samedi 12 août 2017

Le temps d'une chanson…

Fallait pas, Fañch, fallait pas "mettre deux tunes dans le bastringue" et refaire le chemin à l'envers. Appeler Gilles Davidas et lui dire "C'était comment "Avec tambours et trompettes" ?", et au débotté, Janine Marc-Pezet, "Allez Janine, hop ! "En avant la zizique", raconte". Mais j'pouvais plus appeler François-Régis Barbry "La mémoire en chantant", Jean-Louis Foulquier "Y'a d'la chanson dans l'air"… (1) La chanson m'est entrée dans l'cigare en même temps qu'la radio. Un jeudi. Avant-hier. Depuis je chante et j'écoute chanter. Alors quand la chanson entre en ondes je tends encore plus l'oreille. Mais faut pas m'raconter d'sornettes. Faut pas. Faut juste (me) raconter une histoire et surtout savoir la raconter… Avec grâce et talent.

À Céline L., fidèle auditrice de radio et lectrice de ce blog *

Par Alain Poulanges





















"Avec tambours et trompettes" Jean-François Kahn (producteur) et Gilles Davidas (co-producteur et réalisateur), c'était le samedi matin à France Inter. La verve et la fougue de Kahn, la passion de Davidas. Un fait d'actualité au tamis de chansons. Ça virevoltait. L'érudition était là. Pas matraquée. Juste présente. Et l'Histoire prenait une autre tournure.

Quant à "En avant la zizique" le duo Poulanges/Pezet faisait des miracles avec une production au zénith. Alain à l'écriture et au micro, aux archives Janine butine. Et que ça swingue, troubadours. Et ça swinguait grave, léger, joyeux, nostalgique, vivant, enchanté. Il y a quelques semaines j'ai acheté à une amie une petite machine-à-laver-radio-cassettes-Cd-aspirateur. J'utilise pas encore la première et la dernière fonction, mais après avoir entendu Janine et son bel accent cévenol, j'ai fouillé dans le grenier de ma mémoire (2) et surtout dans ma malle radiophonique. J'ai (re)trouvé les neuf cassettes-émissions spéciales Léo Ferré. 1993 (3). Presque vingt-cinq ans. 

Vas-y mets la cassette en place. Attends quelques secondes avant d'enfoncer "Play". Vite fait le compte à rebours. Défilent les années. En mai 93, tu faisais le beau sur les quais Fañch, (sans Kazan, ça c'est pour Marc Voinchet !), tu chantais presque chaque jour "La mémoire et la mer". Chaque jour devant le Phare du Four qui sépare la Manche de l'Océan. Allez "En avant la zizique"… Et d'abord l'indicatif merveilleux d'Hugues Le Bars (4).



Cette émission c'était tout sauf les artistes en promo. Juste le temps d'une chanson. Et m'enquiller neuf heures de Ferré sur tous les tons (5). Cette nuit, ce matin j'y suis encore. La chanson c'est aussi la grande lessiveuse. Ça permet de raviver les souvenirs, d'en enterrer d'autres. Ça permet des images en sépia, en N&B et en couleurs. Ça permet de prendre un vers ou deux et d'y boire doucement. Pour voir. Pour voir si ça marche ou se convaincre que ça va marcher. Ça permet de s'envoler. Loin, haut. Très haut…

"La marée je l'ai dans le cœur qui me remonte comme un signe…" (Ferré)
 


* Céline me fit remarquer il y a quelques jours que "malgré tout" je n'avais pas trop lâché l'écriture cet été ! Ben si, un peu quand même.

(1) "Avec tambours et trompettes" 1978-1981 (Davidas n'a pas réalisé les 4 saisons de l'émission, ni celles de Vivaldi d'ailleurs), "En avant la zizique" 1992-1995, ces deux émissions sur France Inter, ainsi que "Y'a d'la chanson dans l'air" 1978-1982. "La mémoire en chantant", France Culture, le samedi matin, 1982-1995, 

(2) Clin d'œil à Karine Le Bail, "Les greniers de la mémoire", France Musique,
(3) Ferré mourra 2 mois plus tard, le 14 juillet…
(4) Un peu raboté à la fin, "Le temps d'une chanson", chanté par Gainsbourg, est ici cuté !
(5) Du 11 au 21 mai 1993, France Inter, 0h15-1h,

1 commentaire:

  1. Cher Fañch cet "hommage" me touche. Ton grenier de la mémoire est bien vaste et ta malle radiophonique transporte autant de choses que le sac de Mary Poppins.
    Tu parles de Karine Le Bail, tu dois être au courant qu'elle n'est pas reconduite à la rentrée... Dommage, son émission entre histoire et musique avait parfois des sujets très intéressants. On verra bien ce qu'ils proposent à la place...

    Céline

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