vendredi 29 avril 2016

Radio-Archives : Elisabeth Badinter (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016


110/117
Elisabeth Badinter (30 janvier 1981)
Chancel, à propos de son livre "L'amour en plus, Histoire de l'amour maternel" qu'il situe tout de suite dans la renommée et le succès, prend le parti de dire que beaucoup d'hommes l'ont lu, ce que conteste l'auteure :"Les hommes sont plutôt hostiles en disant "Moi je lirai jamais un livre pareil !"

Chancel, tout à sa découverte (récente) du féminisme ou de la place (minorée) de la femme dans la société demande à Badinter : "Les hommes vous parlent de ce que vous avez fait avec agressivité… Une femme aujourd'hui a-t-elle plus de difficultés qu'un homme à s'installer dans la vie ?" (1)

"Si les hommes ont eu de l'agressivité à mon égard ou à l'égard de mon livre, c'est parce que c'est dérangeant" Et Badinter d'expliquer à Chancel l'histoire de l'homme et son positionnement dans le foyer, vis à vis de l'enfant et vis à vis de la femme elle-même. Et Chancel revenant à ses stéréotypes favoris et moraux "Vous avez l'instinct maternel ?". Vous écouterez la réponse de Badinter, lucide, courageuse et engagée.

Et Chancel finira par sortir du bois ! "En fait c'est un livre écrit contre les pères !" Le système d'analyse binaire de Chancel va jusqu'à mettre en doute la capacité de Badinter à reconnaître que des femmes acceptent et s'engagent à élever leurs enfants [sans travailler à l'extérieur du foyer] puisqu'elle-même n'a pas ce fonctionnement-là ! C'est plus que pathétique c'est abracadabrantesque. Chancel est incapable de dissocier la femme et la mère, du professeure-auteure. Affligeant!

(1) Pour la fin de règne de Giscard et à quelques mois de l'élection de François Mitterrand, Chancel manquerait-il d'acuité visuelle, ou aurait-il du mal à ôter ses œillères ? Plutôt que de poser la question en feignant de croire que "l'égalité" existe, n'aurait-il pas du demander à ses consœurs journalistes et/ou animatrices de France Inter si elles gagnaient autant que lui !

Elisabeth Badinter, 1944

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