Laurent Guimier, Mathieu Gallet, Laurence Bloch… |
C'est donc au tour des députés d'interroger Mathieu Gallet (1). Aux ronds de jambe du Président et à sa dévotion infinie pour le numérique on verra que les députés, pragmatiques, attendent des réponses sur l'offre des programmes, les zones blanches, les rapprochements avec la télévision et même les émissions, celles qui quittent les antennes à la rentrée…
Mme Sabine Rubin (La France insoumise) se fait porte-parole d'un collectif pour s'inquiéter de la disparition de l'émission "Périphéries" de France Inter, "un des rares espaces médiatiques donnant le temps de donner la parole aux acteurs et actrices des banlieues et quartiers populaires". (2) Laurent Guimier, directeur délégué aux antennes (qui remplace Frédéric Schlesinger parti diriger Europe 1) commence par une réponse politique-ment correcte "Nous comprenons la sensibilité,… [bla bla bla] et je rends hommage à Laurence Bloch d'avoir le courage (sic) et la capacité [blablabla]."
- Traduire : On fait ce qu'on veut. La responsabilité de la directrice ou d'un directeur de chaîne a bon dos. Bien sûr qu'il en va de sa responsabilité. Mais dans ce cas qu'on arrête de marteler le slogan faux-nez "Notre ambition est de remettre le public au coeur de nos préoccupations. Guimier se pose en manager justifiant un "licenciement" face aux actionnaires.On découvrira plus tard et à demi-mots qu'il ya un projet sur la rampe de lancement qui très certainement va associer la télévision. Donc on vient vous rende des comptes mais on vous dit que ce qu'on veut !
M. Frédéric Reiss (Les Républicains) "Concernant Fip (3) j'ai le sentiment comme souvent dans le quinquennat précédent que le discours est girondin et que dans les faits on assiste à une recentralisation vers Paris. Il ne faudrait pas que des antennes régionales basculent progressivement vers l'antenne national, au détriment de la proxilmité, de l'ancrage… Et ce n'est pas en distillant quelques informations culturelles régionales, soit disant à portée nationale qu'on aura un véritable service public de proximité…"
M. Jean-Félix Acquaviva (non inscrit) évoque et s'inquiète des "décrochages" à venir de France Bleu sur une fréquence nationale, point sur lequel renchérit Mme Géraldine Bannier (Mouvement démocrates et apparentés). Mme Elsa Faucillon (Gauche démocrate et républicaine) "Quel lien vous entretenez avec un public populaire. Comment comptez-vous l'élargir dans les audiences, les pratiques…"
France Bleu Tourraine |
Gallet : "France Bleu c'est 44 locales… L'ouverture de Lyon va nous amener à penser le traitement de l'info locale de façon différenciée parce qu'évidement on n'a pas le même rapport à la proximité quand on habite dans une agglomération d'1,4 M d'habitants ou dans une préfecture de 50 000 habitants (4)… Je crois vraiment à ce niveau local et pas au grand plan que l'on décide depuis Paris."
Pour répondre à l'approche populaire, Gallet : "C'est vraiment l'enjeu du réseau France Bleu qui n'est pas juste un mot "tarte à la crème" [ah, bon ?, ndlr] mais qui est une vrai réalité. L'audience du réseau est dans la moyenne de Radio France, 55 ans, plus féminine que les autres stations. Tout le travail de la rentrée, avec Eric Revel, le directeur du réseau va être de repenser nos grilles, l'interactivité sur nos grilles et l'enrichissement de l'offre sur France Bleu."
- Traduire : Quand Gallet parle de "refonte de la grille" il exprime parfaitement une vision jacobine et centralisatrice du réseau. Une grille pour 44 stations ? La même grille ? M. Reiss avait raison : apparence et discours girondin, application et autorité jacobine. Le désastre de l'uniformisation et la centralisation à marche forcée ont commencé avec le plan Bleu de M. Cavada (Pdg 1999-2005).
Alors que la séance a débuté depuis 1h40, il reste encore plus d'une heure de débat. Je me vois donc contraint de vous proposer la suite demain. Quinze député-e-s doivent encore prendre la parole.
(À suivre)
Avant le centralisme … démocratique ! |
(1) L'auditeur passionné se reportera à la vidéo de cette session. Dans certains cas j'ai regroupé les questions des député-e-s si elles étaient proches,
(2) Avant de répondre à cette question Gallet revient sur les vertus de l'expérimentation et sur une méthode "agile". Nouveau mot de management, nouveau gadget sémantique analysé ici avec pertinence !
(3) L'objectif de la direction de Radio France est de diminuer l'animation des antennes régionales de Bordeaux, Nantes et Strasbourg,
(4) Si M. Gallet connaissait l'histoire des locales de Radio France il saurait qu'en Mayenne (département), à Melun (ville) et à Lille (région) les trois premières locales ont été installées avec des parti-pris différents vu leur bassin d'audience et que surtout elles n'ont pas été crées pour diffuser de l'info mais des programmes dans laquelle l'info pouvait trouver sa place ! Gallet ajoute "nous avons en projet de déplacer notre vieille (sic) station du centre de ville de Quimper vers un emplacement beaucoup plus pratique vers la fin 2018" Où ? Langue de bois M. Gallet !
M.Gallet devrait lire le "Livre Blanc des Radios Locales" de Jean Chouquet !
RépondreSupprimerGilles D
Bonjour Monsieur Gilles D, eh ben la meilleure chose que vous auriez à faire Monsieur Gilles D ce serait de me prêter sur le champ (ou dans la rue) cet opuscule ! Merci d'avance ;-)
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