mardi 5 mars 2013

Orage… ô des espoirs

© Vanoli, L'oeil de la nuit, L'Association










J'ai les prévisions météoradio des émissions, plusieurs jours avant leur diffusion. Pour ce qui concerne l'orage, j'avais été prévenu. Assez tôt même. Pour ce qui concerne le rêve, j'avais beau avoir été prévenu, il n'y avait plus grand chose à faire. Le rythme et la longueur de mes nuits si courtes (sic), depuis presque un an, me donnent l'impression de ne plus rêver. La foudre est tombée dessus. The dream is over. Mais avant de m'endormir, à défaut de rêver, je me fais toute une histoire, à cause ou grâce à ce que j'ai écouté avant. Le 28 février, France Culture, diffusait "Avis d'orage sur le rêve", dans les Ateliers de la nuit à 23h (1). Retour sur écoutes.

Avant l'orage. Écoute de jour. Bruits ambiants.
Personne en radio n'a jamais réussi à me faire entrer dans une B.D.. Et pour moi, la quintessence du rêve en B.D. c'est Philémon de Fred. Mais je n'aimerai pas qu'on m'y fasse voir (ou entendre) ce que je n'y ai jamais vu. Alors si Rosset se promène dans les cases "à ma place" comment vais-je pouvoir en rêver ? Mais si ce sont les artistes de B.D. qui parlent de leurs rêves je tends l'oreille. Et instinctivement, à leur écoute, je cherche une représentation dessinée de leurs rêves. J'imagine et même quelquefois je dessine. Je ne connais pas assez les dessins de ceux que Rosset à interviewés pour m'en faire une illustration "fidéle". J'écoute et des choses se dessinent. Pas tellement en couleur. Pas du tout même. Mais, la construction d'une histoire à partir d'un/de rêves, je n'avais jamais pensé que ça pouvait faire partie de la narration. Les auteurs de B.D. seraient-ils de grands rêveurs, ou seraient-ils plus sensibles que d'autres, à leurs rêves, pour nourrir leur imaginaire ?

Pendant l'orage. Écoute de nuit. Silence total.
Je me laisse porter par les témoignages, et je me prends à rêver. Une histoire "heurtée" se construit. Je passe de leurs rêves à leurs réalités. Tout s'imbrique, se confond, s'évanouit. Et tout d'un coup le Zim (Bob Dylan) m'explose les tympans. Mais que vient-il donc faire dans cette galère du Mayflower ? C'est le propre du rêve, un certain anachronisme du découpage et des fulgurances. Certains auteurs veulent rêver pour écrire, d'autres ne veulent/peuvent pas écrire leurs rêves, d'autres ne veulent pas rêver. Je ne dessine plus. Mon écoute est plus concentrée. Et heureusement je ne dispose d'aucune image pour illustrer le propos. L'orage est permanent mais ne fait pas de bruit. Quelque chose se passe "derrière" mais ne m'y attarde pas.

Après l'orage. Écoute de jour. Au casque.
J'entends mieux. J'écoute mieux. Mais je prends immédiatement en "accroche" la partition sonore. Je la guette. Je la cherche. Je l'attends. C'est subtil et délicat. Qu'est ce que ça ferait s'il n'y en avait pas ? Ces petits "grelots" égrenés au "bon endroit". Ces tonnerres. Ces machines aux sons cadencés. Je prends des notes mais ne m'en servirai pas pour écrire ce billet. J'aimerai que la partition sonore prenne le dessus et que le silence des voix s'installe. Qu'est ce qu'elle a à dire cette partition quand le Zim ne s'impose pas ? En arrière-plan elle colle au sujet comme si, dans un rêve, cette "petite musique" était toujours plus loin, plus inaccessible, plus flottante. Et puis, distinguer ce temps d'une respiration, comme à travers un masque à oxygène, donne du souffle à… Tom Waits et prolonge l'intrigue.

Attendez pour aller sur le site de l'émission de l'avoir écoutée. Vous découvrirez alors quelques images qui vous donneront peut-être envie en les regardant de réécouter l'émission. Orage, ô des espoirs… de rêve.

(1) Un essai radiophonique de Christian Rosset, réalisé par Manoushak Fashahi & mixé par Bernard Lagnel.

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