Bon, j'aurais dû vous parler de l'ACR qui sera diffusé ce soir (1) et puis, hasard des ondes qui empruntent d'autres galaxies, elles ne sont pas arrivées jusqu'à moi … Je vous en parlerai donc dans quelques jours. Mais je vais quand même évoquer Jack Kerouac.
© Fañch Langoët D.R. |
Au mois de novembre 2011, Maria Reyes me propose de retranscrire une toute petite partie du tapuscrit de "Sur la route", sur un des murs d'une de ses chambres d'hôtes. Sans savoir vraiment où j'allais (en terme de temps), j'ai calligraphié, une par une, les lettres, telles que la machine à écrire de Jack Kerouac les avait reproduites, pour sa "performance".
Ici, chaque phrase mesure 86 cm. Au court d'une journée je pouvais ainsi écrire 18 lignes. Au fur et à mesure de ma progression je pensais à Kerouac. À sa frénésie d'écriture, ininterrompue pendant toute la durée de sa création. Aussi frénétique, je m'appliquais à dessiner chaque lettre "typographique" et prenais la mesure lente de la création d'un mot puis d'une phrase entière.
Mon pinceau semblait vibrer sur "ma route"… verticale. Dans mon dos, un lit. Celui qui accueillerait demain, une femme, un homme qui, une fois allongés, pourraient lentement lire quelques mots du roman du canadien-breton.
© Fañch Langoët D.R. |
Mon pinceau semblait vibrer sur "ma route"… verticale. Dans mon dos, un lit. Celui qui accueillerait demain, une femme, un homme qui, une fois allongés, pourraient lentement lire quelques mots du roman du canadien-breton.
© Fañch Langoët D.R. |
Trois jours et demi après, mon ouvrage se terminait. J'avais essayé de reproduire, en imaginant le rouleau original, l'effet de celui-ci, qui, une fois au mur, pourrait se dérouler avec quelques plis. Pour ce billet, j'ai à nouveau regardé les photos de mon travail, et me suis surpris moi-même de l'effet que le texte, ainsi "re-tapé", pouvait produire rien qu'en le regardant. De là bien sûr, je me voyais bien "attaquer" une surface gigantesque. Et pourquoi pas sur l'asphalte d'une route américaine, la Highway 66, ou même une autre bien moins mythique. Accepterais toute proposition…
(1) France Culture, Atelier de Création Radiophonique "J'ai rencontré Jack Kerouac", 23h.
Proposition accordée ! (si je pouvais...)
RépondreSupprimer(Je n'osais pas je me jette !!)
RépondreSupprimerMon Dieu Fanch, vous êtes artiste aussi, j'aurais du m'en douter !!!
Comme Jean-Guy C., je n'ai pas les moyens, mais j'imagine Maurice Carême,
sur les murs de la maison de retraite en écoutant des enregistrements de l'Oreille en coin !! Que du bonheur !!
Merci pour ces articles, tour à tour complices, savoureux, bouleversants et toujours émouvants !
Bien à vous.
Bonjour Marie-thé, vous avez bien fait de vous "jeter". Maurice Carême que du bonheur ! Jean-Guy je crois évoquait le travail sur une route… gigantesque ! Et puis mettre un peu d'Oreille en coin, tout irait bien. Merci beaucoup pour votre message si touchant.
SupprimerMaintenant que vous avez osé n'hésitez pas à revenir et aussi à nous raconter vos propres souvenirs de radio. Belle journée à vous.
(On peut faire aussi de plus petites choses avec de petits budgets). Si vous voulez vous m'écrivez en privé. Vous trouverez l'adresse mail sur ce blog.
Je me souviens avoir pris ces photos. Un vrai bonheur de voir ce dérouler devant mes yeux ce superbe texte. Au début il n'y a qu'une ligne sur le haut du mur. Et puis petit à petit le mur se transforme, la pièce devient tout autre. C'était la "petite" touche finale qui manquait.
RépondreSupprimerMaria Reyes a bien trouvé le texte, et Fañch a bien trouvé la forme pour le mettre en valeur. Une belle complémentarité entre le texte et l'art graphique.
Je souhaite une belle lecture à toutes les personnes qui passeront par cette chambre !
Et j'espère bien faire les photos de la route 66 ou bien d'une autre !! Ça ne sera que du bonheur…
Ce doit être fascinant en effet, d'assister à la métamorphose, sous la main de l'artiste, des mots qu'il voit et de la représentation qu'il en fait. Cela relève de la magie ! Je vous dédie, Cher Fanch, cette citation qui me semble être tout à l'artiste que vous êtes :
Supprimer"L'Art est beau quand la main, la tête et le coeur travaillent ensemble".
John Ruskin
Chère Simone comme cela est bien dit ! Merci. Un concours de circonstance m'a obligé à trouver une parade pour ce billet. Je me suis permis de présenter ce travail qui collait à l'ACR ! C'est la première fois que je reproduisais des caractères "dactylo". C'était fort puisque la photographe était là pour fixer les étapes ! C'était un pari fou car c'était une astreinte de seconde après seconde. Le résultat est la plus belle des récompenses.
SupprimerSalut Fanch,
RépondreSupprimerJe crois qu'il serai temps que tu présentes tes talents d'artiste sur un site web ;-) Imagine une grande fresque des meilleurs mots des ondes, sur les murs de Radio France
J'éspère que vous vous êtes assuré que votre hôtesse ne possédait pas d'épagneul (breton ou pas).
RépondreSupprimerComme son nom l'indique, elle est espagnole ! Pas vue la queue d'un chien ni d'un chat :-)
SupprimerJe voulais juste attirer votre attention sur le fait que le scroll original de Sur la route, long de 36 mètres, a été adjugé 2,43 millions de dollars en 2001 chez Christie's, soit 675 dollars le centimètre. Sachant que la fin dudit scroll original a été mangé par un épagneul prénommé Potchky, ça fait cher le paquet de croquettes. Je ne connais pas vos tarifs mais soyez tout de même prudents avec les futurs ayant droits de Madame Reyes.
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