vendredi 18 mai 2012

L'Apocalypse est pour demain…

9h hier matin. Je rentre de la mine. De plomb. Un temps ascensionnel s'est arrêté. "Quand la ville dort" aurait dit John Huston. Il fait un froid de canard ! L'essaim de glaces restera au congélateur. Je lâche l'affaire (de la radio) et pars danser avec le diable (1). Je n'ai pas beaucoup envie de faire autre chose. "L'ascenseur… m'a amené lentement au troisième étage, à ma chambre simple avec lavabo. Comme toutes les chambres simples dans les hôtels, celle-ci était chargée de solitude et de mort, comme une incitation à se noyer dans une nuit de solitude." (1) C'est bon le diable est bien là. 

J'ai jamais beaucoup aimé les Rolling Stones mais pas détesté non plus. Bonnaud m'a donné envie de lire ce livre écrit par Booth en 1984,15 ans après la mort d'un spectateur à Altamont (Georgie), lynché par les Hells Angels. Booth a suivi la tournée américaine des Stones en 1969 jusqu'à cet événement tragique. 1969, c'est aussi aux Etats-Unis le tournant d'une décennie qui a vu exploser le rêve hippie, la guerre du Vietnam, l'élection puis la mort de John Kennedy et celle de son frère Bob, puis celle de Martin Luther King. Et celle de Brian Jones, l'autre Rolling Stones. The dream is over. La France elle, rêve encore… mais plus pour très longtemps. Giscard se chargera de plomber les années 70. Le rêve est fini, l'Apocalypse est pour demain…






J'ai beau dire que je lâche, pour quelques heures, l'affaire radio, je fais quand même un petit tour sur Ina.fr et découvre, stupéfait, que "L'Apocalypse est pour demain", le feuilleton de Jean Yanne, et ses soixante épisodes, diffusés sur France Inter en 1977, est disponible à l'écoute. Le délire et les intuitions de Yanne sur la perversité du progrès s'en donnent à cœur joie ! Un Yanne désenchanté et lucide, quand la France ne sait pas encore que les Trente Glorieuses sont bien finies. The dream is over, dansons avec le diable !

(1) "Dance with the devil", l'histoire extraordinaire des Rolling Stones, de Stanley Booth, Flammarion, avril 2012,

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