Toujours à la recherche de critiques radio je constate que Le Monde (1) réserve à la portion congrue ses "analyses" (sic) sur la radio. La semaine dernière on a eu le droit au couple tendance des soirées d'Inter "de Montaigne/Heraud" en deux colonnes et une large photo (absolument indispensable sans doute pour se faire une image… de la radio). Article qui décrit une émission en pleine création et "installation" mais dont il conviendrait de poursuivre l'écoute sur plusieurs… semaines. Toutefois la journaliste a bien "senti" les frissons d'Alexandre Heraud et le rire de Tania de Montaigne qui, semble t-il, insupporte quelques auditeurs ! Deux anecdotes auxquels la journaliste ajoutera une description chronologique du déroulement de l'émission à laquelle elle a assistée (et non pas qu'elle a écoutée comme un auditeur lambda).
Comment fabrique t-on une quotidienne de deux heures ? Quels partis-pris ? Comment se dédouane t-on de l'image Pop de José Arthur ou du bouillonnant Claude Villers ? Comment réinvente t-on des soirées radio quand la concurrence s'est démultipliée ? Quel fil conducteur ? Comment garder la curiosité en éveil ? Autant de questions que visiblement la journaliste ne se pose pas, alors les poser aux producteurs concernés… !
Pour autant, en début de supplément (18 septembre) Nauleau a eu droit à 4 colonnes sur deux pages. Nauleau ça doit être tendance. La radio on la cache et la relègue à la fin du supplément(2). Pourquoi dès les premières pages ne pas mettre en avant une productrice, un producteur, une série documentaire, une fiction ? Ou Amaelle Guiton du Mouv', seule femme à produire une matinale avec brio sur l'ensemble du 7/10 toutes chaînes publiques ou privées confondues !
Cette semaine Adèle Van Reeth (3) a le droit à la page 7 toute entière. La philo ça doit être plus tendance que… la Matinale de France Musique ou que la "République du Mouv'" (4). En page 30 (pagination réduite ?) Patrice Blanc-Francard se contentera d'une colonne et demie pour présenter son projet de chaîne. Dans l'article suivant une présentation à minima du projet des "Villes-Monde" de France Culture est à peu près aussi enthousiasmante qu'une évocation de la radio scolaire dans les années 60. Et comme d'habitude rien d'autre que de la description plate et didactique. C'est donc ça le journalisme dans le "quotidien de référence" ? Quant à la radio comment peut-elle trouver sa place dans un supplément qui s'appelle "Télévisions" ?
(1) la nouvelle maquette du supplément Télévisions n'y change rien
(2) toujours en page 32, avant les grilles de programme qui ferment le ban radio)
(3) Les Nouveaux chemins de la connaissance, France Culture, lundi à vendredi, 10h,
(4) Le Mouv', 18h