mardi 30 juin 2015

Partir/Mourir… Taylor/De Greef

Alex Taylor














Dans une "Lettre ouverte à Mathieu Gallet", Pdg de Radio France,  Alex Taylor, journaliste pigiste à France Inter, comme il se désigne lui-même, fait part de son dépit d'être viré après 31 ans d'activité à Radio France. Il précise "J'y ai vécu [à la radio] d'incroyables aventures - de l'Oreille en coin, Téléscopages, tout un été arpentant les quais de gare sncf les plus reculées de la France la plus profonde, et depuis 2à ans et quelque la revue de presse européenne. Si je suis resté depuis 1984 c'est qu'il y a un ton, une liberté que l'on ne trouve pas ailleurs…

Cet attachement au service public va prendre un dernier coup de poing à l'estomac : "Du coup apparemment je suis viré parce que, ému, j'ai commis l'énormité de Tweeter que j'étais triste. Vous ne l'auriez pas été, vous aussi après tout ça, après toutes ces années de piges et de passion ?". 

On ne manquera pas de guetter les tweets de Mathieu Gallet quand il sera viré !


Alain de Greef


















Alex Taylor part et Alain de Greef meurt. Si de Greef n'a jamais fait de radio, il a su dès l'invention de Canal+ puiser dans le vivier de Radio Nova. Radio créée par Jean-François Bizot le fondateur de l'underground mensuel Actuel. Philippe Vandel, l'homme aux tee-shirts, a parfaitement su rendre compte de l'inventivité d'un de Greef. Une inventivité comme on n'en a pas connu en radio depuis les années 70 avec un Pierre Wiehn, un Garrretto, un Codou ou Jaigu et Borzeix (1). Vandel précise : "Quand j'ai mis le pied à Canal+ (en provenance de la galaxie Actuel/Radio Nova), je lui avais demandé comment il fallait que je sois à l'antenne, il m'avait répondu : "comme tu es dans les couloirs". Et c'était vrai dans toute la chaine! " (2). Quel directeur de chaîne de radio oserait ça aujourd'hui ? L'inventivité, la recherche, l'exploration, le laboratoire, tout ça en radio c'est bien fini.

Alors Taylor viré de façon pitoyable, de Greef parti sans se retourner ce sont deux personnalités qui disparaissent quand l'une incarnait l'Europe vécue, l'autre le délire créatif permanent. Canal n'est plus que l'ombre d'elle-même, la radio publique élimine petit à petit les femmes et les hommes qui lui donnaient son âme.

(1) Wiehn, directeur d'Inter 74-81, Garretto & Codou, producteurs de "L'oreille en coin" France Inter (196!-1990), Jaigu et Borzeix, directeurs de France Culture
(2) Article du Huff Post, cité

Les radios régionales… 1/24

Antenne radio Celard Grenoble
Établissement fondé à Grenoble en 1925 par Auguste Celard, 
fabrication récepteurs et antennes...



























Un feuilleton d'été en 24 épisodes, du mardi au vendredi
par Gérard Coudert


1. Point de vue…
Parce qu'elle n'a jamais été écrite que de manière partielle, l'histoire des radios locales ou régionales du Service public en France mérite d'être redite. Mais une telle entreprise suppose un point de vue qui embrasse l'ensemble du paysage sans négliger pour autant quelques gros plans sur les détails de l'architecture… Une façon de poser la caméra en quelque sorte.

Par où commencer ? Reprendre pour la millième fois l'immuable discours sur Radio France ou France Bleu, sur les expériences (1) de Laval, Melun et Fréquence Nord à Lille ? Non, avant 1980 les locales existaient déjà. Elles ont toujours existé : elles sont nées avec la TSF !
Point de vue, disions-nous : un lieu, une époque, puisqu'il qu'il faut bien se donner des repères sur l'échelle de la mémoire et tenter de voir de tous les côtés. Recul nécessaire pour débusquer les traces indélébiles du temps qui passe, dégager les strates de la fondation…

Une époque, 1970 : l'Ortf date alors de six ans. L'Office étale encore la superbe de son monopole mais les événements de 68 ont peut-être fissuré l'édifice… 1970 : la radio n'a jamais que 50 ans, un demi-siècle où la légende n'a pas encore pris le relais du souvenir. Et puis un lieu, Grenoble par exemple, où les Jeux olympiques d'hiver et l'ouverture d'une Maison de la Culture en 65 laissent plus de traces qu'on ne pense dans l'histoire de la décentralisation de la radio… On doit aux J.O. la construction d'un bâtiment (2), avenue du Grand Sablon (4), où s'active le petit peuple de l'audiovisuel : techniciens, animateurs, journalistes, radio et télévision confondues (5), et les agents de la redevance, des émetteurs… Bref, une station régionale de l'Ortf, une petite famille.

Là, à ce moment là, deux mondes se côtoient encore : des tables de gravure sur disque souple reposent dans les réserves, on abandonne enfin le lourd Perfectone (6) au profit du Nagra III (5), le micro HF fait son apparition mais le journaliste en herbe fraîchement débarqué, coiffé d'un casque improbable datant des PTT se sert comme les anciens, de "pinces croco" branchées sur le combiné pour de périlleux directs dans les cabines téléphoniques (7).

