lundi 14 mai 2012

Lettre ouverte à Anne-Charlotte Pasquier…



De l'usage du serpolet…
Il a fallu que ça tombe sur vous ! Cela fait dix mois que j'écris ce "feuilleton de la radio" et aucune "lettre ouverte" n'y avait encore été publiée. Et "bing" la première elle est pour vous. Vous avez de la chance ! Enfin, je ne sais pas vous, mais moi si. Samedi matin, j'écoute votre documentaire. Votre belle introduction m'accroche : je suis partant. Et je suis parti, et me voici aussitôt avec vous en Combrailles (1) Et, je ne sais pas pourquoi j'ai pris avec moi le parapluie de berger de Yann Paranthoën. Comme ça pour rien. Ou pour m'abriter. Qu'il pleuve ou qu'il vente, "il" sera là. Et pourtant, je n'ai vraiment pas l'habitude d'ouvrir le parapluie.

Samedi matin, donc, j'ai pris du temps pour vous et je vous ai bien écoutée. Je n'ai rien fait d'autre et quand ça a commencé à finir, j'ai regardé mon horloge. Une grosse Vedette qui fait un peu de bruit quand elle se "regonfle" du temps. Et, dans mon For intérieur, je me suis dit "C'est pas possible, c'est pas fini, pas déjà…". Si j'avais été sur les genoux de ma grand-mère je lui aurais demandé "Dis, Mamée, pourquoi, ça s'arrête déjà ?". Sacrebleu, mais c'est quoi cette interruption volontaire des programmes ? C'est quoi cet arrêt brutal, alors que nous étions encore sur le seuil des Rougier ou prêts à courir la campagne avec Jean Guérard ? C'est quoi ce séquençage de 55 mn ? Alors que dans votre besace j'imagine qu'il doit bien y en avoir encore pour 30 ou 40 minutes, non ? J'ouvre mon parapluie. Pour rien. Pour entendre Yann Paranthoën qui parle de ce métier qui est aussi le vôtre. Bon, qu'il y ait un format, comme ils disent, va pour le format. Mais pourquoi ne pas le multiplier ? Par deux, par trois, par dix ? Et plus si affinités, comme ils disent aussi.

J'ouvre le parapluie. "Le monde, le monde, le monde…". Ça me rappelle Charles qui faisait le cabri avec "L"Europe, l'Europe, l'Europe…". Le monde, l'Europe, bien sûr. Mais pourquoi pas la France, là ? En épisodes, chaque jour, pour se retrouver autour d'une histoire. On tirerait le banc, devant la porte. On s'installerait au balcon dans son fauteuil ou dans le creux de son lit, avec juste les oreilles qui dépassent. En pavillon. Les yeux plissés, juste avant de sourire ou de rire. Ou juste avant de laisser venir les larmes. Plus belle la vie. Je me blottis sous le parapluie, car là, je sens que vous allez me jeter des pierres. Mais non "Plus belle la vie" ce n'est pas le titre de la série. C'était juste comme ça, pour dire que ceux qui la regardent, ils en parlent toujours le lendemain. Alors, à la radio, ce serait bien aussi d'en parler le lendemain.

Allez, voilà, j'ai la rime : "Le Pays d'ici". Des projectiles de toutes sortes volent dans ma direction, et vous vous écriez, les mains en porte-voix, "Fañch, arrêtez de ressasser, pitié, arrêtez ! " Mais je ne ressasse pas, Anne-Charlotte, je ne ressasse pas, je cherche au-delà d'un titre, à proposer une place incontournable pour le documentaire. "Qu'est ce que vous diriez des Grandes traversées ? " Non, ça c'est l'été ! Il faudrait alors reprendre le même principe et l'adapter sur toute l'année. Qu'en pensez-vous ? Ben voilà, je crois que j'ai trouvé, ce serait "Les grandes soirées", ça commencerait à 21h et ça irait jusqu'à minuit et là, il y aurait de quoi faire des histoires qui courent sur plusieurs soirs… magnétiques. "Non, non arrêtez de me frapper. C'était juste un bon mot… Pour rire. Quand même je suis surpris par… votre frénésie dès que j'évoque à demi-mots les riches heures de la radio !…"

Voilà Anne-Charlotte, après ma virée samedi en Combrailles avec vous, je n'ai pas pu faire la sieste. Cette histoire m'est venue et je vous l'ai écrite, même si je ne vous connais pas. Alors si vous partagez un peu mon point de vue, peut-être aurez-vous envie, à votre tour, de le faire partager à ceux qui travaillent avec la même passion que la vôtre ? Vous n'aurez qu'à leur dire que je suis un peu illuminé, certains même, disent "irradié" !

