lundi 28 septembre 2015

Shiva… mais jusqu'où ?














"Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite autour de vous…
Qu'il est doux de ne rien faire d'autre que d'écouter la radio. D'écouter le programme musical de Fip. Fluide. Cool. Varié. Punchy et tutti quanti. Tout va bien. Le ronron-câlin entre dans nos oreilles et se love dans nos mémoires. Mais derrière cette belle image paisible on peut se demander : "Comment ça se fait la radio Fip ?". "Qui fait ?" "Avec quels moyens ?"

Il y a deux façons d'écouter la radio, comme auditeur-consommateur, comme auditeur qui aime comprendre "la fabrique". Cette dernière façon m'anime depuis des lustres. Au "joli, lisse" qui s'écoute, attendrit/adoucit les moeurs (sic), se mêlent les conditions de réalisation qui nous allons le voir écornent largement les incantations surperfétatoires des ténors de la communication institutionnelle. Incantations de "pépite" (1), et de "supers résultats d'audience" (2) psalmodiés respectivement par le Pdg de Radio France, Mathieu Gallet et la directrice de la chaîne Anne Sérode. Cette pépite serait l'arbre qui cache la forêt, ces audiences seraient les feuilles de l'arbre qui font de l'ombre au réel.

La forêt, c'est l'envers du décor. Et dans cette forêt il y a même un petit bois. Pas celui de Meudon, non, celui de Bordeaux, Nantes et Strasbourg. C'est le même et c'est là que les animatrices-Shiva officient en auto-formation permanente pour essayer de faire avec leurs pieds ce qu'elles n'arrivent plus à faire avec leurs dix bras. Qu'on en juge ! À côté des "voix d'aéroport" qui font tant de bien à l'oreille et qui ont l'air en permanence de sortir de la fontaine de Jouvence, il y a des yeux, des oreilles, des bras, un cerveau, des réflexes, une attention très soutenue et pas même un raton-laveur pour leur rappeler que Jacques Prévert supportait mal la tyrannie. D'où qu'elle vienne. Qu'elle soit morale ou technicienne pour ne pas dire de technicité(s).

















L'auditeur béat pourrait croire que les jolis messages, annonces, désannonces que produisent les animatrices leur tombent tout cuits, tout rôtis dans le bec et qu'elles n'ont plus qu'à user de leur charme vocal pour attirer l'auditeur à les écouter. Ces messages, ces annonces, ces désannonces sont le fruit d'un véritable travail d'écriture, de recherche, de recoupements d'information, de personnalisation de la promotion des artistes et des sélections Fip, de contextualisation et d'identification des annonces culturelles locales, de trouvailles et autres ritournelles subtiles pour mettre une âme là où tant de D.J. se contentent de donner des titres ou des références glaciales.

Ce travail de petite fourmi, qui le voit ? Qui le sait ? Pas moi. Jusqu'à ce que le mouvement social du printemps me permette de rencontrer celles qui, au four et au moulin, se débattent avec la modernité des outils dont elles disposent pour "faire de la radio". Regarder des écrans, écouter des sons, calibrer des annonces, suivre un conducteur et être en permanence aux aguets de tout ce qui peut surgir et ne pas surgir, rompre-le-flux-si-harmonieux-que-tant-d'auditeurs-nous-envient-de-par-le-monde. Amen. 

Et quand la/les techniques ne fonctionnent pas il faut rester zen, s'arracher délicatement les cheveux (et les mettre dans une enveloppe pour une fois rentrées à la maison les recoller), pester en langage des signes, avaler les couleuvres (ou les serpents à sornettes, c'est selon), et reprendre le micro comme si la plus belle pièce montée du monde, dégoulinante de sucre venait d'entrer dans le studio avec une petite pancarte en son sommet où, si l'on a pas peur de tomber dans les pommes, on peut lire "Fip is good for you!".


















