Ce 22 novembre j'étais sur la route des Cévennes éclaboussée de soleil. Loin, très loin de Dallas 1963. Loin d'un souvenir d'enfance… d’un samedi de novembre. Je ne me souviens pas quel récepteur était près de moi cette nuit-là. Un transistor ? Je ne crois pas. Le gros poste de radio peut-être. Je me souviens que c’était une émission de divertissement avec un sponsor très présent : l’ami Gringoire je crois. Je n’ai jamais écrit ce qui va suivre. C’est dans ma mémoire, ancré.
Il y a eu une interruption brutale de l'émission. Le président John Kennedy venait d’être assassiné. J’étais sûr que c’était grave. Mais je ne me représentais ni les USA, ni le président lui-même. Il n’y avait aucun adulte près de moi pour m’aider à comprendre et je ne me souviens absolument pas en avoir entendu parler le lendemain. J’avais l’impression que c’était trop pour moi. Trop loin, trop grave, trop difficile à comprendre.
À l’époque en rentrant de l’école, comme tous mes copains j’écoutais, « SLC- Salut les Copains » (1) mais ce n’était rien que les ritournelles d’un moment, à siffler pour faire le malin. Cinq ans plus tard, en juin 68 c’est, pour moi, « Boum à tous les étages » (2), l’école n’a pas repris, ou en cahotant. C’est moi qui, entre deux slows, annoncerais aux filles et aux gars présents chez moi - absolument préoccupés de réussir leur flirt-, que Bob Kennedy vient d’être assassiné. Comment ai-je capté cette « nouvelle » dans le brouhaha de la musique ? Je n’en sais rien mais je revois très bien la scène. Ancrée elle aussi.
Quelques mois plus tard sur France Inter, vague soixante-huitarde "très passée", José Artur inventera et animera à 18h30 en plus de son Pop-Club, une toute petite demi-heure d’antenne au titre d’émission le plus long que je connaisse (3) :
« Qu’il est doux de ne rien faire quant tout s’agite autour de vous, une anti-émission de France Inter présentée par personne ».
(1) Europe N° 1,
(2) Boum c’est pas les cocktails Molotov, juste les étapes dansantes de l’approche amoureuse,
(3) De mémoire : 18h30/19h.
Comme vous j'ai été très frappé par cette annonce, j'avais douze ans à l'époque et comme vous j'écoutais la radio, je me souviens en effet de l'ami Gringoire et de sa trompette, il me semble que l'émission interrompue, sur Radio-Luxembourg était un jeu de questions mais j'en ai oublié le titre...
RépondreSupprimerEt bien voilà une bonne nouvelle, je n'étais donc pas le seul… à écouter la radio :)… Pour le nom de l'émission il faut demander à Zappy Max ou se replonger dans les archives de Luxembourg. Merci de votre témoignage, comme quoi c'est terrible la mémoire radio et… indélébile !
RépondreSupprimerBonsoir Fanch,
RépondreSupprimerQue de bons souvenirs : SLC, Qu'il est doux de ne rien faire...! Je me souviens avoir été moi aussi bouleversée par l'assassinat de JFK, mais par quelle radio l'avais-je appris, ma mémoire m'est infidèle. J'ai le sentiment que j'avais déjà commencé à déserter RTL et Europe 1 pour France Inter !!!
Bonsoir Simone, en 1963 Paris Inter est devenu France Inter grâce à Roland Dhordain et RTL s'appelait Radio Luxembourg. Avant la fin de l'année je publierai plusieurs billets sur Dhordain qui il y a presque 50 ans a donné à France Inter un coup de jeune, de frais et d'innovation. (à suivre)
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