jeudi 31 décembre 2015

Radioscopage… Merci Bernard… (Lenoir)



Il y a quelques jours j'entends sur Fip "Lowdown" de Boz Scaggs, je Shazam et… (1). Le titre me botte un max, mais c'est surtout le nom du gazier qui me trotte dans la tête. Je le répète à l'envie. Je fouille très loin dans ma mémoire. J'atterris fin 70 début 80. Je laisse mûrir. J'écoute en boucle le Lowdown. Et ce matin j'attaque la recherche plus avant. Je trouve la disco du bonhomme. Je sais que la pochette du vynil me sautera aux yeux. Ce qui fût dit fut fait.

La pose langoureuse de l'artiste en appui sur le bas résille d'un mannequin de passage est "inoubliable". J'écoute les extraits des neuf morceaux de l'album. Le swing et le tempo de "Jojo" (1980) reviennent doucement dans le sillon du 33 tours greffé à mon cerveau. Mais surtout je sais qu'il n'y a qu'un seul endroit où j'ai pu entendre ce "beat" particulier… : Feedback, Bernard Lenoir, France Inter (2). C'est fou la mémoire non ? En écrivant ce billet JoJo tourne en boucle (Deezer).

Tout est parti du nom de l'artiste. Un nom pas banal, avouez. Après j'ai reconstitué les morceaux. La belle affaire est bouclée. J'envoie ce billet à Lenoir et une copie à France Inter. Je veux bien que les mômes accrochent la radio par la musique. Et nous "Les enfants du rock" on ne nous attrapait pas avec du vinaigre, hein (3) ?

Allez bon swing de fin d'année à tous et à chacun !

(1) J'achète sur iTunes, réflexe de vieux con qui ne s'en porte pas plus mal,
(2) Première le 29 mai 1978, 21h, sur le conseil de José Artur et avec la bénédiction de Pierre Wiehn, directeur de la chaîne (1973-1981),
(3) Hervé Marchais (Le Transistor, blog) me précise : le titre "Lowdown" est un classique du RFM d'avant 1989, "la radio couleur". A ce titre, il passait régulièrement dans l'émission du dimanche soir "RFM Collector" de 2010 à 2013."

Radio-Archives : Georges Prêtre (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

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Georges Prêtre (22 octobre 1971)

"C'est presque une gymnastique de diriger un orchestre ?" Le mot de Chancel prolonge la description qu'il fait du chef "Vous êtes un athlète !". Prêtre affirme "Pour être chef d'orchestre il y a ce don qui, pour moi, vient de Dieu" (1). Allez roule petit bolide !!!!

"Vous ne penez pas que le volume de la voix a changé ? On trouve aujourd'hui plus de Sylvie Vartan que de Régine Crespin ?". Prêtre : "Oui on trouve plus de Sylvie Vartan c'est l'histoire du micro". Et l'on passe à Georges Brassens dont Chancel rappelle à Prêtre qu'il fête ses cinquante ans (échange téléphonique impromptu avec un Brassens goguenard)…




(1) Comme j'aurais aimé entendre la réaction de Léo Ferré à un tel propos !

mercredi 30 décembre 2015

Radio-Archives : Yehudi Menuhin (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

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Yehudi Menuhin (14 septembre 1971)

Chancel pourrait faire le choix de ne pas plomber d'entrée son invité "Plus qu'un homme vous êtes un sage…". Menuhin "D'abord je n'accepte pas d'être traité en sage…". Et bam ! Chancel ne sait jamais résister à l'admiration démonstrative et veut avant tout bien faire savoir à son invité que cette admiration est sans borne. 

Au point d'en rajouter une couche et de demander à Menuhin s'il n'est pas surpris d'entendre évoquer le sage avant le violoniste. Une fois encore l'invité a l'humilité et la sagesse de ne pas enfiler les perles que Chancel lui tend et de raconter son parcours avec sobriété.

mardi 29 décembre 2015

Radio-Archives : Jacqueline Maillan (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

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Jacqueline Maillan (26 février1969)

À la recherche de la recette perdue : "Comment vous faites pour vivre d'une manière aussi joyeuse ?". Maillan : "Je vis comme toutes les femmes bourgeoises qui vont faire leurs courses à Inno (1) et, le soir, je pose mes paquets chez moi et je fais du théâtre. Ces deux vies me conviennent parfaitement.

