lundi 8 juillet 2019

Retour de plages, 6. Tout au Tour… de Yann Paranthoën

Je n'ai jamais goûté le rata moderne autour des grandes manifestations sportives. Le sur-jeu des sportifs, des commentateurs, des suiveurs de tout poil. Mais le Tour de France a une place à part dans l'émotion de l'été, des vacances et du jeu lui-même. Partir, courir, revenir et la boucle est bouclée. En l'occurence la Grande boucle qui fête cette année son cent-sixième anniversaire. Quelque chose s'arrête (s'arrêtait) pendant trois semaines qui faisait dire à Antoine Blondin, l'écrivain et le chroniqueur "Le général de Gaulle dirige la France onze mois sur douze, en juillet c'est Jacques Goddet."(2)…



Le Tour de France c'est une fête en longueur qui encore plus après guerre (1939-1945) mobilise la France dans toutes ses composantes, urbaines, rurales, littorales. De l'enfant au senior. Des ouvrières au chef d'entreprise. Du paysan, aux marins… pêcheurs. Il y a en juillet une vibration collective très large. Un rituel qui ne faiblit pas. Qu'il s'expose le long des routes ou devant les écrans de France Télévisions.

Le transistor a été parfait pour suivre les étapes du Tour… à la plage, si tenté qu'aujourd'hui le smartphone le remplace. La ferveur des speakers puis des journalistes sportifs valait spectacle. mais tant que nous n'avions pas été au bord des routes nous ne savions rien de la ferveur populaire justement. C'est ce que dit Claude Lelouch. "Pour un maillot jaune" que j'ai vu au ciné-club de mon collège… avant hier.

Mais pour moi, je crois avoir définitivement compris que le son pouvait se passer de l'image à l'écoute du long documentaire de Yann Paranthoën "Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157". Été 1992, sur France Culture en 25 épisodes. Autant dire que la télé pourra toujours envoyer autant de drones, d'hélicos, de directs elle ne pourra jamais approcher les sommets que Paranthoën a touchés avec ce documentaire (3).

J'ai commencé depuis samedi la réécoute journalière de chacun des épisodes. On est dans le récit, l'épopée, la superbe. La geste du coureur, la geste de Paranthoën. L'avant, pendant, après d'un Tour de France magnifié, que le suiveur-chroniqueur Blondin n'aurait sûrement pas renié (4). Merci Yann !



(1) Pour l'Équipe, quotidien sportif, 1954-1982, 
(2) Directeur du Tour de France, 1936-1987,
(3) Pour des questions juridiques ni Radio France, ni l'Ina ne peuvent, pour l'instant, rediffuser les documentaires de l'inseigneur du son…

(4) Il m'aurait peut-être "emprunté" ma trouvaille d'"inseigneur du son" ;-)



"On" l'oublie souvent, Agathe Mella, qui interviewe Yann, a été la première femme directrice de France Culture (1973) après déjà une carrière à la radio,

Le "Retour" de vendredi dernier…


À demain 18h…

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