mardi 26 juin 2012

Affranchis (les)…

Affranchi,ie : adj. et n. - de affranchir • 1 Qui a été affranchi. Esclave, serf affranchi. - n. (1640) À Rome, Esclave affranchi ("libertinus"). • 2 Qui s'est intellectuellement libéré des préjugés, des traditions. Une femme affranchie. • 3 n. (1821) VIEILLI Celui qui vit en marge des lois, homme du milieu. - MOD Personne qui mène une vie libre, hors de la morale courante. "Il jouait aux affranchis" SARTRE. (1)

Entorse à ma propre règle, de ne pas perdre de temps à évoquer les émissions qui plombent le service public, je ne peux vraiment pas faire l'impasse sur "Les Affranchis" l'émission qui aura d'abord laborieusement, mais vraiment très laborieusement essayé de faire quelque chose tout en le faisant médiocrement, pour, au final, ne rien faire du tout. Oh si, pardon, si, enfiler à longueur d'antenne, de la promo, de la promo, et de la promo. Concept, s'il en fût, éculé, rabaché, qui a beeaucoup trop tendance à saturer les ondes de la radio, qu'elle soit publique ou privée ! Je me souviens de l'épisode "Souchon", un désastre. De la guimauve, des compliments en chapelets, du cirage de pompes grand format, des propos convenus tels, qu'on pouvait imaginer Souchon bien mal à l'aise devant autant de flagorneries. J'ai aussi écouté les premières émissions, puis celles d'un lundi de novembre (le 21 je crois, sur la route qui me ramenait des Cévennes en Bretagne) et, où là, un Jean-Jacques Vannier fut pitoyable de médiocrité. Et là, toute la petite bande de caqueter, voire de s'esbaudir.

Comment Isabelle Giordano (2) a-t-elle pu se commettre dans une telle pantomine ? Avait-elle seulement envie d'animer une équipe de chroniqueurs-humoristes, d'humoristes-chroniqueurs, de journalistes-chroniqueurs et de chroniqueurs-journalistes ? C'était quoi le concept de l'émission ? Les Affranchis s'étaient affranchis de quoi ? De la gaudriole et de la fausse connivence, du buzz média, de l'entre-soi systématique, des superlatifs quasi permanents et de l'allégeance continuelle à la société du spectacle et de la communication. Tragique, insipide, navrant. En janvier, l'émission perdra 10mn, pour une pochade abracadabrantesque ! Pour passer après Stéphane Bern, - tellement a(ci)dulé - il fallait avoir les "reins" solides et l'invention quasi permanente au bout du micro et surtout, savoir tenir une équipe ou une bande comme Ruquier sait le faire magistralement ailleurs ! Merci à Philippe Val et Laurence Bloch (3) d'avoir pris la décision qui s'imposait : Les Affranchis ne seront pas sur la grille de rentrée de la chaîne.(4)

Juste retour des choses, "C'était pas mieux avant", mais Claude Villers en inventant le "Tribunal des flagrants délires" (5) ne s'était pas contenté d'inviter à la barre d'un faux tribunal quelques petits marioles et autres rigolos dans l'air du temps. L'émission était construite, écrite, surprenante, drôle, grave, légère, déjantée, académique ou tout simplement géniale ! Tous les jours !

Reste un joli casse-tête pour occuper la case laissée libre ! L'enjeu est de taille : faire oublier la saison 2011/2012, inscrire dans la durée un rendez-vous qui à cette heure-là a ses inconditionnels… 
(à suivre)

(1) in Le Petit Robert, 2011
(2) Après avoir animé longtemps Service Public sur France Inter (10h-11h) du lundi au vendredi, elle prend les rênes d'une case emblématique (11h-12h30, du lundi au vendredi)
(3) Respectivement, directeur de la chaîne, et adjointe aux programmes de France Inter,
(4) voir aussi sur le blog de Télérama, les commentaires de floreparis7 et de raymonden37…
(5) Références seront publiées en "léger différé" !!

4 commentaires:

  1. Allons bon, après le bouclier humain, voici le tir sur charrette de sortie.
    Quel dommage de déroger à votre règle avec tant de nouveaux qualificatifs là où il aurait été préférable de laisser filer cette bande de charlots dans un grand silence honteux bien qu’estival. Et laissons les maquignons du privé venir en négocier un ou deux à la porte de derrière de la Maison ronde.
    D’autant plus dommage qu’on apprend héberlués que « pour passer après Stéphane Bern, il fallait avoir les reins solides » ! Soyons sérieux, en fait de reins, même costauds, une modeste cervelle aurait suffi. La seule prouesse, et de taille, de ces pitres fut de détroner Stéphane Bern au royaume de la vacuité radiophonique. Prouesse admirable à plus d’un titre, puisqu’elle fut réalisée d’entrée de jeu, et avec une prodigieuse constance.

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  2. A la place je propose un Mot-son d'une minute par jour !
    (y'a plus qu'à trouver 79 autres minutes...)

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    1. (Tu réinventerais opportunément "La minute nécessaire du professeur Cyclopède" à la télévision) par le subtil Desproges !

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  3. Non, s'il est impossible de remplacer le tribunal des flagrants délires, il est tout aussi impossible de remplacer Cyclopède !

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