mercredi 31 juillet 2013

Ovale…

Marion Thiba, ex-productrice à France Culture, a mis en ligne, sur le site du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise, "Le mystère de la balle ovale", son documentaire sur le rugby. Vous y trouverez aussi cinq autres documentaires intitulés "Gens de maison" (diffusion sur la chaîne en 1997).

Si l'ovale vous chamboule vous écouterez aussi cette rediffusion… 



ou celle-là…

mardi 30 juillet 2013

lundi 29 juillet 2013

À ne pas louper cette semaine (5)…

Comment pourrez-vous échapper à "France Culture, 50 ans de radio", une heure concoctée par Garbit (Philippe) et Laurentin (Emmanuel) et qui se découpe en "sets". Cette semaine "les grands débats d’idées". Si vous tendez bien l'oreille vous pourrez avoir une idée assez fidèle de l'évolution de la chaîne sur 50 ans. Nous en reparlerons.
 
Ne manquez pas non plus samedi prochain, "Une vie, une œuvre" consacrée à Françoise Giroud. J'ai réécouté cette émission déjà plusieurs fois et j'y trouve chaque fois quelque chose de passionnant. J'ai porté cette fois-ci mon attention sur le point de vue de Serge July, co-créateur de Libération, qui analyse très bien la personnalité journalistique de celle qui, avec Jean-Jacques Servan-Schreiber, avait créé l'Express.

La semaine passée j'ai particulièrement apprécié, à 16h sur France Culture, Continent Musiques où Lucille Commeaux a su délicatement tissé "les intermittences du cœur". Un bon rythme, un texte travaillé et on rentre dans l'histoire que cette jeune productrice veut bien nous conter. Cette semaine Francesca Fossati puisera dans ses origines italiennes pour nous proposer "Una canzone per te". Ça me va tout à fait.

Et puis, j'aime bien chaque jour retrouver Bertrand Dicale, sur France Info, qui à défaut d'explorer la lune scrute la face cachée des tubes. 


samedi 27 juillet 2013

En attendant Rouge…

René Jentet








Est-ce qu'il faut absolument, "dans le quart d'heure", redonner à écouter, une voix qui venant de s'éteindre avait marqué la radio. Oui me direz-vous mais, dans le quart d'heure ? Bien sûr que la radio doit être réactive, savoir bouleverser ses programmes et rendre hommage avec tact. Mais elle ne doit surtout pas donner l'impression de faire ça pour être la première, ou au sein d'un même groupe audiovisuel, tout faire (et le faire savoir) pour être avant tous les autres. Trop vite "sauter" sur un événement fait aussi vite oublier l'événement et surtout la personne concernée. La frénésie avec laquelle Inter a occupé l'antenne pour rendre hommage à Moustaki a laissé, dès le lendemain, un grand vide, alors qu'il aurait été subtil de donner le temps à plusieurs producteurs d'élaborer "sans stress" un hommage distancié au "Métèque".

René Jentet est mort ce mercredi 24 juillet. Réalisateur et producteur aux débuts de France Culture, il s'est trouvé que Christophe Deleu et Irène Omélianenko l'avaient rencontré récemment en vue d'un "Sur les Docks" le 2 septembre. Irène a proposé jeudi à 17h (remonté en 55' par François Teste) le documentaire "La manade", nous promettant peut-être d'entendre un jour, ou plutôt une nuit, "Rouge" (1976) un autre documentaire de sa création… Vous pourrez lire ici l'article que Marc Jacquin lui a consacré sur le blog de Phonurgia Nova.

Depuis vingt-cinq ans France Culture n'a pas toujours été aussi prompte à rendre hommage à ceux qui avaient participé à créer ce que la chaîne était devenue. Mais je pense aussi à tous ceux qui sont partis de la Maison de la radio et pour lesquels nous n'avons plus jamais réentendu la voix. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître il n'y a rien à Radio France pour conserver la mémoire des anciennes et anciens producteurs qu'ils soient partis fâchés, licenciés, à la retraite ou décédés. On fait beaucoup d'histoire à la radio publique mais paradoxalement la radio publique n'entretient pas elle-même sa propre histoire et son patrimoine mémoriel. Et, comme savait le scander Pierre Bellemare devant une situation désespérée, "Il y a sûrement quelque chose à faire".


Rendez-vous lundi à 9h pour l'hebdomadaire "À ne pas louper…"
 

vendredi 26 juillet 2013

En boucle…

Éric Fottorino, une autre façon de faire le Tour





Comment j'écoute la radio
Depuis le 1 juillet j'ai publié sur ce blog, les vingt-cinq épisodes du documentaire le documentaire de Yann Paranthoën et Claude Giovannetti, "Le Tour de la France de Vincent Lavenu, dossard 157". Cela faisait plusieurs mois que j'avais le projet de l'écouter, mais dans les conditions de sa diffusion initiale en 1992 (1). Je voulais, cet été, écouter ce "feuilleton" avant ou après les émissions quotidiennes de la télévision publique sur le centième Tour de France auquel Vincent Lavenu a participé en tant que directeur sportif (2). Je voulais téléscoper, c'est le cas de le dire, la profusion des moyens télévisuels au minimalisme absolu de cette création radiophonique. Mais au delà de cette confrontation, c'est le jeu du "feuilleton" qui m'a séduit, le jeu d'une histoire qui se déroule sur la longue durée, qui s'affranchit de l'événement signifiant ou signifié, qui fixe la parole des anonymes et la met tellement plus en valeur que les gesticulations surmultipliées le long des étapes du Tour de France cycliste.

