Pollen 1985. J.L. Foulquier © Roger Picard Radio France |
"Who said nights were for sleep ?" Marilyn Monroe. C'est avec cette pensée bien sentie de Marilyn Monroe que Marine Beccarelli nous donne le ton de sa recherche sur les nuits radiophoniques (1). Son titre déjà qui emprunte au petit prince à la voix de velours qu'était Stephane Pizella (2) avec ses "Nuits du bout du monde". Pizella cité comme référence par Pierre Lescure comme par Daniel Mermet.
" Aujourd’hui, écouter la radio la nuit n’a en effet plus beaucoup de sens. Il y a désormais Internet, le podcast , les rediffusions, les flux de musique automatiques et les voix pré-enregistrées… Pourtant, il y eut pendant longtemps de vrais programmes conçus tout spécialement pour des diffusions tardives et en direct. Écouter la radio la nuit constituait alors une expérience à part, unique, puisque de telles émissions ne pouvaient pas être entendues durant la journée. Il y avait donc des programmes spécifiquement conçus pour la nuit, et des auditeurs strictement "nocturnes"."
Sur ce postulat qui lui sert d'introduction Beccarelli va entreprendre de raconter l'histoire et l'origine de la radio de nuit et surtout comment petit à petit, le jour a fini par se confondre avec la nuit et inversement. Ce qui, entre nous, est une sacré entourloupe qui montre bien comment à un moment de l'histoire la présence humaine par l'intermédiaire des ondes apparaît dérisoire, inutile et surtout "coûteuse".
Toujours en introduction Beccarelli écrit : " Les émissions de nuit demeurent pour la plupart confinées dans le noir, en marge de l’histoire de la radio actuellement en train de s’écrire." "Les émissions de nuit confinées dans le noir" est une très belle image qui devait stimuler un producteur comme Jean-Louis Foulquier qui a entre autre produit "Studio de nuit" sur France Inter. Affirmer "la radio nocturne constitue en effet
un miroir de la société, et son histoire est à la fois culturelle, technique,
politique et économique", c'est immédiatement montrer comment la radio a fini par se résoudre à la rupture, à l'abandon de la création radiophonique, et à une certaine forme de mépris pour ce qui faisait l'histoire de la radio elle-même.
Je n'en suis que page 8 et déjà j'ai envie de rebondir sur l'analyse et les constats passionnants que dresse Marine Beccarelli (2). Alors, chers auditeurs, lisons ce livre avec gourmandise et délectation même "la partie des Nuits semble bien perdue". À l'instar de Pierre Bellemare j'aurais tendance à dire "Il y a sûrement quelque chose à faire…". Et si nous commencions par nous retrouver une nuit à l'occasion du Festival Longueur d'Ondes 2015. Passé minuit nous pourrions "refaire la nuit" comme d'autres s'essayent à refaire le monde. En témoignant. Et, s'inspirant de la belle émission de Claude Villers "Comme on fait sa nuit on se couche", nous aurions de quoi en refaire quelques unes. Banco ?
"Route de nuit", 8 février 1971, France Inter,
Et la fin de la nuit…, 24 mai 1971, "En cinq sept", D. Hamelin, France Inter
Preuve s'il en était que les 5/7 et autres 7/9 "toutinfo" sont d'une invention "récente"…
(1) Les nuits du bout des ondes - Introduction à l'histoire de la radio nocturne en France, 1945-2013, Ina éditions, Parution 28 novembre 2014,
(2) Le livre lu, je reviendrai sur sa critique, disons aux alentours de… Noël.
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