Car, à la multiplicité des tâches stressantes il faut ajouter la terrible "solitude du coureur de fond" de l'animatrice à l'antenne. Absolument seules pendant six heures en studio, sans personne à regarder, sans technicien, sans personnel derrière la vitre, sans aucun autres retours que ceux des auditeurs qui téléphonent à l'animatrice. Qui décroche. Et qui, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, prend "sa voix de standard", sans pour autant standardiser son accueil et ses réponses. 

Animatrice à Fip en région donne le sentiment à ces femmes d'être les "laissées pour compte". Fip serait-elle devenue une mécanique impitoyable qui, non seulement écrase l'esprit d'un projet original né en 1971 (3), mais écrase aussi les hommes (ici les femmes) qui portent à bout de bras (10 bras) l'idée et la conscience qu'elles se font du service public et de l'animation d'une antenne ?














Dans ces conditions ne faut-il pas une très haute dose de professionnalisme pour "ouvrir le micro" et dire de sa plus belle voix souriante : "tout va bien vous êtes sur Fip" ? Slogan devenu désuet et "cache misère" ? Si l'on ajoute qu'en Région les animatrices doivent maintenant considérer qu'il y a deux types de professionnelles : celles qui, depuis la rentrée, animent chaque soir les nouvelles émissions et celles qui, dans le plus grand anonymat, tiennent l'antenne vaille que vaille sans le début du commencement de la moindre reconnaissance humaine pour le travail accompli. 

La multiplicité des outils et des tâches crée les conditions du stress voir des conditions impropres à la création et à l'animation dynamique d'une antenne. Pendant ce temps, du haut de sa tour d'ivoire, le Pdg de Radio France enfile les perles et égrène son chapelet en murmurant "Pépite, pépite, pépite" (4) jusqu'à ce que le mot se perde dans le brouhaha du buzz et de la commedia dell'arte. Quand, dans un coin de son bureau, la directrice de la chaîne contemple les courbes médiamétriques et rêve de sommets merveilleux et artificiels, les "sherpas-shivas" elles, s'épuisent.

Le rose de Fip s'entache, la joie d'écouter cette chaîne s'érode… Si, dans les années 70, nous refusions les oranges Outspan d'Afrique du Sud, en 1980, l'essence du pétrolier Shell souilleur de côtes bretonnes, comment en 2015 écouter une chaîne de radio si l'on sait que ses personnels sont en permanence sous pression ? Les gazettes pipoles, spécialistes de l'artifice, continueront à mettre en avant les vedettes de la radio, les soutiers, eux, continueront à essayer d'en faire (de la radio), avec de moins en moins de moyens et sans jamais être reconnus à leur juste valeur. 

À bon entendeur salut !


Jean Garretto












(1) Formule choisie par Gallet pour assurer les auditeurs qu'il n'y aurait pas d'inquiétude à avoir sur la pérennité de la chaîne,
(2) Septembre 2014/Juin 2015,

(3) • Sur la demande de Roland Dhordain, directeur d'Inter, Jean Garretto et Pierre Codou inventent "Fip 514". Garretto : "C'est simple, cette nouvelle radio fera 60 minutes de musique par heure. Sur une table, j'ai écrit : 17 minutes de musique classique, seulement deux chansons par heure. Et c'est venu comme un déclic. C'est à partir de ce petit pourcentage de musique classique, de jazz, de folk et de chansons que j'ai demandé à Michèle Lussan de nous faire une maquette qui, pour moi, représentait la trame et l'essentiel de FIP 514 à l'époque." 
• "En 1975, FIP est choisie par TDF pour sonoriser la mire de la 3e chaîne de télévision FR3. Tous les jours de 14h à 18h20, cette vitrine permet à la station de se faire connaitre par un auditoire qui n'est pas atteint par la diffusion radio. Paradoxe de la technique, une radio se fait connaitre par une image fixe via la télévision." (Alain Constant, Le Monde, 18 septembre 2012)

(4) Un peu comme de Gaulle en conférence de presse fustigeant "L'Europe, l'Europe, l'Europe".

dimanche 27 septembre 2015

Brunch #4

Laurent Vallet @AFP Photo / Patrick Kovarik



Le billet audio s'appelle Désiré, il apparaîtra plus tard (encore faut-il que je l'écrive, mais mon raton-laveur…)

