dimanche 31 août 2014

Une rentrée 2014… parmi d'autres





















Demain un lundi, premier jour du mois, il y a définitivement un air de rentrée qui va s'installer. Pas celui que les radios ont imposé en "pré-rentrée" comme si elles n'en pouvaient plus d'attendre une rentrée où tout peut se refaire après s'être défait début juillet. Et où l'excitation l'emporte d'avoir un nouveau cartable, nouveau cahier, et nouvelle ardoise, une nouvelle tablette… avec des images dedans. Eh oui demain matin sur France Inter on pourra regarder la radio !

Pour ma rentrée, si je n'ai pas encore de tablette, je vais vous surprendre mes chers lecteurs et mes chers auditeurs. En effet un peu comme Mafalda qui a toujours refusé de manger de la soupe, j'ai toujours refusé de prolonger l'activité de ce blog en passant par le réseau des réseaux, voire de me noyer dans la "soupe". J'avais tort. Moqué de toute part, par mes amis, les professionnels de la profession, les geek et autres membres de ma famille, je n'ai cédé à la tentation que parce que j'ai rencontré quelqu'un qui a bien voulu prendre le temps de m'expliquer "le pourquoi du comment et ses aboutissants". Tamala75, geek parmi les geek, amatrice de radio, professionnelle de la communication a consacré plusieurs heures ce samedi à me faire passer à l'acte.

Suis en rodage, manchot, hésitant etc… Vous ferai signe dès que ça sera open. Vous souriez en vous disant "il arrive même pas à le nommer ce réseau !". Si, si je le nommerai à point nommé. ;-)

Si je n'avais pas passé un mois de "vacances" en avril, au fond d'un trou, à ne vous proposer que des "rediffusions", j'aurais été fier de vous dire que ce 31 août je passais le cap des 300 000 visites. Ce sera chose faite vers le 10 septembre. Et quel été ! En juillet et en août vous avez été presque 24 000 visiteurs (1). Ces chiffres sont dérisoires. Au-delà de la satisfaction d'écrire, ils me donnent la satisfaction d'être lu. Merci à vous donc, sincèrement, qui me stimulez à poursuivre.

Allez je ne résiste pas, je vous mets un petit indicatif de nostalg' du dimanche soir 18h, de mon adolescence…


Demain si les bonnes fées des ondes sont avec moi, 
je publierai à 8h du son, pas de la radio, du son… vécu



(1) Plus de 12 000 en juillet et plus de 11 000 en août,

samedi 30 août 2014

Brèves de comptoir…
















Quand on est à Panam' au mois d'août on ne se croit pas en été même si hier après-midi le soleil donnait grave mettant tout le personnel de la Maison ronde en joie. Enfin celui qui circule souriant, léger, enveloppé de bonnes ondes, devant mon Q.G. "Les Ondes", le 'stro tendance TSF. Une fois ceci posé vous comprendrez mieux le titre de ce billet.

Cette semaine, Laurent Ruquier a non seulement pris la Grosse tête de RTL (à Bouvard) mais il est persuadé que ses auditeurs d'Europe 1 l'ont suivi. Comme parmi ses auditeurs d'Europe il y avait ses ex-auditeurs d'Inter on mesure le pouvoir d'entraînement du gazier. À tel point que Léa Salamé n'a pas résisté à ses sirènes (1). Où nous pourrons apprendre que la dite Léa fait le "50" d'Inter (2). Paraîtrait même que le "50" serait une "case" radio ! Première nouvelle. Si, si, c'est le Monde qui le dit. Pour occuper cette "case" va-t-il donc falloir être connu avant d'être reconnu ? De l'effet de l'image (TV) sur la voix.

Nagui (3) a pris dans sa bande Philippe Labro (qui a été son directeur des programmes) et Pierre Lescure, deux ex-RTL. Ivan Levaï (ex-Inter) est annoncé pour l'émission de soirée sur RTL. Vases communicants ? Mercredi dernier j'ai croisé Mermet devant "Les ondes". C'était bien mieux que d'être allé à sa conférence de presse en radioscopage avec celle de Radio France. Il m'annonce que "Là-bas si j'y suis" va se transformer en web radio à partir du 21 janvier 2015. À guetter ! Voir ici la vidéo de la conférence de presse.

Lundi matin…
il y aura de l'image dans • La matinale d'Inter. Ce sera quoi ? Intervista ? Une double référence à Felllini et à l'interview ? Désolé je serai au four (voir billet de mardi) et aussi au moulin... Pourvu que vous ne soyez pas passé au maquillage. Car à trop se maquiller on trahit.  Vincent Josse sur France Musique démarrera à 8h sa matinale décalée et centrée "culture". Les autres matinales du Groupe feraient bien d'avoir une oreille sur ce "décalage". Les déçus et désespérés du gavage de l'actu vont sûrement trouver là un endroit de sérénité et d'apaisement…

Et dès 9h06 (sic), sonnez fanfares, un joli tout beau tout neuf générique pour •La fabrique de l'histoire, France Culture (4). Le précédent (10 ans d'âge) donnait envie de siffler, non ? C'est le concept d'Emmanuel Laurentin, le producteur de l'émission, un bon générique ça se siffle (5). Alors avec fanfare, siffler, n'y aurait-il pas comme un peu de joie qui reviendrait dans l'air ?
(à suivre)