J'ai repris mon parapluie de berger et je suis parti marcher. Tout en marchant, j'y ai repensé, je crois que, de ma vie, je n'ai jamais vu de serpolet… Je pousserai bien jusque chez Jean. Il m'en montrerait et m'y ferait goûter. Et puis là, on se raconterait des histoires car "on aura toujours besoin de rêver…"

(1) Ce jour, 17h, France Culture, Sur les docks, Production : Anne-Charlotte Pasquier, Prise de son : Chantal Nouvelot, Réalisation : Anna Szmuc.

6 commentaires:

  1. anne-charlotte pasquier15 mai 2012 à 12:04

    Bonjour,
    merci pour cette belle lettre qui arrive comme un bouquet de serpolet !
    C’est la première lettre ouverte que je reçois, alors je ne sais pas bien comment il faut répondre… Ouvert ? Fermé ?
    En tout cas une chose est sûre. J’aime votre façon d’aimer la radio, et de l'écouter, les yeux plissés.
    Et s’il s’agit de d’étirer les formats, les histoires, les paroles, les sons, les oreilles…
    Je vous suis !
    Avec ou sans parapluie.
    Jean Guérard a tant de choses à nous dire.
    Bien à vous,
    Anne-Charlotte Pasquier

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonsoir Anne-Charlotte, un peu malicieux j'ai profité de votre beau documentaire pour enfoncer le clou des formats et des soirées qui finiront j'espère par revenir sur France Culture. Il ne peut pas ne pas y avoir de "suite" à cette "première" en Combrailles. Si vous me tentez avec le serpolet et Jean Guérard j'aimerai vous accompagner, me cacher dans la niche du chien et vous écouter chacun sans bruit. Vous demanderez à Irène la taille de la niche à prévoir ;-)). Merci de votre réponse enthousiaste et belle vie de radio. Au plaisir de se croiser sur quelque chemin buissonnier. Bien cordialement.

      Supprimer
  2. Je n'ai pas de commentaire à ajouter sur ce billet, hormis bien sûr qu'il vaut mieux prévoir une chambre d'hôte que la construction d'une niche pour l'animal qui rédige les billets de ce blog compte-tenu de la quantité de bois qu'il serait nécessaire d'employer!
    Non ce qui tracasse mes neurones à la vue de ce billet est : pourquoi cette pendule Vedette a-t-elle été achetée à Bégard chez un horloger bijoutier du nom de A. Le Coz dont je n'ai pas réussi à retrouver la trace à Bégard en dépit de recherches pugnaces! C'est mon côté Modianesque, j'adore remonter le fil des choses minuscules de l'existence. J'attends impatiemment un retour documenté mon cher Fanch :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Jakki. Et pourtant j'aime les niches ou les tanières c'est selon ! Détails minuscules ça me va tout bien ! Sept 88 ou Sept 89, Foire St Mich', Brest, Petite place au Musée des Beaux Arts, Vendeur anonyme, 100 Francs. Deux souvenirs de Le Coz : Michèle au lycée, et Michel en zodiac route Molène… Voilà Jakki, ça te va ?

      Supprimer
    2. Je note scrupuleusement ces déclarations dans mon bréviaire des choses minuscules et indispensables à ma tranquillité d'esprit! ;-)

      Supprimer
  3. Et oui Jakki on peut se poser la question ! Mais cet achat restera un mystère, surtout que c'est le genre d'horloge qui fait autant de bruit qu'un chien qui ronfle. Quant à l'ours...

    RépondreSupprimer