vendredi 18 août 2017

Zappy day…

Jean Lebrun aime Zappy Max et j'espère que Zappy Max lui rend bien. Zappy Max, la star de Radio Luxembourg (ancêtre de RTL), que Lebrun aime inviter dans ses émissions de France Culture (1) et de France Inter. Sur cette chaîne, le 6 mai 2016, c'était donc le deuxième rendez-vous (rediffusé aujourd'hui à 13h30) des deux stars de la radio. Zappy, bon pied, bon œil. Lebrun matois, n'oubliant jamais que dans la cuisine de son enfance Radio Luxembourg avait une place de choix.




Lebrun depuis ses débuts à la radio (1982) nous a souvent montré qu'il avait des fourmis dans les jambes. Le hors-studio était son Graal. Sortir du cadre, se laisser surprendre (et surprendre), se colleter au réel que vivent les auditeurs voilà quelques axiomes qui font la patte Lebrun. Ces façons de faire vont bien au bateleur Zappy Max qui dès les années 50 arpentait les routes de France pour son radio-crochet. Le tonique animateur de la station de la rue Bayard à Paris ponctuait son bagou des refrains publicitaires qui en ces temps d'après-guerre enchantaient un public acquis à la publicité.

Lebrun constate en annonçant (dans son chapeau *) que Zappy en 1966, congédié par Jean Prouvost, nouvel actionnaire de ce qui deviendra RTL, aurait pu rentrer à la radio publique mais on craignait qu'il soit trop associé aux marques et aux slogans publicitaires qui auraient pu le "rattraper" à l'antenne. Le producteur de "La marche de l'histoire", qui n'en rate jamais une, en profite pour déclarer que Zappy venait trop tôt. Cinquante ans trop tôt quand même. Mais "MMA" par Zappy Max ça aurait eu une autre "gueule" !


L'hebdomadaire "Pilote" de René Goscinny
s'est associé à Radio Luxembourg pour raconter
en images le feuilleton de Zappy Max




















Heureusement qu'il existe un Lebrun pour rappeler à quelques productrices-producteurs que la radio ne date pas d'aujourd'hui. Zappy Max est le formidable témoin d'une radio joyeuse, distrayante et qui, à sa façon, a participé à l'éducation populaire des Françaises et des Français (et des Luxembourgeois). Fort du slogan du lessivier "Ça va bouillir", Zappy fait bouillir les cœurs et la marmite de Luxembourg (2). L'animateur attire les auditeurs autant que les annonceurs et Louis Merlin, le patron de la chaîne sait ce que publicité veut dire, à l'instar des grands du métier tel Marcel BLeunstein Blanchet (1906-1996), patron de Publicis, qui en rachetant Radio Cité, en 1935, avait trouvé un support formidable à la création radiophonique. 

Savoureuse "la bise à Zappy" qui a fait le personnage adulé du public comme quelques années plus tard, Georges Lourier sur France Inter. Ces deux "saltimbanques" caractérisent la radio bonne-humeur, proche des auditeurs, chez eux dans leurs villes et leurs villages. La radio est pour les citoyens un cordon ombilical beaucoup plus fort que le journal. Elle fait partie des "meubles" (3) et chaque Français vit avec, matin, midi et soir. Alors pas étonnant que Lebrun, biberonné aux ondes dès sa plus jeune enfance, transmette, à l'occasion de cette émission, joyeusement et avec tendresse, ce qu'il doit à Zappy Max (4) et à Louis Merlin de leur génie radiophonique.





Puisque que quelques échanges sur Twitter ont prolongé l'histoire, voici une affiche du Radio Circus de Radio Luxembourg (avec Zappy et sa célèbre moustache) et une archive Ina de 1967 sur le cirque "Pinder-Ortf"…




(1) "Travaux publics", 3 décembre 2004, à l'occasion du 2ème Festival "Longueur d'Ondes" de Brest,
(2) Radio Luxembourg est très vite devenue "Luxembourg" dans le langage populaire,
(3) Au sens propre et au sens figuré jusqu'à l'apparition du transistor…
(4) "L'Âge d'or de la Radio" éditions du Rocher, ,2004. "Mes quitte ou double" (Dreamland).

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