mardi 19 décembre 2023

Les 60 ans d'Inter autrement, vraiment autrement…

Je les ai rêvés ces soixante ans d'Inter. Le sommeil est profond et le rêve interminable. Ma demande à la Directrice, Adèle Van Reeth, d'une nuit d’antenne entière… a été accordée. Six heures pour 60 ans on pouvait pas faire moins, si ? Et puisque le rêve est engagé j'ai proposé à trois réalisatrices et un réalisateur de m'accompagner pour cette belle fête de la mémoire (1).












On ouvre le programme avec Agathe Mella. Première directrice d’une chaîne de radio (d’abord à Paris-Inter puis France Inter, puis France Culture) et je rappelle l’hommage de Roland Dhordain à cette femme de radio. “C’est grâce à elle que les pères fondateurs de France Inter purent faire aboutir leur projet”. On l'écoute avec Philippe Caloni. C'est alors facile d'enchainer avec Pierre Wiehn (2) quelqu'un qui au micro et à la direction a connu "l'âge d'or" ou tout au moins un âge de création radiophonique exceptionnel. Par ordre d'entrée en scène on aurait du d'abord évoquer Roland Dhordain, le père de la réforme radio (période ORTF) et celui d'un dépoussiérage efficient de Paris-Inter pour installer dans le paysage, France Inter.











La voix d'Annick Beauchamp (Madame Inter), celle d'Anne Gaillard et de Clara Candiani qui a animé les émissions d'entraide et de partage "Les Français donnent aux Français". Mais dans ces presque débuts la chanson a une grande place sur Inter, dans toutes les émissions. Et le "jeune" repéré par Dhordain, Gérard Klein, virevolte avec la musique et le hit-parade. Les femmes à l'antenne se comptent sur les doigts d'une main. Il faudra attendre TSF 68 (L'ancêtre de L'Oreille en coin)…










Pas sûr qu'on joue le chronologique. On essaye de faire entrer au chausse-pied une décennie  par heure et à chaque fois choisir des témoins auditeurs/auditrices qui auront été chauffés à blanc depuis plusieurs mois pour donner le "meilleur" de leurs souvenirs. Mais surtout on envoie comme un inventaire à la Prévert des voix, des voix, des voix qui rythment les 24 d'heures d'Inter. Celles à l'antenne. Celles disparues.

30 mars 1968, 14h, la révolution radiophonique est au studio 125. Garretto et Codou viennent d'inventer ce qui deviendra L'Oreille en coin. 13h de programmes en trois tranches. Samedi après-midi, dimanche matin, dimanche après-midi. Difficile d'échapper au panache d'Artur. Pour clore la décennie 60 on se prendrait quelques Embouteillages et son bonjour goguenard !











Comment ensuite ne pas conter sur Gérard Sire ? On prendrait Le masque et quelquefois la plume. Et filer sur La route de nuit… L'ORTF éparpillée façon puzzle, il s'agissait d'entrer das la ronde et prenant Le temps de vivre avec Jacques Pradel on arrêtait tout pour écouter Françoise Dolto. Et, sans sommeil se dire qu'on appellerait "Allo Macha" enfin pas ce soir, demain peut-être. Car on attendait Groucho et ce fut Marx et Claude Dominique. Ses indicatifs/génériques sont des perles ciselées avec attention et amour. Marche ou rêve !

P. Jacques, M.O. Monchicourt, Kriss,
A.Gribes, E. Den, K. David







On entre dans les 80' et Eve raconte ! Et le dimanche Kriss, Agnès Gribes, Marie-Odile Monchicourt, Paula Jacques, Katia David… Et Foulquier de nuit. Brigitte Vincent et son 15-115. Et là, si on cite à l'antenne le réalisateur Gilles Davidas on en profitera pour évoquer la longue liste des réalisateurs et des réalisatrices qui, sans elles et sans eux, pas d'émissions à l'antenne. Et un joli duo pour un passé singulier (Winock/Dominique). Et Noëlle Breham entre deux pleins et trois déliés. Ah la nuit… la nuit !

Bernard Lenoir










Au début des 90' Bernard Lenoir est toujours fidèle au poste. Va donc voir Là-bas si j'y suis… disait Mermet et en Avant la zizique ! (et ce si bel indicatif que Claude Dominique aurait aimé faire et écouter. Pourquoi tu t'es barré Hugues Le Bars ?). Ce serait le moment de faire un melting pot de plusieurs indicatifs et de jouer, à l'endroit à l'envers du temps ! Et Paula Jacques, cosmopolitaine. Comment ne pas feuilletonner avec "Le perroquet des batignolles". Ou flâner quelques dimanches en roue libre (avec Kriss). Et bien entendu Michel Grégoire !

Kriss

Le siècle tourne ! On va se tirer quelques portraits sensibles ! Ou, l'oreille collée au poste, écouter sans bruit les Histoires possibles et impossibles de Robert Arnaut. Et deux mille ans d'histoire de Patrice Gélinet. Et puis si c'est Ouvert la nuit (avant qu'elle ferme)… Rappelle-toi Rebecca. Au risque de se prendre en pleine poire un Boomerang. Ou un zeste d'Instant M ou de Charline. Et monter la (ou les) marche(s) de l'histoire.

Bon j'en ai forcément oublié plein, mais on va tenir nos six heures. On mettra des chansons. Auditrices et auditeurs nous diront leur madeleine, on aura des voix qui viendront d'ailleurs et puis dans une sorte de chant choral on égrènera joliment les noms de cent femmes de radio ! Et on se remettra l'indicatif d'Hugues Le Bars… Le temps d'une chanson !


(1) Michèle Bedos et Maryse Friboulet et Marie-Christine Thomas et Gilles Davidas (Tu rêves Fañch ? Ben oui comme Claude Villers, du plus lointain de mes rêves),

(2) Journaliste, producteur, Directeur de France Inter, 1973-1981.

6 commentaires:

  1. J'en écrase une, sans blague.

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    1. Bjr, pourquoi "signer" anonymement ! C'est dommage !

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    2. Vous me permettez de répondre, de compte Google je n'utilise pas. Comme l'a chanté Pierre Barouh et JL Foulquier enchaîne: Aujourd'hui je suis ce que je suis.../...et nous sommes la somme du pollen dont on s'est nourri ...; ainsi je pourrais signer JB Hébey, JL Lafont, JM Desjeunes, M Lancelot, Ph Maneval et tout votre générique de France Inter (ne pas oublier JM Pelt, initiateur de ma vocation).
      De ci de là je pseudonymais: bulledegomme (s'éclate et s'efface).

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    3. Excellent ! Hébey et Lafont E1, Des jeunes RMC (ou RTL) avec son pote Lescure, Maneval E1 (?) et Pelt bien sûr ! Extraordinaire Jean-Marie avec les relances de Noëlle Breham ! Une signature quelle qu'elle soit est mieux que l'anonymat ! Merci…

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  2. Je me souviens aussi des "Choses de la Nuit" de Jean Charles Aschero...
    Merci pour vos billets

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