jeudi 3 mai 2012

La radio, robinet à sons TV…



Voilà donc que pour "regarder" LE débat j'ai allumé la radio, et quelle ne fut pas ma déception de ne pas entendre telle ou telle voix connue (de radio), interroger les deux candidats. Je ne reconnus, mis à part celles des protagonistes, aucune des voix entendues, et finis par comprendre qu'il s'agissait de journalistes de télévision qui, à la télévision s'occupaient de l'affaire. Et la radio à quoi sert-elle ? À rien ? De diffuseur uniquement ? De faire-valoir ?

En préalable à ce grand soir, comme d'habitude les médias en ont fait des tonnes :  pour le décor gnagnagna, pour la table en verre comme ci, pour le réalisateur comme ça et encore pour pour ceci et pour cela. En aurait-on fait autant si le débat avait eu lieu à la radio ?! Aie ! J'oubliais : les radios auraient sûrement proposé que ce débat soit "filmé" et donc, il aurait sans doute aussi fallu  choisir une table ad hoc ! Pourquoi une table ad hoc ? On se le demande. 

Donc, hier soir, la radio retransmettait le son de la télé… Et si le débat avait eu lieu à la radio, la télévision l'aurait-elle retransmis sans les images ? J'en appelle à Ubu pour sortir de cette nasse ou… m'y enfoncer. Si l'audiovisuel est, dans quelques mois, libéré de la décision présidentielle de nommer les responsables de l'audiovisuel public, peut-être conviendrait-il d'envisager que la radio avec ses propres journalistes participe à l'organisation de telles soirées-débat ? Rien ne justifie que la télévision monopolise une confrontation démocratique. Si les politiques avaient un peu plus de considération pour la radio, ils pourraient faire en sorte qu'elle soit médiatrice et actrice d'un acte démocratique fort : le débat. Que celui-ci soit d'entre les deux tours ou du premier tour. 

Une fois encore je me répète : ne pas voir les mimiques des candidats ou des intervieweurs nous permettrait de nous concentrer sur la parole et d'apprécier le fond plutôt que la forme, forme qui à la TV, pour ce type de présentation, enferme et encadre les images et leur déroulement. Alors qu'à la radio on serait, de fait, débarrassé de ces artifices. Avez-vous lu dans la presse ou entendu à la radio une telle réflexion et/ou l'amorce d'un engagement ou d'un parti-pris pour la radio ? Dans quel journal ou sur quelle radio ? Dans les pages radio peut-être ou dans les pages médias des gazettes ? Que nenni, rien de rien, Waterloo morne plaine ! Comme si chacun, tant dans les médias que dans les sphères du pouvoir, était fatalement convaincu qu'il faille se plier à l'impérialisme d'un média, sûr de son fait, qui n'a que faire d'un "parent pauvre en manque d'image". Rideau.

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