Fondamental : "Est-ce que vous avez été marquée par cette époque yé-yé qui, d'ailleurs, commence à mourir ?" (2). Maillan maline répond "J'ai essayé… j'ai moi aussi été zazou". Et Chancel de moquer adroitement cette musique yéyé dont il invitera plus tard quelques-uns de ses fameux représentants. Comme souvent avec les femmes Chancel insiste lourdement sur le rapport de Maillan avec son mari (compositeur) ce qu'il fait peu avec les hommes et surtout d'une toute autre façon.

Et avec tact et délicatesse "Mais un couple sans enfant est-ce un bonheur complet ?". Maillan est polie et délicate vis à vis de son interlocuteur et "joue le jeu" de lui expliquer pourquoi. En quoi cela regarde-t-il les auditeurs ? Et cerise définitive sur le gâteau "J'aurais pu recevoir Jacqueline Maillan la marrante, j'ai préféré recevoir Madame Michel Emer". Et là on se dit "P… c'était vraiment pas mieux avant" !.



(1) Inno, chaîne de magasins belges à grande surface du groupe "Innovation". Quand j'étais de passage à Panam' ma grand-mère m'emmenait à Inno et j'étais fasciné de voir les caddy monter les étages sur un rail spécial à côté de l'escalator,
(2) Yé-yé en février 1969 ? Gloups, le flower-

lundi 28 décembre 2015

Radio-Archives : Michel Legrand (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

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Michel Legrand (14 avril 1989)

Quand Chancel reçoit Legrand en 1989 (c'est sa troisième Radioscopie), l'artiste est auréolé de tous les succès et d'une renommée internationale. En m'asseyant dans mon fauteuil Empire (Ikea) je pense que Chancel va redoubler des superlatifs et autres émerveillements dont il a le secret. "Il n'y a que des succès, que des réussites, que des triomphes." Le tableau brossé, que va t-on pouvoir apprendre pendant les 45' qui restent de l'entretien ?

Avec fraîcheur, humour et honnêteté Legrand dit à Chancel "La postérité je m'en tamponne". Et comme d'hab' Chancel hiérarchise en faisant passer la musique de "music-hall" après celle de l'opéra. D'un air de dire à Legrand qu'il va être temps de s'engager dans cette voie-là s'il veut que son œuvre "reste". Les a-priori de Chancel ont la vie dure.



Et demain on va se poiler avec Jacqueline Maillan…

Tourner autour…

Ça tourne…

















J'ai fait ce que j'aime faire par dessus tout. Tourner autour de la radio. Des femmes et des hommes qui la font. Celles qu'on ne voit jamais. Ceux qui sont invisibles. Celles qui brillent dans les studios ripolinés. À la maison de la radio tout tient dans la circulation. Une position statique est impossible. Une posture dans un bureau enferme et isole. Les rencontres sont prodigieuses. Inattendues. Surprenantes. Grisantes. J'aime écouter la radio. Celle en circuit fermé de la Maison ronde. Celle qui circule, grésille, chuchote, rit, pleure, se désole, s'enthousiasme. Celle qui invente. Celle qui tend l'oreille. Avec mon filet à papillons j'attrape tout. Ce qui volette, se pose, décolle et quelquefois disparaît. J'observe. Je savoure le mouvement perpétuel et infini. Fondu dans le décor.


© Radio France














Mes oreilles ont vu
Une productrice en studio. La voir ne m'intéresse pas. Ce que j'aime regarder (depuis la régie) ce sont les interactions de celles et ceux qui font la radio. C'est la mécanique d'un ensemble. Le ballet des gestes, des regards. De l'intensité de celle qui parle au micro. Un œil pour son invité. Un œil pour sa réalisatrice. Le troisième pour la pendule électronique. Toujours dans le rouge. Marc Roche est l'invité de L'Instant M (France Inter)De l'oreille gauche j'écoute son point de vue éclairé sur la BBC. De la droite Marie-Christine Thomas réalisatrice. Mes yeux décomposent la gestuelle de Sonia Devillers. Tout est fluide.

