mardi 18 février 2014

Maralété… qui croyait prendre

© Guillaume Hamon















Voici, mes chers auditeurs, les derniers avatars de l'hebdomadaire auto proclamé de référence, Télérama. Le 11 février sur le site de l'hebdo, présentant des bouts de programme du Festival Longueur d'Ondes et voulant sûrement inciter ses lecteurs à suivre ses bons conseils en une prescription pertinente, intelligente et étayée, Aude Dassonville n'hésite pas à écrire : "Aller dîner pendant qu'Olivia Gesbert discutera avec Daniel Mermet (samedi à 20h30)". Bigre et pourquoi conviendrait-il de boycotter Mermet/Gesbert ? La brève (de comptoir) ne le dit pas. Est-ce un parti-pris (pourquoi pas ?), une revanche (de quoi ?), un coup-fourré (pour quoi ?) ? On ne le saura jamais. Remarquez, si Mermet, goguenard, voyant la salle pleine n'avait pas fustigé l'hebdomadaire en citant l'injonction, je n'aurai jamais été y voir… Les quelques lignes de cette brève sont loin, très loin de brosser le panorama des possibles. Quant à la prescription concernant Mermet/Gesbert elle a eu à peu près autant d'impact qu'un prêche dans le désert en pleine nuit par un vent à décorner… les bœufs, puisque le Petit Théâtre du Quartz était plein à craquer. Et nous fûmes quelques-uns à constater ce "coup d'épée dans l'ouragan"…

En pleine vague critique sur la radio publique que l'hebdomadaire n'a pourtant de cesse d'encenser, telerama.fr titre "Les fausses notes de France Inter" (2). Attention les yeux : va t-on avoir quelques révélations sur quelques programmes "bancals", le portrait de quelques animateurs "à bout de souffle" ou une très longue critique de la direction ? Que nenni, cette brève non signée fustige le divertissement que se sont offerts les animateurs de la chaîne en interprétant "Get lucky", des casqués or et platine "Daft Punk", sous la houlette du remix des Roux & Combaluzier de la chaîne, dit aussi Colin & Mauduit. Aie, aie, aie, là les gars et les filles fallait pas, fallait pas, c'est pas votre job la chanson comme vous le précisent les experts musique de Télérama (3). Même si trois "ténors" recueillent des avis positifs (4) les journalistes de Télérama posent la question existentielle de la mort qui tue "Au delà des approximations de justesse et de rythme (alors que tout le monde a l'air de beaucoup s'appliquer), qui pourront faire sourire, on se demande encore pourquoi les ténors de France Inter ont choisi une chanson en anglais (no comment sur leurs accents), créée par un groupe qui a choisi de boycotter les Victoires...". Allez retournez à vos micros et cessez de faire les pitres, non mais.

Sur ce registre de la critique chansonnière de ceux qui n'en sont pas des professionnels mais aiment à pousser la chansonnette, Télérama n'en est pas à son coup d'essai. Lors de la conférence de presse 2012 de Radio France, l'initiative des Fipettes de pousser la chansonnette n'avait pas eu l'heur de plaire à Valérie Lehoux qui, de sa plume chantonnante avait ridiculisé trois jeunes femmes qui n'auraient jamais dû, devant "une spécialiste de la chanson" (sic) oser se produire sur scène. Doute de rien l'agrégée autoproclamée "spécialiste". Heureusement qu'elle ne s'occupe pas de cinéma Lehoux, car M. Bill Muray aurait pu tirer un trait sur sa carrière cinématographique pour avoir osé bredouiller "More than this" de Roxy Music dans le tendre film de Sophia Coppola "Lost in translation". Ce qui est pathétique avec Télérama c'est que leurs journalistes ne doutent pas un instant de leur grandeur, de leurs certitudes et encore moins de leurs analyses.

Personne n'est dupe, dans moins de deux mois on aura le droit à un panégyrique sur Patrick Cohen, un Hors-série sur Didier Varrod (5) et sûrement une analyse fouillée sur le bilan des cinq années de Philippe Val à la direction d'Inter, le tout enveloppé dans des cascades de compliments superfétatoires. Quand à Mermet gageons qu'on n'est pas prêt d'apprendre pourquoi il convenait de le boycotter… 

© Guillaume Hamon








(1),
(2) Article dont il ne sera jamais fait la promotion sur Twitter, 
(3) Au générique de cette version customisée Inter, on reconnaît sans peine Patrick Cohen, qui ouvre le bal (et apporte, à son habitude, une petite précision qui montre qu'il a bien bûché le dossier avant de s'y attaquer) ; Pascale Clark, toute en sensualité ; Didier Varrod, sobre et expert (« c'est la tonalité qui est super dure »),
(4) On n'imagine pas une seconde que Didier Varrod puisse être critiqué par Télérama, quand il y a plusieurs mois Valérie Lehoux ne manquait pas de faire remarquer aux promoteurs d'une série sur Barbara, qu'un des épisodes aurait dû être produit par son "chouchou" Didier Varrod. Pensez-donc, non seulement Lehoux s'y connaît en chanson mais aussi en "production". Triste à pleurer…
(5) Avec un CD des meilleures reprises de la chanson réaliste française, 

2 commentaires:

  1. Rappel : les billets non signés ne sont pas publiés même s'ils sont pertinents sur "la voix"…

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  2. Bon... Si tu postes un extrait de "Lost in translation"... Quelle merveille... La radio a du travail et pas qu'un peu (je veux dire la radio dite de création, pas celle dite d'animation) pour enfin pouvoir proposer quelque chose d'aussi touchant...

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