lundi 25 septembre 2023

Déloger, reléguer, virer… ou la valse à mille temps des changements de cases à la radio !

C’est dimanche. 7h au soleil. Face à l’océan Atlantique. Bleu marine. Ciel bleu parsemé de blanc. Soleil au coin de l’œil gauche. J’écris dehors et le petit vent ne m’empêche pas d’effleurer les touches du clavier. En fond sonore en dessous du ressac, Fip, pour être à la fois dans la radio et… en dehors ! J’ai continué toute la semaine à m’interroger sur ces pathétiques «chaises musicales» de la matinale augmentée de France Inter (7h/10h, du lundi au jeudi). Je n’en démordrais pas, les transferts Salamé/Devillers ou Devillers/Salamé, ne peuvent pas être analysés comme, pour chacune, un simple changement de case. Et, outre l’accaparement des journalistes des heures autrefois dévolues aux programmes, on peut y voir un effet star/tête de gondole au détriment d’une cohérence éditoriale sur la moyenne ou longue durée.

Là-bas, j'y suis…













Échangeant avec une amie journaliste très pointue sur les médias, celle-ci contesta assez vite le verbe de reléguer que je destinais à Devillers (l’interview de 7h50). Affirmant que cette case était en tête des audiences de la matinale, et que le transfert de Devillers pouvait se lire comme une… promotion. Pour autant pouvons-nous considérer ça comme tel ? Installer une nouvelle émission à la rentrée 2022 à 9h10 et réaliser pendant 20’ des interviews à la fois très people et d’actu chaude ne méritait-il pas pour son animatrice Sonia Devillers, de prolonger a minima une saison supplémentaire ? Particulièrement, si à l’écoute, on constate que Salamé fait strictement la même chose que sa consœur. Avec un tout petit peu moins d’empathie et quelquefois plus de distance avec son sujet.


Frédéric Potet dans Le Monde (1) a trouvé le bon verbe pour qualifier le déplacement dans la grille de l’humeuriste belge. «Délogée par la direction de France Inter de son créneau de fin d’après-midi, l’humoriste et journaliste belge occupe pourtant plus que jamais l’antenne de la radio publique». Donc Devillers aura donc été délogée mais, à la différence de sa consœur belge, on pourrait écrire «elle occupe moins que jamais l’antenne de la radio publique». Ça mange du pain ! Et le seul argument d’une bonne exposition médiatique apparait un peu dérisoire si le sifflet a été coupé.


Léa Salamé n’aura pas beaucoup eu besoin d’intriguer pour se voir offrir deux émissions supplémentaires, Adéle Van Reeth sûrement sous le charme de la journaliste exposée à la télévision (2) et très courtisée par la concurrence radiophonique. Les exemples de « changement de cases » ne manquent pas à France Inter et plus récemment à France Culture (3). Un big-bang était intervenu quand en 1983, Jean Garretto (4), nouveau directeur d’Inter avait déplacé les barons de l’antenne dans des cases inattendues. Arthur, Bouteiller et Chancel pensaient les leurs immuables. Associés à Claude Villers ils ont mené une fronde que, six ans plus tard, Bouteiller devenu à son tour directeur d’Inter, fera payer très cher à Garretto en retirant des programmes de fin de semaine L’Oreille en coin.


Plus proche de nous, en 2021, Katleen Evin a du céder son Humeur vagabonde et sa place quotidienne à 20h15, à Laure Adler, diva absolue de Radio France. Mermet avait du subir sa relégation à 15h après nous avoir quotidiennement emmenés Là-bas à 17h. Vanhoenacker a perdu quatre chroniques matutinales à 7h55, puis la case du 17h ! Lebrun sa quotidienne Marche de l’histoire pour une hebdo le samedi. Vous en voulez encore ?


En conclusion, la journaliste Léa Salamé a beaucoup plus de pouvoir qu’Adèle Van Reth en imposant plus d’une heure dans le 7/10 d’Inter. L’esprit de corps a du disparaître et c’est sans scrupule que Salamé peut pérorer en lieu et place de Devillers, délogée/reléguée à jouer les bons offices, pouvant espérer (peut-être) recevoir la médaille en chocolat des audiences Mediametrie ! En novembre, les résultats de cet institut de sondage confirmeront les bonnes ou mauvaises exigences de Salamé et la bonne ou mauvaise décision de Van Reeth de s’y plier. 