Une heure avant, ce mercredi-là, j'étais dans l'antichambre (d'écho). Les Ondes. Troquet annexe. Lieu d'indiscrétions. De confidences. D'oreilles en coin. De plans sur la comète. D'échafaudages de stratégie. De rancœurs. De flirts passagers ou définitifs. De rendez-vous raccords avec la radio. Je croise l'"Autre" Guy Birenbaum. Et le même qui fait "L'autre info" à France Info. Guimier (Laurent) n'est pas loin. Le patron de la chaîne info a maigri. Les négos pour la "chaîne numérique d'infos en continu" ça vous épuise un homme. L'affaire est sur le point d'être bouclée. Manque plus qu'à trouver un nom au bébé ! Et un dirigeant-e. Une paille. Deux mêmes. 


© Radio France














Monter. Descendre. Ce ne sont pas les mêmes rencontres dans les ascenseurs et les escaliers. Les bouts de conversation, bouts à bouts, sont surréalistes. Bonjour Catherine. Elle n'est pas surprise de me voir. Moi non plus. Je fais mon d'job. Saluer Anaïs Kien pour l'Histoire. Descendre à l'agora avec Emmanuel Laurentin (La Fabrique de L'histoire, FC). Refaire l'histoire (de la radio). Puis seul. Laisser venir. Observer les abeilles. Échanger de bons mots. Embrasser la belle italienne. Héler ce réal magnifique. Et cet autre discret. Connaître. Reconnaître. Prendre le café avec cet ingé-son avec qui sur un bateau nous allâmes autrefois à Cordouan. Croiser cette réal de fiction. Son sourire en dit long sur sa joie de faire.

Monter au sixième. En avance. Se poser dans un fauteuil du couloir de Fip. Voir la vie en rose. Se préparer à l'interview de Marc Voinchet. Jouer la montre. Le directeur de France Musique arrive du Fouquet's. L'interview démarre. On se connaît. Il connaît mes marottes. On fait affaire. Passer faire coucou à Marion Glemet attachée de presse de France Inter. Causer programmes et… foie gras. Saluer aussi Myriam Dacquin et Claude-Agnès Marcel (Presse, France Culture). Causer des héros. J'évoque Alexandre (Héraud) absent de la semaine spéciale sur le sujet.


© Radio France














Les sourires sont revenus. Même si en arrière-plan l'inquiétude plane. L'inquiétude du monde. L'inquiétude in-situJ'ai complété ma partition. J'ai quelques notes pour poursuivre ma symphonie (héroïque, s'entend). J'ai pas encore mis le T-shirt (noir, lettrage blanc) que Delphine Gaillard (Presse, France Musique) m'a offert. "Ce monde a besoin de musique". J'y crois dur comme fer. J'ai même un slogan pour Mathieu Gallet, Pdg de Radio France :

"Radio France a besoin de France Musique"…

dimanche 27 décembre 2015

Brunch #17















• Aficionados de tous les pays… unissez-vous 
Je vous conseille de jeter une oreille sur le billet audio ci-dessus. Il complète l'interview de Marc Voinchet, publié lundi.

• Les COM se suivent et ne se ressemblent pas
Celui de l'Ina a eu le droit aux sourires de Fleur Pellerin
Fleur Pellerin, Laurent Vallet (Pdg de l'Ina)





















• BBC un modèle ? 
J'envoie mon billet du jour à Frank Riester, député, partisan d'une BBC à la française. Avec un petit mot d'accompagnement. Jusqu'où veut-il une BBC ? Jusqu'à minorer l'audiovisuel public ou jusqu'à lui donner (enfin) les moyens de son développement ?




• Les auditeurs de Radio France n'ont pas cette chance

À RFI si ! Un site de la chaîne leur est dédié

• La fin des ondes moyennes c'est… moyen-moyen
"C'est le progrès" (sic)

• Circonspect

Fip vous fait un quizz (et les cadeaux sont un peu cheap!)

