lundi 30 juin 2025

Thierry Jousse : dix ans de "Retour de plage"…

Sur France Musique, depuis dix ans, 4 semaines par an, 5 jours par semaine, entre 15 et 16 titres par jour égale une formidable ouverture musicale, un éclectisme assuré, la diffusion de standards, de pépites et de chefs-d'œuvre mais aussi de trouvailles sympatoches. Voilà comment, sans monter sur la table, Thierry Jousse, producteur de l'émission au mois de juillet, nous ravit, été après été. Le compte est bon, soit environ 3000 titres (dont quelques rediffs indispensables). Whaouuuh ! (1)

Lalo Schifrin




Lalo Schifrin, pianiste et musicien de jazz argentin, décédé le 26 juin, ouvrira le bal. Thierry Jousse a déjà consacré plusieurs émissions à son sujet. Mardi (attention la grève peut tout chambouler) ce sera "Mélodies françaises" (Jean-Michel Defaye puis Martial Solal). Une mise en bouche et en oreilles somptueuse.

Faites ce qu'il faut pour écouter dans les meilleures conditions ces deux heures qui, pour une fois, mettent la musique au pluriel !

(1) Mon compte Shazam s'en souvient encore !

Audiovisuel public : faire et défaire ou… cinquante ans de circonvolutions ! 2/2

Dans mon précédent billet, nous en étions à ce jeudi 20 juin 1974. Le gouvernement de Jacques Chirac, Premier ministre, n'a que 22 jours. Ce jour-là Roger Chinaud remet son rapport de trois-cent-cinquante pages sur l'ORTF. Personne ne le sait encore à l'Office mais, ses jours sont comptés… Concordance des temps : le lundi 16 juin 2025, Madame Laurence Bloch, remet son rapport à Madame Dati, Ministre de la Culture sur ce qu'il convient d'attendre de la holding France Médias (1). Le 3 juillet (le gouvernement a 35 jours), Jacques Chirac annonce "la fin de l'ORTF". L'onde de choc est violente.

Jacques Chirac
 










Quelques jours avant, le 26 juin, le débat est soutenu à l'Assemblée nationale, sur le sujet de l'ORTF et le rapport Chinaud qui sera publié à la suite. 3 juillet 1974, Conseil des Ministres. " "L’ORTF sera supprimé. » dit Chirac, « On s’attendait à une réforme, c’est une révolution », s’exclame Claude Durieux dans Le Monde. Le schéma retenu, celui de la suppression de l’ORTF au profit de six sociétés et établissements (2). Selon les acteurs de l’époque, Valéry Giscard d'Estaing a joué un rôle déterminant dans la conception d’une réforme qui avait pour lui un caractère hautement symbolique. Pour le nouveau pouvoir, la suppression de l’ORTF, c’est la disparition d’un sigle lié au régime gaulliste. Et la loi du 7 août 1974 incarne les principes du libéralisme dont se réclame le nouveau président : libéralisme économique, politique et idéologique." (3)

Le 13 juillet 1974, le projet de loi réorganisant la radio-télévision française a été examiné à l'Élysée par un conseil interministériel restreint présidé par M. Valéry Giscard d'Estaing, Président de la République. Dans son édition datée du 16 juilet 1974, Le Monde écrit : "Semaine décisive pour l'O.R.T.F. Le gouvernement soumet au Conseil d'État son projet de réorganisation de l'audio-visuel. Le conseil des ministres le discutera mercredi avant de convoquer le Parlement en session extraordinaire le 23 juillet. Le président de la République le commentera au cours de la " réunion de presse " qu'il doit tenir le 25 juillet."


Le 28 juillet 1974, à la majorité de 289 voix contre 186 sur 475 votants et 475 suffrages exprimés, l'ensemble du projet de loi est adopté par scrutin public. Puis la séance est suspendue en attendant le vote du Sénat. En début d'après-midi, ce dernier adopte sans modification le texte de loi relatif à la radiodiffusion et à la télévision, qui prend ainsi force de loi. Le 7 août 1974, la loi sera promulguée.