Un lieu, une époque d'où nous pouvons, nous en éloignant et nous en rapprochant de nouveau, clignant des yeux sur le passé et sur l'avenir, raconter la surprenante histoire des radios locales du Service public. Radios qui ne datent pas d'hier, ni même d'avant-hier ! Elles sont d'un temps, entendez-moi bien, que les moins de 100 ans ont voulu oublier… Elles sont d'un temps où la radiodiffusion de province, avec ses orchestres, ses émissions scolaires, ses causeries et ses émissions enfantines, avec ses troupes de comédiens, ses speakers aux voix profondes comme des cathédrales, d'un temps vous dis-je, où la Radiodiffusion de province avec son grand R et ses petites ondes était… capitale !

La bibliographie est ici.


(1) En 1980, Radio France ouvre Radio Mayenne à Laval, Melun FM et Fréquence Nord à Lille,
(2) Les JO ont été l'occasion de la création à Grenoble d'un Centre d'Actualités Télévisées,
(3) A La Tronche, entre l'hôpital et le cimetière… N'allez pas y voir un signe !
(4) On attend à Grenoble un JT local quotidien : Le Journal des Alpes ne sera lancé qu'en 1982, 
(5) Le Nagra III date de 58 ! Mais la route est longue, de Paris vers la province…
(6) Magnéto suisse dont certains modèles ont servi également pour la télé (quand on faisait encore du film) parce qu’il pouvait être synchronisé avec la caméra...
(7) Un Nagra ainsi branché permet d'assurer le commentaire en direct et la transmission d'un enregistrement.

© Gérard Coudert/Radio Fañch


Demain "Naissance d'un réseau"…

lundi 29 juin 2015

Label pop, rock, folk, blues, reggae, jazz et + si affinités…





















Ce soir à 22h30 Vincent Théval fermera le ban de son "Label Pop", initié en 2012 sur France Musique. À peine aura-t-on eu le temps d'essuyer une larme que le producteur nous annoncera pour la rentrée sa nouvelle émission "Label folk" (1). Euh dans la pop y'a pas du folk et inversement ? Cash, on en appellerait bien à Bernard Lenoir, Patrice Blanc-Francard, Michka Assayas et pourquoi pas Philippe Manœuvre et peut-être Antoine de Caunes (2) pour qu'il nous tracent les "frontières" de ces genres que personne n'a jamais pu tracer au cordeau.

Par contre on s'interrogera comme Cédric Rouquette qui, dans Slate, brosse un tableau lucide de la situation de la pop à Radio France. Au mainstream qui envahit tout et me donne envie de brandir "Le petit Martel illustré" (3) la musique pop(ulaire) va finir par être définitivement underground. Théval a eu l'élégance en 126 émissions de nous orienter sur des chemins de traverse tout à fait séduisants et originaux. La refonte totale de la grille de la chaîne qui, à la rentrée, du lundi au vendredi, se consacrera au classique, au jazz et au classique (sic) relèguera les autres "genres" en fin de semaine. Le folk-pop y trouvera donc sa place pendant une heure (et pas plus). Gageons qu'un futur directeur-directrice de la chaîne ouvre à nouveau les écoutilles et renvoie Label Folk de là où il n'aurait jamais du partir, le lundi soir à 22h30. 

J'ai très hâte d'écouter tous les genres de folk que l'érudit Théval va nous dégotter. On aura sans doute droit à un peu de Fairport Convention, de Jonathan Richman et pourquoi pas d'Aaron Neville des fois que la chanson "folk" aille bien dans le décor. La pop est morte à France Musique vive le folk. Et "dans le genre" longue vie à Vincent Théval.

"Pour la 127ème et dernière édition de Label Pop, le groupe américain Other Lives est en session exceptionnelle, en direct du studio 107 de la Maison de la Radio. Également aux côtés de Vincent Théval pour conclure ces trois belles années : Thomas Bartel pour son film "La mémoire vive" (consacré à Dominique A) et Maxime Chamoux pour la sortie de son premier album sous le nom Pharaon de Winter." (4)

(1) Le dimanche soir à 19h,
(2) Producteurs de légende à Radio France, excepté de Caunes (?) qui a longtemps poussé son "Chorus" sur Antenne 2,
(3) Producteur à France Culture qui à longueur d'émissions (Soft Power) fait tout ce qu'il peut pour "promouvoir" le mainstream, comme si ce mouvement mondial avait besoin de promotion !
(4) Présentation de l'émission de ce soir sur le site de France Musique.

Là-bas dans le Poitou… un cri





















Il y a quelques jours les dix-huit salariés de France Bleu Poitou ont envoyé une lettre ouverte au Pdg de Radio France, Mathieu Gallet. J'en reproduis ici la quasi intégralité. On vérifiera à sa lecture que le livre de Jean-François Gravier "Paris et le désert français" (1947) reste d'une triste actualité. Quant à ce miroir aux alouettes que sont les "radios décentralisées" de Radio France force est de constater que c'est le centralisme qui fait loi.

