mercredi 19 août 2015

Lucien Morisse…

Lucien Morisse et sa femme… Dalida



















Des fois des interrogations fantastiques sur les play-lists, le matraquage et le marketinge s'incrustent dans la Twittosphère et sur les sites des radios publiques. Commençons si vous voulez bien par rendre à César ce qui appartient à Lucien. Lucien Morisse ancien discothécaire à la Radio Télévision Française est approché au milieu des années cinquante par les fondateurs d’Europe n°1 pour s'occuper de la programmation musicale. S'inspirant des playlist en vigueur aux États-Unis, Morisse invente le matraquage d'un titre qui, multi-diffusé quotidiennement, finit par devenir un tube (1).

Certains s'inquiètent que Fip puisse prendre ce pli et dévie de sa matrice originelle de programmation musicale… variée. Par exemple en ce moment Bertrand Belin fait craquer/croquer les filles "Folle, folle, folle". Ce titre présenté sur une page dédiée à l'artiste sur le site de la chaîne précise que la chanson préfigure la sortie d'un prochain album. Ce titre est-il plus diffusé que les sélections mensuelles des programmateurs ? Que nenni. Sa rotation plusieurs fois/semaine est tout à fait supportable face aux 8, 10 et 12 fois/jour que les privées assènent à leurs auditeurs avec les "scies" du moment.

À la fin des 50 et début 60 l'industrie musicale et la consommation de masse en sont à leurs débuts en France. Le bonheur retrouvé d'un pays à nouveau libre et en pleine expansion donne des ailes aux marchands de rêve. Morisse (2) s'engouffre dans cet eldorado et impose le matraquage pour le plus grand bonheur des maisons de disques. Sa méthode fera florès et deviendra un standard de programmation (playlist).

(1) L'usage du mot "tube" pour désigner une chanson à succès aurait été lancé par Boris Vian au milieu des années 1950. Pour désigner un succès dans les variétés, les gens du métier employaient le mot "saucisson" et, alors qu'il était directeur artistique chez Philipps en 1957, Vian aurait commencé à lui substituer le mot "tube", allusion à une chanson à succès dont les paroles seraient creuses comme un tube. Boris Vian emploie le terme à deux reprises dans son livre "En avant la zizique… et par ici les gros sous" publié en septembre 1958 (source Wikipédia),

(2) Lucien Morisse se suicide en septembre 1970. Et comme nous le rappelait récemment Michka Assayas sur France Inter dans son "Very good trip", Michel Polnareff a composé la chanson "Qui a tué grand-maman ?" à sa mémoire.

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