Pierre Wiehn aux Ondes |
Fin octobre 2012, j'ai rencontré Pierre Wiehn au studio Charles Trenet à Radio France pour l'hommage rendu à Jean Garretto suite à son décès le 14 septembre précédent. Nous étions convenus de nous revoir. Ce qui fût fait le 4 juin 2013 aux Ondes, le bistroc' face à la Maison de la radio à Paris. Comment vous dire l'émotion d'interviewer celui qui, lorsque je n'étais pas encore ado, produisait sur France Inter "Faisons bon ménage" (1) ?
C'est sans doute un peu pour ça que j'ai attendu pour publier cette interview. Un vrai bonheur d'écouter le conteur Wiehn dérouler une bonne partie de sa vie, avec précision, humour et humilité. Pendant ses sept ans de direction (1974-1981) Wiehn aura installé des programmes qui resteront des références, des producteurs et des productrices qui au-delà de leur voix se seront fait un nom.
Mais Wiehn sait humer le temps, l'époque qui l'entoure. Pertinent de solliciter Claude Villers pendant ses vacances d'été en normandie pour lui demander d'inventer un objet radiophonique "poil à gratter" entre Pilote et Charlie-hebdo. Ce sera "Pas de panique" à la rentrée 73 avec Patrice Blanc-francard jusqu'en janvier 1974. Subtil d'avoir poussé Eve Ruggieri à prendre le micro (2) et de créer "Eve raconte". Malin d'avoir repéré Bernard Lenoir pour l'obliger à un "Feedback" (3) quotidien dès la fin mai 1978.
Diplomate d'avoir supporté Anne Gaillard, la nouvelle Jeanne d'Arc de la consommation (4) qu'une fois il devra remplacer au pied levé, tant la productrice n'avait pu contenir sa colère ! Avisé de "trouver" Jacques Pradel connu à la radio Hollandaise et à France Culture pour créer une émission-cocktail, "Le temps de vivre" où interviendront des historiens, une psychanalyste et un spécialiste de musique classique (5).
Ça ne fait pas de mal d'entendre "La radio n'est pas une démonstration mais dans une relation". L'expérience et la sagesse. On se dit "aujourd'hui pour faire les programmes c'est le contraire on va chercher les vedettes-TV ". La recherche pathétique de l'effet immédiat et de l'image.
Et Wiehn de garder un souvenir émouvant de Kriss et de le dire avec tendresse "Kriss était quelqu'un de rare qu'on ne pouvait pas ne pas aimer. Derrière son impertinence il y avait une grande sensibilité".
(1) Du lundi au vendredi, 9h30-11h30, 1965-1968. Le titre c'était l'occasion de dire pour Pierre Wiehn, entre les programmes et l'info (il est journaliste) "Faisons bon ménage", et surtout "pouvoir être superficiel". Wiehn voulant dire être plus léger vis à vis de la pression de l'info… sérieuse.
(2) Elle était l'assistante de Chancel pour "Radioscopie",
(3) Pour faire passer le titre en anglais on a fait croire que le titre serait "Le fils de Bach" !
(4) "Le débat d'Anne Gaillard" 1971-1978, 10h-11h puis 11h-12h,
(5) Jean-Michel Damian, de 16h à 17h dans le programme "Le temps de vivre" 1975-1978 (?), 14h-17h.
Pierre Wiehn n'avait il point animé une émission "Point d'interrogation" dans les années...
RépondreSupprimerMerci pour vos billets
Oui tout à fait ! Il le dit dans l'interview. Merci pour votre attention à me lire ;-)
SupprimerJe n'avais pas écouté attentivement cet interview, si "bruité" , hélas...
SupprimerMa radio, c'était Inter Variétés pour dire si je suis vieux...
Merci encore
Désolé mais j'ai respecté le lieu choisi par P.W. ! Inter Variétés intéressante création de Roland Dhordain. Pourriez-vous nous en parler ici ? Ou préfèreriez-vous m'envoyer un mail auquel cas je vous donnerais mon adresse ?
SupprimerFace aux déferlantes phériphériques, Inter Variétés et dans une autre mesure France Culture, étaient restées des "radios parlées". A la manière de Perec, je me souviens, sur Inter Variétés, donc, de Les Grandes Voies Humaines, Au Carrefour de la Nuit, Les Nuits de Paris, Les Chroniques de l'Oeil de Boeuf, de Rêves sans Frontières (là, il y avait des chansons..), de Au delà des Mers,...
RépondreSupprimerLongtemps j'avais conservé un magnétophone à bandes sur lesquelles subsistaient quelques lointains échos de ces soirées de préparation de concours
En 1974, si je me souviens bien, tout cela disparu dans une réforme où la course derrière Europe 1 était déjà perdue. Surnagea,sur France Inter, Marche ou Rêve, quelques années plus tard.
Merci pour vos billets
Bonjour Jean,
SupprimerJe vais inciter Pierre Wiehn à lire vos commentaires ! Je vais moi-même creuser le sujet Inter-Variétés car je n'ai jamais écouté cette chaîne… Je la connais pour les annonces sur Inter. Et interrogerai à nouveau P. Wiehn sur le sujet car les noms que vous donnez donnent envie d'en savoir plus. Merci de votre témoignage.
Bien cordialement.
Ne manquez pas l'intervention de Pierre Wiehn lors de l'hommage à Edmond Charlot à la bibliothèque de l'Arsenal à Paris, le 14 octobre 2015, 14h-18h.
SupprimerMerci cher anonyme (hum ! il faut signer ses commentaires), Wiehn évoque souvent ce personnage qu'il a croisé à ses débuts à la radio en Algérie !
SupprimerLes noms qui me reviennent :
RépondreSupprimerHenri Jacqueton, Luc Berimont, Nicole Strauss, Jacques Borel, France Danielli,...tout cela date d'avant 1970...le temps a passé.
Merci pour vos billets
Que c'est beau - je devrais dire plutôt "que c'était beau" la radio, sans rires forcés, obligatoires, faîte par des gens qui savaient écrire aussi bien que parler...
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