• Les Beatles enfin en streaming
Sur les sites ad hoc




• Le feuilleton Michka #17
"Gloria" ! allez, on commence avec une petite leçon de Van Morrison pour ce set que Michka a intitulé "La soul aux yeux clairs". Vous retiendrez que Bono (U2) a dit "Les Irlandais se considèrent comme les Noirs de l'Europe !" Excellent non ? Bon après quand passeront The Box tops, les plus jeunes d'entre nous auront la larme à l'œil. Souvenir, souvenirs des hit-parades de… France Inter. Améliorés de la "science" du Michka qui nous apprend que la voix du chanteur est celle d'Alex Shelton un gamin de 16 ans (1). Et on termine avec Eric Burdon, Animals "When i was young"… comme je le disais précédemment ;-)

(1) Ah si Marc Voinchet pouvait "recruter" Michka Assayas à France Musique pour nous faire tous les soirs un "hit-parade" ? Quelle parade ! Mais pourquoi Michka à Inter ne pourrait-il pas aussi être sur Musique ?





À dimanche prochain…

vendredi 25 décembre 2015

Radio-Archives : Herbert Von Karajan (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

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Karajan (28 janvier 1977) 

"On voit tout de suite que vous êtes nés pour ce que vous faites. il faut quand on est chef d'orchestre être en même temps gentilhomme, grand seigneur. Il faut posséder une élégance naturelle." CQFD



jeudi 24 décembre 2015

Radio-Archives : Régine Crespin (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

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Régine Crespin (10 novembre 1971)

"Régine Crespin est l'héroïne wagnérienne telle que le veut la tradition". Voilà comment Chancel installe son invitée ce 10 novembre 1971. Et ajoute : "Vous vous considérez comme une prima dona (une grande dame) ?" Difficile de répondre à moins de s'appeler… Delon, non ? Crespin cantatrice soprano a l'humilité des grands artistes et une lucidité brillante face à la flagornerie.

Chancel s'engouffre dans une comparaison invraisemblable "Auriez-vous pensé Régine Crespin être une chanteuse comme l'autre Régine, Nana Mouskouri et tant d'autres". On notera le "tant d'autres" vulgaire ou condescendant. Pas sûr que lorsqu'il a reçu Régine il lui ait demandé si elle avait pensé être un jour… Crespin. Et l'on en vient à parler "poids" et "surpoids"…

Allez on conclura avec ça : "Dans ce métier vous vivez à une telle hauteur que vous ne pouvez pas accepter n'importe quoi ?" Faites-vous plaisir et allez écouter la réponse…



Demain 25 décembre : Karajan…

mercredi 23 décembre 2015

Jean-Marie Pelt : histoires de plantes, histoire d'un homme…

Jean-Marie Pelt


















Nous venons d'apprendre la mort de Jean-Marie Pelt, pharmacien et biologiste et formidable passeur de savoir à la radio sur France Inter au milieu des années 80. Je pense à Noëlle Breham qui chaque jour dans la grille inventée par Jean Garretto (1) lui faisait la passe pour que Pelt nous raconte ses histoires de plantes. Sa voix, son savoir, son savoir-faire pour donner envie de comprendre le vivant étaient captivants. "On comprenait tout" même si on ne comprenait rien. l'histoire était belle qui jour après jour tissait un fil de nature humble et merveilleux.

Vous pourrez réécouter ci-dessous des extraits d'une Radioscopie et de quelques "Histoires de plantes". C'est pour moi extrêmement émouvant d'entendre ensemble Noëlle Breham et Jean-Marie Pelt. Une très belle histoire de radio.

(1) Directeur de France Inter, 1983-1989. Inventeur avec Pierre Codou de "L'Oreille en coin" (1968-1990) et de "Fip" (1971).