Le 2 janvier 2025, pour "La revue des médias" de l'Ina, Sophie Bachmann écrit : "La lettre adressée le 16 janvier 1975 aux présidents des nouvelles sociétés de programme par Valéry Giscard d'Estaing nous donnerait-elle une des clés de la réforme ? Celui-ci exprimait en conclusion un vœu personnel : « De même que l’art a toujours rempli une double fonction de recherche et de délivrance, de même l’immense moyen de formation, d’information et de distraction que vous allez gérer, peut-il offrir, à côté de la rencontre indispensable avec le réel, beaucoup d’imagination et un peu de délivrance. »


Délivrance ! Giscard dEstaing aurait donc offert aux actrices et acteurs de l'audiovisuel public "un peu de délivrance". Pas sûr que la future loi audiovisuelle délivre les mêmes de quoi que ce soit, voire peut-être les enferme même dans un magma indéfini où chacun des partenaires aura fini par se désingulariser.


***


Le dimanche 5 janvier 1975 vers 23h58, Madeleine Constant, sur France Inter, annonce "la fin de l'ORTF" et dès minuit, le lundi 6 janvier, la naissance de Radio France. Souhaitons que le 5 janvier 2026, Radio France soit toujours à l'antenne et non pas dans la con-fusion de la holding France Médias…


(1) Regroupant Radio France, France Télévisions et l'Ina,

(2) À l'origine du texte qui finira par être amendé, seulement six sociétés sont crées (Radio France, TF1, Antenne 2, France Régions 3, SFP, TDF), l'Ina sera donc ajoutée in-extremis mais rien en ce qui concerne le "Service de la Recherche -ORTF" dirigé par Pierre Schaeffer,
(3) La suppression de l'ORTF en 1974. La réforme de la "délivrance", Sophie Bachmann, Vingtième siècle. Revue d'histoire. Année 1988. 17. pp. 63-72

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 1

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989…
















"Comment un prof de 40 ans peut-il lier amitié avec un jeune coureur cycliste de 24 ans ?" dit l'ami de Vincent Lavenu, M. Chebagnier. C'est, avant le départ; un premier témoignage pour parler du dossard 157… Et puis Giovannetti parle de la dernière touche d'un portrait commencé il y a quatre ans (1988). C'est cette même année, que Paranthoën téléphone à Lavenu pour lui annoncer qu'il aimerait le suivre sur le Paris-Roubaix. Du tac au tac Lavenu lui dit "Vous prenez des risques !", l'humble coureur n'imaginant pas qu'il pourrait être rescapé d'une course qui écrème 160 coureurs sur 200 tout au long du parcours.

Comme à son habitude Paranthoën tisse son "récit" avec le "on" et le "off"… Tous les autours qui font matière et sens. 10 avril 1988, sympa d'entendre Daniel Mangeas, speaker de la course citer le nom de Lavenu qui trouve sa place du fait d'un abandon. Sympa aussi d'entendre Chebagnier évoquer Georges Briquet, radio-reporter sur le Tour de France, à la RDF (Radiodiffusion Française).

Le 9 avril 1989, nouveau Paris-Roubaix où Lavenu, à quelques kilomètres de l'arrivée, sera contraint de donner sa roue à un coéquipier mieux classé que lui et devra de fait abandonner.

Le 5 juillet 2025, le Tour de France s'élancera pour vingt-et-un jours depuis Lille…

Petite biblio express : "Tombeau pour Luis Ocaña", Hervé Bougel, La Table ronde, 2014,

(À suivre, demain matin 8h)

samedi 28 juin 2025

Grille de France Inter : un bricolage audacieux, pour ne pas dire explosif !

