lundi 31 octobre 2011

Inrockuptible… Amaelle Guiton

Le livre
En pleine commémo Inrocks (1), vendredi dernier Amaelle Guiton recevait dans sa matinale du Mouv', Jean-Daniel Beauvallet, un des fondateurs des Inrocks et Arnaud Aubron, Rédacteur en chef. Amaelle Guiton est surtout incorruptible ! Il est facile de le constater quand elle mène l'interview, sans complaisance, niaiserie et surtout, sans se mettre en avant. Elle connaît et a bossé son sujet, avance quelques anecdotes (sur les Smiths), pose des questions non promotionnelles, et est dans le sujet (et pas dans celui qui va suivre). 

Or, il se trouve qu'au cours de l'interview JDB évoque qu'à l'origine Les Inrockuptibles étaient une émission de radio pirate ! Bigre, il me fallait en savoir plus ! Il était une fois…, dans sa prime jeunesse, Jean-Daniel Beauvallet était fondu de 45t (2) et filait en Angleterre faire ses stocks (on est en 1980). Cette collec' amassée le garçon souhaite la faire partager ! Habitant Tours il approche Radio Cactus (pirate) et propose ses petites galettes pour les diffuser dans le poste. Il s'attend à passer une audition et tombe presque de l'armoire quand on lui apprend qu'il peut commencer le soir même. Voilà donc JD, DJ ! Petits veinards de Tours qui ont dû, avant tout le monde, découvrir la zique de labels indépendants que JDB proposait en deux heures d'émission hebdomadaire, quand il ne fallait pas, à l'approche des "bleus", en catastrophe démonter l'antenne, et changer de lieu. La vie "normale" des pirates avant la loi Fillioud de juillet 1982. Pour JDB l'expérience a duré jusqu'en 1983, époque à laquelle il partira vivre à Manchester.

Dans le même temps à Versailles sur CVS (Canal Versailles Stéréo) d'autres animaient l'émission du samedi soir Les Inrockuptibles (3). Inévitable, les trois "fondus de musique" se rencontreront. Frustrés d'une presse rock française en pleine déliquescence ils créeront le mensuel qui assez vite deviendra hebdomadaire. Bernard Lenoir, dit aussi Le Black en français, était proche des compères. En purgatoire d'Inter (4) Lenoir animera sur Europe 1 L'inrockuptible, clin d'œil appuyé au journal ami. 

Merci à Jean-Daniel Beauvallet d'avoir, à la volée, accepté de me raconter sa petite épopée radio, résumée trop brièvement ici.

(1) Les Inrockuptibles fêtent leur 25 ans, livre somme + promo média
(2) Objet circulaire en vinyle à deux faces permettant l'audition via un électrophone ou une chaîne hi-fi de deux (ou quatre) morceaux de musique extraits d'un 33 tours, "je vous parle d'un temps…"
(3) Chistian Fevret qui apportera la mise pour créer le journal et Jean-Marie Durand,
(4) Lenoir avait animé, pour une boîte de photo bien connue, une émission de rock sans en parler à Inter ce qui l'avait obligé à quitter temporairement sa "maison mère".

dimanche 30 octobre 2011

Au charbon…

© danieldekensphoto

Françoise Lebrun a eu la bonne idée au cours de sa nuit rêvée, de sortir de derrière les fagots Les terrils du Nord de Marion Thiba (1). Et voilà la bonne affaire des dimanches, monter au grenier de la mémoire (2), ouvrir grandes les lucarnes au soleil pâle, s'écrouler dans le vieux fauteuil défoncé et savourer lentement l'hiver qui s'approche à pas de loup…

(1) 1ère diffusion : 4 novembre 1997,
(2) titre d'une autre émission d'archive de France Musique .

samedi 29 octobre 2011

Fip de visu…



Pour fêter ses 2x20 ans, Fip avait convié, vendredi dernier à Nantes, ses auditeurs dans un SMS (1) en prélude à la soirée à la salle Paul Fort. Julien Delli-Fiori, Brigitte Brault et une Fipette sont montés à la tribune et se sont prêtés au jeu des questions/réponses. Je pourrai même dire aux louanges puisque les vingt premières minutes ont permis aux auditeurs d'être plus dithyrambiques les uns que les autres. Particulièrement quand on a entendu "écouter Fip c'est la liberté de penser". Certains insistant sur l'importance de l'information culturelle que Fip diffuse partout où elle émet.

J'en ai profité pour demander au directeur le slogan initial que Jean Garretto avait inventé à la création de France Inter Paris : "Fip soixante minutes de musique par heure". Et Delli Fiori de rappeler que la musique c'est aussi l'instrumental et que Fip ne manque pas d'en diffuser en bonne harmonie avec le reste de la programmation. Et de préciser que "souvent si l'auditeur est séduit par un morceau c'est aussi grâce à l'enchaînement avec le morceau d'avant comme avec celui d'après". C'est donc l'environnement d'un morceau de musique ou d'une chanson qui permet d'attirer notre attention car Fip "développe la curiosité".

Concernant la multiplication des fréquences Julien Delli Fiori a rappelé que c'est d'abord une décision politique. Et qu'un ancien Pdg, Jean-Marie Cavada avait fait d'autres choix en organisant en syndication les locales de Radio France devenues à l'époque "France Bleu…". Développer les "Bleus" a immédiatement donné le blues aux Fip qui ont disparu ou qui n'ont jamais été créées, au désespoir des auditeurs fanas d'une radio "unique au monde" (2) qui, quand ils se déplacent, aimeraient ne pas interrompre l'écoute.

(1) Surface à Multiple Succursales,
(2) bis repetita, voir billet "Lulu la nantaise".

En photos les programmateurs :  Armand, Alexandre, Patrick, Luc, René, Vincent. On remarquera qu'à Fip il y a des Fipettes mais pas de programmatrices !

Radio 1.0 vs Radio et nouveaux médias…

Logo de la FNAR



Dans le billet précédent les liens vous ont permis d'appréhender les prospectives et perspectives de la radio 2.0. J'ai particulièrement retenu que les possibilités de "cette" radio ne concernent pas que l'image mais une "offre de service". Non seulement "les paroles ne s'envoleront plus", exit la temporalité, mais la radio deviendra un média global et intègrera autour d'une émission les interactions avec d'autres médias. "Le lien social avec l'émission" sera beaucoup plus perceptible" pronostique Olivier Landau (1). Diantre, voilà que tout d'un coup nous revient en mémoire le lien social des "Culture Matin", "Pot au feu", et autres "Travaux publics" (2) qui voulaient mêler émission et public d'auditeurs en chair et en os !