• Thé noir (Darjeeling)
Alors que l'Institut National de l'Audiovisuel (Ina) fêtait vendredi ses 40 ans, Laurent Vallet, son Pdg répondait mardi aux questions des Échos. En ce qui concerne la future offre de "Vidéo à la demande par abonnement" (SVoD) disponible au 30 septembre, Vallet annonce : "Nous sommes ici dans le cadre de notre mission de service public, pas dans une logique de rentabilité immédiate." (1) Vous pourrez le lire dans l'interview, Vallet promeut l'opération en s'appuyant sur les richesses du fonds audiovisuel de l'Institut. Mais si je ne m'abuse dans audiovisuel il y a audio. Hors d'audio il ne sera pas question. 

Pourtant à l'Ina, les archives radiophoniques sont immenses, qu'elles concernent les "dramatiques", la "fiction", "les documentaires", les "reportages" et autres célébrissimes émissions d'entretien (Chancel, Kriss, …). Pourquoi cette impasse, pour ne pas dire cet impair ? La radio va-t-elle encore devoir attendre pour, elle aussi, bénéficier d'un accès -fût-il payant ?- ? Et pourquoi attendre ? Et attendre quoi ?

Le saucissonnage giscardien, après "éclatement de l'Ortf" en 1974, en sept sociétés audiovisuelles distinctes (dont Radio France et l'Ina), montre une fois de plus ses "limites". Il aurait été tellement plus évident que la radio gère elle-même ses archives et leur valorisation. Mais l'idéologie libérale se fout du tiers comme du quart de l'évidence quand il s'agit de "diviser pour mieux régner ou… pour mieux démanteler". Pour que le Pdg de l'Ina puisse s'exprimer sur ces questions je ne vais pas manquer prochainement de l'interpeller. 

(1) Je retiens volontairement cette première phrase. On semble y déceler une autre logique que celle d'un certain Pdg de Radio France qui, quelques minutes après avoir pris ses fonctions en mai 2014, voulait vendre au public les podcasts de Radio France comme on vend des petits pains au chocolat.

• Pain doux avec des raisins de Corinthe
Une semaine sans que Sandrine Treiner, directrice de France Culture, enfonce les portes ouvertes des slogans sentencieux dont elle a le secret et… l'on se sent tout démuni. Cette semaine, comme sait le faire Charlie en 4ème de couverture, vous aurez échappé à "La culture c'est l'ADN de France Culture" ou encore "La culture irrigue tous nos producteurs à tel point que nombre de ceux-ci sont accaparés par la concurrence". Le reporter naïf : "France Inter vous voulez dire ?" "Non, France Inter ce sont des amis. Et ce qui est bon pour France Inter est bon pour Radio France" Tu l'as dit bouffi ! Alleluïa ! (La semaine prochaine une autre pensée rigolote à moins que l'intérim ait pris fin).















• Caviar "Hala-Louche"
Bolloré par ci, Bolloré par là. Les médias qui adorent les sagas (industrielles, romantiques, sociétales, pipoles) se régalent des différentes postures de l'industriel qui chamboule le mythe des années 80 "Canal et son esprit" et remet ses pendules à l'heure. À l'heure sans doute de la Rolex quand, des Lescure, DeGreef, Gildas et de Caunes faisaient semblant d'être à l'heure de Lip et de l'autogestion ou d'Actuel et d'un esprit underground. S'en fout le Pdg, s'est acheté une danseuse et compte bien la faire danser dans ses bras et pas dans ceux qui manient la satyre et la moquerie des puissants. 

Tous les médias ont beau nous dire que la TV est morte les mêmes médias en font toujours des tonnes pour se pencher sur l'effet Bolloré qui s'est vite transformé en effet papillon. On cherche encore ce qui en radio aurait pu intéresser autant les médias ? "Patrick Balkany rachète Radio France cash". "Inter, Culture, Musique, Mouv', Fip, fusionnent pour créer la chaîne unique Radio France". "France Info et France Bleu aussi pour créer France Info Bleu, Blanc, Rouge". La TV de papa fait encore saliver dans les chaumières pourquoi se priver d'en abreuver les colones des journaux et les commentaires des spécialistes média (sic).