Le réveil en fanfare, Georges Lourier, France Inter (1967), à 2'37"


(1) Le Monde, samedi 30 août 2014,
(2) Journaliste, depuis lundi 25 août dans la matinale d'Inter à 7h50, pour l'interview politique,
(3) "La bande originale", France Inter, du lundi au vendredi 11h,
(4) Et enfin sur Culture un sujet sur l'Écosse, dans ce premier n° de rentrée de La fabrique,
(5) Le générique était sur la page de l'émission, je ne l'ai plus trouvé…

vendredi 29 août 2014

Easy tempo… (la complète)









Comme je vous l'écrivais le 7 juillet, j'ai passé l'été à réviser mes classiques. Comprenez j'ai réécouté plus de 40 émissions d'Easy Tempo. Une paille dans "la complète" qui compte des dizaines et des dizaines d'épisodes plus "croustillants" les uns que les autres. Un numéro de "Cadavres exquis" (1) m'a particulièrement séduit, lorsque les deux compères ont rivalisé de surprises, chacun pour surprendre l'autre par une sélection que l'autre était censé découvrir ou redécouvrir. Dans ce programme il y a de jolies perles. Les petits génies ne sont jamais si bons que, lorsqu'avec délicatesse ils surenchérissent pour dénicher la "trouvaille" qui fera mouche. Ce jeu de ping-pong est savoureux et donne à la radio de belles lettres de noblesse.

Et voilà que lorsque vous lirez ces lignes Laurent Valero et Thierry Jousse achèveront un cycle de 8 semaines d'émissions (2) que vous aurez pris soin de podcaster pour les longues soirées d'hiver. Hier soir j'ai été "regarder" en studio les deux compères. Ils sont bien comme dans ma radio. Complices, complémentaires, érudits, soft et subtils pour, "sans en avoir l'air", tisser la trame de leur encyclopédie musicale qui aime tant aborder les thèmes latino, chanson française, musiques de film, accordéon, jazz et les "standards". J'en passe et des meilleurs. Un aperçu récent de leur éclectisme : Metallica pour interpréter Morricone (3). Tout s'enchaîne -même le hard-rock- avec feeling et leur tempo est vraiment easy.

Si les plages que nous ont offert cet été Valero et Jousse ont été suffisamment longues et langoureuses, comment allons-nous pouvoir attendre jusqu'à l'été prochain pour partager les pépites des duettistes ? Pour la grille d'hiver les deux producteurs se séparent (4), mais pourquoi n'aurions-nous pas chaque jour une jolie virgule ou quelques points de suspension avec "Repassez-moi le standard" ? La promesse de quelques minutes chaque jour qui (re)visiteraient sur la longue durée des standards universels et éternels. Un clin d'œil à l'heure du thé…
(à suivre)

(1) France Musique, 27 juin 2010,
(2) Dernière ce soir, Brésil, 19h-20h,
(3) Metallica : "The Ecstasy of Gold from The Good, the Bad and the Ugly", Ennio Morricone, extrait de l’album We all Love Ennio Morricone, 2007. 
SONY BMG 88697065902
(4) Sur France Musique, Thierry Jousse, "Cinéma song", le jeudi de 22h30 à minuit et Laurent Valero "Le temps d'une chanson", le samedi de 18h à 19h.

jeudi 28 août 2014

À saute-mouton sur les chaînes…






















Assister à une conférence de presse de Radio-France c'est assimiler la promotion des sept chaînes du service public. Comment ne pas rendre compte de cette diversité pour donner envie à nos lecteurs de picorer, butiner, folâtrer parmi la riche palette des choix offerts ? Oui mais voilà, malgré mon enthousiasme, je pense avoir très peu d'influence sur les pratiques des auditeurs qui semblent avoir beaucoup de mal à les faire évoluer. Les jeunes écoutent des bouts d'émission sur You tube et au mieux des émissions entières en podcast. Les vieux sont bloqués depuis 10, 20, 30 ans sur la même chaîne et, quand l'actu le justifie, peut-être poussent-ils la curiosité jusqu'à se propulser sur France Info ? Découvrir, se laisser surprendre, bousculer son ronron quotidien semble impossible à mettre en œuvre et relever d'un effort incommensurable.

Pourtant pourquoi ne pas tenter (même si comme moi on n'aime pas l'info ou plutôt la façon dont l'info est mise en ondes) de jouer le jeu pour aller écouter la matinale (6/9) de France Info, "Je veux qu'on soit une bonne bande, qu'on s'amuse et que ça s'entende tout en faisant de la bonne info" disait hier, pleine d'enthousiasme, Fabienne Sintès, anchorwoman de cette matinale. Bon, bien sûr vous savez depuis hier que je vais essayer d'écouter "live" le feuilleton pop de Rébecca Manzoni sur Inter à 7h24. La facilité étant ensuite de ne plus bouger de cette chaîne alors qu'il faudrait au contraire revenir à Info !

Là on peut tranquillement "attendre" la chronique de Guy Birenbaum (7h55) qu'il faudra aussi appréhender comme un feuilleton sur la longue durée. À huit heures pétantes filer sur France Musique écouter la matinale de Vincent Josse et se préparer à une découverte au long cours (8/10) et aussi sur la longue durée. Oui mais moi, à 9h06 (sic) je veux écouter "La fabrique de l'histoire" sur France Culture (1). Disons que là j'aurai recours au podcast. À 10h il sera bien temps de se détendre et de commencer à déguster le ruban musical de Fip (à la maison ou en voiture).