(1) «Un apéro avec Charline Vanhoenacker », 21 septembre 2023,

(2) À France Inter ça a de tout temps motivé les directeurs de programme et particulièrement Laurence Bloch convaincue qu’on fait de la bonne radio si on existe à la TV. Pourtant la misère éditoriale de l’émission d’Antoine de Caunes ou la facilité de la bande pas du tout originale d’un Nagui démontrent le contraire !


(3) Mais aussi inter-chaines de Culture à Inter, d’Inter à Culture, de Culture à Musique, de Musique à Inter et ainsi de suite…

(4) Co-créateur avec Pierre Codou sur France Inter de l’Oreille en coin (1968-1990) et de Fip (1971),


jeudi 14 septembre 2023

Sonnez tambours, résonnez musette !

À chaque fois qu'on demande à Sibyle Veil, Pédégère de Radio France, les nouveautés pour la rentrée, elle brandit l'étendard de l'info, mais jamais celui des programmes (1). Une demi-heure de plus pour Inter et une demi-heure de plus pour Culture. Le marquage à la culotte des deux chaînes est patent ! L'info c'est "facile" à caser et c'est noble ! Les programmes n'ont qu'à bien se tenir ou, presque ne plus se tenir du tout dans la dernière ligne droite, avant d'être absorbés par les… par les… podcasts, voyons !

Le bri "collage" est parfait !










Le fin du fin appartient à France Inter qui après une saison 2022-2023 avait recomposé le 9h/10 (2) et remet le couvert en mélangeant tout de 9 à 10 ! Parallèlement vous aurez suivi les aventures calamiteuses des journaux d'info sur France Culture et France Musique ! Triste épisode d'un amateurisme de haut-vol, d'effets d'annonce bidons, et de rétropédalage institué comme discipline olympique de la communication !

Devillers perd son interview "culturel" et laisse la place à Léa Salamé qui anime un débat (de société) dès 9h05 avec Nicolas Demorand, puis reçoit un invité (people) à 9h30, soit strictement la même chose que Devillers l'an passé. Pourquoi alors ce changement de cases. Léa Salamé voulait-elle embaucher plus tard ? A-t-elle sollicité plus de temps d'antenne pour mieux accueillir ses invités ? Et pourquoi Devillers débarquée et rembarquée dans l'interview de 7:50. La lisibilité de ces choix éditoriaux n'est pas visible du tout. C'est la patte d'Adèle Van Reeth (directrice d'Inter depuis la rentrée 22) dont on n'imagine mal que Laurence Bloch n'y ait mis son grain de sel ou… de poivre, c'est selon.

Devillers interviewant des politiques est-ce bien son meilleur atout professionnel ? Elle a réussi depuis 10 ans à se faire un nom en recevant souvent avec beaucoup d'empathie ses invités. Allant souvent jusqu'à les admirer à l'antenne. Ce passage de témoin Salamé/Devillers cache un loup et ne me convainc absolument pas. Quand en plus, Mathilde Serrell se voit attribuer deux chroniques (une de plus, à 9h45). Roucoulades et enfilage de perles assurés.

Petit à petit en loucedé, l'info mange les programmes, les journalistes prennent toutes les places, les productrices et producteurs voyant les cases se réduire comme peau de chagrin. Et si l'on ajoute à ça, la fin des programmes des deux chaînes (Inter et Culture) à 22h, la toile se rétrécit vraiment. Et la nouvelle politique de programme : re-diffiuser les rediffusions n'y arrange rien.

Tout nous prépare à la fin de la radio de flux mais ça, même les journalistes se refusent à l'évoquer et à l'analyser. La chute n'en sera que plus dure à amortir !

(À suivre demain… ou lundi ;-)

(1) Presque aux origines de la radio et plus précisemment depuis le milieu du siècle dernier; les programmes ont toujours été dissociés de l'info. Les programmes voient opérer des saltimbanques (et de plus en plus de journalistes) et les infos des journalistes… patentés. Et à l'origine pas du tout tentés par l'animation des programmes de divertissement (au sens large),

(2) Extension du 7/9 en 7/9:30, et une interview de personnalités (people) de 9h08 à 9h30 par Sonia Devillers qui après huit ans abandonne "L'Instant Média". Et nouvelle émission pour Rébecca Manzoni (Totémic, 9:30/10h) qui interviewe des… personnalités de la culture et plus particulièrement de la musique. Ces chamboulements provoqués par le départ d'Augustin Trappenard (Boomerang, 9h07/9h41) pour la TV (La grande librairie, F5)

mercredi 13 septembre 2023

L'art d'Arte… (avec ou sans radio ?)

