mardi 22 mai 2012

21 octobre 1969…

 








J'ai évoqué brièvement le 5 mai la présence de Stanley Booth dans Plan B sur le Mouv'. L'occasion pour lui de présenter le livre écrit en 1984 qui racontait la tournée des Stones, au cours de laquelle eut lieu le lynchage d'un spectateur par les Hells Angels. Je me suis plongé dans ce livre (2) et ai tout de suite apprécié le style de Booth qui nous raconte, au-delà des Stones, l'environnement "normal" de ce qui entoure les stars du rock and roll. Nous sommes le 21 octobre 1969, au matin… Dialogue entre David Sandison, "employé" des Rolling Stones, et Stanley Booth, auteur du livre.

"Alors tu sais pour Kerouac.
- Qu'est-ce qu'il a ?
- Il est mort.
- T'as entendu ça où ? ai-je demandé, parce qu'on n'a jamais envie de croire ce genre de choses.
- C'était à la radio ce matin. Il est mort cette nuit. Il vivait en Floride. Tu savais ?"
Je n'ai pas répondu parce que mon esprit était dans le bus Waycross-Macon, Géorgie, juste avant Lumber City, en train de lire une nouvelle dans un bouquin emprunté à la bibliothèque régionale d'Okefenokee, vu qu'il n'y avait pas de librairie à Waycross - l'endroit où ils vendaient des Bibles ne comptait pas. Dans cette nouvelle, une fille mexicaine chantait à un Américain la chanson de Piano red que nous écoutions sur le juke-box au lac où mes potes de lycée et moi allions danser, faire des courses de dragsters et baiser dans nos bagnoles. Je n'avais jamais lu d'histoires comme celle-ci. Dedans les personnages conduisaient vite, baisaient dans des bagnoles, et ça me donnait l'impression d'avoir une vie intéressante, autrement dit comme dans la chanson : "If you can't boogie, you know I'll show you how." (Littéralement : "Si tu ne sais pas danser, je vais te montrer comment on fait?") Puis je me suis souvenu que le seul vrai boulot que j'avais en ce moment était un contrat pour un article sur Kerouac dans le magazine Esquire. Comme j'attendais une réponse des Stones, j'avais reporté mon voyage en Floride pour l'interviewer. Cette pensée m'a ramené d'un coup au présent, assis dans ce canapé, toujours affamé. Finalement, je me suis fait un sandwich au jambon avec une bière. "

Voilà. Je n'avais jamais rien lu sur la mort de Kerouac, ni même retenu l'année de sa mort. Savoir que c'était en 69 (année charnière pour moi) en rajoute dans ma petite "mythologie" de cette année-là. Jeudi 7 juin, France Culture diffusera à 23h "J'ai rencontré Jack Kerouac…".

(1) de 1969 aux États-Unis,
(2) en même temps que trois autres en chantier, "Dance with the Devil", Stanley Booth, Flammarion, 2012

1 commentaire:

  1. Mon ouvrage préféré de Jean-Louis Le Bris de Kéroack restera sûrement "Dharma Bums" publié en France sous le titre "Les clochards célestes". C'est grâce à cet auteur que le jeune homme inculte que j'étais a découvert entre autres choses les Haïkus.Et aussi un autre regard sur le possible sans doute.

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