La radio 2.0 ne risque pas de remplacer tout de suite l'analogique mais "les données analogiques prenant trop de place (la radio analogique) finira par disparaître…" (1). Conséquence logique une nouvelle "écriture radio" va se substituer à la précédente. Heureusement qu'il faut entendre écriture au sens large car d'ores et déjà aujourd'hui certaines émissions ne sont plus "écrites" du tout. 

Demain "les métadonnées (3) associées à une émission de radio, vont apparaître sur un autre terminal, un autre écran que celui qui diffuse l'émission de radio, un smartphone, une tablette,… Et l'appareil radio tel qu'on le connaît en tant que tel restera mais sera combiné avec d'autres outils. "(4) Puig, poursuit en imaginant que la radio associera "le web de la contribution (Youtube), le web collaboration (écrire ensemble une histoire, cf Wikipédia), le web de la conversation (modèle facebook de "chat audio") comme un salon de conversation autour de la radio…".

Et si la prédiction : "L'audio et la radio sont l'avant garde de ce qui va se passer dans les médias… et la radio petit à petit va pénétrer tous les autres médias" (1), est juste, elle va drôlement stimuler Joël Ronez, directeur des nouveaux médias à Radio France (5). Et sans doute toute la chaîne de fabrication de la radio ?

En effet, la grande aventure de demain tiendra au fait que "la radio ne sera plus un média éphémère et où la transformation de la temporalité transformera l'écriture de la radio. La radio sortie de son cadre temporel habituel, par exemple réécouter une émission, crée alors des pratiques qui vont s'éloigner du modèle de la radio en temps réel. Le fait de quitter une grille temporelle permettra de reconstituer des espaces critiques où les auditeurs pourront revenir sur les émissions, émissions segmentées et même délinéarisées (4)".

Pour Olivier Landau la plus grande innovation de la radio 2.0 sera : "la transformation du lien social et la transformation de la relation auditeur/émetteur". Quel avenir !

"Radio 1.0" : radio analogique (clin d'œil à la radio 2.0)

(1) Olivier Landau, responsable de la stratégie et de l’anticipation à Sofrecom,
(2) Trois émissions de France Culture, 1984-2008, qui se déplaçaient dans des cafés "Le Cluny", Le bouillon racine" et El Sur" , trois cafés parisiens mais aussi dans d'autres lieux publics en France,
(3) principe de l'index enrichi dans un livre 
(4) Vincent Puig, responsable de l’IRI, Institut de recherche et d’Innovation,
(5) alors qu'est annoncé, dès le 1er novembre, un blog Radio France dédié à ces nouveaux médias,

Radio du futur

L'atelier des Médias de Radio France international propose sur son site, deux interviews sur le thème : les innovations de la radio du futur. Voilà avec des spécialistes une vision plus que probable de ce qui nous attend en radio. Contribution, collaboration, conversation. À méditer !!

Lulu la nantaise…

 

ou Fip la nantaise, c'est selon. Hier soir FIP fêtait à Nantes ses 2x20 ans, salle Paul Fort. L'occasion de vous proposer un petit feuilleton de fin de semaine en quelques épisodes, et pour Julien Delli-Fiori d'annoncer (entre autre) que comme pour les livres (1) il comptait bien faire "quelque chose" avec le cinéma, à la mode Fip, c'est à dire d'illustrer par la musique les films sans utiliser… les musiques de films. Joli défi et petites madeleines en perspective.

En attendant on était déjà dans le cinoche et je (nous qui étions dans la salle) me suis régalé avec Lulu la Nantaise (2) et les jeux de scène du saxo Al Pacenou (3) et son quatuor, qui interprètent les musiques de films des années 60 et 70, dont celles du cinéma populaire (Lautner, Verneuil, Girault,…). C'est un vrai bonheur de chercher dans ses souvenirs le film évoqué puisque l'interprétation originale de Lulu la nantaise oblige à faire fonctionner ses méninges en musique.

Les cinq invités de cet anniversaire (Jeanne Cherhal, La Pompe, Vico Paradis, Alex de Vree et Lulu la Nantaise) jouaient bien "à la radio", pour la radio, pour une radio musicale. La programmation et les enchaînements, c'était Fip : subtilité, qualité, diversité. Fip gagne et gagnerait à se donner plus souvent en spectacle. Car une telle soirée c'est un moment vivant vibrant de Fip, le supplément d'âme indispensable à l'identité de cette chaîne de radio "unique au monde" comme aime à le rappeler Julien Delli Fiori.
(à suivre)

(1) Fip livre ses musiques, le jeudi à 20h30
(2) très joli et subtil clin d'œil aux Tontons Flingueurs
(3) prononcer "Al Padchenou"

vendredi 28 octobre 2011

Cinéma, Cinémas… à la radio




Je commence par me faire plaisir en un clin d'œil à Anne Andreu, Michel Boujut, et Claude Ventura qui ont prolongé mon éducation cinématographique en produisant pour la télévision une collection inouïe (1).

France Musique est assez spécialiste de l'association Musique&Cinéma et Thierry Jousse un de ses protagonistes. Ce mardi Anne-Charlotte Rémond nous proposait d'écouter le concert donné à l'occasion du dernier Festival du cinéma américain de Deauville, par l'Orchestre philarmonique de Radio France. Au risque de me répéter : quel bonheur de se refaire (sans les voir) les images des films ou d'imaginer celles que l'on a pas vues. Pour une fois, citons le PdG de Skyrock, Pierre Bellanger : " Ce qui nous amène à l’essence de forme de la radio : l’absence d’image. C’est la force de la radio : pouvoir communiquer en ne mobilisant pas l’œil. La radio est une compagnie sonore alors que nous accomplissons une activité première qui accapare notre regard. Tout ajout visuel pollue la radio et l’affaiblit.» (2)

Pour ce concert on pouvait donc se faire des films à l'œil : La nuit américaine, Casino, 1943 l'ultime révolte, Le Parrain, La guerre des étoiles, L'été 42, Le troisième homme, My fair lady …

Malgré la présence très appuyée des créations de Michel Legrand à ce concert, on a échappé aux dithyrambes habituelles sur le grand (sic) génie français ! L'intéressé, dirigeant l'orchestre, rappela en toute immodestie qu'il avait créé les musiques d'une centaine de films américains au cas où pauvres ignares ça nous aurait échappé. Et si vous voulez vous tordre de rire vous apprécierez l'humour so british du Michel soi-même qui essaye, en vain, d'amuser son auditoire ! Fermez le ban !