Il m'est arrivé d'écrire qu'à bien suivre le développement de la TV (sans forcément la regarder) on en apprend beaucoup sur le futur de la radio. J'ai regardé la conférence de presse d'Arte (TV) car j'en suis un spectateur assidu, gourmand d'entendre et d'imaginer la saison 23-24. Et je n'ai pas été déçu. Mieux, je me suis dit que sans monter sur la table, ni s'afficher au cul des bus, Arte participait au développement culturel, à l'ouverture au monde et aux autres et, surtout à une intelligence et cohérence de programmation !



Et, porté par ces quatre-vingt dix minutes d'enthousiasme et de promesses (qui seront tenues), je me suis téléporté dans le temps et ai imaginé Jean-Marie Borzeix en 1984, directeur de France Culture (1984-1997), qui aurait pu/su, de la même façon, présenter pour la chaîne sa volonté culturelle, son choix rigoureux et exigeant de sortir des studios et engager auditrices et auditeurs à faire vivre le slogan Le monde appartient à ceux qui l'écoutent. La diversité, la singularité et le spectre culturel offerts étaient dans la veine de ce que fait Arte aujourd'hui et que ne fait plus du tout France Culture !

À un moment de cette conférence (j'ai pas noté le timing), glissé entre deux images ou deux commentaires, un très furtif slide (pardon ! diapositive va pas trop bien, si ?) présentait plein écran la "promo" d'Arte radio. Je ne sais plus si pour l'accompagner il y avait du son Arte radio en illustration ! Ça a duré quelques secondes mais ça m'a interrogé grave ! Surprenant que pour son vingt-et-unième anniversaire un temps un plus long ni soit pas consacré. Plus surprenant encore que Silvain Gire, créateur de cette chaîne et ex-directeur (parti fin juin 2023) n'ait pas été remercié ? Et que P. Kervran (ex- coordonnatrice de La Série Documentaire sur France Culture) n'ait pas été accueillie ? Ok, il s'agissait de présenter Arte TV mais la petite sœur qui a fait plusieurs fois l'objet de promo sur la chaîne TV en 2023 semble tout à coup oublié (?) ou mise un peu à l'écart (?) ! Diantre ! ¿ Que pasa ?

À moins qu'un plan secret nous prépare à ce qu'une partie des "sons" d'Arte radio vienne alimenter l'heure documentaire de France Culture (de 17h à 18h, du lundi au jeudi) ? Au titre des fameux rapprochements fonctionnels des audiovisuels publics ? Attendre et voir ou attendre et écouter !

(À suivre, demain)

Hier soir, Arte TV diffusait de 22h30 à 2h40, une longue soirée sur le Chili et le coup d'État de 1973, avec entre autres, la première partie (sur 3) de "La bataille du Chili" de Patricio Guzmàn.

mardi 12 septembre 2023

France Culture tourne en rond et en boucles de rediffs… rediffusées !

L'onde de choc de la fin de la période Treiner (Directrice de France Culture, 2015-2023), son management accusé d'être brutal, sa démission en janvier 2023 ont plongé la chaîne dans une "drôle" de torpeur. Florian Delorme a eut beau être nommé Directeur des programmes et Emelie de Jonq, directrice de la chaîne rien n'indique un semblant d'originalité ou de renouveau. À bien regarder la "nouvelle" grille, la perplexitude nous envahit grave ! Arrivée en juin de Jonq n'a  sans doute pu que valider la grille très super… visée par la Directrice éditoriale des chaînes, Laurence Bloch. Revue de détail.

Un slogan définitivement
noyé !!!



Les titres des émissions changent, les productrices ou producteurs restent. et chacun de jouer aux chaises musicales dans un ballet affligeant pour ne pas dire dramatique. "Sans oser le demander" c'est sans oser le taire que Géraldine Mosna-Savoye a pris les commandes des  "midis de Culture" qui démarrent à midi, si ! Le titre est précis mais à 12:30 ça s'appele toujours Les midis de culture. Problème si c'est rediffusé, à 22h ça va faire tache et détemporaliser grave. Mais tout le monde s'en contrefout. Le truc c'est faire du "stock" et le balancer au petit bonheur la chance !

L'année dernière Treiner avait inventé le "Book club" émission de "La grande table" d'Olivia Gesbert qui avait fini par s'appeler "Bienvenue au club", le book a viré, cette rentrée à 15h. M. Richeux qui n'aime rien tant que les grandes navigations sur la Seine chaîne, l'anime. Son ex émission "Par les temps qui courent" a sans doute, essoufflée, choisi de moins courir mais avec ce "Book" faire strictement la même chose. Bavarder, bavarder, bavarder ! Pour ne pas dire pérorer.