"C'est avec stupéfaction que le personnel de France Bleu Poitou a découvert la vente aux enchères du matériel réformé de Radio France… Estomaqués, scandalisés de découvrir, dans le catalogue, du matériel qui nous fait cruellement défaut et que nous réclamons depuis des années. Peut-être aurions-nous dû missionner une délégation poitevine pour participer à cette vente ? Quel comble !

Cela dit, on nous donnerait du matériel adéquat pour fonctionner correctement, qu'on ne saurait même pas où le mettre ! Eh oui, à France Bleu Poitou, les locaux sont comment dire ? … exigus ! Il faut dire qu'on est 24 dans des locaux choisis il y a plus de 10 ans alors que nous n'étions que 12 salariés. Dans les dernières locales de RF pourtant, on constate que l'effectif minimal de recrutement est de 26 ETP (Équivalent Temps Plein) ! Aujourd'hui encore nous réclamons un 6ème animateur, ne serait-ce que pour être au même niveau que les autres locales, mais aussi pour mieux couvrir les 2 départements de notre zone de service.

… Ici, la salle de réunion sert également de KB [enregistrement], et de salle de stockage… et de salle d'archives… et de salle de conférence de rédaction et enfin de salle de repas pour le personnel le midi. Ici, un seul studio de diffusion, et pas de studio de production ! En cas de panne NOUS NE POUVONS PLUS ÉMETTRE. Ce qui est incompatible avec notre mission de service public, d'autant que nous avons une centrale nucléaire sur notre zone (Civeaux) et que nous sommes relais sécurité…

Un problème de place à France Bleu Poitou ? Mais, il n'y a qu'à déménager, nous direz-vous ? Eh bien, oui ! On en rêve… "Vous allez déménager bientôt". On nous l'a promis. On nous l'a juré. Annoncé. On l'a même arrosé avec la délégation régionale. Et puis, finalement, plus rien. Le déménagement est reporté sine die ! Notre directeur a recherché des locaux pendant des années, mais Radio France lui a retiré le dossier pour le confier à une entreprise spécialisée. On cherche à faire des économies, tant mieux ! Mais cette société repasse sur les traces de notre directeur. À quoi ça sert de payer une société pour qu'elle refasse des démarches que notre directeur a déjà réalisées dans le cadre de ses missions ?




















Cette lettre ouverte vire à LA LONGUE LITANIE DE DOLÉANCES, mais elle est à l'image de ces nombreuses années passées à attendre, elle est à la hauteur des promesses et des espoirs déçus. À l'heure des disettes budgétaires, à l'heure où - malgré notre manque de moyens - l'on nous demande de nous serrer la ceinture tout autant que les autres, à l'heure où l'on nous demande d'être patients, à l'heure de la mutualisation des antennes, des syndications, à l'heure où le groupe s'apprête à vivre son premier plan de départs volontaires, que dire ? Comment exprimer ce que nous clamons, réclamons depuis des années ?

La station de France Bleu Poitou est en souffrance. Ses personnels ont l'impression d'être des laissés pour compte. Pourtant nous avons des résultats : les audiences l'attestent ! Oui nous aimons notre travail ! Et même si nous sommes très inquiets, nous restons professionnels. mais si nous disposions de plus de moyens, nous ferions encore mieux, et les sondages s'en ressentiraient davantage.

Après 12 ans d'existence, force est de constater que Poitiers reste la locale la moins dotée de tout le réseau, et ce, alors que nous avons 2 départements à couvrir. Cette situation suscite une vraie incompréhension au sein des équipes.

Aujourd'hui la locale de Poitiers demande simplement à disposer des mêmes moyens que ses sœurs. Et après avoir hurlé dans le désert pendant des années, le personnel vous le dit ici et devant tout le monde, Monsieur le Président : Donnez-nous les moyens de faire notre travail !"

(Lettre ouverte signée à l'unanimité par les 18 salariés en poste à France Bleu Poitou)

Demain le 1er épisode du feuilleton "La radio régionale"…

vendredi 26 juin 2015

Ses adieux au music-hall…

Au premier plan le Heraud à Molène…

















Avant que je vous présente ci-dessous la grille d'été de votre fréquence préférée, un petit flash-back sur un Heraud du documentaire, un genre d'Alexandre Le Bienheureux qui après 28 ans de bons et loyaux services à Radio France risque de raccrocher ses crampons de documentariste. Son émission "Il existe un endroit…" qui aura duré deux saisons ne se prolongera pas l'an prochain sur France Inter.

Gamin, il a tout juste 20 ans, ce Grand Duduche, ce Tintin sans houpette et sans chien, part se frotter au monde et compte bien se servir de son patronyme pour un jour être considéré comme tel. À Cuba, à défaut de fumer le cigare avec le Che ou de divaguer avec Fidel, le Heraud se frotte au terrain et s'enchante pour la radio "élaborée". Je suis même tenté d'écrire à la "radio-eldorado". Et le voilà qui court le monde pour France Culture. Et de "Nuits magnétiques" en "Pays d'ici", de "Lieux de mémoire" en "Vif du sujet", le freluquet s'aguerrit et fait son miel d'un genre radiophonique que le tournant du siècle va commencer à laminer doucement.