Radioscopie 10 avril 1980, En intégralité d'écoute jusqu'au 20 Janvier 2016


Histoires de plantes, 2 avril 1985,


Radio-Archives : César (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

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César (20 novembre 1974)
Le sculpteur doit commencer par accepter d'être "enfermé dans ses compressions de voiture". En 1974 on pouvait peut-être encore, comme le fait Chancel, identifier César avec Marseille, ce n'était plus le cas 20 ans plus tard.

Et absolument Inattendu, voilà que Chancel se méfie du mot "réussite" et du mot "artiste". Là on se pince grave. Pour mieux classifier ou discerner, Chancel demande "Qu'est-ce que vous avez fait comme études ?", présupposant sans doute par là que ça pourrait avoir un rapport avec la réussite, et/ou la renommée, et/ou le succès chers à Chancel. Et aux réponses du sculpteur Chancel affirme "il ne faut pas généraliser". Si, si il l'affirme ! Et ça ne fait pas de mal que Chancel entende de la part du prof' César "Ce n'est pas parce qu'on n'a pas le certificat d'études qu'on ne peut pas être un bon prof !" Et bam Chancel, revois tes critères !

Succulent d'entendre César évoquer une "franc-maçonnerie des petits" ! Et de l'écouter égrener quelques mots en provençal (Marseille) pour nommer, stigmatiser les grands. Et, César de citer son patronyme : Baldaccini. Et de faire remarquer que ce sont les Parisiens qui ont "oublié" son nom ! "Marseille m'appelait Balda ! Parce que des "César" y'en a !"

N'empêche on est surpris de constater que Chancel est souvent désarmé devant le bon sens et la simplicité des artistes qu'il reçoit. Ils ne se payent ni de mots, ni de formules et encore moins d'évidences.


mardi 22 décembre 2015

Radio-Archives : Daniel Barenboïm (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

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Daniel Barenboïm (10 novembre 1975)
Ah ! Chancel télescope deux formules "Vous êtes le dernier mousquetaire d'un quarteron célèbre : Munch, Karajan, Solti". Pour Dumas (Athos, Portos, Aramis et Dartagnan), pour les anciens tennismen (BorotraBrugnon, CochetLacoste) on parlait de mousquetaires. De Gaulle, lui, évoquait un quarteron de généraux (en retraite) pendant la guerre d'Algérie (ChalleJouhaudSalan et Zeller) (1).


Chancel est admiratif des 33 ans de Barenboïm. La/les jeunesses du chef d'orchestre seront son fil rouge tout au long de la Radioscopie. Surprenant que Chancel interpelle, sur un ton un peu condescendant, Barenboïm pour que ce dernier donne un avis sur la direction d'orchestre de Ferré (Léo) "Vous le voyez dans cette situation-là ?". On n'est pas loin de se demander si Chancel ne suggère pas une réponse négative pour déprécier la prestation d'un Ferré qui réalise un de ses rêves. Chancel juge : Barenboïm est reconnu et légitime, Ferré est auteur-compositeur interprète, illégitime pour mener un orchestre.

Et cerise sur le gâteau : à Barenboïm "Votre réussite est exceptionnelle ! C'est parce que vous l'avez méritée ?".

(1) Cette page d'histoire vous est offerte par le chocolat Menier,
(2) Le "Concerto pour la main gauche" de Maurice Ravel à l'automne 75 au Palais des Congrès à Paris.

Lorsque Bourdin paraît…

Affichage à la façon  Hollywoodienne, comme dirait Sonia Devillers. Le "direct" c'est un coup de poing, non ?


Forte la Sonia (Devillers), d'attraper ce matin dans L'Instant M sur France Inter, l'anchorman de la matinale-tunnel de RMC (6/10h). À cela plusieurs hypothèses que Radio Fañch est en mesure de vous révéler en exclusivité.

1- Nous pouvons définitivement écarter le don d'ubiquité… Ça se saurait !
2- Bourdin a essuyé un refus magistral de la part d'Alain Weill, patron de Next Radio TV, propriétaire de RMC, qui lui a carrément refusé son billet de sortie,
3- Bourdin est en vacances, il n'est pas encore parti dans ses Cévennes à l'écoute de France Culture (1).