En complément de programme Anne-Charlotte Rémond aurait pu éviter de nous présenter ses parapluies de Cherbourg un peu défraîchis et aux baleines bien tordues. Heureusement Karas, Mancini et Loewe nous firent oublier la scie qui a définitivement plombé ce cher bourg normand.

(1) Cinéma, Cinémas, Antenne 2, 1982/1991
(2) La Radio IP - Une vision de la radio à l’âge de l’Internet

jeudi 27 octobre 2011

B.H.L. sont dans un bateau…

ou dans une galère c'est selon ! Basse, Pierre-Louis, tombe à l'eau (1) qu'est ce qui reste ? Hivan Levaï qui tangue (2) et Lucchini qui gite (3). À défaut de philosopher (n'est pas B.H.L. qui veut !) filer la métaphore maritime pour évoquer l'actualité radio… c'est un peu comme recevoir des paquets d'embruns sur la jetée à Cancale. Ça surprend mais, ça peut pas faire de mal, à moins que…

(1) Le Monde, supplément Télévisions, 23-24 octobre 2011, page 30

mercredi 26 octobre 2011

Une radio éclektrique…

Sans doute pour fêter les 30 ans des radios libres,  EdF propose un nouveau courant… alternatif  : la radio branchée en… continu ! On guette déjà les chroniques : Haute-Tension, Mégawatts, De l'œuf et de l'ampoule, Mon conteur bleu, Éclektrique. Mais c'est clair ça ne passera pas sur nos transistors : la maison ne fournit pas les piles!

Écouter la radio… ça tient à quoi ?

 
Le samedi matin, Benoît Duteurtre nous étonne sur France Musique (1)… quand "Maintenant que la jeunesse" bouleverse tout. L'a t-on déjà entendue ? Par un homme ! Caussimon, Ogeret ? Ici ce matin par Monique Morelli c'est aussi fort, poignant presque tragique. C'est Aragon sublime, sublimant tout sur son passage… en musique. C'est ça qui va rester. Sur la route "Il fait beau à n'y pas croire", un "ciel des peintures" bleu d'automne, la promesse de la mer, cet air et cette chanson qui s'incrustent. Jusqu'au réveil d'un dimanche. Jusqu'à en lire les paroles, mot à mot, lentement. Jusqu'à l'écouter encore en repeat par Morelli, Solleville, Ogeret. Jusqu'à se demander pourquoi elle a pu échapper à son propre répertoire. Jusqu'à prolonger ce bouleversement en chantant.

À quoi ça tient un souvenir de radio ? Là ce sera Benoît, Sorin (2) et Morelli. Et cette chanson ne quittera plus jamais ma besace…

(1) "Étonnez-moi Benoît", le samedi 11 h,
(2) C'est la femme de Raphaël Sorin qui lui a demandé de proposer cette chanson et cette interprétation au cours de l'émission.

mardi 25 octobre 2011

Au-dessus du volcan… Staccato

© palomar


Dans ma tournée radio de samedi dernier je devais rejoindre mon compère radiophile et collectionneur qui venait d'extraire de son capharnaüm un son très court, auquel il savait tout mon attachement (1). Depuis longtemps je voulais réécouter l'indicatif de Staccato et l'accroche punchy d'Antoine Spire qui, pendant deux ans (2), a enchanté les fins d'après-midi de France Culture, avant d'être jeté sans vergogne hors la grille (3). 

Je me repasse en boucle les 1'36" de l'indicatif de la première émission. C'est un vrai bonheur d'y entendre l'enthousiasme, l'élan généreux et gourmand de Spire qui concrétisait sans doute là un rêve merveilleux, en proposant quotidiennement d'agiter idées et neurones à qui voulait bien l'entendre. Je reviendrai plus longuement dans un prochain billet sur Staccato.

Là, Je voulais juste mettre l'accent sur la musique de cet indicatif et comment l'enthousiasme de Spire était communicatif pour son équipe mais je crois aussi pour ses auditeurs. Le titre de l'émission, son indicatif et ses contenus étaient en fusion et ça s'entendait dès les premières notes ! Sur un morceau de musique très enlevé et une annonce "au cordeau", tout était dit, tout était là. En place ! Prêt pour jaillir d'intelligence. Ce doit être une marque d'excellence quand l'indicatif d'une émission colle aussi bien à ce qu'il veut appeler à écouter. Car, ce repère sonore très identifié qu'est l'indicatif doit avant tout, en quelques notes, permettre à l'auditeur de tendre l'oreille et d'installer son écoute en toute connaissance de cause. L'indicatif est aussi un marqueur indélébile de mémoire (4).

Vous nous manquez Antoine Spire, votre enthousiasme et votre culture auraient toute leur place aujourd'hui de 18h15 à 20h… sur France Culture pour, en premier lieu, nous réenchanter.
(à suivre)

(1)  Oui je sais il serait correct de vous le proposer ici, il faut juste que je me dépatouille d'un petit souci technique pour "associer du son" et ce sera fait,
(2) 18h/19h45, du lundi au vendredi, octobre 1997, juillet 1999
(3) l'inventaire de toutes les émissions,
(4) voir l'histoire de la recherche de cet indicatif ici.

lundi 24 octobre 2011

Plan G… pour Garnier




C'est ça qui est bien avec Bonnaud (1), on sait qu'un jour ou l'autre il invitera celui ou celle avec qui on aimerait "taper la discut'". Vendredi dernier c'était Philippe Garnier, le dilettante actif qui, de Rock&Folk à Libé nous a fait lire ses chroniques de Los Angeles, de Californie et d'ailleurs. Garnier ne se revendique pas journaliste mais raconteur d'histoires, ce qu'il sait comme personne, très bien faire.