Je pourrai continuer ainsi jusqu'à minuit et aborder aussi la fin de semaine. Au fur et à mesure de la lecture de ce blog vous découvrirez mes pratiques d'écoute, celles pour mon plaisir, celles pour aller plus loin et "comprendre" la radio d'aujourd'hui. Mais comme le disait si bien Pierre Bellemare "Il y a sûrement quelque chose à faire"… et peut-être à défaire pour que la richesse et la diversité de l'offre Radio France puisse être plus écoutée et "partagée" dans le temps d'écoute global. En TV tout le monde zappe. En radio "ça pantoufle". Pourquoi ?



















Radio France aurait-elle envie de penser cette révolution des pratiques d'écoute ? Comment bousculer subtilement des habitudes confortables ? Comment rendre lisibles (dans le vrai sens du terme) les programmes d'un seul clic ? Comment rappeler régulièrement à l'auditeur que, comme aux Galeries, "il se passe toujours quelque chose à Radio France" ? Comment croiser les talents du Groupe pour les faire connaître sur les sept chaînes ?

Et bien, si se constitue un tel "G7-radio" j'aimerais en être. La bouteille à la mer est lancée…

(1) Va falloir aussi que je podcast à 9h40 "L'instant M" sur Inter (Sonia Devillers). Cumul d'écoute différée 73', et la journée n'est pas finie !

Pour ce qui concerne l'iconographie de cette page, elle s'améliorera au fur et à mesure que je disposerai des photos ad hoc,

mercredi 27 août 2014

Pop Rebecca…





















De tous les interviews que j'ai pu réaliser, des rencontres qui se sont faites, des liens qui se sont tissés au fil des ondes, il y avait une seule chose qui s'était mal passée et j'en étais un peu triste. Mon interview de Rébecca Manzoni avait presque été un désastre. Un désastre de son (j'entendais à peine sa voix), un désastre de "distance". Je la trouvais lointaine et pas dans l'"affaire". Distante. Sur un détail nous ne nous sommes pas compris. J'ai publié. Insatisfait et déçu. J'aurais du viser l'interview en vis à vis. Faute "professionnelle" sans doute.

Ce matin à la conf' je reconnais Rébecca je la salue. On cause un peu je lui dis mon "ratage". On parle de Chantal Pelletier, de Kriss qui sème toujours ses bonnes ondes, de "Pop&Co"

La première de "Pop & Co"


Je ne lui dis pas que je n'écoute pas les infos radio, mais je lui parle de cette mécanique de 4'30. Elle me dit que le collage de ses infos "culturelles", pop plutôt, c'est énormément de travail, plus que pour Éclectik (10 ans au compteur). Si Rebecca "me" fait un feuilleton je vais prendre le pli, en live, en streaming ou en podcast. Je ne me forcerais pas. Comme quoi les rencontres c'est pas pareil que le téléphone.

Je lui ai parlé de Baru et je lui ai proposé qu'on en reparle. Là je vous ai livré un petit secret de fabrique. Fallait pas que ça dure cette mouscaille. Merci Rebecca d'avoir pris ce petit moment… Je vais mieux. C'est comme ça. J'avais envie, mes chers auditeurs, de vous le raconter. C'est ça aussi mon histoire de la radio.

Enthousiasmant… vraiment

Ce matin, en arrivant à Radio France, devant le chantier interminable, j'ai revu Porte A (front de Seine), Gérard Sire (1) qui dans "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" (2) ouvrant la porte sur l'extérieur dit à Jean Yanne (qu'on ne voit pas à l'image) "Non, il n'y a pas de travail ici...". Et puis sur le chantier lui-même j'ai fait un bond de plus de 50 ans en arrière et j'ai imaginé Kriss petite fille qui venait jouer là avant que la Maison ronde ne sorte de terre. Sur le kakémono qui invite à la conférence de presse est écrit "grilles de rentrée". Les grilles, les cellules, les chaînes, Philippe Caloni (3) n'avait jamais manqué de les fustiger. Pourvu qu'on ne nous enferme pas (nous les auditeurs) dans des programmes cadenacés…
























Mathieu Gallet, Pdg du groupe Radio France, a ouvert la séance en annonçant "La saison de tous les changements". Tous les changements dit bien ce que ça veut dire, il y aura les changements heureux, de plus douloureux, des fondamentaux et des inopinés. Le slogan est ouvert et on peut s'attendre à des bouleversements jusque dans les profondeurs de cette honorable maison de presque 51 ans. Le Pdg a une double ambition : l'audience et le service public. On notera l'ordre annoncé. Et puis surtout "redonner l'antenne aux auditeurs". Je reviendrai demain sur la suite de ses déclarations.

S'en est suivie la présentation des 7 chaînes du groupe d'une façon originale puisqu'il s'agissait pour chacune de se mettre en situation d'une émission de radio et de faire intervenir autour du directeur ou de la directrice de la chaîne celles et ceux qui feront le programme. Je n'évoquerai dans ce billet que celles qui m'ont touché et qui m'ont donné envie de bousculer mes habitudes.