Va bien falloir vous mettre ça dans le crâne, c'est la TV qui impose à la radio d'adapter ses programmes en fonction de la fuite des vedettes radiophoniques vers le petit écran. Aucune close n'impose à ces vedettes (et aux autres personnes concernées) un délai de rigueur pour permettre à la radio de trouver remplaçantes et remplaçants dans l'urgence. Pour ce billet je ne suis pas remonté aux calendes grecques (sic), quand Auguste prit le devant de la scène après l'assassinat de son grand oncle Jules (toute ressemblance…). Ces états de fait pourrissent la bonne marche de la radio et laissent souvent les équipes pantoises, pouvant donner l'impression très désagréable d'être la cinquième roue de la charrette. Pour autant quand la radio recrute à la TV ça n'a jamais valeur de drame comme c'est le cas dans l'autre sens. 

Têtes de gondoles 










Enfin, si peut-être un peu quand, après moults tergiversations Benjamin Duhamel finit par accepter de quitter BFM/TV pour co-animer la matinale de France Inter. BFM s'en remettra mais pas sûr qu'Inter s'en remette sur la longue durée. Remplacer une femme, Léa Salamé, par un homme (et au départ remplacer Sonia Devillers par ce même Duhamel) pas sûr que ce soit bien dans l'air du temps et qu'on ne soit pas tenté d'accuser, à juste titre, Adèle Van Reeth d'opportunisme pour donner des gages à ces droites qui continuent inlassablement d'accuser Inter d'être trop à gauche. Comme si "à gauche" avait aujourd'hui quelque sens !!!!!

Quand le 1er juillet 2022, le dernier jour de la saison (2021-2022), Augustin Trapenard annonce qu'il part à la rentrés suivante animer "La grande librairie" (France 5), la pilule est amère pour Adèle Van Reeth qui n'ayant pas encore succédé à Laurence Bloch doit déjà adapter une grille pratiquement finalisée. Et c'est là que la grande tambouille se met en place. Jeu de chaises musicales et plus si affinités. Rebecca Manzoni accepte de prendre la case "au pied levé" pour "Totemic".

Le départ de Salamé de la matinale était un jeu de dupes. BFM/TV lui ouvrait les bras. Mais il s'agissait sûrement de faire durer le suspens des fois que tout puisse encore arriver. Et ce qui devait arriver arriva. Il n'aurait pas fallu que Anne-Sophie Lapix (France 2) quitte le 20h, que Caroline Roux (France 5) refuse de la remplacer et que devant ce vide sidéral Delphine Ernotte-Cunci n'ait plus "d'autres choix" que d'offrir à Salamé le siège du 20 h. Et bim ! Van Reeth accuse le coup et propose à Duhamel de co-animer la matinale avec Demorand. il n'y avait bien sûr aucune femme en interne qui puisse relever le défi. Pathétique et dégueulasse pour les journalistes qui pouvaient aisément remplacer Salamé qui elle-même venait de… la TV !

Le chien se mord la queue. Van Reeth aurait été astucieuse de nommer quelqu'un de moins connu qui aurait pu au fil des mois trouver toute sa place. Ce vedettariat absolu bride les marges de manœuvre de la radio et "impose" aux dirigeants de choisir la facilité en sur médiatisant les vedettes du petit écran. Il s'agit bien d'une faillite absolue de la pensée et de l'action. Pour garder sa position de leader France Inter est prête à tout et Van Reeth aux renoncements (1). Et à celui le plus sensible de l'égalité/parité hommes-femmes. Hier dans leur lettre ouverte à la Directrice les personnels dénonçaient : "Les sujets "sérieux" comme la politique, l’économie et la géopolitique incarnés par des hommes ; et aux femmes, la culture et les sujets de société."

On peut craindre une désaffection progressive pour ce binôme (binhomme) homme-homme. Rappelons que dans toute l'histoire de la radio, la seule matinale animée par une femme a été celle d'Amaelle Guitton sur Le Mouv' (2011-2013), choisie par Patrice Blanc-Francard, son Directeur. Quant à l'extension de la matinale jusqu'à 11heures, c'est encore par trop timide ! Poussez donc jusqu'à 14h. Puis après trois heures de divertissement pourra commencer la vespérale (17h/20h), puis de 20h à 22h les rediffs de l'après-midi. 