Et chouette, dès 22h, comme sur Inter, finis les programmes, commencent les rediffs du jour : 
- à 22h, à 23h,
- après viennent les rediiffs du jour et de la nuit (Les nuits) jusqu'à 4h (une heure de moins de patrimoine radiophonique !), 
- et de 4h à 6h30, les rediffs de la veille. 

Récap : de 22h à minuit, 2h + 4h de nuit + 2h30 le matin, soit 8h30 de rediffs sur 24 h. Souhaitons que les rediffusions profitent aussi à ceux qui en sont les autrices, auteurs et se payent monnaie sonnante et trébuchante. Mais c'est beaucoup, beaucoup plus compliqué que ça !

Au titre des chaises musicales, P. Kervran étant partie diriger Arte Radio, elle est, "en intérim" remplacée par Johanna Bedeau pour l'émission documentaire au titre bidon L.S.D. ! On se demande bien pourquoi le jeu de chaises musicales s'est arrêté ? Et comme F. Delorme est en arrêt maladie, il est remplacé aux programmes par Florent Latrive, le directeur du Numérique de la chaîne. Ça doit être sympa à suivre pour Emelie de Jonq qui - peut-être ? -  peut se demander ce qu'elle est venue faire dans cette galère.

L'interchangeabilité est phénoménale. Aurait-on autrefois demandé à Jacques Le Goff (Les lundis de l'Histoire) d'animer le "Panorama", à Jacques Duchateau "Le Pays d'Ici", à Alain Veinstein "La fabrique de l'Histoire" et à Laurence Bloch "Du jour au lendemain"… Cela dit beaucoup de l'évolution des compétences requises pour produire des émissions de radio quand, de plus en plus il s'agit de faire parler des invités assis dans un studio ! La grande "innovation" de cette rentrée restera l'ajout d'une demie-heure de matinale à 6h30, quand de son côté Inter l'a prolongée d'une heure. L'info une valeur sûre pour une société, Radio France, qui possède une chaîne dédiée à l'info depuis 1987 : France Info !

Alors Madame Bloch aura beau enfiler les perles pour présenter au personnel des sept chaînes les nouveaux programmes sans qu'aucun directeur ou directrice ne soit sollicité pour le faire, l'effet domino s'applique implacablement sur France Culture qui a définitivement perdu son statut "d'exception culturelle".

(À suivre), demain "Arte"…

lundi 11 septembre 2023

Coucou le (la ?) revoilou !

Bonjour à toutes, à tous et à chacun. J'aurais préféré titrer "Coucou la revoilà…" (la radio publique) ! En panne d'ordinateur depuis six semaines je vous propose pour ces quatre prochains jours en forme de feuilleton, série, de retracer quelques épisodes d'un été bien plat en créations originales, décalées, décadrées pouvant/devant faire une large place à l'imaginaire. Au lieu de quoi il s'est agit la plupart du temps d'ajouter au titre habituel d'une émission les trois mots… "de l'été". L'image qu'a donné d'elle-même et de ses programmations estivales la radio publique a été affligeante pour ne pas dire pitoyable. La mécanique qui prend les auditeurs pour des moutons a fonctionné à plein régime, je veux parler des re-diffusions des re-diffusions ! La caricature n'y suffirait pas. Comment ont donc fait les dirigeants de la radio publique depuis 1963 (il y a soixante ans donc) pour inventer, transcender, dépasser les programmes des "grilles d'hiver" et donner envie à la radio de surprendre, de découvrir et de garder en mémoire des voix et des programmes audibles… nulle part ailleurs ?

Détail de l'émetteur de radioddifusion d'Allouis
dans le département du Cher.



Pour ça, la formule était simple des gens de radio, hommes et femmes s'occupaient de radio. Sans être manager HEC, énarque ou opportunistes carriéristes ! L'État, depuis l'éclatement de l'ORTF en 1975, lâchait la bride à ce qui est devenu Radio France. Jacqueline Baudrier, première Pédégère de cette société, journaliste et gaulliste, faisait confiance et soutenait les directeurs de France Inter, France Culture, France Musique et FIP (France Inter Paris) qu'elle avait nommés. Et si vous lisez ce blog vous aurez pu trouver quelques références à ces heures… de gloire.

