mercredi 2 août 2017

Radio France vs la représentation nationale : un soap-opéra (2/4)

Le 26 juillet, Mathieu Gallet, Pdg de Radio France répondait aux questions de la "Commission des Affaires culturelles" de l'Assemblée nationale. Dans un long monologue de presque une heure le Président a surtout montré son intérêt pour le marketing et le numérique pour lesquels la radio est un "bon" prétexte. Suite du compte-rendu…


La salle de la "Commission…"















De la méthode Gallet comme de la méthode Coué
Le Pdg poursuit la lecture, monocorde, de son rapport face à la représentation nationale. "Tout ce travail [de rénovation des programmes, ndlr] ne pouvait se faire sans une transformation de l'entreprise." Ben voyons ! "Transformation dans une politique d'économie de la masse salariale qui représente 60% du budget. En 2016 non remplacement d'un poste sur deux. Et sur trois ans suppression de 230 postes. Ces efforts financiers nous obligent de faire des choix pour moderniser notre fonctionnement. Je donne l'exemple de France Bleu. On a reconfiguré toute l'offre numérique et travaillé en "mode projet".
  • Traduire : Le management de Radio France réinvente l'eau tiède et découvre que plutôt que d'imposer des changements radicaux brutaux à tout le réseau France Bleu, il opère par antenne locale ou groupe d'antennes locales. Qu'ont pu comprendre les député-e-s présents sans plus d'explication ? Ce nouveau jargon, novlangue, favorise surtout la non-communication. Suprême paradoxe pour une entreprise de… communication, n'est-il pas ?
"Le numérique est un facteur d'accélération pour la transformation interne des structures d'une entreprise comme RF."
  • Traduire : Le modèle ancien est bon pour la réforme. Toute l'organisation structurelle de Radio France est à revoir à l'aune du numérique. Mesdames et Messieurs les député-e-s, dépoussiérons ce qui a fait la gloire de la radio publique et engageons-nous dans ce numérique tendance et excitant. C'est ça l'avenir et ça ne se discute pas. On fonce !
Mathieu Gallet













"Je voulais tracer de nouvelles perspectives pour le futur" (1). S'en suit l'inventaire ci-dessous :
"Enjeux concurrentiels renouvelés [qui existent dès la naissance de la radio entre public et privé, ndlr],
Les nouvelles technologies vont ouvrir le champ concurrentiel de la voix. Les assistants vocaux vont donner l'occasion à la radio d'être impliquée dans cette 3ème révolution (2). Le clavier va être remplacé par la voix, l'occasion pour la radio de renforcer son offre et de la diversifier, de donner plus de possibilités pour écouter nos programmes, 
L'enjeu des données, l'enjeu des data, va nous permettre de mieux connaître [nos] publics et de mieux s'adresser [à eux],
  • Traduire : Gallet est intéressé par tout ce qui bouge dans le numérique, les data, les Gaffa, les etc. Il l'est beaucoup moins par ce qui est l'essence même de la radio : les producteurs, les émissions, les auditeurs. Comment peut-on être manager d'une entreprise en ne s'intéressant pas à ce qui est sa fonction même ? On attend toujours que le CSA rende public le projet stratégique de Mathieu Gallet pour diriger Radio France !
Suite de l'inventaire :
" Le grand marché des données peut améliorer la perception de nos contenus [pourquoi, comment, ndlr ?], l'adressage de nos contenus mais, en même temps, créer une nouvelle concurrence à l'information qui fait la richesse du service public."
  • Traduire : Tiens donc ! Savez-vous M. Gallet que la radio ce n'est pas exclusivement l'information ? Les datas ne serviraient donc pas les programmes dans vos perspectives de développement ? La nomination du journaliste Laurent Guimier (ex-directeur de France Info) au poste de n°2 va dans le sens de l'info. Ce n'est pas, comme l'était Frédéric Schlesinger, un homme de programmes. Guimier est en place pour continuer les rapprochements radio/télé. Gallet a perdu "son" homme des programmes et ne la pas remplacé. 
Demain : les députés posent bcp de questions 
dont certaines restées sans réponse…

(1) À moins de s'appeler Einstein de "nouvelles perspectives pour le passé" semblent bien difficiles à mettre en œuvre !
(2) Le minimum pour un communiquant c'est de savoir contextualiser ! Vous pouvez M. Gallet nous présenter les deux premières révolutions ?

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