2011. Le voilà à Inter où Laurence Bloch (1) l'a fait venir. Il s'y essaye au "plateau du soir" (2). Puis il reprend la route pour faire exister ces endroits un peu cachés, un peu secrets, un peu magiques. Mais il semble bien que cette façon d'aller à l'approche de l'autre, sur son terrain, ne soit plus un modèle en vigueur et que l'époque serait plutôt au "plateau"… TV studio ou en reportage labellisé "journalistique" (3).

Sur place à Molène pour ses "adieux au music-hall" (4) j'ai pris du son. Va falloir derusher, choisir et "monter". Autant dire du temps. Ce son-là je vous le proposerai dans la deuxième quinzaine de juillet.




Ma grille d'été 2015
Pendant six semaines à partir de mardi 29 juin, Gérard Coudert va nous raconter par le menu, à raison de 4 épisodes par semaine, la grande histoire de la radio régionale publique en France. Puis, dès le 4 août et jusqu'au 14, ce sera une fiction rocambolesque et titanesque par un auditeur averti qui n'est pas le petit-fils de Jean-Christophe (5). Je me suis "gardé" tous les lundis d'été pour rendre compte de l'actualité radiophonique et ce jusqu'au 24 août. Ce jour-là je vous présenterai la saison 5 de ce blog qui verra une formule renouvelée, en couleurs (sic), et panoramique.

La rentrée de Radio France à cette même date n'aura pas levé l'ensemble des équations qui plombent le service public de l'audiovisuel. Le mouvement social pourrait bien reprendre tant les incertitudes, l'absence de cap et le mépris des tutelles "plombent l'ambiance". La survie de la radio publique sera en alerte rouge et la moindre étincelle pourrait y mettre le feu. Pour l'éteindre, on le sait déjà, les seuls pompiers de la Maison ronde n'y suffiront pas.

(1) À l'époque adjointe de Philippe Val, chargée des programmes,
(2) "Ouvert la nuit" 21h/23h, pendanr deux saisons,
(3) À la rentrée  sur France Inter, Bruno Duvic (ex- revue de presse) animera de 10h à 11h une émission de reportages,
(4) Comme un artiste… il reviendra. Les discussions sont en cours avec sa chaîne,
(5) Jean-Christophe Averty, producteur TV et radio. "Les cinglés du Music-Hall" sur France Inter puis sur France Culture. Années 70 à 2000.

jeudi 25 juin 2015

L'âme de la radio…


























"Il y a des années de "réformes" qui n'ont pas été faites". À la petite musique de témoignages qu'Hervé Pauchon tisse chaque jour (1), ses deux prochaines émissions, d'aujourd'hui et demain, posent comme le point ultime de la mue de la radio publique : la "réforme" et la vente aux enchères des matériels de Radio France.

Avec bonhommie et tendresse, Pauchon plante le décor et recueille les mots de ceux qui ont à voir avec cette vente : les "vendeurs", les acheteurs et les commissaires-priseurs. Même si l'on découvre que la vente s'est préparée sur la longue durée (novembre 2014), Pauchon sait bien que le radioscopage : de la grève du printemps dernier, de l'ambiance minée actuelle et de la symbolique même de la vente, donnent à l'événement une charge émotionnelle très forte.

Savoureux d'entendre dire "un micro LEM… ORTF" (2) avec sa part de désuet et de mémoire. Quant à la console de José Artur on ne sera pas surpris que le "vendeur" ait attaché le nom du célèbre producteur (3) à un "moyen de production" anonyme. Comme si la personnalisation, l'histoire, la mémoire retrouvaient tout d'un coup des valeurs. Ces mêmes valeurs qui disparaissent quand il s'agit d'engager la casse du bâtiment, des techniques, des hommes et des femmes qui participent de l'histoire du service public de la radio. 

Des valeurs pour "vendre la radio" au risque de lui faire définitivement perdre son âme.

Demain je vous présente la grille d'été de Radio Fañch
et un retour sur "Mes adieux à Molène"



(1) France Inter du lundi au vendredi 16h50 (merci Marie),
(2) Office de Radio et Télévision Française (1964-1974), qui a précédé Radio France,
(3) Décédé en janvier 2015.

mercredi 24 juin 2015

Rions un peu…

© https://www.facebook.com/unfographiste

Ça fait du bien. Ce strip m'a été envoyé par quelqu'un qui a longtemps pratiqué la radio dans le service public. On aimerait bien plus souvent être dans cette fraîcheur-là. Plutôt que de s'attendre à lire en feuilleton quotidien "On a marché sur la Maison ronde"…

mardi 23 juin 2015

Affligeantes grilles d'été…















France Culture "invente", pour l'été, la grille minimaliste avec titres creux. À l'image du visuel choisi, tout semble bien uniforme et lisse. France Culture emboîte le pas d'Inter par rediffs et recyclage à haute dose. À part quelques "Grandes traversées" et autres "Continent musiques" ces huit semaines d'été sont à peu près aussi enthousiasmantes que d'embarquer sur le Titanic en en connaissant la fin. 