Et si Yann avait construit son montage à partir de "rien", il en résulte qu'il a su, avec Claude Giovannetti réalisatrice, en faire un tout. Un tout de France, de paysages, de reliefs, d'histoire(s), d'accents, de mots simples, de spontanéités, et d'écritures. Celles des gens communs qui se plient à l'exercice inhabituel d'essayer de décrire ou d'évoquer. Vincent Lavenu est presque en filigrane, dans la course et… en retrait du micro, taiseux et tellement humain. Le plaisir, chaque jour, est de "faire" sa course, d'écouter, de sentir, de sourire ou d'éclater de rire. Chaque jour j'ai chargé (comme au ravitaillement), ma musette, de noms d'oiseaux, de noms de village, de noms de famille et ai tout fait pour mettre des images en couleur sur les cols, les cimes, les vallées et sur un peloton où il était bien difficile d'apercevoir le dossard 157.

Yann sous son parapluie de berger
©Janneth Rodriguez, Arles, 1999

 







La télévision filme le réel, l'immédiate course poursuite, la chute dramatique ou l'ascension victorieuse et brode ou glose à n'en plus finir. Paranthoën et Giovannetti ont fixé des images presque universelles, des détails presque futiles, des conversations qui ressemblent à celles qui se disent au seuil des maisons ou à l'ombre de la place du village. Il n'y a pas de spectacle mais une histoire mouvementée, tragique, épique. Et le Tour de prendre tournure. L'histoire de Paranthoën/Giovannetti est une "saga" (si l'on considère le temps de "réalisation" préalable), son montage est éblouissant pour donner le rythme haché d'une course, de découvertes progressives de paysages et de pays fugitifs et d'hommes et de femmes enracinés dans leurs terroirs, en total "opposition" avec l'éphémère qui les submerge. Un montage subtil qui dévoile avec pudeur la fragilité d'un homme "perdu" dans le peloton, à l'abri d'une communication médiatique étouffante.

Le peu de retours ou de commentaires reçus sur ce documentaire me laissent penser qu'un documentaire, dont l'histoire se déroule sur plus de trois semaines, serait moins attrayant qu'un web-documentaire composé d'une myriade de sons écoutables séparément, et qui ne feraient un tout que si l'on veut se donner la peine… d'y penser. Quelque chose serait-il irrémédiablement en train de s'évanouir sur la temporalité de créations radiophoniques qui dépassent l'immédiateté, proposent une démarche dont il faut savourer le résultat de façon différée ? Qu'en pense Étienne Noiseau (Syntone) qui ne se lasse de débusquer la création radiophonique dans les quelques interstices où elle réussit encore à exister ?

(1) diffusé au cours des cinq semaines des grilles d'été de France Culture en 1992,
(2) Équipe AG2R-La mondiale,

Mai 68 : L'oreille en coin…







Mars 68, Jean Garretto et Pierre Codou inventent avec TSF 68 ce qui deviendra "L'oreille en coin" et qui bouleversera, enchantera, propulsera les fins de semaine de France Inter au sommet de la création radiophonique. Samedi après-midi, dimanche matin, dimanche après midi, un tout d'unité, de rythme, de recherches joyeuses. Une équipe pluridisciplinaire, une bande qui deviendra une famille, une vraie, après vingt deux ans de présence à l'antenne.

Vous retrouverez ici ou , ou encore ici et quelques billets sur le sujet. Comment dire que Garretto-Codou ont, avec la plus grande modestie, propulsé des talents et mis bien haut la barre d'une certaine excellence. Jean-Noël Jeanneney, ex Président de Radio France, à rendu un très bel hommage à Jean Garretto à l'occasion de sa disparition en septembre dernier… Et Julien Baldacchino de déshabiller le mythe ! Passez pour cela le curseur sur les images !

jeudi 25 juillet 2013

Rouler sur l'or…

Mon p'tit journal de

Épilogue. La patte d'oie, 4 km avant le sommet de l'Alpe d'Huez. La porte du couloir reste entr'ouverte. Tourne les pages de l'album photo. Un signe de la main. Les six jours de Bordeaux à la sixième place. Le brouillard sur la montagne. Ils ne roulent pas sur l'or. Reconversion. Daniel Mangeas, comme d'habitude. Il manque Lemon. Tourne les pages de l'album photo. La vie de famille difficilement compatible avec la vie de coureur cycliste. C'est fini.