• Pudding 
Titrer les émissions c'est tout un art. On (je) pourrait faire une thèse avec les titres emblématiques des émissions de la radio publique et quelquefois de la radio privée. Mais quelque fois on se demande dans l'esprit de qui un titre ambigu ou carrément déplacé a pu germer. C'est le cas de la nouvelle "émission" "Sous les jupes de Fip" sur Fip… Souchon est délicat, subtil et poètique et son "Sous les jupes des filles" ne souffre d'aucune ambiguité. Ce n'est pas le cas du titre de Fip qui non seulement n'est pas subtil mais qui pourrait par des esprits gaulois tourner au trivial. Ce n'est pas bien grave. C'est juste impensé et maladroit.
















• Le feuilleton Michka #4
Et nous voilà déjà au quatrième épisode… Michka a eu la bonne idée de ne pas s'embarrasser d'un indicatif et c'est quelques minutes de gagnées. On ouvre le bal "She's a rainbow" des vénérables Stones qui ouvrent l'épisode "Quelques monuments". Et Michka de commencer son émerveillement. Et de poser les limites de la galaxie Stones. Et avec un enchaînement venu des profondeurs galactiques Michka raccorde le très oublié "Blood sweat and tears". Mais 1969 étant inoubliable pour plein de raisons "Spinning wheel" réchauffe les motivations à ce retour vers le futur.Et le petit morceau de flûte final de vous décalquer le bonheur. Puis vous prendrez votre petit cours de "Doors & Morissson" réunis. Et reverrez vos classiques. Michka explique la musique et son histoire sans être pédant ni sentencieux. Allez à vos cassettes



À dimanche prochain…

mardi 22 septembre 2015

COM' tu l'imagines pas… 2/2

©  Agathe Azzis / L'Internaute Magazine
Le COM c'est un peu comme cette maquette, c'est parfait "sur le papier" mais… juste un peu glacial
Le billet d'hier tentait de montrer comment Mathieu Gallet, Pdg de Radio France, utilise une communication simpliste pour tenter de masquer pour l'entreprise qu'il dirige un projet stratégique dont on ignore toujours le contenu. La question lancinante qui se pose et à laquelle Olivier Schrameck, Président du Csa, devra bien répondre un jour est "Sur quels critères Mathieu Gallet a pu être désigné Pdg de Radio France ?" S'il faut 9 mois à un Pdg pour écrire un C.O.M. (Contrat d'Objectifs et de Moyens) qui recycle les attendus, empile les évidences, accumule les vœux pieux, on voit mal comment tout cela pourrait présider à l'élaboration d'un plan de développement pour les cinq ans à venir de Radio France. Suite de la revue de détail.

5. Pas du tout de pétrole mais des idées
 Radio France dispose par ailleurs de collections et de fonds patrimoniaux (archives sonores, discothèque et partitions notamment) extrêmement riches. L’usage de ce fonds sera étendu afin d’enrichir l’offre numérique des antennes, tant sur le plan documentaire que sonore. En particulier, FranceCulture.fr s’appuiera fortement sur la patrimoine radiophonique afin de démultiplier les possibilités d’écoute pour amener l’auditeur connecté à découvrir, redécouvrir, retrouver les trésors de la production radiophonique de Radio France.. 
ndlc : d'Arvor (ex-dir. de France Culture) tout à sa mégalomanie du "monde" n'a jamais rien fait pour valoriser le patrimoine archivistique et encore moins revoir les modalités de son "exploitation" avec l'Ina. La (re)diffusion des archives a un coût. Un projet ambitieux pour leur valorisation peut-il exister "dans un contexte économique contraint"?

[L]es évolutions concerneront les processus de production, adaptés en fonction des types de programmes, l’évolution des compétences et des métiers de la production et l’organisation de la production au sein des directions transverses et des chaînes,
ndlc : ça c'est clairement accompagner la mue, les mutations sur une durée longue. Écrire de façon aussi lapidaire l'enjeu d'un bouleversement de la culture d'entreprise reste une intention. On aimerait en connaître les modalités, à court, moyen et long terme !