On reconnaîtra à Sandrine Treiner, chargée de l'éditorial, une virtuosité exceptionnelle pour titrer les émissions. Qu'on en juge : "Les matins d'été", "La grande table d'été", "Du grain à moudre d'été" et même "La dispute d'été". Tout ça manque, de flamme, de joie, d'ambition, et de chaleur (humaine).

Un principe, un dogme anime Radio France ; chers auditeurs ne bousculez rien de vos habitudes radiophoniques, continuez à absorber le gavage de l'info, à subir la mécanique horlogère de grilles rigides, à ne faire aucun pas de côté et à porter la routine en sautoir.

Ce réel désintérêt pour l'auditeur est juste insupportable. Je ne mettrai donc que le seul petit doigt de pied dans cette eau tiède et irai voir "Ailleurs si ça suit"…

lundi 22 juin 2015

Des espérées, des espérances…

La casse préalable à l'édification de l'Auditorium inauguré en nov. 2014


























LA SITUATION EST GRAVE MAIS PEUT-ÊTRE PAS DÉSESPÉRÉE*
(Lettre de la Coordination de Radio France, distribuée à la Maison de la Radio, les 20 et 21 juin 2015)

"Cher public, chers auditeurs,
Cette lettre est pour vous !

Nous vivons, vous le savez sûrement, une crise sans précédent à Radio France et plus largement dans tous les services publics. Or, qui dit radio de service public dit mission de service public, à savoir "informer, éduquer, distraire"Cette mission, l'ensemble des personnels des chaînes de Radio France concourait à s'en montrer digne en proposant des programmes variés et de qualité. Ainsi, les producteurs de ces différentes chaînes, instruits dans leurs spécialités respectives, élaboraient des émissions construites dans la plus grande exigence, tant de contenu que de réalisation technique.

Oui, mais voilà, depuis quelques années la volonté d'économies de plus en plus drastiques est venue régenter l'éditorial de certaines chaînes. Néanmoins, prenant notre engagement pour le service public au sérieux, nous nous sommes adaptés et avons continué de produire de belles émissions toujours dans la même volonté qualitative, sans jamais nuire aux contenus que nous vous proposions, afin que vous ayez toujours accès à cette radio élaborée et diversifiée.

Depuis lors, l'équilibre était maintenu et Radio France pouvait se vanter d'être garante d'une certaine conception du service public toujours au service de ses auditeurs. Mais le coût non maîtrisé des travaux de cette belle maison ronde et le récent désengagement de l'Etat ont conduit l'entreprise dans une impasse menant ses dirigeants à envisager d'autres sources de financement à travers, notamment, la location de studios à des sociétés privées pour l'organisation d'événements. En cela, la solution pourrait être bonne si elle ne prenait pas le pas sur la production radiophonique intrinsèque à cette Maison de la Radio.

Ainsi, dans une volonté encore plus affichée et empressée de trouver toujours plus d'économies en interne, le contexte s'est dégradé. Ne pouvant guère améliorer les coûts de production déjà contraints, de nouvelles pistes touchant à l'éditorial sont apparues visant à simplifier les programmes ou supprimer des émissions publiques alors même qu'elles avaient trouvé, depuis des années, un public nombreux et fidèle, gourmand de venir vivre ces moments de radio uniques. Des artistes de renom n'hésitaient pas, quant à eux, à se déplacer et se produire devant cet auditoire venu remplir nos plus beaux studios, sur la seule foi que représente Radio France.

N'est-ce pas justement là le point de convergence entre un public qui, par sa redevance, est en droit d'attendre ce type de prestations de la part d'une radio de service public et les artisans de cette même radio qui se soucient de produire des émissions d'exigence culturelle, artistique et intellectuelle pour leurs auditeurs tout en les rendant accessibles de toutes les manières qui soient ? Or, toutes les chaînes de Radio France voient ainsi des programmes, emblématiques pour certains, sacrifiés sur l'autel de la rentabilité.

Faut-il nécessairement appauvrir l'antenne pour plaire au plus grand nombre et doit-on obligatoirement niveler la qualité par le bas pour toucher de nouveaux publics ?
Force est de constater en tout cas que nous, les artisans de cette radio, ne sommes pas en accord avec ces choix et que nos propositions alternatives, toujours soucieuses de respecter nos missions de service public, ne sont entendues ni par nos directions ni par les pouvoirs publics.

Ainsi, cher public, chers auditeurs, l'avenir de cette belle radio qui est avant tout la vôtre dépend aussi de vous car elle est faite pour vous ! Si vous souhaitez nous aider à la sauver, dans ce qu'elle a d'unique à vous proposer des émissions variées de qualité et ne méprisant jamais les exigences que vous pouvez avoir envers cette radio, alors faites-vous entendre et manifestez votre volonté, quelle qu'elle soit, car c'est cette même volonté que nous cherchons à satisfaire depuis tant d'années."