Demain retour sur écoute de ce "feuilleton" vélocipédique…

mercredi 24 juillet 2013

Un sourire doux…

Mon p' tit journal de 

Roues de vélo et accents. Souvenir d'un sourire doux (Vincent Lavenu). Le prestige du Tour de France. Plein de cartes postales dans la tête. Cazeaux-de-Larboust, Salies-du-Salat, Maussane-les-Alpilles. Des merveilles. Tout se bouscule, tout se mélange. Le final entre Lemon et Fignon. Il savait qu'il était peut-être en train de perdre. Que Lemon était peut-être en train de gagner. 12' 29". Pourvu qu'il gagne, le pauvre. Mais il n'y a qu'un vainqueur, Vincent Lavenu.


mardi 23 juillet 2013

Huit misérables secondes…

Mon p'tit journal de

Se lèvent enfin les bras automatiques rayés rouge et blanc. Chaleur, chaleur. Les plateaux en cuivre de la balance Roberval semblent occuper tout le comptoir, régner sur un désordre de conte de fée. Ça sent le goudron chaud. Sur le seuil entrebaillé. Un homme sous un parapluie traverse la route. Chacun rigole à sa façon. On enregistre le passage des trains, en attendant celui de 11h52. Des mains grandes comme des racines. Le pauvre sur les Champs Élysées il a perdu, ce dimanche, son beau maillot d'or pour huit misérables secondes.

lundi 22 juillet 2013

À ne pas louper cette semaine (4)…

Jackie Berroyer














"Faites vous-même votre malheur" est un clin d'œil littéraire sans ambiguïté. Jackie Berroyer et son humour caustique vont être à leur affaire pour chaque jour à 12h25 sur France Culture nous faire grincer des dents ou nous faire sourire. Nous verrons. Mais dès 15h, ce lundi, je crois que nous ne regretterons pas l'embarquement pour "France Culture, 50 ans de radio", qu'Emmanuel Laurentin et Philippe Garbit nous proposent en trente épisodes jusqu'à la rentrée. Chaque heure est divisée en trois séquences. La première de la première émission concerne l'inauguration de la Maison de la radio. Et puis jeudi (15h-15h20) un petit morceau de "Radio Solitude". 

Sur France Inter depuis le 15 juillet une série "Si nous vivions en 1913" et ce jusqu'au 23 août, dans la 7/9, à 7h52, par Antoine Prost. Samedi et Dimanche, de 12h à 13h, sur Le Mouv', deux "Plan B, pour Bonnaud" : Diego Bunuel, Jacques Tardi.

 

Mon p'tit journal de



Arlette est ce que tu peux prêter ta voix ?  Un ours sculpté. L'immobilité du pêcheur, à la mouche. Les Pataugas de Yann. Demain nous rentrons à Paris. Le café Désira. Pas de touristes ici. Les gens font deux pas sur leur pas de porte. Un coup à l'ombre, un coup au soleil. Vincent Lavenu noyé dans la masse. Un vent léger fait tourner les parasols. Un génépi et bonne nuit. Les pommes de terre de Yann (c'est toujours comme ça, quand on va quelque part on aime savoir ce que les autres utilisent comme variété).

 

Jeanne-Martine Vacher
C'est @Louisetre sur Twitter qui m'a alerté. Samedi 20 juillet c'était la dernière de Movimento de Jeanne-Martine Vacher sur France Culture. Entre spontanéité et émotion, J-M. Vacher a dit sa jubilation d'avoir travaillé à France Culture (depuis longtemps), pour le programme musical de la chaîne (période Yves Jaigu, 1975-1984), jusqu'à aujourd'hui et son souci de dialogue avec les autres. Les musiciens mais nous aussi… Jeanne-Martine Vacher sur la longue durée avait su être captivante tant sa curiosité semblait sans limite. Son ton, sa fameuse jubilation en faisaient un rendez-vous savoureux. Le point d'orgue restant pour moi son documentaire (en 5 épisodes) sur Janis Joplin (1).

(1) "La grande réforme lancée par Laure Adler (directrice de la chaine 1999-2005) conduit à la progressive disparition du programme musical de France Culture, à une répartition plus nette des rôles respectifs de la chaîne culturelle et de France Musique, et réduit sensiblement le nombre d'émissions musicales, qui disparaissent presque complètement à la fin des années 2000." (source in "50 ans de France Culture, Anne-Marie Autissier et Emmanuel Laurentin, Flammarion, juin 2013)

dimanche 21 juillet 2013

Et l'accordéon…

Mon p'tit journal de

Le quincailler en blouse grise. Yann ramène une fronde. En 52 c'était Coppi. Nos bandes s'amenuisent. Impossible de voir Vincent Lavenu. Saint-Barthélémy-de-Séchilienne (Isère). Ça sent le gaz. Les pédaliers réglés comme des montres suisses. Et l'accordéon…

 

• Et Fip de faire, à son tour ,une grande boucle. (jeudi dernier vers midi)
Fip enchaîne six titres qui évoquent le Tour de France : Les Frères Jacques, Senor Coconut, Queen, Katie Melua, Tomuya, Senor coconut… 

• Depuis le 29 juin, Bertrand Dicale, tourne autour de la chanson du Tour.

 

• Ce soir à 21h, sur France Inter, ne loupez pas la rediffusion dans "Pop etc", "The Rolling Stones, Altamont" avec Stanley Booth.

samedi 20 juillet 2013

Mes amis d'école…

Mon p'tit journal de


Des yeux en amande comme ceux de Fausto Coppi. Galibier. Télégraphe. Croix de fer. Vous êtes charmant avec votre grand parapluie. Il est rural. Chantemerle. Pas vu Vincent. Plaisir de faire crisser la neige. De la fumée aux cheminées. (Oh ! j'entends la frappe de la machine à écrire !). Sépia de vieux magazines sportifs. Personne pour applaudir les coureuses. Trop tard pour le fixer sur ma pellicule. "J'ai autre chose à penser que le Tour de France". Le silence. L'oiseau. Le lavoir. Odeur du savon. Huez. C'est la montée de l'Alpe.

vendredi 19 juillet 2013

Le Blaireau numérique…

Mon p'tit journal de

La nationale 94 court parallèlement à la voie ferrée, à droite. Jeux d'ombres et de lumières sur Embrun. Étape Gap/Briançon. Vincent : "Avant même d'être sélectionné pour le Tour je m'y voyais déjà". La côte des Demoiselles coiffées. La montagne à marée basse. [Je me frotte les oreilles : "la montagne à marée basse" !] Odeur entêtante, délicieuse d'un platane et d'un tilleul mélangée. Soleil de plomb sous un ciel d'azur, ils vont souffrir dans l'Izoard. Tout s'est dépeuplé, tout est parti. C'est rès agréable de vous voir arriver d'un bon pas. Un sac à patate pour maillot, il avait trois-quarts d'heure d'avance. La casse déserte. Même nos parents arrêtaient les travaux pendant une heure ou deux pour voir passer le Tour. "Fausto Coppi" (avec un accent extraordinaire). Jeannie Longo.

 


© ina





Jaune, la distinction numérique ?
"Le blaireau" a, au moins autant que la bicyclette, aimé les chiffres, comme le nombre de fois où il a remporté de nombreuses classiques cyclistes.
"Bernard Hinault, un des plus grands champions du Tour depuis sa création grâce à ses 5 victoires, va donc recevoir (1) son patrimoine audiovisuel personnel conservé et numérisé à l’Institut national de l’audiovisuel. Sous forme d’une tablette numérique, cette Distinction lui permettra de redécouvrir de nombreuses images, de sa première victoire en 1972 à celles sur sa retraite sportive en 1986 et de se remémorer ses interventions radiophoniques dont notamment les deux « ateliers de création radiophonique » de Yann Paranthoën qui lui sont consacrés. Bernard Hinault se verra remettre 13 heures de documents radiophoniques et 101 documents télévisés (soit 31 heures) dont ses multiples victoires lors du Tour de France, du Tour d’Italie, du Tour d’Espagne, des courses Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège ou encore ses arrivées triomphales lors du championnat de France de 1978 et du championnat du monde en 1980."

(1) Mathieu Gallet, pdg de l’Ina, est invité, ce vendredi, dans l’émission « L’après Tour » présenté par Gérard Holtz sur France 2, afin de rendre hommage à Bernard Hinault en lui remettant en main propre la Distinction Numérique de l’Ina.

Claude Villers revient…
















jeudi 18 juillet 2013

Le petit ours…

Mon p'tit journal de
 
Lever à 6h. Yann a enregistré les cloches. Danse des martinets. Bar "Le petit ours". Hôtel de La Poste. Orcières (ours). Demain on achète un parapluie pour moi. Orsatu. Été 1897, moutons attaqués par un énorme animal brun. Eau bruyante des cascades. Prapic, aux sources du Drac. Cultiver les champs de neige. Histoire de l'ours. Chambre 23.

 
Devant l'ours ne restez pas à tanquer… d'un pied sur l'autre

mercredi 17 juillet 2013

Le refuge Napoléon…

 Mon p'tit journal de 


La femme est dans le cerisier, blonde. Une guimpe de dentelle blanche. Lui une combinaison bleue, une fourche à la main. Le refuge Napoléon. Yann enregistre le vent. La bise. Rafales gris argent dans les blés. Une fermette, rideau de dentelle, cour coquette bordée de pétunias. la fête colorée et bruyante qui dévale la pente. Le Drac, torrent doux et soyeux. Merlette. A l'abri du vent, sous le parapluie qui fait une ombre étrange au gré des fusées.


Et Yves Aumont de pédaler vers Liège-Bastogne-Liège…

mardi 16 juillet 2013

La postière nous a écrit une carte…

Mon p'tit journal de


Étape 15 : Aymargues, le chant de la mer. Il ne faut pas venir ici chercher de la philosophie. Il n'y a pas de philosophe à Aymargues. Le bien vivre. Le pastis. (Au diable) Vauvert. Et ce vent dans mon parapluie (de berger) il s'appelle comment demande Paranthoën. Dans un pays de thym grandes rafales de poussière, de plus en plus rageuses. Le Paradou. Asphalte entre les oliviers. Le carrelage sent le sud. Quai de la Joliette.

Étape 16 : Le ciel et la mer sont noirs. Annick Le Chien est originaire des Côtes d'Armor. La Montagne Sainte-Victoire. Romarin. Des bidons d'huile Motul coupés en deux servent de jardinières à des touffes de lavande. Laurent Fignon l'espace d'un éclair. le Tour est passé mais on aimerait bien le revoir, mais au ralenti cette fois. Passe un petit train bleu. Radio Lavande. On revoit des visages qu'on a oublié.

 

Un autre Tour, la même France
De février à juin 2007, Raphaël Kraft, journaliste à vélo, a lui aussi entrepris un tour de France de ceux qui pour une occasion (le Tour de france cycliste) ou une autre (les élections présidentielles) ne s'expriment jamais dans aucun média, puisqu'on ne vient jamais les voir, et que de fait on ne leur tend jamais le micro. Kraft pédale et va vers l'autre au risque d'y mouiller sa chemise et ça donne forcément une âme à ses reportages.

Raphaël Kraft, (Micro de lancement) : "Je suis à Concots, 25 kilomètres à l’est de Cahors sur la route de Villefranche de Rouergue où j’ai été accueilli chez des paysans, éleveurs de brebis. J’ai profité de cette pause très confortable pour me renseigner sur ces drapeaux français qui pavoisent chacune des maisons des élus locaux des territoires que je traverse depuis que j’ai passé la Dordogne. Les drapeaux entourent une pancarte sur laquelle on peut lire « honneur à notre élu ». C’est parfois en haut d’un mat, d’un mai, un mai de la liberté dit-on dans le Sud-ouest que l’on peut lire cette inscription, une coutume devenue républicaine à la révolution qui tend à s’éteindre peu à peu. L’érection du mai de la liberté après chaque élection est l’occasion pour l’élu, lors d’un moment festif de rappeler son engagement sur l’honneur devant ses électeurs : on lui érige le mai, il paye à boire. Jacqueline et Jean-Marie, mes hôtes m’ont conseillé d’aller interroger Yvonne Marie, l’ancienne mairesse de Concost à ce sujet. J’y suis allé, drapé de toute ma candeur et une soif d’écouter l’aînée pour en savoir davantage sur cette coutume très républicaine."

lundi 15 juillet 2013

À ne pas louper cette semaine (3)…






"Sur les docks" (1) semble nous le jouer didactique, mi-juillet = sportif et… rediff ! Lundi, "La tribu des vélocyclopédistes" (2). Mardi "La pétanque, sport de haut niveau" (3). Mercredi : "Le rugby, sport d’hommes, jeu d’enfants" (4). Il est bon de redire ici que ces rediffusions intéressantes ont été mises au format de l'émission actuelle, soit cinquante-trois minutes. Comme d'habitude j'ai envie de savoir, d'entendre ce qui a été "coupé". Supporterions-nous au cinéma de voir des reprises toutes uniformisées à 75 minutes ? De lire des rééditions de livres de 180 pages ? Idem pour la musique avec des morceaux de 1'45" ? Invraisemblable. Pourquoi la radio s'autorise t-elle au titre de questions budgétaires (entre autres) d'amputer une création radiophonique pour la faire rentrer au chausse-pied dans un format aujourd'hui de 55' et qui pourrait demain être de 40' ou de… 70' ? Serait-ce au format de contraindre l'œuvre ?

Allez, fulminez si vous n'aimez pas "Le Tour de France … de la chanson", France Musique propose chaque jour, grâce à Nicolas Lafitte, une oreille décalée pour de courtes pastilles faites de champions cyclistes et de chansons. Vendredi à 5h45, Julien Baldacchino continue de déshabiller France Inter. Samedi et dimanche Plan B invite Philippe Djian et Jean-Marie Périer. 
(1) France Culture, du lundi au jeudi, 17h,
(2) Yves Aumont, Yvon Croizier, Rediffusion "Vif du Sujet" du 9 mai 2000,
(3) Katia Chapoutier et Guillaume Baldy, Rediffusion "Champ libre" du 29 avril 2008,
(4) Mariannick Bellot et Guillaume Baldy, Rediffusion du 7 septembre 2007,

Mon p'tit journal de


dimanche 14 juillet 2013

Madeleine et Léo…

 Madeleine et Léo Ferré à l’île du Guesclin
© Jean-Pierre Sudre, 1962








24 mai 1993, décès de Madeleine Ferré. 14 juillet 1993, décès de Léo. Il aura fallu attendre vingt ans pour qu'Annie Butor, la fille de Madeleine, qui a vécu dix-huit ans avec le couple, finisse par dépasser ses chagrins pour faire "le chemin à l'envers" et dire comment ces dix-huit années ont bouleversé son enfance et son adolescence. J'ai lu à sa sortie en 1996, "Une vie d'artiste" de Robert Belleret (Actes Sud). C'est resté longtemps mon livre de chevet.

Avec "Comment voulez-vous que j'oublie - Madeleine et Léo Ferré, 1950-1973" (1), Annie Butor dit simplement la fulgurance de l'amour qui irradiait les deux artistes, celui sur le devant de la scène, celle en coulisses. Annie Butor relate beaucoup d'événements de la vie quotidienne qui fascinaient, et quelque fois effrayaient la petite fille, qui vécut, jusque quelques années avant le déchirement final, une vie extraordinaire dans la pleine acception du mot. Des affaires judiciaires qui suivirent le divorce des deux époux en 1968, et qui n'ont toujours pas trouvé de conclusion, aux recompositions/décompositions familiales, qu'on soit du côté Léo ou du côté Madeleine, Annie Butor ne pouvait éviter, crescendo, de dire sa souffrance, sa peine, voire ses blessures.

Son témoignage pourrait ressembler à l'écriture d'un journal "après-coup", avec des détails sensibles et des événements incroyables. Son livre est séduisant pour découvrir, comprendre, partager "les circonvolutions de la comète Ferré" auxquelles Madeleine a pris toute sa part. J'ai lu très vite son livre et je crois qu'il faut le lire vite, car on ne peut pas longtemps laisser s'installer trop de mélancolie et un profond malaise pour un gâchis invraisemblable…

(1) Phébus, mai 2013. Voir aussi Fip livre ses musiques.


Mon p'tit journal de



samedi 13 juillet 2013

Bataillon serré de gendarmes allongés…

Mon p'tit journal de
 
Trouée bleue glacée.12 juillet 1989. Il faut faire vite pour ne pas rater la fanfare. Commémoration du bicentenaire de la Révolution. Martres-Tolosane. En tête de la fanfare une femme porte-drapeau. Départ du Tour de France féminin. Kilomètre 1789 du Tour de France masculin, super sprint doté d'une super prime de 17 890 F au premier. La casquette de René Vietto. Madame Dubois, postière auxiliaire. Nous n'avons pu distinguer le n° 157, le peloton étant très dense. On dirait le Fujiyama.

 

Dimanche à 9h, un billet hommage à Léo Ferré…

vendredi 12 juillet 2013

Les seigneurs de la route…

Mon journal de
 


Vincent Lavenu fait sa lessive. "On était juste dans la chambre à côté il ne nous en a même pas parlé". Altitude 730m. Ça sent bon la montagne, le sud et la cuisine bourgeoise. Altitude 2114m. Vent d'Espagne. Et voilà Eugène Christophe et sa fourche qui répare à Sainte-Marie de Campan. L'instant magique. Delgado. Il est passé en 1989. Col de Peyresourde. La pierre qui fait écho. Sa plus jolie sonnaille n'est pas là, elle a fait un petit ce matin. Descente. Tierso pello. Des ruches posées comme des moutons.


 

Dimanche à 9h, un billet hommage à Léo Ferré…

Deshabillez-moi…

Pochette du 33Tours dessinée par Topor





Pour la deuxième semaine consécutive Julien Baldacchino, déshabille France Inter, le vendredi à 5h45. Pour nous inciter à écouter, il lui arrive en cours de semaine de proposer à ses lecteurs sur Twitter, d'entrer dans le jeu et se préparer à découvrir les surprises de la semaine. Mercredi il s'agissait de nommer l'interprète du générique des 400 coups (1). J'ai tenté : Eddy Barclay/Pierre Delanoë interprétée par Clyde Borly (orchestre). Et il semble bien que ce fût la bonne réponse, alors que parallèlement existait une version par les Parisiennes/Claude Bolling spéciale Jean Bardin/400 coups… (2). 


On a beaucoup entendu la version "Pop Club" interprétée par Les Parisiennes. Beaucoup moins celles qui concernent les émissions suivantes (3) :
• Le Pop Club,
• Route de Nuit (4),
• Les 400 coups, 
• France Inter (général),
• Le réveil en fanfare (Georges Lourier),
• Écoutez la radio, 24 h/24.(voir le texte ci-dessous). On notera que le nom de la chaîne n'est pas cité mais que la chanson dure… 2'40".

Écoutez la radio
24h/24
On écoute la radio
On est les premières à savoir
Ce qu'il y'a de nouveau 

24h/24
Nous on est bien d'accord
Pour ne jamais faire un seul pas
Sans notre transistor

Que c'est bon que c'est bien
De rêver dans son bain
En compagnie de Charles Aznavour
Pendant que l'on s'habille
Ou que l'on se maquille
Adamo vient nous parler d'amour

24h/24
On écoute la radio
Les interviews et les feuilletons
et même la météo

On est prête à se battre
À faire un mauvais sort
À qui voudrait nous séparer
De notre transistor

La la la la la la
la la la la la la
la la la la la la 

Quelquefois les voisins
Vers 3h du matin
Frappent au plafond
Ou sonnent chez nous

On leur répond en choeur
Que les mauvais coucheurs
N'ont qu'à dorrmir ailleurs après tout

24h/24
On écoute la radio
On est les premières à savoir
Ce qu'il y'a de nouveau 

24h/24
Nous on est bien d'accord
Celui pour qui bat notre cœur
C'est notre notre transistor.

(1) Une émission de Jean Bardin. 1965-1967. "Faire bouger France Inter, inviter les auditeurs à participer activement à la vie de la station et refuser la quiétude somnolente de la formule "music and news" : ce sont les objectifs que s'est fixé Roland Dhordain en prenant la direction de la chaîne en 1963. Il s'entoure donc de jeunes professionnels et lance bientôt… les 400 coups qui représentent un fameux pari : organiser quotidiennement une fête à l'extérieur des studios et inventer chaque soir une nouvelle folie." (Source "Les années radio", Jean-François Remonté, L'arpenteur, 1989),

(2) "24h/24 on f'rait les 400 coups, venez, venez Monsieur Bardin, qu'on les fasse avec vous",
(3) En 33 Tours pressé en 10 exemplaires, dessin de Roland Topor,
(4) Route de nuit (Paris Inter puis France Inter), tous les jours à 0h, 1955-1973. C'est initialement Roland Dhordain qui animera l'émission. (Source op. cité).

jeudi 11 juillet 2013

Johnny Guitare…

Mon p'tit journal de

Refaire l'itinéraire. Ils allaient comme ça. Le col de Marie-Blanque dans les deux sens. Marie-Blanque : le vautour d'Égypte. Il est blanc avec les ailes noires. Ici, c'est pas le facteur qui sonne deux fois mais l'horloge., toujours. Contemplation. Comme un plateau irlandais. Parapluies de bergers. L'aubisque. 1710 m. C'est pas le Tour de France d'avant. Changer ses boyaux. Mercks murmuré. Faire son miel. Soulor. Miguel Indurain le Basque. Johnny guitare. À chacun son tour (Chancel).


 


 Et demain matin à 5h45, une petite perle de stéréo avec…
 l'émission de Julien Baldacchino (France Inter).

mercredi 10 juillet 2013

L'abbé Pie…

Mon p'tit journal de
 

Roger Lapébie (1911-1996) est au départ de l'étape du Tour de France 1989. Pour saluer Claude Giovannetti et Yann Paranthoën. Si j'avais rencontré ce Basque bondissant, je n'aurais pu m'empêcher de l'appeler "Labépie" parce que ça sonne bien, par ce qu'au-delà de la facilité, ç'aurait été une façon amicale de le saluer en imaginant, sur son dos pendant les courses, l'oiseau noir et blanc. Quant à l'abbé il m'aurait prié de le suivre jusqu'à Notre-Dame des cyclistes.

lundi 8 juillet 2013

À ne pas louper cette semaine (2)…

 







Samedi dernier vous aurez évité les figurines (pas ni ni) que Le Monde proposait sur deux pages, censées nous informer sur les grilles de rentrée Radio & TV. Douze marionnettes dont on a judicieusement supprimé les grosses ficelles qui les animent. La semaine dernière, grosse déception à écouter le "Pop Up" de la RTBF. À 14h pousser des disques, c'est donc encore possible sur une radio nationale mais ça n'en vaut vraiment pas l'écoute. Quant à Eva Bester sur Inter (21h) je me demande si elle n'aurait pas dû tenter, pour tourner autour de la mélancolie, d'oublier l'invité-refuge, l'invité faire-valoir qui, même s'il n'est pas en promo, renforce cette façon devenue coutumière ne plus plus pouvoir/savoir se passer de lui.

La grille d'été de France Musique démarre et j'ai coché sur mon agenda trois valeurs sûres. "Plage" de Marcel Quillévéré (1), va nous emmener en musique pendant cinq jours au Brésil et au Portugal, et nous faire vivre ce qu' "Il a pris le temps d'observer, d'écouter, de partager, d'assimiler" comme le pressent Gérard Condé, journaliste au Monde (2). Sur la même chaîne, l'infatigable Vincent Théval a quitté, pour l'été, sa belle pop (3) et nous rejoue pour la cinquième année consécutive son Instant Pop, savant et original, à déguster tous les jours à 16h55. Puis la madeleine des madeleines, les troubadours, Laurent Valero et Thierry Jousse, qui avec charme, passion et volupté, vont nous faire partager un "Easy tempo" (4) qui aurait pu glisser jusqu'à 19h, sans que l'on prenne la mesure du temps qui passe.

Et vendredi matin prochain à 5h45, vous mettrez le réveil comme pour aller à la pêche ou aux escargots, et vous écouterez Julien Baldacchino qui, sans haine et sans crainte, déshabille France Inter. Et sur le Mouv', Plan B, 12h/13h : samedi David Foenkinos, dimanche Claude Nori.

 







Ce n'est plus vous qui écoutez France Culture, c'est France Culture qui vous écoute ! (5)
Nuits magnétiques : quels sont vos souvenirs ? Dès aujourd'hui, que vous soyez auditeur, professionnel de la radio ou interviewé, nous aimerions connaître vos souvenirs de Nuits magnétiques. Quelques mots, un poème, ou pourquoi pas un essai? Vos paroles seront mises en ligne sur le site de Sur les docks. Dans le cadre des 50 ans de France Culture, Sur les docks diffusera le 3 septembre 2013, « Nuits Magnétiques, bonsoir » un documentaire de Christophe Deleu et Anna Szmuc. Vous pouvez faire parvenir vos témoignages en cliquant ici (6)


(1) Qui toute l'année anime, "Les traverses du temps", 19h15. "Plage" du lundi au vendredi, de 14h à 15h30,
(2) Le Monde, 6 juillet 2013,
(3) France Musique, le lundi à 22h30,
(4) Oups, il faudra attendre le mois d'août, je vous en reparlerai…
(5) Accroche de France Inter dans l'émission de Claude Villers, Pas de panique, 20h-22h, 1973-1975, qui proposait -déjà - aux auditeurs d'envoyer leurs sons sur cassettes, 
(6) Appel sur le site de "Sur les docks",

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 Déshabillons Inter (1)

dimanche 7 juillet 2013

Un p'tit coin d'parasol…

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C'était un dimanche. J'ai sorti le parasol PTT (de Pleurtuit, 35) et les fauteuils pliants. Les anonymes ont la parole. Le passage est un évènement et nous, postiers, postières avons assisté au passage avec grand plaisir. La caravane : "Les temps sont durs, le matériel est cher et ils manquent de générosité". CQFD. Départementale 766 jusqu'à Dinan. Le murmure de la Rance. La côte de la Madeleine. Du temps où il n'y avait que la radio les gens étaient beaucoup plus passionnés. Le coq Bobet. Place des Lices (Rennes, 35).




Un homme, une voix : Albert Simon,



samedi 6 juillet 2013

Port de la houle…

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Dans le documentaire de Paranthoën/Giovannetti si l'on entend des voix, on entend particulièrement celles qui lisent. "Faire lire" c'est aussi bien que "faire dire". Ici, Jean-Pierre Angeli, du journal Sud-Ouest, qui a poussé sa passion du Tour jusqu'à interviewer "Bibendum". Claude Giovannetti évoque Cancale (35),  le port de La Houle. La Houle qui résonnait à mes oreilles d'enfant, en vacances d'été chez ma grand-mère. Et le souvenir d'un port envahi, submergé par la Caravane du Tour. Une immense foire qui ne pouvait que me fasciner. Les images sont un peu floues, mais le son est inoubliable. Des camelots au sommet de leur "art". Claude Giovannetti parle de la pointe du "Groin" (Grouin), un peu comme si ses sangliers lui manquaient dans ce paysage où, la mer verte et bleue pouvait, s'il n'était à l'horizon le Mont-Saint-Michel, lui évoquer la Corse…

Initialement, à cet endroit j'ai publié les 25 épisodes du "feuilleton" de Yann Paranthöen/Claude Giovanetti : "Vincent Lavenue, dossard 157" ou un retour sur le Tour de France 1992. À partir des 25 épisodes disponibles à l'Ina. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui (juillet 2015)/

vendredi 5 juillet 2013

Les accents au Tour…

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Dossard 157. "On a pas le temps de voir les coureurs". 255 kms, une étape qui ressemble à une classique. Paranthoën prend le temps de recueillir la parole, d'aller la chercher là où elle a quelque chose à dire, même quand ce n'est pas facile à dire. L'anonyme est présent tout au long du documentaire. "Ils passent malheureusement trop vite". Paroles croisées. "Malgré que la course à vélo ne m'intéresse pas." Les Gilles de Fontaine-Lévesque. Le secteur pavé. La collection des mots d'usage pour décrire une course cycliste. Les accents de Belgique, du Nord. Les gens qui regardent, écoutent, se souviennent. Les écouter. La parole qui passe plus lentement que les coureurs devant la porte des maisons. On distingue mieux les mots que les dossards qui fuient. Wasquehal…

Initialement, à cet endroit j'ai publié les 25 épisodes du "feuilleton" de Yann Paranthöen/Claude Giovanetti : "Vincent Lavenue, dossard 157" ou un retour sur le Tour de France 1992. À partir des 25 épisodes disponibles à l'Ina. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui (juillet 2015)/

jeudi 4 juillet 2013

Antoine Blondin…

Quand je lisais ses papiers sur le Tour de France je n'entendais pas Blondin. J'entendais, comme sûrement chacun d'entre nous, une petite voix qui de tournures, en effets, jonglait avec les bons, les gros, les tristes mots, qui, le soir sur quelque place de cirque, après la parade imparable des coureurs, qu'il avait suivie toute la journée, s'alignaient pour rédiger son papier quotidien pour l'Équipe. Quand, sur le coin d'un zinc de fortune, il essayait d'oublier les maux qui lui rongeaient l'essence de ses exercices de styles toujours recommencés. 








L'Ina et Radio France viennent de publier dans leur série "Les grandes heures" un Antoine Blondin qui en deux CD, reprennent la série "À voix nue" que Pierre Assouline avait consacrée à l'écrivain, sur France Culture en 1988. Pour comprendre les mouvements littéraires d'après-guerre et essayer de situer les "positionnements" de Blondin il faudra bien une certaine persévérance à Assouline pour faire dire à Blondin ce dont visiblement il n'a plus rien à fiche. Assouline essaye de dépasser le présent immédiat du bistrot-repaire permanent de Blondin pour aller sur les traces de "Monsieur Jadis" ou d' "Un singe en hiver". Blondin qui ne bégaye plus a toutefois l'élocution difficile. Pour ce qui concerne ses chroniques sur le Tour de France (et pour le journal L'Équipe) elle seront évoquées au cours de cinq petites minutes sur le CD 2 (1).

Il faut écouter Blondin sur ce que ses mots traduisent, tant pour leur part d'un fatalisme exacerbé que d'une ironie désespérée à ne plus vouloir vivre qu'en buvant. Et alors qu'Assouline évoque, sans le nommer, Chancel et sa question "mythique" "Et Dieu dans tout ça ?", il serait bon que l'Ina mette à disposition du public la Radioscopie de Blondin du 3 novembre 72. On risque alors de mesurer une certaine déflagration du temps Blondin qui n'allait plus publier de roman jusqu'à sa mort en 1991. Comme le dit si bien Pierre Assouline dans le livret qui accompagne la publication sonore " Hâtez-vous de le lire avant que sa France ait totalement disparu." 

FC Papiers n° 6









Blondin & Chany par Jean Durry
Dans son n°6, France Culture Papiers reprend l'interview des deux papes de la littérature cycliste, Blondin & Chany, diffusée sur France Culture le 16 juillet 1969, ainsi que l'interview de Blondin dans le "Panorama" de Jacques Duchateau du 18 juin 1988. Ancien coureur cycliste et chroniqueur sportif, Jean Durry donnait à ses commentaires sportifs sur France Culture le ton idéal pour ne pas qu'on se sente exclu. Sa façon posée et très documentée de rendre compte d'un événement donnait envie d'en savoir plus. C'était un passeur, un vrai.


(1) "Sur le Tour de France", La Table ronde, 1979. "Tours de France. Chroniques de "L'Équipe"- 1954-1982", La Table ronde, 2001, 

Mon p'tit journal de

Et Blondin encore pour ce bon mot : "Poulidor sait négocier les mirages". Du pur Blondin, du pur calembour dont il égrenait ses chroniques, tous les jours, dans l'Équipe en juillet, et ce pendant 28 ans. 

La suite du feuilleton, demain…