Jean-Louis Bory, François-Régis Bastide, |
On se demande bien pourquoi le seul titre d'une émission, et son aura passée, suffirait à lui donner ses lettres de noblesse ad vitam aeternam ? Depuis 1989 qu'il a remplacé Pierre Bouteiller (1), Garcin pérore et anime une bande qui, on le lira dans l'enquête de Mediapart, a juste oublié que pendant leur entre-soi érigé en règle, les micros étaient ouverts et que, pour prétendre à la critique encore eût-il fallu que ça en soit, quand la parole débridée a depuis lurette passé les bornes. L'absence absolue de tenue et la lourdeur des connivences de circonstance m'avaient fait déserter l'écoute, dès les premières émissions animées par le journaliste-écrivain Jérôme Garcin.
Hier, sur sept pages, Marine Turchi a publié "Sexisme dans le «Masque et la plume»: les réponses de France Inter". La directrice de la chaîne, Laurence Bloch "se retranche derrière la "particularité" de l’émission. ""Le Masque et la Plume" est une émission très caractérisée : c’est la plus ancienne de la grille, à la fois un endroit de neutralité et de grande subjectivité, à la fois une tribune de critiques, qui font de la prescription culturelle, et une scène de théâtre – on pourrait dire un ring de boxe. C’est aussi un café du commerce. Il y a des gens qui jouent des rôles, surjouent aussi leur rôle, il y a toutes les représentations idéologiques, esthétiques. Ce n’est pas une tranche d’information. Je ne tolèrerais pas ces propos dans une tranche d’information." La rédactrice de l'article ajoute : "Laurence Bloch oublie l’obligation de Radio France en tant qu’employeur : garantir à ses salarié·e·s un espace de travail sans propos sexistes, racistes ou homophobes."
Bloch relativise, Garcin reconnaît quelques erreurs à la marge ! Et vogue le navire ! Cette "relativité" n'a pas, en son temps, servi Daniel Mermet. Son éviction (fin juin 2014) avait été sans appel. De même pour l'hebdomadaire "Un bruit qui court" à la fin de la saison 2018-2019. Mais la liste serait longue de citer ici les choix souvent arbitraires qui ont procédé à la fin d'une émission. Si en plus, l'émission est affublée du critère "plus ancienne émission de la chaîne", on se demande bien comment les émissions pourraient obtenir ce statut si un jour ou l'autre elles sont rayées de la carte (2) ? Et en quoi porter un nom "patrimonial" garantirait que le fond se perpétue ?
François-Régis Bastide tend le micro au public ! |
Mais surtout une telle émission doit-elle perdurer ? Après 65 ans d'animation par des hommes ne serait-il pas normal de la confier à une femme ? Le principe de bande qui déjà sévit 1h30 en quotidienne sur la chaîne n'est-il pas absolument éculé ? Autant de questions qu'il va bien falloir que Laurence Bloch se pose après avoir "laissé faire" ce rendez-vous dominical, qui permet confortablement de ne rien inventer de nouveau et, pour lequel Mediapart vient de remettre les pendules à l'heure !
(1) L'animateur de renom prenait alors les commandes de France Inter.
(2) Là-bas si j'y suis, (1989-2014), L'Oreille en coin (1968-1990), Pollen (1984-2008) et quelques autres !
Même s'il n'y a que 10' j'ai choisi cet extrait car c'est "une émission du Club d'Essai" et qu'elle porte la marque de ses beaux débuts…
Et n'oublions pas le jeu d'Emile Franc (ha ha ha) présenté depuis 70 ans, au moins, par le même
RépondreSupprimerMerci pour vos précieux billets
Bjr, oui par le "même"… même si Jeunesse a vieilli (et est même mort) ! La plus grande scie de l'histoire de la radio !!! Oh ! Oh ! ;-)
SupprimerJ'ai connu Roger Lanzac...jeune..pour dire si je suis vieux ;-)
SupprimerEt il y eu un animateur avant Roger ( Kubnik ? mais je ne m'en souviens pas), leurs voix sortaient de la bakélite chaude...ah la bonne odeur de la bakélite chaude le soir au fond des couvertures... :-)