Le bouffon
On commence par un tartuffe qui, s'il a de l'esprit, n'a visiblement pas l'"esprit Inter". Cet animateur grossier pour ne pas dire gougeat croit faire un bon mot au micro de Jean-Marc Morandini (Europe 1), jeudi 9 juin (1) pour faire savoir, à qui voudrait l'entendre, que son statut au sein de la radio publique serait celui de bénévole ! Le fat ! Le petit joueur ! Le minable.
Mais c'était sans compter sur l"'esprit frondeur" de Charline Vanhoenacker et sa bande, (et plus si affinités) qui, elle, n'avait pas oublié les paroles de "SOS Ethiopie" de 1985 pour fustiger le cabot qui aurait mieux fait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de pérorer ! Allez prends-ça vilain et ne la ramène plus !
(1) On reconnaîtra ci-dessous en début de vidéo le rire du camelot d'Europe 1 qui se gausse des propos navrants du petit joueur,
La discrète
Et puis Laurence Bloch, la très discrète, directrice de France Inter monta au filet dans un entretien au Monde (12 juin) et nous livra quelques lifts et autres revers dont elle entretient un jaloux secret. Revue de détail. Sur le départ de Pascale Clark : "J'ai compris que les preuves d'estime que je pouvais lui donner ne seraient jamais suffisantes… Alors, oui, c'est une rupture. Mais elle reviendra quand je ne serai plus là…" Ah bon ? Cet oracle semble lourdement chargé de sous-entendu et de… passifs.
Sur l'offre musicale : "La soirée du vendredi sera consacrée à la chanson francophone, au live et aux nouveaux talents, sous la conduite de Didier Varrod, qui quitte, dès lors, sa fonction de directeur de la musique." Grillé ! Dès lors ? Disons un "dès lors" à retardement alors, car Didier Varrod a beaucoup pris le micro depuis qu'il a été nommé "Directeur de la musique" à France Inter en septembre 2012, faisant fi d'une bonne pratique, qui voulait à Radio France, qu'un directeur ne cumule pas sa fonction avec celle de l'antenne. Ceci n'empêchant pas de s'interroger sur le bien fondé et la nécessité d'une telle fonction sur Inter.
Sur les changements et les économies : "J'ai tranché la question des économies radicalement, en décidant de faire de la multidiffusion à partir de minuit. La richesse de nos programmes nous le permet." "Tranché" est le bon terme. Quant à la richesse des programmes OK ! Mais que dire de l'abandon et de la perte de création des programmes de nuit, qui eux aussi faisaient la "patte" d'Inter, sinon que de déplorer une telle attitude "tranchée" ?
La grille d'été (2 juillet-28 août)
Je pourrais vous refourguer mon antienne qui déplore, d'été en été, depuis une dizaine d'années, l'absence définitive de tentatives, d'expérimentations et de risques pour tenter l'été ce qui pourrait surgir dans la grille l'hiver. Le laboratoire, le tâtonnement expérimental a fui cet "esprit d'Inter" qui a œuvré des années 60 aux années 90 et révélé combien de talents. La grille de cet été est sage, policée, sans aucune aspirité pour venir surprendre les oreilles de l'auditeur qui aurait le droit de "bouger" ses habitudes. Mais le syndrome de la "fidélisation/audimat à tout prix" empêche les responsables de tenter l'aventure et le dépaysement, synonymes même de l'été.
Outre les rediffusions nombreuses et quelquefois pertinentes : La marche de l'histoire (13h30/14h, lundi au vendredi), Very good trip (rediffusions et live, 17h du lundi au vendredi), "Sur les épaules de Darwin", Jean-Claude Ameisen (samedi, 11h) Rendez-vous avec X (13h20/14h, le samedi), nous tenterons curieux d'aller y écouter là :
• "Ça va pas la tête", Ali Rebeihi, 9h/10h, lundi à vendredi (comme à l'été 2015),
• "Back to back ", Mélanie Bauer, ou quelques classiques de la chanson,
• "Histoire(s) d'un soir", Giulia Foïs, 21h/22h, juillet
• "On se fait un cinéma", Guillemette Odicino, 21h/22h, août (heu, Guillemette; le langage populaire disait "on s'fait un ciné" !)
• "Terres d'alliances", Alexandre Heraud, 16h en juillet et août, où le globe-trotter a repris du service de par le monde entier,
• "Interclass", 20h/21h en juillet, (2)
• "Les soirées de l'été", 21h/23h, juillet et août, où "de la musique avant toute chose"…
Bon ben on pourrait dire que, comme le titre "les soirées de l'été", la grille d'Inter manque de fantaisie et d'allant. En collant à l'heure près à la grille d'hiver elle ne laisse place à aucune surprise, au point que l'oreille aura peut-être un peu de mal à se sentir en été. France Inter n'ose plus "faire un pas de côté", n'ose plus décaler, quand on aurait absolument besoin de changement et de soleil après un si long et rude hiver.
(2) "De septembre à juin 2016, cinq équipes de France Inter, constituées de producteurs et de journalistes sont allées travailler avec cinq classes de 4ème et 3ème de lycées différents. Au total ce sont 180 personnes mobilisées, des allers/retours constants entre France Inter et les collèges avec pour objectif la fabrique d'une série de magazines diffusée cet été" (Communqué de France Inter)