C'est ce qu'il raconte à Bonnaud au prétexte de la parution d'une somme, L'oreille d'un sourd, titre de sa chronique Libértaire qui semble être un "genre" qui ne pourrait s'imprimer aujourd'hui. Utiliser le "je" et raconter sa propre journée de vie au fur et à mesure qu'elle se déroule, voilà des "façons" absolument dignes des 70' et 80'. Si Garnier s'intéressait à quelque chose il aimait le faire partager et laissait son lecteur se débrouiller pour trouver le livre, le film dont il venait de faire le panégyrique (3). Et puis Garnier passait à autre chose sans se sentir obligé de revenir sur son sujet.

J'ai lu mes classiques, j'ai lu Garnier mais je n'avais jamais entendu sa voix. C'est chose faite. C'est raccord, et c'était un bon moment ce vendredi pour écouter tant l'Amérique dans le rétro (sic), qu'un genre de "journalisme" aujourd'hui disparu. Je ne vais pas en rester là ! Me voilà prêt à savourer de longues heures ces chroniques en écoutant la zique qui va avec, mais là c'est pas sûr que Garnier ait voulu nous donner le mode d'emploi.

(1) Plan B pour Bonnaud, Le Mouv', du lundi au vendredi, 17h,
(2) le Libé "d'avant", pas le Libé à cheval sur Rotschild,
(3) Autant dire qu'il se désole qu'aujourd'hui "on ait tout, tout de suite", sans se casser le c… à chercher.

dimanche 23 octobre 2011

Le son nu…

Nagra IV


Le son a t-il besoin d'une installation pour être à sa mesure ? C'est la question que je me pose après mon passage au Manoir de Kernod en Mellac (1) où, depuis avril, les visiteurs peuvent commencer à rentrer dans la démarche de Yann Paranthoën, l'inseigneur du son par excellence, qui a fait bénéficier Radio France de sa patte d'orfèvre radiophonique… Je ne sais pas ce qu'il aurait pensé lui-même de ces conditions d'écoute mises en scène, inconfortables voire incongrues. Un exemple : était-il besoin d'être redondant avec le Questionnaire pour Lesconil en installant trois échelles surmontées chacune d'un siège qui voudraient suggérer le poste de surveillance des plages ? Le tout dans une pièce de manoir du XVème siècle qui n'en est sans doute pas encore revenue. Et les fûts d'huile, capitonnés, dans lesquels il faut se glisser verticalement pour entendre du son qui n'aurait eu besoin d'aucun accessoire pour être bien entendu. J'étais venu pour le son pas pour un décor plaqué. Pour le son que je pouvais entendre à la radio, pas pour du son réinstallé de façon artificielle.

Yann Paranthoën il me semble tendait au dépouillement et à l'épure. Cette exposition (c'est ici le bon mot mais est-ce la bonne façon de faire entendre du son ?) ne remet pas le son dans son contexte pour que l'ouïe et l'ouïe seule puisse être sollicitée. Le parti pris de Kernod est d'en faire beaucoup, et beaucoup trop autour du son. Comme si déjà l'auditeur n'existait plus, n'était plus capable de "juste entendre" et qu'il avait fallu lui mettre autour du son tout un tas d'artifices pour intéresser son écoute. C'est un parti pris artistique où le son et ses conditions d'écoute (quelque fois désastreuses) sont en arrière-plan : un comble. Comme si le son devenait le faire-valoir d'autres disciplines artistiques alors que l'accroche est bien sur Yann Paranthoën dont tout l'art consistait à faire du son une expression à part entière. 

Je n'avais qu'une hâte en quittant Kernod m'installer dans un fauteuil, casque sur les oreilles et dans le noir gravir les marches du Phare des Roches Douvres, partager avec les gardiens un peu de leur journée de travail. C'est ça Yann Paranthoën, si on sait écouter, on est avec lui… tout de suite dedans !

(1) Finistère. Exposition jusqu'au 6 novembre, et Là-bas si j'y suis

vendredi 21 octobre 2011

La radio en papier et… en images qui bougent

Couverture du n°4

La Correspondance de la Presse (revue professionnelle) nous apprend que pour l'information de la présidentielle (sic) la radio arrive en 4ème position des médias après la TV (65%), Net (52%), Presse (38%), Radio (25%),… Pour autant la radio doit-elle tenter une course à l'échalote, infernale, pour rattraper les médias ci-devants  ?

Serait-ce le sens des projets "d'images à la radio" qu'est en train de mettre en place Radio France (1). Autrefois Jean Garretto (2) avait tenté une expérience bi-média en publiant, le temps de six (?) numéros, un hebdomadaire "L'oreille en coin"(3). Demain peut-être aurons-nous la surprise de découvrir qu'une chaîne du groupe public créera une publication papier ?

Aujourd'hui on assiste à tout et son contraire : France-Soir déposant le papier (sic) pour envisager d'être exclusivement présent sur le Web, Rue89 prolongeant son site d'un mensuel papier, XXI (4) rendant jaloux les éditeurs de presse qui n'ont pas cru aux longs reportages. Cela ressemble un peu au chat et à la souris, c'est le jeu mais certains y ont laissé leurs plumes… au vestiaire.

Restons à l'écoute et aux aguets mais pourvu qu'au titre de la technologie et de la modernité à tout prix la radio n'y laisse pas définitivement son âme.

(1) Radio France politique, le dimanche à 18h10 sur 4 chaînes du groupe public : France Inter, Le Mouv', France Culture et France Bleu et… sur le net. Le blog des nouveaux médias à Radio France sera créé le 1er novembre.
(2) Créateur et co-producteur avec Pierre Codou de "L'oreille en coin" de 1968 à 1990, (samedi après-midi, dimanche matin, dimanche après-midi),

(3) L'image de ce billet est extraite du blog de Thomas Baumgartner "Autour de l'oreille" qu'il avait ouvert en parallèle de sa recherche autour de la mythique émission, et qui s'était conclue par la publication du livre : L'oreille en coin, une radio dans la radio, Nouveau Monde éditions, 2007,

(4) Revue trimestrielle, vendue exclusivement en librairie.

jeudi 20 octobre 2011

O Sol omo vs O sol e mio…

Bon je vous explique ! SoLoMo, ça veut depuis hier dire Social-Local-Mobile et ce serait le leit-motiv de la radio 2.0 (lire webradio) dont se tenaient hier à Paris les premières rencontres. Désolé j'ai pas suivi le flux (de parlottes) sur Fessedebouc, mais les organisateurs promettent prochainement des podcasts des différentes interventions. Xavier de la Porte de France Culture animait la première table ronde sur  "nouvelles écritures, nouveaux services, nouvelles interfaces".