Livret de présentation de France Musique

















Commencer par France Musique était une très bonne idée. Casser le rythme et l'ordre habituel de succession comme cela apparaît sur les documents de communication montrait que Radio France jouait le jeu de mettre en avant la chaîne qui a besoin de (re)conquérir de nouveaux et durables auditeurs. Et ce fût un réel plaisir de se laisser porter par Vincent Josse (4) pour dérouler ce qui va changer sur la chaîne. 

La sobriété de parole de Marie-Pierre de Surville, ou de Judith Chaine et le pep's d'Édouard Fouré Caul-Futy ne nous ont pas empêché de sentir que France Musique franchissait un cap pour ne pas dire un "second souffle". Entendre dire "toutes les musiques" à l'antenne en deuxième partie de soirée voilà bien qui va définitivement ouvrir à la diversité ce qui était jusqu'à présent très confiné dans des cases, des heures et des durées très confidentielles.

Quant à la matinale de Josse je m'en régale d'avance. Voilà l'innovation qu'il fallait oser. Ne pas se superposer à ce qui existe déjà. Rien que pour ça, bravo (à suivre).

Cette simplicité d'approche, ce goût de faire, cette envie d'être écouté s'est retrouvée pour le set de France Info. Philippe Vandel a, de façon tonique et légère, permis à Laurent Guimier, directeur de la chaîne, à Fabienne Sintès qui voit sa matinale s'installer de 6h à 9h, de dire leur plaisir "de faire", d'être sur tous les fronts sans être ostentatoires pédants ou prétentieux, et surtout d'être en permanence capables de s'adapter à l'événement. Pour moi qui n'aime pas l'info je vais prendre le temps d'écouter Sintès le matin, et Guy Birenbaum à 7h55. Et Guimier d'affirmer "La radio va plus vite que tout". Belle formule, imparable et stimulante.






















S'en suivent les "France Inter", Laurence Bloch, directrice de la chaîne, Sonia Devillers, Patrick Cohen, Charline Vanhoenacker, Nagui,… Laurence Bloch revendique l'audace, confirme dix-neuf nouvelles émissions dont neuf nouvelles quotidiennes, impulse l'éclectisme, plus d'international, plus de femmes "au cœur de la chaîne" et un postulat "les auditeurs ont leur mot à dire". Quel programme ! Si l'on ajoute à cela la radio visuelle à partir du 1er septembre, on peut dire qu'on risque de voir, et d'entendre surtout, la différence…

Avec autant de charme que les Fipettes il y a deux ans, Èmilie Blond-Metzinger, Luc Frelon (programmateur) et Anne Sérode, directrice de Fip ont fait le show avec de la musique dedans et des annonces qui ont donné envie de sortir son agenda et de fixer quelques pépites à venir. J'ai retenu les 60 ans de la Fender "Stratocaster" que je ne louperai pour rien au monde. Ces trois "Fip" étaient raccords avec leur chaîne et je me disais que malgré l'hyper discrétion légendaire d'un Garretto (5), sans doute celui-ci aurait-il pris du plaisir à voir comment, en quelques minutes, trois personnes ont réussi à transcender la chaîne qu'il avait inventé avec Pierre Codou et l'impulsion de Roland Dhordain. 


La rentrée de Radio France 2014-2015 par radiofrance

Pour conclure ce compte-rendu à chaud une anecdote plus que savoureuse. En arrivant ce matin Porte B, je croise un des vigiles qui me connaît bien. Passe Jean Lebrun qui ne montre pas sa carte professionnelle. Et le vigile, goguenard de m'annoncer "La carte de Lebrun elle a 2000 ans d'histoire.... elle est périmée". Quelle répartie ! Ce vigile mériterait de monter sur la plus haute marche de l'histoire de Radio France. J'en parlerai à Lebrun.

(1) producteur-conteur-scénariste mythique de France Inter mais aussi d'Europe n°1 et de RTL. Ami et complice de Jean Yanne, de Jacques Martin, de Claude Lelouch,
(2) Film de jean Yanne, scénario de Gérard Sire, 1972,
(3) Journaliste, et parmi toutes ses incursions dans la maison ronde (France Musique, France Inter) a été l'anchorman de belles matinales de France Inter en un binôme subtil avec Gérard Courchelle, 1982-1987,

(4) Animateur de la matinale à partir du 1er septembre, 8h/10h,
(5) Créateur avec Pierre Codou de la chaîne et par ailleurs producteur avec son complice de "L'oreille en coin" (voir notes du billet d'hier)

Recyclage audio…

La bâche placée sur la tour au moment de la rénovation  © V.E.




















L'an passé pour la conférence de presse de rentrée de Radio France, Jean-Luc Hees, Pdg du groupe depuis 2009, un rien mélancolique, avait cru bon distraire l'assemblée en faisant monter sur scène un clown triste échappé des kermesses de patronage (1). Nous eûmes alors droit à un numéro pathétique et tragique. Val, c'est le nom du clown, venait introniser un autre bouffon, qui en mal de ministère (amer) et se dandinant d'un pied sur l'autre, annonça qu'il allait faire une émission d'entretien sur la "chaîne amirale" (sic) du groupe public. Personne n'a ri (sauf les lèche-cul), d'autres ont sorti leurs mouchoirs, quelques puristes ont réussi à se retenir de vomir. Pendant une saison Fréd' Mit' a plombé les fins d'après-midi d'Inter, auto-satisfait, béat et dégoulinant de guimauve. Fermez le ban.