* c'est moi qui souligne en rouge
La coordination de Radio France
coordinationRF@boxnoise.fr

vendredi 19 juin 2015

15-115, Brigitte Vincent, Gilles Davidas






















Séquence émotion. Radioscopage. Gilles Davidas (1) me communique le lien qui va me mener au doc que vous pourrez écouter ci-dessous. Je ne connais pas Thierry Lamireau si ce n'est son ardeur à me suivre sur Twitter et à inciter ses lecteurs à lire ce blog (2). La p'tite magie que nous offre Thierry, grâce à son reportage ; retrouver "15,115" l'émission de France Inter, Brigitte Vincent, sa productrice, Gilles Davidas son réalisateur.

Le principe de l'émission était de proposer aux auditeurs de partir en reportage sur un sujet de leur choix. Ensuite avec l'équipe et Gilles Davidas, l'apprenti-reporter participait au montage. Ce dernier était diffusé au cours de l'émission qui accueillait des témoins concernés par le sujet. Et Brigitte Vincent d'"animer" tout ça en studio (3).

C'était à 16h. C'était ouvert chaque jour à l'aventure, à la découverte, à la création sonore et à la différence. Merci à Thierry d'avoir "fixé" cet instant "15,115". Et salut au duo Vincent/Davidas.

(1) Producteur-réalisateur à Radio France jusqu'en septembre 2014,
(2) Merci beaucoup Thierry,
(3) L'émission dura une saison 1987-1988.

mercredi 17 juin 2015

La casse à France Musique… ce n'est qu'un début !

Marie-Pierre de Surville

















Marie-Pierre de Surville a beau faire de l'autosuggestion en déclarant à Télérama "Il n'y aura pas de changements radicaux à France Musique", ce n'est pas l'avis de Marc Dumont (1) qui publie une longue tribune sur Mediapart. Comme j'ai pu le faire souvent ici, Marc Dumont déplore que la presse ait définitivement quitté les sentiers de la radio. Sauf pour caresser dans le sens du poil les pipoles, patrons de chaînes et autres "stars" radioteuses.

"Il est absolument écoeurant et révoltant de voir un tel joyau [France Musique, ndlr] ainsi piétiné et méprisé – depuis si longtemps." Dumont dit tout haut ce que tant de producteurs de France Musique et de Radio France pensent tout bas. On se dirige à la vitesse du son (sic) à la casse et ce n'est pas l'inertie des "organisations" étatiques de tous poils (tutelles, officines, cellules de l'Élysée) qui y changera pour l'instant quelque chose.

Quant à "la seule culture du chiffre" Dumont enfonce le clou du miroir aux alouettes qu'est Médiamétrie : "On fera remarquer – comme le disait Jean-Luc Hees avec une totale absence de sens critique – que Médiamétrie, c’est du sérieux, du lourd, du sacré même. Les managers-PDG sont là pour se servir d’instruments présentés comme quasi-infaillibles. C’est leur boussole, au point que les directeurs de chaîne sont en partie payés aux résultats d’audience… le regard fixé, depuis quelques années, sur le « quart d’heure par quart d’heure. » Ce sont des chiffres qui montreraient « scientifiquement » l’évolution de l’écoute avec une précision de scalpel."

Et une pierre dans le jardin des médias : "Le mépris est aussi médiatique. Rien, jamais, ou si peu, dans la presse. Les programmes ont déserté les journaux. Les journaux musicaux spécialisés comme Diapason sont tellement liés au partenariat avec Radio France qu’il n’est même pas question qu’ils évoquent les vrais enjeux et les vrais dégâts. Le Monde a vu sa rubrique de présentation des émissions réduite à sa plus simple expression. Seul ou presque, Télérama… qui depuis des années, dans ses articles, pour l’essentiel, ne soutient la chaîne que lorsqu’il faut vanter le jeunisme et qu’il ne s’agit pas de classique."


Dans l'Agora de Radio France…




















Et pour moduler l'auto-suggestion évoquée plus haut : "L’an dernier, [Mathieu Gallet] a nommé une Directrice, Marie-Pierre de Surville, qui ne connaissait absolument rien à la radio (8). Depuis, ce qu’elle met en place est radical : raboté le contenu, la création, les émissions élaborées qui disparaissent par brassées. De l’easy-listening – et une gestion humaine absolument catastrophique : en ce mois de juin, c’est la diminution de 40 à 75% des revenus pour certains – c’est ça ou la porte ; l’an dernier, elle virait une dizaine de producteurs (tous des hommes - afin d'améliorer les chiffres de la parité), sans état d’âme et sans autre raison avouée que budgétaire. Ceux qui restent n’ont pas le choix. Cela s’appelle la terreur du management. Mais n’a rien, strictement rien à voir avec une direction artistique, un projet, un souffle – c’est juste du sabotage, camouflé sous des mots qui tournent à vide. Radical, oui."