Une très bonne question du public se pose dès le début de ces rencontres "Est-ce qu'on est pas en train de passer de la radio à de la simple production audio ?" (1). Question qui se pose effectivement quand Télérama intitule "Télérama radio" les interviews et autres entretiens qu'il met en ligne sur son site, ou quand Mediapart plus modeste (et juste) vient d'ouvrir une section "audio". 

A contrario des professionnels de la profession, il semble que ce soit le public de ces rencontres (mais qui est le public ?) qui parle le plus de contenus. Je ne suis pas surpris ! Quelques semaines avant de quitter la présidence de Radio France, en février et mars 2009 Jean-Paul Cluzel avait organisé une grande consultation publique appelée "demainradiofrance". Cette consultation à laquelle j'avais participé m'avait totalement désespéré quand on avait fait appel à certains témoins qui avaient une vision exclusivement en référence à leur pratique personnelle étriquée de la radio.

Curieusement il semblerait que Joël Ronez, directeur des nouveaux médias de Radio France n'ait pas participé à ces rencontres (2). Pour conclure je vous livre une parole qui pourrait laisser songeur :
" D'abord le stream dans le cloud et seulement après le broadcast, c'est ça la radio 2.0, mx3.ch" (3)
(à suivre)

Quant au titre de ce billet je n'ai pu résister imaginer me gondoler à Venise en chantant "O Sol Omo" tout au SOcial, LOcal et MObile de ma radio.

(1) Relevé par RFI (Radio France International)/Ateliers Médias,
(2) À vérifier,
(3) mx3.ch, web radio suisse qui serait "complètement contrôlée par ses auditeurs" tel qu'annoncé à ces rencontres Radio 2.0.

mercredi 19 octobre 2011

Des nuits noires… de Vian

© Photo Ingi Paris / akg-images

Boris Vian et son « cor à gidouille », Paris, 11 octobre 1958

Vous ne l'aurez lu dans aucune gazette mais Laurent Valero et Thierry Jousse ont divorcé… d' Easy Tempo (1). Pourtant le couple ne donnait aucun signe de désaccords… musicaux depuis le début de leur union en 2005. Maintenant chacun se la joue solo : Jousse le jeudi, Valero le dimanche soir, (après le subjectif Michka), pour des Nuits noires de monde.

Valero, ça s'entend bien à sa voix, nous fait partager ses passions, son érudition, et ses émotions avec simplicité et souvent tendresse pour ceux dont il évoque la musique ou les chansons. Donc son émission est un moment incontournable pour fermer le dimanche en douceur. Ce dimanche il ne fallait pas louper la spéciale Boris Vian, artiste dont on ne se lasse jamais tant ses textes étaient ciselés au coin de la poésie… existentialiste (2). Valero explore pour nous la galaxie Vian et, si l'on s'y laisse prendre, on n'en finit plus de tourner autour (3).

Bon au risque de radioter cette émission aurait aussi toute sa place en quotidienne. Un peu comme quand Pierre Wiehn dans les années 70 sur Inter avait installé Foulquier à 20h et Lenoir à 21h (4). Assayas et Valero à suivre chaque jour, vous écouteriez ? Parlons-en que je puisse disposer de quelques avis avant de solliciter Olivier Morel-Maroger, directeur de France Musique.

(1) Dimanche 23h, France Musique, 2005-2011,
On a collectionné grâce à eux des trésors d'émotion qui se résument parfaitement avec l'indicatif d'Henry Mancini, Lujon, qui nous faisait décoller d'un quotidien grisouillant (sic),
(2) Que les spécialistes de l'existentialisme me pardonnent si ma formule n'est littérairement ou philosophiquement pas correcte
(4) Y'a d'la chanson dans l'air et Feedback

et aussi… sur Vian.

mardi 18 octobre 2011

Écologie sonore…

Pour sortir du bruit ambiant, de tous les bruits à la limite de l'insoutenable, des fausses radios qui font beaucoup de bruit, des vrais radios qui gagneraient à diffuser plus de sons sans parole… une certaine écologie sonore ne devrait pas nuire à nos tympans particulièrement s'il est de constater "notre incapacité à supporter le silence ". Un web documentaire pour écouter les paysages ! Respiration…

Subjectif… Assayas



Vous prenez un érudit qui imbibe (sic) dans le rock depuis les années 60 (1), vous ajoutez un débit de paroles pas tellement fait pour la radio, vous tirez sur la pelote et n'en voyez jamais la fin, (l'homme tisse et retisse sa toile), vous saupoudrez votre semaine radio de soixante toutes petites minutes de musiques le dimanche à 22h, vous ajoutez une bonne louche de subjectif et vous vous régalez d'un mille feuilles absolument original. À son écoute chaque semaine se confirme malheureusement que je suis un ignare. Michka Assayas défriche, sort des sentiers playlistés, saute sur le rock le plus dur, nous fait le coup d'un folk roots de derrière les fagots de l'Arkansas, et pointe du doigt ses incontournables quitte à y revenir plusieurs fois (2). Le subjectif - du vingt et unième siècle - d'Assayas me va bien, j'aimerai juste que ça se joue tous les soirs pendant une heure. Cinq heures de rock sur France Musique serait-ce trop demander ? Alors je demande…

(1) né en 58 mais le biberon bien frappé était rock&roll
(2) c'est comme ça que je n'ai pu résister à l'achat de The Sloganeer de Me'Shell Ndegéocello

lundi 17 octobre 2011

Il suffisait de presque rien…

© Cyclo malvillois



pour que Laurent Voulzy en 1986, écoute la radio, découvre que la face B de son 45 tours "Belle île en mer" s'avère digne d'être en face A, et convainc sa maison de disque d'intervertir les faces A et B.  Cette chanson-là connaîtra le succès que l'on sait, jusqu'à suggérer le jumelage de Belle-Île-en-Mer et Marie-Galante. J'ai appris tout ça en écoutant Chansons d'été sur France Musique (cet été) et en réécoutant, hier dimanche, l'épisode du 8 août au cours duquel Ivan-Claude Perey, nous apprend ces petits riens qui changent tout au destin d'une chanson…

Mais vous l'avez bien lu, c'est en écoutant la radio que Voulzy a redécouvert sa chanson. Ce feuilleton essaye de montrer comment la radio dans la vie de tous les jours, change la vie, comme elle change le destin d'une chanson, d'un discours (2), ou d'une idée… Et ce n'est pas qu'un slogan marketing, avec la radio nous sommes faits pour nous entendre… Bien entendu !