Dommage que la holding (France Médias) n'ait pas imaginé la fusion France Inter-France Info…

(1) Lettre à la Présidente de Radio France par la cellule d'investigation de Radio France (extrait) : "Il y a des renoncements qui ne disent pas leur nom. La décision de faire passer Secrets d’info d’une diffusion hebdomadaire à un rythme mensuel ne saurait être considérée comme un simple ajustement de grille. Ce changement constitue un affaiblissement clair de la seule émission d’investigation du service public de la radio." (in le Blog de Mediapart)

France Inter : lettre ouverte à Adèle Van Reeth, directrice, par les personnels de la chaîne…

À chaque fois qu'elle réunit le personnel d'Inter, (souvent suite à des crises internes et hors la fête de fin d'année), Madame Van Reeth fait des phrases avec "on va continuer tous ensemble à la réussite de France Inter". Sauf que, la culture dominante des dirigeants de Radio France c'est de la com' et des éléments de langage, loin des réalités que vivent les équipes. Un fossé de plus en plus large se creuse entre la Direction et celles et ceux qui font la radio au quotidien. Et qui se sentent de plus en plus désimpliqués sur la vie de la chaîne particulièrement sur ses programmes. Pour preuve c'est par la presse (La Parisien) qu'ils apprennent les changements, les arrivées, les départs pour la prochaine grille qui démarrera le 25 août. Certains de ces changements imposés par Van Reeth bouleversent l'esprit de la chaîne, donnent surtout l'impression d'une navigation à vue, en l'absence de toute incarnation. La chaîne est en grève illimitée depuis jeudi 26 juin…









Quelques extraits de leur lettre ouverte (à l'attention aussi de Sibyle Veil, Pédégère)
  • "C’est en lisant Le Parisien que nous, personnels de France Inter, découvrons les informations sur l’avenir de la chaîne et la grille de rentrée. Preuve supplémentaire du mépris de la direction qui n’a pas pris la peine de présenter son projet aux équipes. Une fois de plus, rhétorique et opération de communication priment sur le dialogue interne."

  • Pourtant, ça n’est pas faute de demander les grandes lignes d’un projet éditorial depuis maintenant trois ans. Jusqu’à présent, toutes nos questions sont restées sans réponse claire, lisible, susceptible de créer enfin un élan collectif et mobilisateur.

  • La réduction annoncée du périmètre de l’investigation et du reportage long format qui font la singularité de France Inter, l’affaiblissement de thématiques pourtant majeures telles que l’écologie, la diversité et le féminisme. La future matinale, de 7h à 9h, animée par un duo masculin. Les sujets "sérieux" comme la politique, l’économie et la géopolitique incarnés par des hommes ; et aux femmes, la culture et les sujets de société. La dépolitisation de l’humour. La disparition progressive de la voix des auditeurices à l’antenne,

  • Les personnels de la chaîne sont ouverts aux changements et conscients des contraintes budgétaires. Mais ils ont de plus en plus de mal à se reconnaître dans le virage pris par France Inter ces deux dernières années. Ce qui suscite un profond malaise." (1)

(1) Signataires : La Société des journalistes de Radio France, La Société des producteurices de France Inter, La Société des réalisateurices de France Inter. Avec le soutien du Collectif des programmateurices et attaché∙e∙s de production de France Inter (CPAP) et des technicien∙ne∙s supérieur∙e∙s du son de France Inter.

vendredi 27 juin 2025

Radio France : Marche ou grève…

Qui marcherait dans le pataquès pré-holding qui agite les audiovisuels publics et plus particulièrement Radio France qui - à juste titre - redoute d'être avalé dans le magma France Médias (holding) ? Si l'on ajoute à ça le rapport Bloch (1), ancienne Directrice de France Inter (2014-2022), vécu par les salariés de Radio France comme une trahison. La position très wait and see de la Pédégère Sibyle Veil. Les souvenirs de la casse de l'ORTF il y a pile 50 ans. Sont en place tous les ingrédients explosifs pour que les salariés n'aient d'autre recours que la grève (2).



