole des ondes, Chancel, n'a pas fait long feu sur France Culture pour refaire in-extenso des interviews d'invités en tête à tête. On guette au travers des grilles de programmes, où tous ces invités sont "claquemurés", les émissions qui sauraient nous parler sans avoir recours aux vedettes, experts, matamores, diseuses de bonne aventure, gourou rolex, vieux beaux, cons d'sultants, et autres nouveaux-nés qui viennent de pousser leur premier cri sur la scène de… Lol impie. L'invité c'est la tarte à la crème de la radio moderne. On les use jusqu'à la corde dans des créneaux de parole ultra-calibrées. Et comme, "se faire voir à la radio" ils aiment ça les invités, ils reviennent et reviennent encore jusqu'à plus soif.

Cet invité caution-témoin-prétexte-remplissage-et-parlottage place l'animateur, la productrice, en situation permanente de passeur de plat, réhausseur de promo et admirateur inconditionnel du "c'est tellement important ce que vous faites". C'est lourd et ça va finir par s'user, non ? Alors la Pédégère ou le Pédégé de Radio France ça l'intéresse ce type de questionnement ? Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel va l'interroger sur ce point là ? Est-ce que cet-te "élu-e" aura un vrai projet radiophonique, une vision, ou se contentera t-il de gérer l'existant, d'agiter les "nouvelles technologies" et de faire "revenir" les parisiens et les touristes dans le grand hall de la Maison de la radio pour y donner "à voir" autre chose que de la radio ? Là est la question ? Je n'ai lu nulle part dans la presse que ces questionnements soient proposés aux candidats. La presse si prompte à "harceler" les politiques, est très en retrait pour solliciter ces candidats à la Présidence de Radio France. Se contentant le plus souvent d'évoquer la parité, l'avenir du Mouv', le repositionnement de France Info, l'aura de Patrick Cohen, et la formidable longévité de M. Football alias Jacques Vendroux. 

Quant aux programmes, aux "ressemblances" Inter-Culture, au Mouv' "ciblé", aux programmes de nuit, à la radio filmée de l'intérieur, et plus si affinités, ça on est pas prêt d'en savoir plus. Mais essayons de croire que lors des auditions individuelles les sages aient la bonne idée de les interroger sur ces sujets de fond, des fois que, "à peine élu-e" celle-ci ou celui-ci s'empresse de nous dévoiler son plan… stratégique.

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Le face à face en direct autour du micro est effectivement souvent décevant. C'est pourtant une part massive des émissions du groupe Radio France.
    Dans mes conserves (en pots de cast, comme dirait Philippe Meyer), j'ai quelques émissions de Michel Cazenave (les vivants et les dieux) où il est frappant d'entendre des face à face très... vivants, bien que pas en direct. Cela provient en partie de la qualité du montage de l'émission après enregistrement. On avait l'impression d'écouter ces émissions dans la nuit du studio.

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    1. Bonjour Henri,
      Bien vu (bien entendu) ! Mais là il y aurait beaucoup à dire… Car il n'y a rien à voir entre un invité-caution et un invité-témoin, qui a autre chose à dire qu'ânonner des réponses un peu téléphonées ou promotionnelles.

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