Ce que je dis ici depuis le 19 mars trouve un juste écho à travers la lucidité de Dumont : "Mais Radio France court à sa perte en renonçant à ses missions, de culture, d’excellence, de diversité. Sa richesse n’est pas faite de monnaie sonnante et trébuchante. On la rabote, peu à peu, avec constance et méthode de management."

(1) Producteur à Radio France jusqu'en 2014,

mardi 16 juin 2015

L'été d'Inter… sans fantaisie






















Bon, pas sûr que je revienne facilement "dedans"… l'écoute, mais la grille d'été d'Inter réserve quelques surprises (1). Revue de détail :

Semaine
• Un p'tit clin d'œil à la vaillante Noëlle Breham qui assurera tout l'été le 5/7. Pour sa voix, ses enchaînements et son cœur à l'ouvrage. Viva Noëlle !
• "Ça va pas la tête" d'Ali Rebeihi. L'animateur avait autrefois remplacé Pascale Clark avec talent. Cette saison il animait le samedi soir "Pop Fiction",
• "Very good trip", chaque jour de la semaine à 10h (en août), Michka Assayas, THE Michka Assayas, le critic rock qui a animé plusieurs années consécutives "Subjectif 21" sur France Musique (2007-2012), va nous régaler par ses choix éclectiques et son enthousiasme très communicatif. L'heure est assez surprenante mais bon on prendra l'habitude de se bouger dès 10h,
• Les rediffusions des "Radioscopies" de Chancel à 23h tout l'été,

Samedi
• "Je n'aime pas la chanson mais…" à 9h par Juliette (juillet). On risque d'être piqué au vif et de suivre sans hésiter les chemins buissonniers de la Juliette,
• "Carte blanche" à 9h par Philippe Katerine (août). Là c'est carrément un voyage surréaliste qu'on risque de faire,
• "Robert Charlebois, par delà Lindberg" par les Radios Francophones Publiques (RFP), 15h,
• "Tea time Club", l'heure du thé à… 21h, le samedi et le dimanche. Par Caroline Gillet qui poursuivra sûrement sa quête de l'ouverture au monde…

Dimanche
Docteur Renaud, Mister Renard" (Rediffusions) par les Radios Francophones Publiques (RFP), 15h, (2)

Bon au cours de l'été je butinerai vers d'autres émissions qui pourraient mériter une écoute attentive. Nous en reparlerons. Si les quelques émissions repérées ci-dessus augurent de bons moments de radio, on regrettera un manque totale d'audace et l'absence définitive de producteurs et de productrices qui auraient su "casser la grille", c'est à dire casser la routine, les heures rondes, et les habitudes d'écoute. L'été n'est plus un enjeu pour tester de nouvelles émissions ou de nouveaux animateurs. On pourrait dire que tout ça manque de fantaisie.

Et le mot "gaité" a beau être revendiqué en titre, je n'ai rien trouvé de "gai" à priori. Sur Inter l'été n'est plus un temps différent. C'est un temps prolongé de ce qui se passe les autres dix mois de l'année. Si vous êtes fans de la mécanique de l'horloge, la matinale du 7/9 pourrait finir de vous en convaincre.

1) Dans une semaine je vous annoncerai ma grille d'été, et oui cette année y'aura un programme de 8 semaines,
(2) Et pas moins de 12 émissions en rediffusion. 

Programmes d'été d'Inter en 1971,

lundi 15 juin 2015

Com.0 = (Com' zéro)
















Certains présidents de la République regrettaient de devoir inaugurer les chrysanthèmes quand leurs premiers ministres ou Présidents du Conseil prenaient toute la place du pouvoir. Mathieu Gallet, Président de Radio France, fait le tour des popotes et vient dans "sa" Région, l'Aquitaine, souffler sur les bougies de France Bleu Béarn qui samedi dernier fêtait ses trente ans. 

Après avoir essuyé le long mouvement de grève du printemps (du 19 mars au 17 avril), on pouvait s'attendre à ce que Gallet vienne souffler le chaud (et… le froid) pour évoquer :
- une syndication galopante (et semble t-il momentanément freinée) à France Bleu,
- une pression nationale de plus en plus prégnante sur les stations locales du Réseau Bleu,
- des moyens renforcés ou supplémentaires pour mener les missions de service public en Région.

Au lieu de quoi, nous avons eu le droit, et ça devient une habitude, à une succession de "non-dits", d'évidences, de formules creuses ressassées à l'envie depuis sa prise de fonction le 12 mai 2014. Quon en juge : 
- L'air des Pyrénées fait du bien parce qu'on prend un peu de hauteur (sic),
- Les studios (FB Béarn) c'est parmi ce qu'on fait de mieux à Radio France (1),
- On a des moyens à Radio France pour investir dans l'avenir (sic),
- Le rapport de proximité avec les auditeurs est important à France Bleu,
- On est les seuls en France à avoir un réseau aussi dense qui permet de rendre un service public à tous nos concitoyens au plus près, 
- La proximité dans un monde globalisé prend tout son sens,
- L'enjeu dans le Sud-Ouest est de pouvoir couvrir une Région proche (Midi-Pyrénées). L'enjeu étant de diffuser au-delà de Toulouse. La problématique n'est pas financière même si elle est toujours financière (sic), c'est la disponibilité des fréquences (2),
- Il y a à FB Béarn une équi standard (!!!! sic) par rapport aux équipes qu'on trouve dans les stations France Bleu. Cet investissement (?) se retrouve dans les audiences…
- Juste derrière France Inter France Bleu est la deuxième radio ici dans le Béarn (3),
- Nous sommes très sensibles à la défense des langues régionales sur tout le réseau ça fait partie de ce lien social qu'un média de service public comme France Bleu permet de faire vivre.