Sonia confirme, Bourdin n'écoutant que son professionnalisme exacerbé, a accepté de mordre sur sa grasse matinée pour venir s'"expliquer" sur France Inter. Devillers l'annonce avec "C'est toujours rigolo de faire des ponts entre deux concurrents" (2). Elle présente son invité ainsi "Rencontre avec Jean-Jacques Bourdin… intervieweur physique qui joue de la voix et des épaules mais aussi des chausse-trappes et de l'affect". En plein dans le mille Mimille.

Sonia a "au petit poil" préparé son interview/rencontre, avec la ferme intention de ne se laisser embarquer, ni par les façons, ni par le ton du Bourdin… malin. Sur "l'homme libre" , qu'il revendique être et qui est son fond de commerce absolu, Bourdin assène : "Je suis toujours un homme libre tant qu'Altice n'est pas propriétaire de ma liberté" (3). Puis Sonia va direct à l'essentiel de ce qui fait l'essentiel de Bourdin : l'affect et son populisme. Au point qu'elle peut lui demander "Est-ce que celles et ceux qui écoutent RMC sont "LE" peuple ?". Et de lui dire avec délectation "Est-ce que vous avez le monopole du cœur Jean-Jacques Bourdin ?". Bien vu Lulu !

Et Devillers de sortir sa botte de Nevers : "Votre voix, vous en jouez, vous montez, vous tonnez, vous grondez, vous susurrez". Bourdin "démasqué" confirme et ajoute "Je n'ai aucun d'état d'âme. C'est mon rôle de m'engouffrer dans les failles." De la même façon Devillers réussi, à force de ténacité, à presque lui faire dire clairement que son objectif est de sortir "vainqueur" d'un interview quitte à "mettre K.O." son interlocuteur comme ce fut le cas pour la ministre du travail Myriam El Khomri dans une récente interview.

Une fois encore Sonia Devillers a réussi son set (et match) ! Bourdin a laissé ses épaules aux vestiaires et sa morgue dans la rue… ou dans le taxi. C'est selon.



Pour le titre de ce billet j'espère que Catherine Dolto (fille de Françoise Dolto) et Pierre Wiehn, directeur d'Inter (1974-1981), ne m'en voudront pas d'avoir adapté le titre de l'émission de Françoise Dolto et Jacques Pradel "Lorsque l'enfant parait", France Inter, 1976-1978.

(1) Frédéric Martel, producteur à France Culture et spécialiste mondial du mainstream, considérant sans doute que Bourdin l'était absolument (mainstream), l'avait reçu dans son émission du dimanche soir. Ce dernier lui avait annoncé écouter la chaîne culturelle quand chaque fin de semaine il rejoint ses Cévennes, 

(2) On imagine très mal, à l'inverse, RMC recevant telle ou tel de France Inter,
(3) Altice : groupe de médias de Patrick Drahi devenu actionnaire de NextRadioTV et propriétaire du groupe, à terme.

lundi 21 décembre 2015

Radio-Archives : Zao Wou-Ki (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

26/117
Zao Wou-Ki (4 octobre 1988)
Touchant de suivre le parcours en France du peintre et son "décalage" le plus sensible avec sa langue et ses signes qui ont été simplifiés. Et surtout de l'entendre dire à la lecture de son passeport "Peintre français d'origine chinoise"…

Agréable que Chancel cite Matisse : "Vous voulez faire de la peinture ? Eh bien désormais vous devrez vous couper la langue car vous ne pourrez plus vous exprimer qu'avec des pinceaux." Mais Chancel est plus intervieweur que spécialiste de peinture et il lui est plus facile de parler de la Chine que de parler de la peinture de Zao Wou-Ki. Et de Montparnasse ou Zao Wou-Ki a débarqué en 1948…

Cette Radioscopie clôt la deuxième série d'inédits (26 en tout).




France Musique… mais encore

Marc Voinchet par Miguel Médina © GettyImages
















Éric, un auditeur-lecteur de ce blog, passionné, a laissé un long commentaire (en trois parties) après son écoute de l'interview que Marc Voinchet m'avait accordée la semaine dernière. J'ai préféré lui répondre ici et d'une certaine façon développer quelques arguments pour poursuivre le débat qui ne fait que commencer… (Ce billet est rédigé le samedi 26 décembre mais publié à la suite du billet du 21 décembre).