Mais il n'y a pas que l'ombre de la holding qui plane sur Radio France. De nombreuses revendications portées par les syndicats de la Maison de la radio trouvent peu ou aucun écho auprès de la Direction : la disparition de Mouv', la diminution de fréquences FM, la réforme des modes de production, l'identité des locales (ICI, ex France Bleu), l'attaque des textes collectifs musiciens et journalistes,… 

L'intersyndicale diffusait ce jeudi matin sur Bluesky : "En raison d’un appel à la grève pour défendre Radio France, ses radios, ses métiers, sa production, ses formations musicales, et s’opposer au projet de holding de l’audiovisuel public, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes habituels. Et nous ne sommes pas désolés." L'intersyndicale ne serait pas plus désolée si auditrices et auditeurs rejoignaient les défilés partout en France. Leur soutien est précieux, leur présence indispensable. Qu'on se le dise !

Pour les saisons 75/76 et 76/77, Claude Villers animait sur France Inter (20h/22h), avec Monique Desbarbat à la réal,  "Marche ou rêve"…

(1) Mission d’accompagnement à la constitution d’une holding France Médias, Laurence Bloch, avec Thomas Cargill, inspecteur des finances, et Réda Wadjinny-Green, maître des requêtes au Conseil d’Etat, 37 pages avec les annexes, juin 2025,
(2) Avec mépris et désinvolture, Anne-Marie Gustave et Valérie Péronnet avaient publié (pour les 50 ans d'Inter), "La saga d'Inter. Amour, grèves et beautés", Pygmalion, 2013,

Le Lacrimosa du requiem des orchestres et du choeur de Radio France, feat. Charline Vanhoenacker

lundi 23 juin 2025

Radio & TV : disparition programmée des objets…

Cette disparition programmée - du poste de radio, du poste de télé - ne participe-t-elle pas de la banalisation des médias eux-mêmes ? Puisque maintenant tout serait dans tout et inversement. Dans un seul smartphone, une seule box, une seule plateforme. La radio s’écoutera et se visionnera sur un écran. L’écran accueillera des images, du son, du texte. Les plus anciens appelleront ça encore une TV. Désuet. La disparition du poste de radio, du tuner hi-fi, de l’auto-radio et du radio-réveil effacera le mot radio remplacé par le générique… audio. Ces mutations technologiques, sémantiques et linguistiques parachèvent la mue de l’audiovisuel. Si l’on ajoute à ça la perméabilité entre les espaces sonores et les espaces visuels que les professionnels traverseront sans frontière (et sans complexe), le tout sera vraiment dans tout et y prendra toute sa mesure. Noyées dans un magma numérique toutes les sources s'interpénètreront. La distinction et diffusion des sources audiovisuelles dans des canaux séparés seront alors bonnes à ranger dans l’armoire du temps… passé ! 














On assistera à la disparition progressive de l'espèce, des objets et de l'objet même de leur fonction… Alors que le moulin-à-café manuel de nos arrières grands-mères fera son office tant qu'il y'aura du grain à moudre, on pourra toujours écumer les puces de Saint-Ouen ou de Clignancourt, les vides-greniers de France et de Navarre, trouver ces objets laissera pantois l'acheteur car, une fois acquis, quid de l'écoute et/ou du visionnage ? Le réseau FM supprimé plus rien ne pourra parvenir dans le poste. Quant à la TV, sans télécommande, sans boîtier mural, sera-t-il possible d'obtenir des images d'"un autre temps" vu le format d'écran riquiqui ? Blessure définitive de l'histoire, le poste de radio ou de télé ne pourra même pas servir de déco, enterré par la société de consommation.