mardi 4 octobre 2011

Des chiffres et des mots… faux

Horloge tendance ORTF
France Inter a succombé à l'effet d'annonce pour accrocher l'auditeur ! Sur la page d'accueil de l'émission Éclectik, (… et tant pis mes chers auditeurs si je me répète) on nous annonce " Une heure dans la loge du Studio des Champs Elysées avec Guy Carlier" (1) ! Bigre peut-être que dans l'écoute en direct l'auditeur ne fait pas de différence entre le flash (on ne dit plus comme ça) d'infos et l'émission elle-même, et ce serait là une faute de goût à l'égard de la création radiophonique ? Pourtant si l'auditeur d'Inter est attentif - et il l'est - Rébecca Manzoni ne démarre son émission et son indicatif qu'à 10h15. Soit la bagatelle de quinze minutes de "flash" qui représentent quand même le quart… d'une heure (sic). Et un flash de 15 mn c'est du lourd et il n'y a -bien sûr - aucune trêve dominicale pour la tyrannique info, les journalistes ayant toujours besoin 7/7 d' y assouvir leur soif cadencée. Quant à la page du programme d'Inter du dimanche, Rébecca est annoncée à 10h. Pourquoi alors sur le podcast le temps d'écoute disponible (sic) n'est-il que de 45 mn ?

Idem en ce qui concerne Le grand entretien (2) ! C'est quoi grand en radio ? Pour la saison 2010-2011, "grand" ça voulait dire 35mn ! Autant dire que Radioscopie de Chancel en 58mn (3) c'était un tunnel du Mont-Blanc ? Pour la saison 2011-2012 l'émission a été prolongée de 17mn mais c'est toujours le Grand entretien. Je demande un étalon car à trop jouer de l'adjectif on risque de se faire attraper par l'effet… trompeur ! 

Remarquez le maître-étalon existe c'est le podcast ! La "vérité" est à la seconde près. Quand à Mermet producteur de l'émission "Là-bas s'y j'y suis" qui elle tient 55 bonnes minutes, il nous égare dans ses temps de reportages annoncés. Car, passée l'annonce de l'émission du jour, souvent conséquente et digressive, il faut s'"appuyer" le télérépondeur qui peut durer 15 à 20 bonnes minutes entrecoupées de… commentaires de Mermet soi-même. C'est pas grave mais ce n'est pas une heure juste de reportage que nous écouterons mais plutôt 30mn. Et jusqu'à preuve du contraire trente c'est bien la moitié de soixante. 

Voilà donc comment au fil du temps, le temps (d'antenne) se dégrade. Il était autrefois un producteur, Jean Garretto, sensible aux mots et à leur sens et, quand il annonça à la création de Fip (4) "… se sera 59 mn de musique par heure" tout un chacun était en mesure de le mesurer. Sauf si, quelquefois, le "bouchon" du périphérique prenant des proportions considérables, il était utile de décrisper les nerfs de l'automobiliste avec la suavité des voix des Fipettes ! Autant de musique en moins pour autant de "frissons" en plus !

(1) du 2 octobre 2011
(2) France Inter, lundi à vendredi après le "flash" de 17h,
(3) dès sa création en 1968 
(4) à l'origine France Inter Paris, 514 O.M.

2 commentaires:

  1. Eh oui, mon pauv' Monsieur, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient ! Ah! l'époque de Môssieur Garetto !!

    RépondreSupprimer
  2. Que ce soit clair rien dans mon propos ne veut insinuer "c'était mieux avant !". Mais j'aime pas trop être pris pour un gogo par une chaîne qui se targue d'avoir et d'appliquer une éthique de l'information… L'enrobage ne fait pas le bonbon ! Et en ce qui concerne Manzoni ça gâche un peu l'idée qu'on se fait d'elle;

    RépondreSupprimer