lundi 4 avril 2016

France info TV vs TV France Info vs France Info (Radio + TV)

















La nouvelle est tombée le 1er avril et a fait plus de bruit que la "Sartine" qui, en son temps, boucha le port de Marseille (1). Pensez donc, pour la future chaîne numérique d'info en continu, le nom retenu serait… France Info  (2) ! Hein, de quoi, France Info tout court ? Sans l'acronyme TV ? Non ? Une chaîne TV prendrait le nom d'une radio ? C'est une révolution sémantique ! Un blitzkrieg ! Une capitulation désastreuse ! Pas moins ? Pas moins. Les journalistes, non concernés par le projet, s'étranglent, s'étouffent, se gargarisent (3).

Si les journalistes de France Info et ceux de France Télévisions s'interrogent et s'inquiètent. J'en parlerai prochainement dès que le projet sera connu. Je voudrai essayer de comprendre cette "tétanie" qui perturbe les rédactions médias, au point qu'AUCUNE n'envisage de contextualiser les préalables à cette "nomination". Il y aura 30 ans en octobre 2017 que France Info a été créée, sous la Présidence de Roland Faure et la direction de Jérome Bellay (4).

Si Giscard en 74moins de 85 jours après son élection, fort de son impérialisme de jeune Président (48 ans), n'avait pas participé à l'éclatement de l'Office de Radio et Télévision Française, (ORTF,1964-1974), la radio et la télévision auraient continué à travailler "ensemble" ou tout au moins tenté faire des passerelles entre les deux médias (5).

"Impossible n'est pas français" Radio et TV ensemble…


Et pourquoi le nom d'une chaîne de radio serait impossible à donner à une chaîne de télévision ? Qui plus est quand, la dite-chaîne de radio, est associée au projet. Pourquoi "pour une fois" l'expérience trentenaire d'une chaîne de radio ne pourrait être reconnue au point que la chaîne TV prenne son nom ? Pourquoi le prolongement de l'audio à l'audiovisuel devrait-il imposer les noms des deux entreprises "France TV Info" ? Et pourquoi pas les contracter en "France Info" ? Et si, pour une fois, la simplicité payait ?

Les journalistes avides de buzz, empressés de déclencher les sirènes, au point de nous faire croire qu'il y aurait le feu, oublient de nous rappeler le "rapport Schwartz". Ce fameux rapport Schwartz qui stipule dans ses préconisations, l'obligation formelle faite aux sociétés audiovisuelles de se rapprocher et de mettre en synergie leurs projets (6). 

Et maintenant passons aux "si"
- Si Delphine Ernotte est aux ordres et doit d'un tour de passe-passe délester Radio France d'une chaîne de radio…
- Si Mathieu Gallet perd sa chaîne y'aura toujours son nom écrit dessus…
- Si l'État se sert de cette expérience pour reconstituer une ligue dissoute (penser à inviter Giscard à la noce)…
- Si un futur gouvernement ne s'empresse pas de créer une "BBC à la française", de marier aussi France Bleu et France 3 (7), de diminuer les chaînes radio et les chaînes TV… 
- Si l'objectif "secret" est de rendre disponible sur la bande FM toutes les fréquences de France Info… et de passer la chaîne radio par "pertes et profits"…
- Si France TV absorbe l'esprit et la lettre de l'info en continu façon France Info … mais refuse que son nom ne s'impose au fronton de l'entreprise…
- Si radio et TV sont des univers impitoyables au point de ne rien pouvoir inventer ensemble…
- S'il y a trente ans France Info  était une révolution, pourquoi ne pas en tenter une autre sous la même bannière…















Pour l'instant ce sont deux sociétés audiovisuelles publiques, Radio France et France Télévisions, et deux journalistes qui ont travaillé ensemble  : Germain Dagognet, directeur délégué à l'information de France Télévisions et Laurent Guimier, directeur de France Info, qui ont œuvré à la création de cette chaîne, qui devrait voir le jour le 1er septembre 2016. Le projet sera ou non validé par les deux C.A. le 19 avril. Le nom sera arrêté plus tard.

Je ne suis pas prêt ni d'avoir la TV ni même de la regarder. Mais, si la radio est enfin reconnue par la TV, au point que cette dernière accepte de porter le nom d'une radio, au titre de l'histoire de ces deux médias, ça m'intéresse beaucoup !
(À suivre)

© pure médias (ils ont l'air très inquiets à Pure Médias)

















(1) Dans le Landerneau médiatique, only,
(2) Par Ernotte (Pdg de France Télévisions), Field (Directeur de l'info, FTV), Gallet (Pdg de Radio France),
(3) Ceux du Figaro, du Monde, de Pure Médias et d'autres sûrement… Thomas Hugues l'évoque dans Médias Le Mag' (France 5, du 3 avril, l'émission était enregistrée le 1er avril) "France Info : peut-être qu'il faudra rajouter TV derrière ou au milieu ?",

(4) "Les syndicats CFDT, CGT, SNJ et SUPART (artistes), (qui) regrettent que le nouveau projet [de chaîne d'indo, ndlr] "serve de prétexte à la suppression d'une radio non commerciale [Radio 7]" et appellent à la grève le 3 mars "pour une durée indéterminée "afin de protester contre "l'abandon d'une pionnière de la bande FM", (Le Monde, 1er mars 1987),

(5) "A Compiègne, ce reportage dans les coulisses du jeu "Impossible n'est pas français", créé par Pierre Sabbagh et Guy Lux, fait le point sur les nouveaux moyens techniques mis en oeuvre, dont une caméra autonome dirigée par le réalisateur Guy Labourasse  afin de diffuser ce jeu, en direct, simultanément à la télévision et à la radio. Guy Labourasse et les réalisateurs radio, Pierre Codou et Jean Garretto évoquent les difficultés que représente le couplage radio et télévision dans une émission qui dure environ 9 heures" (présentation par l'Ina de la vidéo ci-dessus),

(6) "Face aux défis à venir, et aux contraintes croissantes pesant sur les finances publiques, il paraît nécessaire que l'État pèse davantage sur le dispositif des médias de service public. Si tel n'était pas le cas, il sera difficile d'écarter la tentation d'un rapprochement organique entre les sociétés ayant appartenu jadis à la même entité [ORTF]. La structuration actuelle qui remonte à l'éclatement de l'ORTF, à une époque où radio et télévisions publiques disposaient d'un quasi monopole, peut en effet être interrogée, à l'âge de la convergence des médias, de la transition numérique et de l'élargissement de l'univers concurrentiel à des acteurs mondiaux venus d'Internet." (Rapport Schwartz, mars 2015),

(7) Ce que Franck Riester (député LR) n'a pas manqué d'évoquer dans plusieurs commissions "Culture" à l'Assemblée nationale face à Mathieu Gallet, 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire