Ne supportant pas de rompre le fil médiatique du médiatique instant médiatique éditorialisé dans la médiatique matinale de France Inter, je me branche sur Inter un peu avant. À cette heure (environ 8h47) une voix d'homme débite un long chapelet de ce qui pourrait ressembler à des titres de presse. Presque !
C'est quoi ce débit ? Ou cette frénésie langagière ? Y'a l'feu ? Faut suivre ! Presque. Exercice de style oratoire ? Raté ! Le journaliste enfile des extraits d'articles qu'il a sélectionnés dans différents titres de presse qu'il nomme… entre deux ! Il ne faut avoir en tête ni en mémoire d'autres revues de presse pour imaginer pouvoir supporter un tel exercice de… phrases successives. Sans relief. Des mots, toujours des mots. Mina et Alberto Lupo faisaient vraiment beaucoup mieux.
Dans cette logorrhée, le mardi 22 mars, un mot particulier m'accroche l'oreille (le dernier de l'énoncé). Le Monde : «Yvan [Colonna] est le plus breton de mes enfants », avait confié au Monde Cécile Colonna lorsque son fils avait pris le maquis. Elle se souvient qu’Yvan «piquait dans [sa] bibliothèque Comment peut-on être breton ?, de Morvan Lebesque.» Deux questions se posent. Le Monde ? Daté du jour ? Déjà paru (daté d'hier). Visiblement aucune importance. On ne va quand même pas s'en tenir à ce détail. Ben voyons, Léon. La règle (autrefois) voulait qu'au journal du soir (daté du lendemain quand il paraît à Paris) soit toujours précisée la date. C'est fini. Pourquoi ?
Mais l'autre question que ça pose c'est que le journaliste cite un article paru la veille 21 mars, sur l'édition numérique à 21h45. Accessible aux abonnés. Et aux acheteurs de la formule "papier" à partir de 13h, ce 22 mars, dans les grandes villes de France. Le lendemain matin partout ailleurs. Pour le journaliste son exercice consiste à citer là un titre de presse sans imaginer, sans doute, quiconque pourrait vouloir lire l'article cité, devrait, soit être abonné à l'offre numérique, soit attendre la parution papier le 22 ou le 23 mars. Il n'y aurait donc d'autre effet attendu de la promotion de la presse… papier qu'une roucoulade calibrée (5 minutes max) ?
La Revue de presse n'a plus pour objectif de donner envie de lire (d'acheter) la presse ? Serait-ce alors juste pour montrer la diversité des points de vue de différents titres de presse dans le magma éditorial du moment ? Franchement que la Charente Libre ou La voix du Nord émettent un avis sur La fin du masque n'est pas important. Si ?