• Version lecture
Je voulais consacrer tout mon billet dominical à ces phares qui nous manquent tant ! Non pas qu'ils soient tombés, non pas qu'ils n'éclairent plus la mer. Non plus que les âmes humaines les aient abandonnés, lâchement, pour des économies de bout de chandelle (sic) et au titre du progrès qui, comme d'hab', a bon dos. Non, je rêvais que ces phares dépassent leurs fonctions de vigies maritimes et éclairent tous les obscurantismes qui commencent à peser très lourd dans le monde.
Je vous ai déjà parlé de ces "Histoires de phares" dans un Brunch précédent. Touché, séduit, j'ai voulu plonger dedans comme, d'une certaine façon, je l'ai fait physiquement pendant tant d'années. Prenant la route touristique de Tremazan (1) jusqu'à la plage de Penfoul qui affleure Argenton, l'autre port de la commune, il me suffisait de regarder à l'est pour prendre le feu du phare de l'Île vierge (Plouguerneau), puis, plus près, face à moi le Phare du Four (Porspoder), qui sépare la Manche de l'Atlantique, et au loin, à l'ouest, le Stiff sur l'île d'Ouessant. Leurs balayages de lumière, incessants et synchronisés, sont un enchantement pour la nuit, pour le ciel et pour les marins surtout.
Ce beau livre érudit, et facile d'approche, est une invitation au voyage. Au voyage et à l'histoire même de ces phares. Et qui dit histoire dit contexte. Contexte local et contexte géopolitique mondial. À cela il faut ajouter l'histoire des techniques, tant d'éclairage que de construction, qui ont permis aux phares de… rayonner de par le monde. On navigue au près, plus au large, très loin sur d'autres continents. On est porté par le flot du récit. On se prend presque à souffler sur les pages pour qu'elles se tournent, et on ne se lasse pas de détailler les dessins minutieux de ces bâtiments de terre ou de mer, du monde entier.
Une mise en page sobre, une qualité de papier, une iconographie mate vont faire de ce livre mon livre de chevet pour plusieurs semaines. Histoire de prolonger le plaisir de la découverte, mais surtout histoire d'aller au rythme du vent. Quitte à ce que quelque fois il me prenne la furie de ne fermer l'œil qu'à l'aube, particulièrement quand derrière mes propres volets le vent n'aura eu de cesse de souffler (2).
(1) Port de la commune de Landunvez, Finistère (Nord),
(2) Pour Cordouan vous pouvez aussi vous téléporter là. Quant au Phare des Roches Douvres (Côtes d'Armor) la pièce radiophonique de Yann Paranthoën, vous pourrez allez y voir ici et entendre un petit bout d'extrait.
"Histoires de phare", Marie-Haude Arzur, Jean-Benoît Héron, Glénat éditeurs, 35€. Avec quatre tirés à part de Les Pierres noire, Granville, Lavezzi et Cordouan.
• Rivette, un vendredi 29 janvier 2016
L'Ina a vite réagi à l'annonce du décès du cinéaste en proposant la vidéo ci-dessus, extraite de l'émission cinéphilique par excellence de la télévision, "Cinéma, Cinémas" de Anne Andreu, Michel Boujut et Claude Ventura. Si j'ai sélectionné cette vidéo, c'est d'abord pour la voix de Boujut. Une voix dont on n'avait pas besoin de connaître le visage pour être séduit, capté, happé (1). Les angles que choisissaient les trois producteurs étaient toujours "cinématographiques", pointus, érudits et stylés. La voix de Boujut faisait le reste (2).
(1) Une voix dont on ne faisait pas la promo en insistant lourdement pour dire que dans l'émission le journaliste n'apparaîtrait pas, comme a pu le faire Canal+, en utilisant la voix d'une animatrice radio qui, si elle n'apparaissait pas à l'écran, en faisait des caisses pour racoler le chaland !
(2) Boujut a aussi fait de la radio. Sur France Inter pour le feuilleton "Le perroquet des Batignoles" co-écrit avec Tardi. Et sur France Culture pour des émissions de cinéma et, entre autres, ""Something's Got to Give" de George Cukor, interrompu par le suicide de Marilyn Monroe".
1957 |
• France Info travaille à la chaîne… continu(e)
Le patron de France Info a reçu, jeudi dernier pendant plusieurs heures, les organisations syndicales de Radio France pour leur présenter le projet de "Chaîne d'information numérique en continu" mené en partenariat avec France Télévisions, France 24 et l'Ina. Vous noterez bien que, n'étant pas impérialiste et ne le supportant pas, je n'attribue pas à la télévision publique ce projet dont le rapport Schwartz avait indiqué qu'il devait être mené par tous les opérateurs publics de l'audiovisuel. Alors les annonces et autres effets de manche de Mme Ernotte, Pdg de France Télévisions, n'altèrent en rien mon jugement, et mon analyse. À bon regardeur, Mme Ernotte, salut !
• À Brest, en février, on prend les "Oh", on prend les ondes… en longueur !
À dimanche prochain…