Ce matin pour la conférence de presse de rentrée, ne doutons pas que M. Mathieu Gallet, nouveau Pdg de groupe Radio France, s'abstienne de solliciter, pour les nouvelles grilles de programme des 7 chaînes publiques, les animateurs, Montebourg, Hamon et Filipetti qui pourraient avoir eux-aussi des véléités, qui de faire une émission éco, une sur l'école et la troisième sur l'intermittence de la culture… à la radio. On a pas ri l'an passé, là on pleurerait à chaudes larmes.

Une conférence de presse c'est magique : postures sur scène, cris et chuchotements dans la salle, rumeurs au pot qui suit le raout. Il suffit d'écouter, traduire et lire entre les ondes. Cette année il manquera Joël Ronez (2) et les panoplies "nouveau et multi-média" qu'il n'avait de cesse d'agiter au nez et à la barbe des directeurs de chaîne et autres producteurs hagards et dubitatifs de s'engager dans cette nouvelle voie… périlleuse. Que va t-il advenir de la DNM (jargon local), dite aussi Direction des Nouveaux Médias ? Et ce projet d'ouverture au public de la Maison de la Radio "new look", un remake de l'initial "Entrée libre à l'ORTF" de Garretto et Codou (3) ?

"Micros et Caméras" n°4, "Entrée libre à l'ORTF", 1965



Mais surtout comment Frédéric Schlesinger, directeur éditorial du Groupe, chargé de la coordination des 7 chaînes va t-il nous présenter sa fonction et ses attributions ? Je vous rends compte de tout ça dès demain matin à moins qu'une info croustillante et de première bourre nécessite un billet cet après-midi (4).


(1) Qui autrefois écumait les MJC et autres chapiteaux d'école avec son complice Patrick Font,
(2) Directeur des "Nouveaux médias", recruté par Jean-Luc Hees en juillet 2011, et ayant quitté sa fonction en juillet 2014,
(3)  Futurs inventeurs de l'Oreille en coin, France Inter, 1968-1990, et de Fip en 1972,
(4) Genre Hollande venant soi-même annoncer la fusion Radio-France/France Télévisions, un remake has been de l'ORTF.

mardi 26 août 2014

A place to be… ou radioscopages en chaîne…

Natalie Dessay
















La fin de mon road-movie m'a radioporté jusqu'à la capitale. Vous n'êtes pas sans savoir que c'est la "rentrée" radio et que ça bruisse de nouvelles voix, nouvelles émissions, nouveaux jingles. Il faut quelques dons d'ubiquité pour passer d'une chaîne à l'autre et, de fait, jouer du podcast ou du streaming. Plutôt que de prendre chaque émission dans l'ordre du flux, je vais vous le faire un peu comme mes propres sauts de puce.

C'est "L'instant M" de Sonia Devillers (1) qui titillait ma curiosité et j'ai donc écouté cet instant-là en podcast. Si c'est beaucoup moins mâchouillé, pipolisé, chiffré que l'émission de Morandini sur Europe 1, Devillers y fait quand même référence, ce qui n'est malheureusement pas une référence. Inviter pour la première de l'émission sa consœur Audrey Pulvar, ex-Inter, aujourd'hui à D8 et iTélé, pourquoi pas ? Mais pourquoi si on parle média faut-t'-il toujours subir la prédominance impérialiste d'une TV omniprésente ? N'y avait-il pas une/un journaliste radio à inviter pour nous parler de radio ou de presse ? Du coup gaffe à ne pas tomber dans le syndrome Morandini qui surjoue l'histoire de la TV. À suivre.

Ensuite il s'agissait d'entendre comment Lebrun (Jean) allait remonter "La marche de l'histoire" (2). Patatrac, l'actu prolongeait le journal de 13h de 10'. À Lebrun de recomposer, en "live" ou presque, une émission dont la durée est habituellement de 30'. On n'y vit presque que du feu même si ces dix minutes nous manquaient… au titre de l'habitude mais surtout du plaisir de prendre notre compte d'histoire quotidien. Tout fût fluide et pro. Le métier quoi !



Après je n'ai su résister aux sirènes de RTL pour aller "voir" comment le petit prince des ondes, le ci-devant Laurent Ruquier allait s'employer à faire "oublier" que Bouvard n'animerait plus "Les grosses têtes". J'ai besoin d'écouter une autre émission avant de donner un premier avis. 17h, je file chez Charline Vanhoenacker sur Inter qui semble-t'-il veut mettre dans le shaker l'info ou l'actu. "Charline Vanhoenacker sépare le blanc des couleurs et lance la machine, Alex Vizorek passe les infos à l’essoreuse - l’enjeu étant de ne pas perdre une chaussette dans le tambour -" (3). Une émission de plus autour de l'info ?  Je réécoute en streaming puis j'écoute demain et j'en reparle après.