En savons-nous plus ? Non. Le Président Gallet s'est-il engagé ? Non. La Région Midi-Pyrénées à t-elle des réponses pour une couverture locale ? Non. Dois-je poursuivre plus loin l'investigation de ces 4'34 ? Non. Est-ce affligeant ? Oui.



(1) En audio ça ne se voit pas et en vidéo non plus !
(2) Gallet botte en touche vers le CSA pour l'attibution des fréquences. Rappel : le réseau FM est saturé !
(3) Le journaliste en profite pour glisser à la volée que "sa" station est la première nationale (des France Bleu, ndlr),

dimanche 14 juin 2015

À Claude, Patrice, Pierre, Monique et… Yolande

Ce billet dominical est dédié à ceux qui du haut de leurs certitudes sont persuadés que la radio "ça rentre par une oreille et ça sort par l'autre"… et qu'un flux de musique suffirait à tenir l'antenne !


Claude Villers en 1975































Samedi matin, je prends Fip comme d'autres prennent la mer. Il est 7h le monde appartient à ceux qui l'écoutent (1). Si une voix nous éveille… en douceur, Moon Martin égaye aussitôt ses "Bad news" et Bashung son côté "Rebel". Cet enchaînement, marque de fabrique haut de gamme (MFHG) de Fip, mérite un tweet (2). J'ai envie de faire partager à mes auditeurs le plaisir qu'on peut avoir quand les choses sont bien faites. Quand la radio est bien faite.

L'ambiance est créée. On aura beau peindre la girafe, dévaliser le frigo ou tenter un salto arrière la musique reste devant. De la musique avant toute chose disait Verlaine (3). Et voilà qu'Alexis "L'Affranchi" HK passe la porte. Dans sa chanson "Les affranchis" sa rime avec "Joe Pesci" est tellement succulente quand on a en tête l'acteur dans le film de Scorcese "The goodfellas". Cette chanson est une suite d'images… jusqu'à ce qu'une voix sorti du poste vous raconte que dans le clip de cette chanson une kyrielle de vedettes y figurent… jusqu'au parrain (de la chanson) Jean-Louis Foulquier soi-même.

Bigre ! Le piètre YouTubeur que je suis aurait loupé cette jolie parodie ? Et voilà que Fip fait du lien et rapproche un artiste, d'autres artistes et LE pape de la chanson à la radio, Jean-Louis Foulquier. Quand la radio se rappelle que la radio… J'ai donc regardé la vidéo que je vous mets ci-apré (sic). Merci Alexis et Jean-Louis.

Mais à 10h29 le meilleur arrive. Jessica déboule et me chamboule. Hein ? Quoi ? Jessica des Allman's Brothers ? Non ! Jessicaaaaaa ? Flash back. Feedback. Vite un tweet et j'écris "Jessica. Indicatif "Pas de Panique" Claude Villers 1973/1975 à France Inter". Et voilà que dans le poste à la fin du morceau une voix annonce "Alors surtout pas de panique c'est bien Fip que vous écoutez… je vous le promets". Ouaouuuh ! Bingo. L'accord parfait auditeurs/animatrices. Sympa ce duo !
Et Claude Villers, à qui je vais m'empresser de raconter cette anecdote, aurait apprécié qu'une voix féminine dise au moins une fois le joli titre que Jacques Sallebert lui avait inventé.



Voilà comment la radio peut jouer avec la radio. Son histoire. Sa mémoire. Ses voix. Son fil. Son Fip. Et ça ça n'a absolument rien à voir avec un "ruban musical" banal. S'il en était besoin vous conviendrez qu'avec ce petit morceau d'"anthologie" on attrape le supplément d'âme que Fip met chaque jour à travers ses voix qui portent la musique et les "histoires" qu'elles nous racontent.

Renseignements pris la programmation de cette matinée était celle de Patrick Derlon et de René Hardiagon. Dans le titre de ce billet vous aurez reconnu Claude (Villers, producteur), Patrice (Blanc-Francard, producteur), Pierre (Wiehn, directeur d'Inter), Monique (Desbarbat, réalisatrice) et Yolande (Brun, animatrice à Fip Nantes)…

(1) Slogan de France Culture sous l'ère Borzeix (1984-1997),
(2) Via le site Twitter (@radiofanch),
(3) "Art poétique" chanté par Léo Ferré.