Éric écrit : "A l'entendre [Marc Voinchet, ndlr], on l'imagine plus pair (producteur) que père (directeur)…  En tout cas, ceci renvoie l'image d'une forme d'organisation et de direction plus proches de l'artisanat que du suivi de "process" et de modèles de management pré-fabriqués et inadaptés à ce que l'on imagine être une radio (n'étant pas de la partie, dans mon imaginaire, diriger les programmes d'une radio devrait se rapprocher davantage de l'art que de l'application de principes industriels !"

Radio Fañch : Je pense que Radio France pour ce qui concerne les programmes de ses sept chaînes n'est pas encore rentré dans l'ère des "process et des modèles de management pré-fabriqués". On pourrait dire qu'il y a une forme d'artisanat à composer des programmes avec ce que chaque directrice directeur des programmes apporte de son expérience, de ces certitudes et de ses a-priori. Quelquefois c'est flamboyant. D'autres fois c'est catastrophique. Quant aux innovations "révolutionnaires" elles sont souvent "mal passée" en interne comme en externe. (1)




Éric : En écoutant l'interview… je me suis posé une question naïve : comment se fait-il que je n'ai jamais (ou presque) écouté France Musique ?

Radio Fañch : Je ne peux bien sûr pas répondre à votre place. Mais cette question me renvoie à ma propre entrée "tardive" dans  l'écoute de France Musique. Sans le savoir j'étais persuadé que les programmes étaient en très grande majorité "classiques". (Il me suffisait de lire les programmes qu'éditaient en ces temps du néolitique Le Monde et/ou Télérama). Je me souviens que Pierre Bouteiller le "scandaleux" directeur qui avait osé ajouter un "s" au nom de la chaîne avait fait venir Philippe manœuvre pour parler de rock. Ensuite c'est l'"Easy tempo" de Valero & Jousse qui m'incita à fureter sur la chaîne.

Éric : Comment se fait-il que des sujets de mon espèce, pourtant informés de l'existence de la chaîne [donc tout n'est pas qu'une question de communication !], ne s'y intéressent pas ou peu ? Le ton de FM ne serait-il pas trop intimidant ? Ou bien les musiques diffusées trop pointues ? Tout en maintenant ce niveau de connaissance, comment amener un nouveau public ? Doit-on le faire ?

Radio Fañch : Je crois (l'intéressé confirmera ou infirmera) que Marc Voinchet réfléchit exactement à ça. Faire une grille c'est aller beaucoup plus loin que de juxtaposer des émissions fussent-elles passionnantes, pointues ou pédagogiques. Il s'agit alors je crois pour la nouvelle direction de "(re)faire de la radio" et de créer une couleur, une ambiance qui, singularisant la chaîne, engageront de nouveaux publics et leur donnera envie "d'aller voir" et d'être séduit si l'imagination est au pouvoir. L'exact contraire d'une routine qui sclérose. Après il s'agira de le faire savoir. Il faudra pour ça consacrer des budgets de communication au minimum au niveau de ceux dévolus à d'autres chaînes du service public. "Ce n'est qu'un combat… continuons le début".

Merci à Éric pour ces commentaires pertinents qui m'ont permis d'en "rajouter une couche". Souhaitons que Marc Voinchet puisse aussi s'en inspirer. À bon entendeur, salut ! 