Natalie Dessay qui avait bien réussi sa chronique hebdomadaire sur France Musique pour la saison 2012-2013 trouve en quotidienne une belle "case" que Lodéon avait réussi à tenir mais d'une certaine façon à "user" aussi (4). Écoute en podcast et besoin d'en écouter une seconde. Au risque de décevoir Laurence Bloch (5) qui ne l'a peut-être pas choisie pour ça, j'aurais aimé entendre plus Dessayx me raconter ses histoires "Classic". Raconter des histoires à la radio ne serait-il plus dans l'air du temps ?

Et vous ne serez pas surpris que je n'aie pas écouté la version "new look" des Grandes Gueules sur RMC qui s'en sont peut-être donné à cœur joie pour commenter l'événement du jour qui ne concernait pas que la pluie sur l'île de Sein (Finistère). Johan Hufnagel, ex-Slate et nouveau directeur délégué à Libération, écrivait hier sur Twitter une petite ritournelle bretonne :

"Qui voit Ouessant voit son sang,
Qui voit Molène, voit sa peine,
Qui voit Sein, voit sa fin,
Qui voit Groix, voit sa croix "

Façon subtile de prévenir le Président de la République, en visite à l'île de Sein hier, des dangers qui le guettent. Non content d'avoir bousillé la rentrée radio par un remaniement pathétique, François Hollande n'étant pas à une incohérence près, nommait à l'Élysée en charge des discours, Pierre-Louis Basse (6), ex-journaliste radio à Europe 1. Après Kessler (ex- France Culture), Sérillon (ex-France 2), la comète audiovisuelle fourbit la garde rapprochée du Président de la République. À la place de Pauchon (ex-inventeur de concept radio à France Inter), je me tiendrais prêt pour prendre le poste de Basse, ce dernier ne devant pas tenir au-delà du prochain remaniement qui pourrait intervenir avant Noël.
(À suivre)

(1) France Inter, 9h40, du lundi au vendredi,
(2) France Inter, 13h30, du lundi au vendredi,
(3) Présentation sur le site de l'émission,
(4) France Inter, 16h, du lundi au vendredi,
(5) Directrice de France Inter,
(6) C'est sans doute d'avoir dit à L'Humanité le 5 novembre 2013 : "J'aimerais que Hollande soit un peu plus Salvador Allende" qui a incité le Président à ce choix…

lundi 25 août 2014

GSM : Grandes Surfaces Médiatiques…

Genre de commerce préhistorique…














On connaissait les GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) je vais tenter de vous faire connaitre les Grandes Surface Médiatiques. Vers le moi de mai les directeurs de programmes, de chaînes de radio (et de TV) vont faire leur courses à Mammouth. Ils ne manquent jamais de siffler Télérama qui s'est fait une spécialité de commenter le contenu des caddies. Cette année tous les experts, média-planeurs et autres gloseurs sont tombés de l'armoire quand Christophe Baldelli, Pdg de RTL France est allé discrètement faire ses courses à l'épicerie du coin pour s'acheter un Ruquier. Comme un rien amuse Télérama ils en ont fait des tartines. Pensez, Ruquier pour remplacer Bouvard. Le p'tit fantaisiste se mettre dans les chaussons du commandeur qui l'aurait crû ? À part peut-être Ruquier lui-même-qui-en-rêvait-depuis-son-enfance-modeste-au-Havre (1).

Après ce fût la valse des étiquettes et du tragico lamento mercato. Si vous avez supporté ces lamenti vous aurez remarqué que ce sont la plupart du temps des hommes qui sont mis en avant. Pour que ce soit des femmes il faut qu'elles soient très connues ou alors que leurs "maris" le soient. Et si tous ces peoples viennent de la TV alors les résultats sont garantis. Laurence Bloch, directrice de France Inter, n'a pas manqué de faire remarquer en son temps au journaliste qui annonçait qu'Augustin Trappenard venait de Canal+, qu'il officiait avant sur… France Culture. Ajoutez Nagui et Demorand sur Inter, Calvi sur RTL, Foucault sur Europe 1…  Voilà quelques "surfaces" médiatiques qui prennent beaucoup de place dans les rayons des radios généralistes quand tant de soutiers font le "job" avec classe et de persévérance.

Pourtant dès lundi prochain j'irai écouter la nouvelle matinale de Vincent Josse à 8h sur France Musique (2). J'écouterai aujourd'hui à 16h sur France Inter Natalie Dessay pour "Classique" car on peut vraiment là s'attendre à un renouvellement du genre. Et à 17h sur la même chaîne Charline Vanhoenacker à qui je dédie le n°de "Micros et Caméras" ci-dessous. Déjà en 1966 Roland Dordhain, directeur de la radio à l'Office de Radio et Télévision Française (ORTF), se posait la question du 14/17 ! Et Dordhain d'introniser Annick Beauchamp - Madame Inter- anchorwoman des après-midi de France Inter, quand RTL n'avait pas encore "inventé" Ménie Grégoire.