• La mise en place de services transverses sera recherchée dès lors qu’elle permettra de renforcer la puissance journalistique des rédactions sans entamer leur identité propre, notamment dans le domaine du sport, de l’investigation ou des flashs de nuit 
ndlc : doit-on comprendre que les chaînes qui diffusent des flashs de nuit diffuseront les mêmes flash sur leurs antennes respectives ? (1)

6. On aimerait y croire
Dans le domaine des documentaires, Radio France a acquis une expertise qu'elle est la seule à porter, et qui se déclinera dans tous les champs, notamment sur France Culture : documentaires de société, historiques, de création visant à documenter les mondes contemporains et patrimoniaux.
ndlc : ce petit serpent de mer évoqué un temps par d'Arvor semblait avoir atteint des profondeurs abyssales… Wait and see 

• Face aux défis qu’elle doit relever, Radio France peut compter sur la force que constituent ses collaborateurs, leur professionnalisme et leur engagement. Les savoir-faire, l’intelligence collective et créatrice des équipes, le sens de l’excellence et de l’innovation, l’attachement au service public de la radio et à la place de la musique sont autant de valeurs qui soudent les collaborateurs de Radio France et constituent des fondements essentiels pour construire l’avenir de l’entreprise. La modernisation de l’entreprise et de son modèle social sera menée en concertation avec les collaborateurs dans le respect d’un dialogue social soucieux de l’expression de tous. Cette évolution s’appuiera sur un renforcement du rôle de l’encadrement et de la responsabilisation de chacun et un accompagnement au plus près des collaborateurs. 
ndlc : qui pourrait contester ça ? Ce sont des évidences, des préalables minimum pour gérer les rapports sociaux dans une entreprise, non ? Pourquoi faut-il l'écrire ? Y'aurait des risques qui pourraient déboucher sur des mouvements sociaux ?

7.Reconstitution de ligue dissoute ?
À la suite de la remise du rapport du groupe de travail interministériel sur l’avenir de France Télévisions, l’État a exprimé son souhait d’instaurer un comité de pilotage stratégique pour renforcer les coopérations au sein de l’audiovisuel public. Par la constitution de ce comité, l’État souhaite fixer une orientation et proposer une méthode pour accompagner les organismes de l’audiovisuel public dans la mise en oeuvre de ces évolutions indispensables. Dans ce cadre, Radio France sera pleinement mobilisée et s’efforcera de rechercher toutes les synergies possibles dans tous les domaines, en particulier dans le domaine du numérique mais également dans le domaine de l’information, du développement de contenus destinés aux jeunes adultes ou de la distribution d’offres à l’international. 
ndlc : ça fait longtemps que je propose que le fossoyeur de l'ORTF, Giscard lui-même anime le groupe de pilotage qui devra "créer" l'usine à gaz ?

Il y a d'autres perles dans ce projet de COM, mais dans l'ensemble ça ressemble beaucoup à un "catalogue des possibles". Nous guetterons l'avancée de ce dossier qui devrait aboutir en novembre et pourrons comparer avec le COM final. Puis il ne restera "plus" qu'à suivre le mouvement que va engendrer ce COM et ses effets sur le personnel, les locaux et surtout l'"ambiance" générale qui est encore très loin d'avoir retrouvé celle d'avant la grève, pour ne pas dire celle d'il y a quelques années déjà. Ce ne sont pas des vœux exprimés dans un projet qui font le projet ! Encore faut-il savoir les mettre en œuvre pour ne pas dire en musique. Ce n'est pas sûr que le chef d'orchestre connaisse bien la partition. Et ça ne s'apprend en claquant des doigts, comme si on voulait faire croire qu'on sait.