(2) Celui de de Gaulle à Londres, Martin Luther King, Salvador Allende,…

Il suffirait de presque rien, belle chanson de Reggiani, m'a inspiré le titre de ce billet.

dimanche 16 octobre 2011

Marche ou rêve… Claude Villers

 







Les humeurs des directrices/directeurs de programme font et défont des voix de radio. Ce fut le cas de Claude Villers qui sortant de France Inter, après déjà de nombreuses années de service, crée Pacific FM (1). Je n’ai entendu cette radio que quelques fois (fréquences très limitées sur le territoire national). Les programmes de la journée étaient découpés en quatre saisons et explosaient les conventions habituelles de la radio autour de l’heure statique. Cette expérience de radio de voyage et du rêve a tourné en eau de boudin et Claude Villers est revenu à la radio… France.

Dès 1973, en créant “Pas de Panique” (2) il est dans la ligne de Campus (Michel Lancelot, Europe 1) et décoiffe le ronron des soirées plan-plan (sic). Très vite il prendra comme chroniqueur-géotrouvetout… Nicolas Hulot qui tente en radio toutes les expériences de l’insolite. Et Henri Gougaud qui ne se lasse de conter. Quand on n’a pas la télé et qu’on n’en veut pas, Pas de Panique vaut mieux que toutes les soirées plateaux. On rêve, on voyage, on découvre ! Et avec subtilité, cachées derrière de bons mots, les piques au pouvoir en place (3). Claude Villers a la voix qui captive et transporte l’auditeur. Cette voix et son humour lui font créer un feuilleton désopilant « Le petit peintre viennois » ou les aventures d’Adolf. À la radio, dès le début des années 60, il avait été à bonne école avec Jean Yanne et Jacques Martin.
   
Claude Villers est un conteur. Un merveilleux conteur et, bien avant Ruquier, un animateur de bande comme dans le Tribunal des Flagrants Délires. J’ai arrêté d'écouter ses émissions quand j’ai plongé dans France Culture. Sa voix et ses découvertes avaient perdu un peu de leur magie. J’aimerai toutefois entendre sa dernière émission en 2004 avec Jean Ferrat ! (4) Salut Claude, Marche ou Rêve… encore longtemps ! (5)
    
(1) 1986
(2) De 20h à 22h sur Inter. Avec Patrice Blanc-Francard sur une demande de Pierre Wiehn, directeur d'Inter, qui voulait une émission entre Charlie Hebdo et Pilote. Avant le démarrage de l’émission, en août 1973, la tranche horaire de 20 – 22 heures sur France-Inter avait 190 000 auditeurs, avec « Pas de Panique », elle en a plus de deux millions. (Source L’unité, 16 mai 1975)
Indicatif : Je
ssica des Allmans Brothers
(3) Valait mieux être subtil si on voulait pas être viré ! Le 2 avril 1974 après sa désannonce d'émission, quelques secondes avant 22h, il annonce que le Président Pompidou est mort… et c’est alors la panique à France Inter !
(4) "Mes chers auditeurs" si vous possédez cette enregistrement, je suis preneur…
(5) Autre émission de Claude Villers en soirée sur France-Inter, années 70, 

vendredi 14 octobre 2011

Steve a fait le job(s)…

Illus Jonathan Mak


En ce qui concerne la disparition de Steve Jobs, jeudi 6 octobre 2011, le grain a été moulu et remoulu mais une fois n'est pas coutume j'ai écouté Du grain à moudre ce mercredi. Une semaine de recul ne peut pas faire de mal à la pensée. Et il était plaisant d'entendre les propos des trois invités d'Hervé Gardette. Je reste dubitatif quant à la durée de l'émission, pourquoi 45mn ? Parce qu'il y a avant une session d'information d'un quart d'heure ? Et pourquoi ne pas "déborder" jusqu'à 19h30 ? Parce qu'il y a une émission après ? Et pourquoi cette émission ne durerait-elle pas une demi-heure ? Voilà un joli casse-tête. 

Pourtant "à cause" de Julie Clarini qui a longtemps co-animé Du grain à moudre, je pense à Staccato de l'excellent Antoine Spire où Julie Clarini a pu faire ses classes radio. Diffusée de 18h à 19h45, l'émission intégrait une session d'information de 10mn. Mais il restait 1h35 pour débattre et échanger entre invités. En 1999, Laure Adler mettra fin brutalement à une émission vivante, riche de points de vue et de débats. Je le regrette pour Gardette, mais ces 45 mn, même si elles peuvent être de bonne tenue nous laissent sur notre faim. France Culture s'est pliée à la tyrannie de l'heure juste cadencée, je ne me plierai pas à ce rythme là. J'attends de France Culture justement qu'elle puisse nous donner à entendre des formats non calibrés par le maître étalon France Inter. La différence et la distinction doivent s'établir là. Je me méfie beaucoup d'un cadre qui imposerait une "écriture" qui risquerait d'être étriquée.

Pour autant je regarderai un peu mieux le programme quotidien du Grain à moudre. Je rappelle à mes chers auditeurs que si je me suis rué sur "La bande à Bonnot" sur Inter en 2006, je n'avais jamais écouté avant Charivari "coincé" entre 18h15 et 19h. France Culture m'avait habitué à une liberté entre les heures et j'y avais pris goût ! C'est celle-là qui me donne envie d'écouter et d'installer un rendez-vous quotidien ou hebdomadaire. J'attends de la part de la direction de France Culture des arguments solides pour ne pas prolonger le Grain jusqu'à 19h30. Qu'on se le dise !

jeudi 13 octobre 2011

Fluide culture glacial…

Est-il besoin d'une légende ?



