dimanche 24 juin 2012

Lettre ouverte à François Morel…



Bonjour François !
Le Monde a publié samedi (1), en page radio, l'interview que vous leur avez donnée pour évoquer vos chroniques hebdomadaires sur France Inter (2). À vous lire rien ne m'a surpris, et tout m'a séduit. Même si je ne vous connais pas, je vous ai trouvé cohérent avec l'image d'acteur que vous donnez de vous même. Simplicité, humour et tendresse. Des "façons d'être" que, chaque semaine, vous nous incitez à partager avec votre chronique humaniste. Grâce à vous, on sort (enfin) de la tyrannie du rire imposé de fin de matinale.

Mais d'où ça peut bien venir ce passage obligé de l'humour dans une matinale d'info ? Qui a bien pu commencer ? Europe 1, RTl ? Qu'importe ! On peut juste se demander pourquoi France Inter s'est crue obligée d'imiter les radios privées ? En son temps, Philippe Meyer et Guy Carlier ne venaient pas dans la matinale pour la gaudriole. Chacun à leur façon pointaient du doigt les tares, contradictions, et autres dysfonctionnements d'une société qui marchait -un peu trop souvent- sur la tête. Ils n'étaient pas là pour faire rire absolument, mais pour interroger autrement, ce qui n'empêchait pas de sourire.

Il est intéressant François de vous lire, pour comprendre combien cet exercice factice et plaqué de la gaudriole -que pratiquent à l'envi les radios privées d'où toute spontanéité a disparu- fait plus partie d'un système établi que d'une volonté d'introduire subtilement un autre regard sur l'actualité ou sur la vie. L'autre question de fond est "Mais pourquoi à cette heure là, et pas à midi, à 16h ou à 20h ? Qu'est-ce qui justifie qu'il faille rire 5mn le matin après avoir ingurgité à l'entonnoir près de deux heures d'infos tragiques, de commentaires et autres analyses d'experts de l'expertise ?" Rien. Absolument rien. Mais c'est comme ça, c'est institué, et les matinales réalisant de bons scores d'audience, c'est bon pour la renommée de l'artiste et ce doit être bon pour la renommée de la chaîne, qui ainsi garde son public captif encore un peu plus longtemps.

Ou bien peut-être que pour nous faire avaler la "pilule" de toute la misère du monde, les matinales on cru devoir terminer leur "show" par un nez rouge ? Spectacle et information ne devraient pourtant pas faire bon ménage ! "Rire, c'est bien, mais on n'est pas obligé de le faire tout le temps, partout." C'est vous qui le dites et c'est frappé au coin du bon sens. Avoir institué le rire gâche la joie qu'on peut avoir à le partager. Et quand celui-ci pousse trop loin le bouchon, devient trivial, méchant ou injurieux, il vaut mieux tirer le rideau !

Je ne vous écoute jamais en direct car pas question d'avaler, avant, la "fameuse" pilule. Je vous écoute en podcast quand je veux ! Mais je crois, en fait, que j'aimerais bien vous rencontrer chaque semaine à heure fixe, dans un jardin (secret). On marcherait côte à côte, lentement. Le dimanche, pourquoi pas ? Je vous propose 18h, juste avant que je publie mon billet sur ce blog.

Alors, François, à dimanche prochain, si vous le voulez bien.

(1) Édition datée 24-25 juin, supplément Télévisions,
(2) Le vendredi à 8h55.

2 commentaires:

  1. Comme le résultat des élections :-)

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    1. Mes chers auditeurs, pour que vous compreniez le commentaire ci-dessus, il faut vous dire qu'en milieu d'après-midi, j'ai publié une ligne pour dire (qu'au lieu de 18h) le billet serait publié à 2Oh ! J'ai bien ri à la lecture de ton commentaire… J'ai machouillé ce billet depuis hier après-midi, mais impossibilité matérielle de le rédiger ! Si tu peux faire passer cette lettre à l'intéressé… Merci !

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