(1) Nous reviendrons dans quelque temps sur l'idée initiale qui a été de créer des chaînes autonomes et éditorialement identifiées en tant que telles et cette idée récente de "rationaliser" et de "transversaliser" ce qui pourrait être des "troncs communs" comme le sport, la culture et pourquoi pas la musique. Euh comme on dit au Café du Commerce "ça mange du pain" !

lundi 21 septembre 2015

COM' tu l'imagines (pas)… 1/2

La "playlist" soit l'alpha et l'oméga de la radio moderne
©La lettre pro de la radio






















Sous forme de "projet" et de "document provisoire" le prochain Contrat d'Objectifs et de Moyens (COM) de Radio France que "nous avons pu nous procurer" (1) énonce sur vingt-huit pages ce que pourraient être les orientations stratégiques du groupe public audiovisuel pour la période 2015-2019 (2). Après le rapport Schwartz qui m'avait empêché de poursuivre ma lecture de Truman Capote, j'ai du renoncer à quelques plaisirs terrestres pour entrer dans ce COM, polar fascinant sans aucune intrigue et dans lequel le méchant ou le bon, c'est selon, ressemble fort à l'État qui aurait en mains toutes les cartes (finances) pour accompagner le développement de Radio France, mais qui n'a pas encore dit s'il allait se les couper (les mains).

Toutefois les vingt-cinq premières pages qui ressemblent plus à des attendus, (trois pages auraient suffit) m'ont évoqué le catalogue Lapeyre, tant toutes les portes ouvertes (et il y en a beaucoup à la Maison de la radio) semblent enfoncées dans une dialectique de bonnes intentions, d'évidences bibliques et autres concepts tendance. Revue de détail. (3)












1. Les poncifs à deux balles
 Plus que jamais, Radio France a un rôle à jouer dans la cohésion nationale, en faisant communiquer les imaginaires entre eux, en déjouant les certitudes qui isolent au profit des rencontres qui rassemblent, 
ndlc : euh les rencontres ça rassemble toujours un peu, non ?  

 Radio France est une exception française, 
ndlc : comme la RTBF est une exception belge, la RTS une exception suisse,              
Radio Canada une exception canadienne et la BBC une exception anglaise,

Une attention toute particulière portée à ce qui fait l’essence de la radio et de la musique, autrement dit au son… Ce savoir-faire unique est un bien précieux,
ndlc : en quoi cette "évidence" doit être inscrite au COM ? Un peu comme si le boulanger labelisé annonçait qu'il allait fabriquer du pain avec de la farine de qualité…

Radio France invente aujourd’hui la culture de demain, renouant plus fort le lien social et la texture de la vie collective, au son de ses découvertes, de ses voix, de ses reportages, de ses divertissements, de ses musiques, et de ses échos imaginaires, 
ndlc : si Radio France inventait la culture d'hier ça se saurait ! Tiens le documentaire n'est pas cité, un hasard ? Non ! Je n'ai jamais entendu ce mot ni dans la bouche de Gallet, Pdg, ni dans celle de Schlesinger, directeur éditorial des sept chaînes du Groupe public,














2. La séance de voyance extra-lucide
Pour continuer à exercer ses missions dans un monde qui change, Radio France doit se transformer tout en restant elle-même, 
ndlc : Comme si Radio France n'avait pas fait ça depuis 1975 ? Une telle assertion mériterait une conférence au sommet dans laquelle les auditeurs auraient AUSSi la parole,

Radio France s’affirmera dans la conduite des ressources humaines, de sa gestion et du programme de réhabilitation comme une entreprise responsable et engagée,
ndlc : Vœu pieux ? Ces trois objectifs ont été bien malmenés depuis la prise de fonction de Gallet en mai 2014 !

Mais bien au-delà, Radio France doit construire, avec l’ensemble de ses collaborateurs, son avenir dans le monde de demain, 
ndlc : Car son avenir dans le monde d'hier… c'est pas gagné ! Formule creuse ou cathéchisme de communication… On a envie d'ajouter "mais encore ?"