Au lieu de quoi, aujourd'hui, il s'agit de communiquer ! Faire savoir sans aucun savoir-faire. On a assisté, à la fin de la saison radiophonique, à quelques micros-événements dignes des Pieds nickelés (désolé pour cette référence…datée) :

- Sibyle Veil, Pédégère de Radio France, désavouée en avril par sa directrice éditoriale, Laurence Bloch, qui refuse catégoriquement que Patrick Cohen remplace Marc Fauvelle à la matinale de France Info (au prétexte - bidon - qu'Info pourrait piquer des auditeurs à Inter. Au réel, Bloch, alors directrice d'Inter, en pleine ascension d'audience, n'a pas pardonné à Cohen  d'avoir, à la rentrée 2016, lâché la matinale d'Inter pour celle d'Europe 1. La vengeance est un plat…) 

- Adèle Van Reeth, directrice depuis un an d'Inter choisit d'écarter "La bande à Charline" (quotidienne depuis 2014 à 17h) de la case en or et de lui proposer le dimanche de 18 à 20h en public. Pétitions (234 000 signatures), ronchonnades, bravades rien n'y fait. Vizorek met les voiles pour… RTL !

Paradoxal : l'argument de Van Reeth, bien ficelé depuis des décennies à Radio France, il faut "savoir évoluer (et sortir de sa zone de confort)"… La bonne blague !

- Depuis trente deux ans, Jérome Garcin, producteur du "Masque et la plume" est dans une zone d'ultra confort et personne ne lui a jamais demandé de quitter cette case emblématique, juste un peu poussiéreuse ! De lui-même il mettra les bouts à la fin de cette année.

- Aussitôt Rebecca Manzoni est nommée pour le remplacer. Elle perd sa quotidienne totémique ("Totémic") pour une hebdo d'une heure le vendredi. Que va t-il se passer de culturel le matin entre 9h et 10h, Trappenard parti à la rentrée 2022, Rébecca sortie à la rentrée 2023 ? Vous le saurez dans un prochain épisode !

- Si Garcin quitte le navire en fin d'année, Laure Adler (productrice à France Culture, directrice de France Culture et productrice à France Inter, L'heure bleue, jusqu'à fin juin 2023) quitte Radio France après services rendus. La presse ne tarit pas d'éloges et les superlatifs en rajoutent aux superlatifs ! Eva Bester la remplacera du lundi au jeudi aux mêmes heures !

- Si Garcin et Adler ont fait roucouler la presse. Cette dernière a été particulièrement mutique pour saluer le départ discret de Jean Lebrun. Producteur sur France Culture (Culture Matin, Pot-au-feu, Travaux publics) et sur France Inter (La marche de l'histoire). Refrain connu il ya les idoles (médiatiques) et les tâcherons. Lebrun est un homme de radio, singulier, opiniâtre et bosseur. Un intellectuel comme on ne risque plus d'en voir avant longtemps sur le service public.

- Feu l'histoire à la radio ! Van Reeth enfonce le couteau dans la plaie et donne leur congé à Patrick Boucheron et Ludivine Bantigny, "Histoire de" (le dimanche 13h20/14h) sans autre raison apparente qu'un choix arbitraire et sûrement…politique ! La liberté éditoriale (quelque chose entre les oreilles, ancien slogan d'Inter) n'est plus à l'ordre du jour. L'histoire, tendance people, s'installe.

- Dans le même temps la directrice éditoriale de Radio France, Laurence Bloch, sanctifie (via Twitter, X) Ph. Collin pour son génie des podcasts d'histoire. Annoncés natifs ils squattent la grille d'été et mieux la grille d'hiver le dimanche aprem. Pirouette éditoriale et grand bluff sur ces créations hors flux que Van Reeth appelle le "huitième jour". Collin alpagué par historiennes et historiens suite à son podcast sur J.M. Le Pen, fait le sourd et s'imagine agrégé d'histoire aux écrits et propos irréfutables ! Un très mauvais point pour le producteur à qui il manque assurément quelques cours… d'histoire !

(À suivre demain)…,France Culture tourne en rond

(1) Exceptées peut-être les "Grandes traversées" de France Culture qui, à la différence du temps de leur création initiale disposaient de plus de trois heures d'antenne. Et de la formidable émission quotidienne de Thierry Jousse, au mois d'août sur France Musique "Retour de plage" (18h/20h)

Flora Monbec, en école de journalisme et stagiaire à Ouest-France s'est intéressée au mercato radio : https://www.ouest-france.fr/medias/radio/decryptage-une-rentree-radio-sans-audace-focalisee-sur-des-vedettes-de-television-7c59ad84-41df-11ee-98ae-b84efb2cf398