mardi 8 novembre 2011

La radio au tribunal…

Le président : C. Villers

Josiane Balasko donne souvent le meilleur d'elle-même avec légèreté (sic) et bonne humeur. Elle avait toute sa place au Tribunal des Flagrants Délires le 26 octobre 1982 (1), face à un Claude Villers jovial, perfide et… bon enfant, un Desproges au fait de son art du sarcasme et un Luis Rego trublion et facétieux. Dans cette très bonne parodie de justice, chacun joue sa petite partition mais aucun ne vient vendre sa salade. L'émission est fluide, les différentes séquences s'enchaînent comme au… tribunal et le chanteur ou la chanteuse qui vient chanter passe aussi à la moulinette puisqu'il est le témoin à charge ou à décharge de l'accusé(e). Claude Villers prend vraiment du plaisir et son équipe adhère à ce parti-pris qui régalait les fins de matinée d'Inter à l'époque charnière d'un "changement de société"… assez profond. (2)

Pour ce qui va suivre, levons l'équation pénible du "c'était mieux avant" et de "radio nostalgie". Un peu facile de toujours nous renvoyer dans les cordes de ces assertions qui permettraient de ne jamais mettre en regard des émissions passées avec "ce qui se fait aujourd'hui". Marre et plus que marre d'avaler les couleuvres au titre de la "modernité" ou des tendances. Tendances de quoi ? Au relâchement perpétuel et à la chronique… chronique ? Aux apparences (effet TV) ? À la notoriété plus qu'à la qualité ? À l'effet d'annonce permanent et à l'évènement créé seconde après seconde ? "Je me marre" aurait dit Jean Yanne devant autant de bouffonneries ! La radio se dilue et se noie dans le maelstrom médiatique avec les mêmes codes imposés par les communiquants comme s'il s'agissait d'être dans un état permanent de "vendre sa salade" ou d'atteindre vaille que vaille la gloire d'avoir un Solex… à 50 ans ! 

Ce qui est croquignolesque c'est quand ce ne sont pas les journalistes qui font des rapprochements hâtifs et faciles "cela s'inspire du Pop club de José Artur…", ce sont les chaînes elles même qui "vendent" leurs nouvelles émissions sous le parrainage tutélaire des grandes anciennes. On a ainsi pu lire qu'Isabelle Giordano créait sur France Inter "Les Affranchis" dans l'esprit, entre autre, du "Tribunal des flagrants délires". J'ai écouté et me suis pincé. Pour remplacer "Le fou du roi" il fallait du lourd, on a "mis la gomme", forcé le concept et imposé à Giordano de relever le défi. Elle a "inventé" la "promo-de-ceux-qui-viennent-se-"vendre" et l'enfilage de chroniques bien calées tendance-tendance. Une vraie révolution créative ! Il serait temps de passer la radio au tribunal des flagrants délits des très mauvaises imitations ou d'une certaine "peine à se renouveler"…
(à suivre demain)

(1) France Inter, 11h30/12h45 du lundi au vendredi, sept 80/juin 81-sept 82/juin 83,
(2) Ce tribunal avec Josiane Balasko est réécoutable ces jours-ci sur ina, séquence magazine,
Voir aussi la mythologie de poche du Tribunal… par Thomas Baumgartner. 

Dans son émission "Déshabillons Inter", le vendredi 9 août 2013, Julien Baldacchino a interviewé Claude Villers pour évoquer le "Tribunal des flagrants délires"…

4 commentaires:

  1. Vous avez très bien...écrit... heu... parlé !
    Je bois à votre santé ! en attendant la suite du feuilleton !!!!

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  2. Mais votre avis d'auditeur nous intéresserait !

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  3. Eternelle question des Anciens et des Modernes !
    Effectivement, ou bien on essaie d'imiter ce qui a déjà fait ses preuves,(limite d'échec, audimat au meilleur niveau) ou bien on innove, on crée. A mon humble avis, la cohabitation des deux conceptions demeure souhaitable, l'une enrichissant l'autre. Malheureusement, le nouveau mot d'ordre sur nos antennes étant la plupart du temps, comme vous le mentionnez, d'être "tendance", de promouvoir un tel ou un tel, ne laisse guère de place à la créativité et nous prive de vraies émissions élaborées...comme avant !

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  4. Merci pour ces précisions. Aujourd'hui j'ai enfoncé le clou et demain aussi

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