Nouvelle série d'À voix nue (1) avec Marcel Gotlib, le génialissime dessinateur de Gai Luron, Super Marcel et autres coccinelles à fleur… de pomme. Mais derrière cette ligne claire se "cache" un homme avec le poids d'une enfance troublée. Le séquençage en 5 épisodes des "À voix nue" permet un rendez-vous intime avec l'invité(e) et l'installation d'une conversation que l'on peut écouter sans s'interposer, un peu à l'écart pour ne pas déranger, mais les oreilles aux aguets. Samedi, coccinelle sur le gâteau, Marcel passe la nuit avec Philippe Garbit ! Il n'y a rien à dire de plus et, magie de la radio, aux mots et à l'humour de Gotlib se superpose simultanément un trait épuré, précis et absolument efficace, même si "caché derrière"…

(1) France Culture, du lundi au vendredi, 20h

mercredi 12 octobre 2011

Arte radio… entre stress et paillettes



Voilà ce qu'écrit ces jours-ci Arte radio : " Nous avons lancé il y a deux ans un grand chantier de réflexion pour refaire notre site Internet. En effet, un site moderne et accessible est un enjeu relativement important pour une web radio. Le nôtre permet d'écouter les sons à la perfection, c'est déjà ça, mais c'est à peu près tout. Deux ans et quelques consultants dispensables plus tard, je suis fier de pouvoir vous annoncer qu'on en voit le bout. ARTE a réuni les concepteurs du site originel, les jeunes geekettes du service web et la crème de nos informaticien(ne)s surdoué(e)s pour imaginer un concept radical, chic et innovant. Lequel a bien entendu pris du retard, mais quand on aime on ne compte plus. Il vous faudra comme nous attendre Noël et d'ici là écouter en fermant les yeux, ce qui reste la meilleure chose à faire pour savourer l'excitation qui monte, entre stress et paillettes".

Pour prendre la mesure des 1515 sons d'Arte radio "Écoutez pour mieux voir".

Attention à la marche…

© louis bourdon




Jean Lebrun a depuis février 2011 repris du micro et c’est sur France Inter qu’il officie à 13h30 (1). Il n’en parle pas mais il a peut-être entamé La Longue Marche qui le mènera non pas à la muraille de Chine - pour accomplir sa révolution culturelle (2) - mais vers la muraille de Saint-Malo appelée communément les remparts. Lors, tel le corsaire ayant beaucoup couru les ondes, à défaut d’avoir couru les mers, il cherchera l’abri des flots (flux) radiophoniques. Nous n‘en sommes pas là et « hardi les gars, vire au guindeau » l’homme de radio n’a pas complètement achevé sa circumnavigation.

Il recevait hier Catherine Clément (3) ! On devine qu’avant que l’émission ne démarre il a du être plein d’attentions et d’égards pour celle qui, tenant chronique sur France Culture à franchi le Rubicon pour venir converser à Mangin, là où France Inter ronge son frein en attendant de retrouver la Maison Ronde en plein Travaux Publics (4). Ceux-ci finis, France Inter trouvera « bientôt » des studios flambants neufs, à faire sans doute pâlir de jalousie les RTL, Europe 1 et autres RMC qui eux disposent surtout d’espaces… publicitaires.

Jean Lebrun fait son affaire d’une émission de 30 mn quand nous le verrions bien passer le cap de l’heure. En face Europe 1 retrouvant quelques audaces d’antan a installé pour cette rentrée, dès 13h, Franck Ferrand pour une heure d’histoire, il est vrai entrecoupée « de messages et autres conseils » qui plombent la bonne marche de l’histoire (sic) (5). Pendant ce temps Jean Lebrun facétieux, érudit, curieux, fait son miel de sa demi-heure, valorisant son invité, tout en lui rappelant qu’il est le maître à bord et qu’il tient le cap aussi bien que Jean Bart croisant Ouessant. Et puisque aujourd’hui l’audience se mesure aussi en podcast nous verrons bien si La marche mène au firmament de l’écoute… différée. 

Toute l’histoire serait de savoir si les anciens auditeurs de Lebrun sur Culture l’ont suivi sur Inter ? Mais cela n’a plus beaucoup d’importance puisque l’époque veut que nous écoutions des émissions beaucoup plus qu’une radio du matin au soir, voir du soir au matin. Ma proposition d’hier reste d’actualité « vite un programmateur radio ! ». 

(1) La marche de l’histoire du lundi au vendredi. Patrice Gélinet, qui occupait cette « case », ayant été nommé au CSA,
(2) C’est déjà fait, la révolution c’était de passer de France Culture à France Inter !!! 
(3) Le Rāmāyana
(4) Clin d'œil à une ancienne émission de Jean Lebrun sur France Culture, Travaux Publics 
(5) Au cœur de l'histoire

mardi 11 octobre 2011

Faire sa radio… à la carte

 





I had a dream… J'aimerai beaucoup pouvoir programmer chaque jour en fonction des programmes et des heures ma radio à la carte. Ça pourrait commencer et finir chaque jour à une heure différente. Je picorerai sur les programmes des 7 chaînes de Radio France (et quelques autres) et j'aurai l'impression de maîtriser mes choix et de ne pas passer mon temps à "tourner la molette". Qui inventera cet appareil magique ? Comme je l'ai écrit récemment en citant Jean Lebrun "on n'écoute plus une radio mais des émissions" (1). Si les constructeurs s'intéressaient un temps soit peu aux pratiques nouvelles des utilisateurs on pourrait avoir quelques espoirs. Mais en écrivant cela je me trompe peut-être. Ces jolies "bestioles" existent peut-être ? Alors mes chers auditeurs si vous pouviez éclairer ma… radio je vous en serai reconnaissant.

(1) Billet du mardi 27 septembre 2011

lundi 10 octobre 2011

Un 7/9 en cinq sets (et même plus).

 

Lors de la conférence de presse de Radio France le 30 août dernier il y avait, malgré un ton général assez feutré, une bonne dose de fraîcheur, d'impertinence et d'humour grâce à sa Maîtresse de Cérémonie : Amaëlle Guiton, journaliste au Mouv' et responsable de la matinale depuis le… 29 août. La saison précédente elle co-animait le Midi2 avec Philippe Dana. Co-animait vraiment, sans être le faire-valoir d'un confrère comme trop souvent les femmes l'ont été dans les médias. Amaëlle Guiton est la seule femme a animer une matinale sur l'ensemble de la bande FM, et ce n'est pas sûr que ses confrères journalistes en aient beaucoup parlé.