Il n'y a que les communicants et les vendeurs d'espace pour nous faire accroire que c'est un nom, connu, qui va savoir faire une émission de radio et retenir l'attention des auditeurs. On a vu l'accident industriel d'un Frédéric Lopez incapable de faire de la radio (3). On verra si Ruquier fait mieux que Dechavanne en 2001 pour remplacer Bouvard (4). C'est pas le tout d'avoir un nom et dans le cas de Ruquier une expérience solide à France Inter et à Europe 1, encore faudra-t-il que ce dernier colle à l'esprit RTL et mieux encore à l'esprit Bouvard ? Premiers éléments d'appréciation dans quelques jours…

3 octobre 1966, la rentrée de France Inter par Roland Dordhain,



(1) Rengaine,
(2) Il est agréable de lire l'interview de Marie-Pierre de Surville, directrice de France Musique, dans le Monde daté 24/25 août où celle-ci déclare :"France Culture s'est "Interisée" et propose une matinale très riche en infos… Nous avons donc un beau créneau à occuper avec l'actualité culturelle. Le premier invité de Vincent Josse sera par exemple l'écrivain Eric Reinhardt, qui a un rapport passionnant à la musique."

(3) "On va tous y passer" France Inter, 2012-2014, Lopez a quitté le navire en janvier 2014,
(3) De juillet 2000 à février 2001.

dimanche 24 août 2014

26. Qu'il est doux de ne rien faire… (Dans le sens des retours)

Résumé de l'épisode précédent…


La légende aurait-elle besoin d'une légende ?
















Ben voilà, mon road trip "Magical mystery tour" prend fin sur les rives de la Meuse… Je sais y'a plus romantique, mais bon. Avec lui se tourne aussi la page de l'été (1). Vous avez senti ce matin cet odeur de champignon caractéristique du passage à l'automne ? Ça vous fout le cafard ? Mais pourquoi donc ? Prenez ces soleils et moquez-vous de savoir s'ils sont comme ci ou comme ça. Laissez cette tambouille ringarde aux commentateurs patentés de la météo et profitez du bon temps qui passe.

J'ai tenté ce mois d'août vous faire un p'tit feuilleton sympatoche qui mettait en scène mes déplacements, prétexte pour vous parler de radio autrement. Et ça a très bien fonctionné du point de vue de l'audience (sic) de mes billets quotidiens. Avec le "noyau dur" des fidèles, l'arrivée de p'tites nouvelles, de p'tits nouveaux, le passage de professionnels de la profession et bien sûr quelques ratons-laveurs. Comme quoi raconter des histoires sur la longue durée ça plaît ! 

Cet été, je me suis fait quelques nouveaux amis physiques ou virtuels, ai découvert la fabrique d'une web-radio au fin fond des montagnes alpines, fait un voyage extraordinaire vers Lille, accompagné Virginie Bloch-Lainé dans sa balade avec "John, Paul, George et Ringo", fait voyager un Pizon-Bros, et entretenu ma mémoire radio. Écouté Frank Sinatra sur France Culture, mais ça je vous en parlerai plus tard.

Pour "ma" saison 4 qui commence aucun pronostic sur la durée. Je publierai chaque lundi matin à 8h30 et les autres jours de la semaine si ça me chante. Samedi prochain je vais pogner (2) un cours de communication pour améliorer la diffusion de ce blog "modeste et génial". 

Puissiez-vous, mes chers auditeurs, continuer de suivre cette petite mécanique radiophonique et prendre les bonnes ondes…

À bon écouteur, salut…
Demain 8h30, " Grande Surface médiatique…"

(1) Quand à 8h ce matin j'entends sur Led Jam, "I put a spell on you" par Creedence Clearwater Revival, la rentrée 70 n'est pas loin,
(2) "Attraper" en joual, parler québécois.

25. Qu'il est doux de ne rien faire… (RMC)

Résumé de l'épisode précédent…


Logo époque Éric Schulthess, désolé pour la résolution.













Après avoir mangé une frite chez Maria à Bohan, quittant la "Belgique locale" je recevais sur mon bipper un message en mode texte de Éric S. qui se rappelait à mon bon souvenir. Éric, j'avais fait sa connaissance sur les dunes du Vougot (1), celles-là même où Michèle Morgan et Jean Gabin en 1941 avaient tourné dans "Remorques" de Jean Grémillon. En février Éric S. était arrivé à la nage, naufragé, pour assister au festival Longueur d'Ondes de Brest. Assez frig horifié, il ne se souvenait absolument plus pourquoi il avait fini son voyage depuis Marseille… dans la Manche.

Éric produit tous les jours ou presque des sons sur son blog. Mais il n'a pas fait ça toute sa vie. il a aussi été journaliste à RMC. Attention le RMC qui s'appelait Radio Monte-Carlo : la radio du Rocher. Je vous parle d'un temps où il n'y avait ni Bourdin, ni Grandes Gueules, ni Lahaie (Brigitte). La radio du sud ou même Claude Villers (2) fut un éphémère directeur des programmes en 1981.

Éric nous raconte ici un souvenir émouvant de son histoire à la radio. Chacun pourra apprécier l'esprit qui régnait alors dans la station monégasque…




Ce soir à 18h je tirerai le rideau de ce "Magical road trip"…


(1) Commune de Guissény, Finistère nord,
(2) Producteur légendaire de France Inter : À plus d'un titre (1972-1973), Pas de Panique (1973-1975), Marche ou rêve (1975-1977), Le Tribunal des flagrants délires (1979-1980 et 1982-1983),… 

En 1992, des vedettes déjà…

samedi 23 août 2014

24. Qu'il est doux de ne rien faire… (France Inter)

Résumé de l'épisode précédent…






















Demain c'est à dire… lundi. Et oui, lundi les généralistes vont se charger de vous asséner, vaille que vaille, que la rentrée c'est le 25 août et qu'il ferait beau que vous ne vous le soyez pas mis en tête. Non mais, votre rentrée ce n'est pas à vous d'en décider même si, ne vous étant accordé qu'une semaine pendant tout l'été, vous avez choisi de partir le 25. Nan ! Le 25 c'est la rentrée, pour tout le monde. Obligatoire. Point barre. 

