lundi 6 février 2017

Autrement la Radio...
















Dans cette bulle immense qui flotte au-dessus de Brest qui éclate en milliers de bulles qui éclatent elle-mêmes en milliers d'ondes la parole tourne-tourne et les voix se posent, s'interposent et s'exposent à la mémoire. Celle qu'on ranime avec des archives. Celle immédiate qui s'imprime. Celle qui s'inscrira dans la durée.

Pendant ces longueurs d'ondes, de festivals en festivals, on est la radio. Autrement. En palabres magnifiques, en rencontres farfelues (1), en joutes à fleuret moucheté, en tâtonnements expérimentaux, en tentatives d'épuisement de modèles dépassés, en recherche de nouvelles formes pour raconter, pour solliciter l'écoute, pour sortir des carcans institutionnalisés, ou de normes qui ont tué la folie, l'imaginaire débridé, l'inattendu au coin de l'oreille.

Et alors, peut-être plus qu'un festival de passionnés, le voilà peut-être le nouveau laboratoire de Schaeffer (2). Ça bidouille, ça cherchouille, ça dépouille. Mais surtout à peine entrouvertes, ne fermons aucune porte, ni aucune fenêtre. De l'air plise, de l'air. Et à Brest de l'air, mine de rien, y'en a. Ne déclarons pas, péremptoires, en faisant des sauts de cabri "le podcast, le podcast, le podcast". Car, comme l'a dit si bien Adila Bennedjaï-Zou (3) si le podcast apparaît comme "la nouvelle martingale céleste" il va falloir lui laisser prendre ses aises sans forcément lui asséner, "à peine né", des formes normatives et contraintes. De l'air, plise de l'air.

J'ai, au cours de ce quatorzième festival "Longueur d'ondes", vu et entendu quelques professionnels de la profession découvrir, émerveillés, ce festival qui, sans en avoir l'air, a depuis l'origine, la chanson. Professionnels qui, venant de la grande maison, regardaient ébahis des auditeurs comblés et, leurs propres collègues qui, au-delà de leur statut de "vedettes" se mettaient en danger, changeaient leur façon de dire (et d'être), jouaient le jeu d'inventer de nouvelles narrations pour aller jusque sur scène, s'interpeller entre eux sans que cela ne frise jamais l'entre-soi, quand bien même, entre eux, une immense complicité pouvait se jouer.



Au cours de ces journées festivalières on a cité sans vergogne les grands inventeurs de la radio. Ils sont là, ils nous accompagnent et nous portent à aller un peu plus loin que "tourner le bouton". Ils nous engagent à retrouver le souffle de la création, autrement qu'entre deux heures justes, autrement qu'avec un conducteur millimétré, autrement qu'avec la tyrannie des sondages au quart d'heure, pour ne pas dire "au garde à vous". 

Autrement, la radio. Le germe est là. Vivement l'année prochaine. Et d'ici là que "vive la radio nouvelle".

(1) Eva Bester "juge" sur Twitter sa rencontre avec Jean Lebrun,
(2) Pierre Schaeffer, ingénieur et chercheur. A créé le service de recherche de la radio au sein de l'ORTF, (Office de Radio et Télévision française)
(3) Table ronde autour du podcast.

4 commentaires:

  1. merci fanch pour les conférences à longueurs d'ondes, merci de ce travail fouillé qui permet de mettre en lumière tant de beaux aspects de la radio que l'on n'a plus l'occasion de voir aussi souvent de nos jours. C'est toujours bien vos conférences .

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  2. Coucou, bonjour ! Céki ? C'est élogieux merci, mais j'aimerais vraiment savoir à qui j'ai à faire !

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  3. Bonjour Fanch, je suis Patrice, je ne suis pas professionnel de la radio, je suis juste festivalier.J'essaie de revenir chaque année (j'habite à 500km) quand le festival est compatible avec mon travail.

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    1. Parfait ! C'est sympa ! Prévoir pour l'année prochaine de rester jusqu'au dimanche 19h ;-))

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