Louis Dandrel (2012)














1) On pourra lire (si on est abonné au Monde) sept articles concernant la période Dandrel (Louis) directeur de France Musique, 1975-1977, qui avait fait beaucoup de bruit dans le Landerneau de la musique… classique et de la philosophie existentialiste : 
• 1. Tribune de Louis Dandrel "Monsieur Sartre vous avez raison" (8 août 1977), 
• 2. "M. Louis Dandrel présente sa démission" (12 septembre 1977),
• 3. "La réforme de France Musique n'est pas remise en cause" (Jacqueline Baudrier), (13 septembre 1977),
• 4. "L'équipe de M. Dandrel appelle les producteurs de Radio France à la grève" (29 septembre 1977),
• 5. "Les auditeurs donnent leur avis" (3 octobre 1977), 
• 6. "Les producteurs en marge des syndicats" (3 octobre 1977),
• 7. "La polémique autour de France Musique Au-delà de la mort" (17 octobre 1977),

* Le 15 août 2011, Thomas Baumgartner sur France Culture avait consacré un épisode de ses "Mythologies de poche de la radio" à Louis Dandrel,

Marc Voinchet "on air"…

Vincent Josse, Denisa Kerschova, Marc Voinchet,
Emilie Munera et Alex Dutilh
©RadioFrance/ChristopheAbramowitz





















De passage à Paris, nous avons rencontré Marc Voinchet, directeur de France Musique. Il connaît la chanson… Moi aussi. Nous en avons parlé. Si vous entendez de la musique en fond sonore c'est normal. Dans son bureau, Marc Voinchet écoute sa chaîne.

À réécouter cette interview j'ai ri de ma pugnacité. Mais vous écouterez bien (15'20) quand Voinchet parle de "Faire de la radio et refaire de la radio à France Musique". C'est fort et subtil. "Revenir à une radio de programmation" ça c'est un vrai projet qui peut fédérer les équipes et… stimuler l'auditeur. Et l'on entend que les années d'expérience de Voinchet derrière un micro vont servir sa chaîne. Bonne pioche M. Gallet (1).

Merci à Marc Voinchet d'avoir pris sur son temps incompressible. Nous avons passé un bon moment et vous en savez maintenant un peu plus, mes chers auditeurs, sur la "nouvelle" France Musique. Ce n'est qu'un début Marc Voinchet… jouez maintenant. Et merci d'avoir "desserré la cravate".

(1) Pdg de Radio France depuis mai 2014,



France Musique mais encore… (la suite)

dimanche 20 décembre 2015

Brunch #16









• À la maison fallait-il une radio ?




• Europe 1 déménagerait…
de la rue François 1er (Paris) à Levallois-Perret, siège médias de Lagardère, propriétaire de la radio. Et la comète médias de s'exciter et de larmoyer sur la perte du siège historique de la radio créée il y a 60 ans !


• Le feuilleton radio… toute une histoire
Hervé Glevarec, sociologue, a, pour Inaglobal, dressé un panorama du feuilleton radio… Juste une petite remarque : quand Jean Prouvost est devenu directeur général de Radio Luxembourg, non seulement il changea le nom de la station en RTL mais avec Jean Farran, son directeur des programmes, ils supprimèrent tous les feuilletons radiophoniques et l'inusable "La famille Duraton". Nous étions en 1966… un peu après guerre !


















• Le feuilleton radio que la TV française met en avant…
Le mot "feuilleton" serait si ringard que la TV a depuis longtemps opté pour le mot "série". Aux États-Unis c'est un podcast qui a choisi de feuilletonner en intitulant leur création radiophonique "Serial". Le 19 octobre 2014, Audrey Fournier écrivait dans Le Monde : "Comment, en quelques semaines, une émission d'un peu moins d'une heure portant sur un dossier judiciaire vieux de quinze ans est-elle devenue l'un des sujets de conversation préférés dans les dîners en ville aux Etats-Unis ? Avec sa recette très originale, Serial a réussi à tenir les auditeurs américains en haleine pendant douze épisodes, diffusés chaque jeudi, entre octobre et décembre, sur la radio publique NPR.". Aujourd'hui, 19 décembre, c'est l'émission hebdomadaire "Le Tube" sur Canal+ qui a enfoncé le clou sur la deuxième saison de "Sérial".

• COM suite et… fin
Le Conseil d'Administration de Radio france a voté le COM !























• Yann Paranthoën, l'art de la radio
Le livre de Christian Rosset & Co en promo chez Phonurgia Nova.

• Le feuilleton Michka #16
Du blues et du… meilleur…

À dimanche prochain…