À la différence de Culture qui singe Inter, Le Mouv' est en train d'inventer une matinale où jeunes et moins jeunes pourraient bien s'y retrouver, quand celle de la saison précédente pouvait être assimilée à un "Grand Brouillon Permanent". Ici Amaëlle Guiton, avec rythme et sobriété, enchaîne reportages et chroniques, flash d'infos et musique, sans jamais se mettre en avant, mais en jouant d'une incroyable maîtrise des sujets qui défilent dans "sa" matinale. Patrice Blanc-Francard a fait le bon choix ! Amaëlle Guiton arrive à présenter des infos "plombées" avec légèreté. Les rouleaux compresseurs d'RTL, Inter, Europe 1 et Culture feraient bien d'y tendre l'oreille. La petite chaîne du groupe Radio France continue d'installer un ton et une marque de fabrique qui à terme finira par lui donner une identité et une place méritée. C'est le challenge que s'est fixé Patrice Blanc-Francard son directeur et, souhaitons que les chiffres Médiamétrie de novembre l'encouragent et encouragent ses équipes dans la belle aventure qui consiste à typer/façonner une radio qui, malgré ses quatorze ans d'existence, jusqu'à la rentrée dernière peinait à se faire un nom.
(à suivre)

samedi 8 octobre 2011

La nuit rêvée de… Philippe Garbit

 


Ah les belles nuits de France Culture que nous concocte Philippe Garbit le samedi soir, à écouter sous la couette ou sous les étoiles en compagnie de quelques figures qui ont quelque chose à dire de la radio… à la radio. Rien à voir avec la promo vitaminée, le tour de piste d'un jongleur, la niche du cabot ou les radiotages de sauciété… Ici nous sommes en bonne compagnie et notre M.C. est à son affaire pour piloter le navire-amiral des Archives. Pour inaugurer ces longues traversées de la nuit du samedi au dimanche, Bertrand Tavernier auditeur averti nous a concocté un programme qui de Melville (Jean-Pierre) à Claudel (Camille) nous a permis de prendre le temps d'écouter ou la mesure de témoignages pour continuer à alimenter notre petite université de poche. Rien dans ces témoignages n'est à contre temps :  les propos sont mesurés et calment les ardeurs de nos quotidiens bruyants et superempilatoires (sic) d'infos. La façon de faire de Garbit pourrait s'appliquer à la Matinale qui au lieu d'enfiler les perles tisserait la toile de la culture en quelques séquences variées, riches et pourquoi pas un rien musicales.

Garbit est comme Merlin, un enchanteur. Rendez vous compte que dès cette nuit c'est CharlElie qui de son accent lorrain va nous propulser à New-York. La semaine suivante Gotlib, Monsieur Gotlib de la Rubrique à Brac qui, sans doute, nous plongera dans ses univers abracadabranewtonesques

Monsieur Garbit cela faisait longtemps que France Culture ne m'avait donné une si grande joie d'écoute. C'est chose faite et j'ajoute cinq étoiles à vos nuits. Que Orion fleur de carotte (1), Vénus, Altaïr, Sirius, Betelgeuse vous portent à la félicité…

(1) disait Jean Giono… dans "Que ma joie demeure".

vendredi 7 octobre 2011

R.V. la nuit à l'hôtel ouvert…



Dans son supplément Télévisions (1) le journal le Monde dans un article signé Martine Delahaye présente l'émission "Ouvert la Nuit" de France Inter (2) et s'engouffre dans un poncif "… la mise en ondes de l'émission… n'est pas sans rappeler le "Pop Club" de José Artur… que cette référence soit revendiquée ou non par Jérôme Chelus (3)." Quinze jours plus tard, dans le supplément dominical du Monde Hélène Delye présente la nouvelle émission de Michel Field sur Europe 1 "… "Rendez-vous à l'hôtel" par son rythme et par son ambiance évoque davantage le célèbre "Pop Club" de José Artur sur Inter." (4) Fermez le ban. La messe est dite ou plutôt redite. Le maître étalon de l'ambiance lounge radio serait donc ad vitam aeternam le ci-devant José Artur qui n'est semble t-il pas près de se voir… déclasser ?

Je remarque que dans les deux cas, au-delà de la référence énoncée, les deux journalistes se gardent bien de dire en quoi les deux émissions ressemblent au "Pop Club". Mieux nous ne saurons jamais si elles-mêmes ont écouté à titre personnel ou professionnel le dit vétéran des nocturnes d'Inter. Dans les deux cas les journalistes se sont déplacées dans les lieux de l'émission… pourquoi pas ? Mais dans les deux cas le regard a du être plus sollicité que l'écoute et, la fabrique des émissions, l'auditeur n'est ni censé l'entendre ni encore moins la voir. On se demande donc pourquoi pour des émissions looouuunge (5) les journalistes se croient obligé(e)s de se déplacer in situ ?

Donc d'après la pertinence des analyses journalistiques qui se contentent d'affirmer sans le début d'une démonstration, nous devons conclure que R.V. à l'hôtel et Ouvert la nuit c'est bonnet blanc (de nuit) et blanc bonnet (de nuit) ! J'ai commencé à écouter OLN, j'essayerai RVÀH et vous ferais part de mes écoutes d'ici quelques semaines. On le voit bien, la presse, même celle autoproclamée "de référence", n'est pas crédible sur l'écoute et l'analyse du média radio et cela durera tant que les journalistes n'écouteront pas la radio quand, leurs collègues attachés à suivre la télévision sont bien "obligés" eux de regarder les émissions pour en parler. En l'absence de réactions des auditeurs, des producteurs de radio et des responsables de programme, la critique radio continuera à être médiocre et de fait participera à dévaloriser ce média.

(1) Le 25 septembre 2011,
(2) du lundi au vendredi 21/23h
(3) réalisateur et "ambianceur" (c'est Martine Delahaye qui met entre guillemets), euh ambianceur ça doit être un nouveau métier de radio !!!
(4) et pourquoi cela ne ressemblerait-il pas à Campus de Michel Lancelot, Europe 1, 1968-1972, 20h/22h ? Moins connu, jamais écouté par les dites-journalistes, trop lointain ? Campus est pourtant une référence pour les jeunes adolescents des 60',
(5) comme dirait Gad Elmaleh