"Ah il est bien fini (1) ce temps des vendanges et des débuts d'automne où la rentrée des classes avait lieu fin septembre et qui longtemps a servi de balise de rentrée à la radio publique. O tempora o mores…"

Donc la radio veut "forcer" vos rituels syncopés d'une vie ultra-calibrée et vous rappelle à ses bons souvenirs des fois que vous auriez tendance à vous reposer sur des grilles d'été qui ont tout fait pour que vous ne perdiez point vos habitudes et vos rendez-vous, au risque de ne jamais vous surprendre. Les "essais de l'été" c'est bien fini et depuis longtemps déjà. Quant au timing infernal de l'émission "coincée" entre les flashs à heure juste ne comptez plus sur les généralistes pour oser changer quoi que ce soit. 

Ce n'est plus un appel à la fidélité que sollicitent les RTL, Europe 1, France Inter et autres RMC. C'est définitivement accepter la tyrannie infernale de la mécanique horlogère de grilles figées et fermées sur elles-mêmes. Après, pour faire la différence, redoubleront les slogans de communication qui fleuriront "au cul des bus" (2). Et les vedettes "maison" de s'afficher quand il s'agit surtout de promouvoir des "voix", quand on sait que la voix n'est plus du tout un argument pour "passer" à la radio. C'est surtout la surface médiatique d'un animateur-animatrice qui est convoitée, entretenue et vendue à l'encan d'un mercato d'une société (radiophonique) du spectacle.

"The show must go on" quand on aimerait bien que la création, la folie, le génie, l'impertinence, la joie courent les ondes plutôt que le "bla bla" permanent dont RMC s'est faite la championne toute catégorie. Et les communicants d'agiter les hochets que sont les Ruquier, Fogiel, Hanouna, Nagui (3), Bourdin, Brunet et tutti et quanti


© Radio France / Christophe Abramovitz - 2014

















Reconnaissons à Laurence Bloch, directrice de France Inter, une volonté de "faire". Ses quatre mots de rentrée "générosité, éclectisme, parité, interactivité" dissipent son "Soyez punk" du printemps. Vous regarderez les nouveautés d'une grille. Si leurs protagonistes veulent bien se concentrer sur leurs émissions respectives plutôt qu'en permanence s'auto-satisfaire sur les réseaux-sociaux on pourrait assister à quelques agréables surprises. Nous en reparlerons bien sûr dans les semaines à venir…



(1) Sur un air grosso lamento ,
(2) Enfin, au cul des bus des très grandes villes,
(3) Patrick Juvet hurle "Où sont les femmes…", quand il faut reconnaître leur présence forte sur Inter mais avec beaucoup moins de tapage.

vendredi 22 août 2014

23. Qu'il est doux de ne rien faire… (RTBF)

Résumé de l'épisode précédent


Cendrars et Sonia Delaunay (1013)
sur le "Transsibérien"

Foin des clichés, le meilleur repaire en Belgique n'est-il pas dans un fût de bière ? Étape gastronomique à Chimay après avoir beaucoup touché l'autoradio pour essayer de capter "La première" de la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF). Pour vous mettre dans le ton, commencez donc par savourer un extrait de la Radioscopie de Robert Wangermee,
directeur en 1975 de la radio publique belge.



Ce que j'ai écouté en Belgique entre 14h et 16h m'a laissé assez dubitatif. "Pop up" de la musique plaquée sans aucune fluidité avec un thème "à côté" (hier la douceur). Pas d'histoire, pas de sensibilité à faire un tout cohérent. Pareil pour la suivante, "Destination ailleurs". Aucun souci d'harmonie musicale avec le sujet. Si l'on ajoute les "écrans" de pub (!!! ???), on cherche l'âme, l'originalité, le feeling au-delà de la simple conversation de deux personnes entre elles qui ne transcende rien, pour ne relever rien d'autre que des anecdotes ou des détails insignifiants.

J'avais quitté la "Belgique locale" assez dépité et c'est vers les podcasts de "Par oui dire" (1) que je me suis tourné. Le transsibérien, documentaire de la Radio Télévision Suisse (RTS). Et Loire de Sophie Berger dont j'avais évoqué la première diffusion sur la RTBF en octobre 2013, qui fait du bien à ouïr un soir d'été. Touchant de grâce et de fluidité au fil du rêve.

La Belgique mène donc naturellement à la Mongolie et, retour vers le fleuve qui court sauvage vers l'Atlantique. Mais j'écoute tout ça de France. Me manquent autour l'accent, la géographie, les odeurs d'un pays comme celles que j'ai senties à Chimay. La "radio en boîte" ne perd-t-elle pas un peu de son âme, de sa temporalité, de son essence, de son "local" ? On gardera cette idée de débat pour les longues soirées d'hiver sans se faire aucune illusion sur l'imparable de l'affaire…


(1) L'émission documentaire de Pascale Tison.


Demain "Ah demain, si vous le voulez bien…"