Radio France déploiera une stratégie éditoriale lui permettant de cultiver sa singularité et de s’adresser à tous les publics 
ndlc : ah donc la singularité ce n'est pas qu'une idée de Treiner, on se disait aussi pour pondre un concept aussi creux il avait sûrement fallut s'y mettre à plusieurs…
















3. L'enfumage sans dispositif d'alerte
Le réseau France Bleu joue également un rôle fondamental dans l’offre locale de programmes et d’information…  Préserver les fondamentaux de la politique éditoriale de France Bleu : la proximité (géographique et affective), 
ndlc : C'te blague et la syndication qui gomme sur un très grand territoire le particularisme et le local, c'est quoi de la géographie-géométrie variable ? Quant à "affective" c'est juste à pleurer. Quel foutage de gueule !

France Culture continuera à proposer des contenus durables et éclairants,
ndlc : Un peu comme la pile Wonder ? C'est quoi des contenus durables ? C'est le contraire des contenus jetables des six autres chaînes ? Le jargon "managérial-comptable-tendancial" s'auto-détruit à la vitesse du çon…

• Un bilan sera réalisé fin 2016 sur l’atteinte de ses objectifs par Mouv’ à la suite de son nouveau positionnement éditorial en février 2015. 
ndlc : Jésus multipliait les pains, Galet multiplie les mois : en décembre 2014 il donne 18 mois à Mouv' pour sortir du bois. 18 mois = juin 2016. Et Laforestrie, directeur de la chaîne, vient encore de gagner 6 mois. Entre le prophète Gallet et l'apôtre Laforestrie, qui croit aux miracles ? Les auditeurs ?

• Prescriptrice reconnue en matière musicale, l’antenne [de Fip] sera complétée par une offre de webradios complémentaires, 
ndlc : Avec quels financements fait-on des web-radios ? C'est gratuit ? À moins qu'à budget constant Gallet et Sérode, la directrice de la chaîne, fassent du "redéploiement" interne ? Et/ou la fermeture des locales de Fip (Bordeaux, Nantes, Strasbourg) serviraient une fois de plus de variable d'ajustement ?





















4. Des vessies pour des lanternes
Mouv’ et FIP ne disposent aujourd’hui que d’un réseau multi-villes limité de 35 émetteurs pour la première et 10 émetteurs pour la seconde. Les possibilités d’extension de la couverture hertzienne de ces deux chaînes seront examinées sur la période du COM, dans le respect de l’objectif de retour à l’équilibre des comptes de l’entreprise,
ndlc : traduire par : "comme ce n'est quand même pas une priorité et que la bande FM est sur-saturée on ne fera rien mais vous aurez apprécié notre volonté exceptionnelle de le faire tout en sachant …". CQFD 

• Face à l’"hyper-concurrence" d’une offre pléthorique de contenus accessibles sur toujours plus de supports, la radio doit devenir une "hyper-radio", qui touche le public de la bonne façon, au bon moment, au bon endroit ; une radio qui s’écoute de façon linéaire sur tous les écrans ; une radio qui s’écoute à la demande ; une radio qui donne à tout instant les informations pertinentes sur ce qu’on écoute ; une radio avec laquelle interagir. 
ndlc : Hyper-radio ? C'est pas du jargon ça ? Hyper-radio pour y faire son hyper marché ?On remarquera que la radio filmée n'est pas encore venu perturber l'adn de la radio parlée…

• Au-delà de l’écoute d’une radio à tout moment, en tout lieu et dans tous les formats, Radio France développera l’enrichissement de son offre radiophonique, notamment dans trois champs d’usages : l’information en ligne, l’écoute de la musique en ligne et la découverte des trésors radiophoniques. 
ndlc : Combien de pépites (4) parmi les trésors radiophoniques ? L'ambition aurait été de proposer une "Radio-Archives" en co-production avec l'Ina ! Mais ce doit être trop futuriste ou les relations Radio France-Ina seraient-elles gelées!

• Si Radio France offre une gamme de radios hertziennes sans pareil en Europe, elle est en revanche le seul média public européen sans webradios. Or, les webradios constituent, notamment pour les chaînes musicales, une possibilité de prolonger et de personnaliser l’écoute des chaînes en offrant une programmation thématique complémentaire. Elles offrent aussi, pour Radio France, la possibilité de valoriser la puissance de prescription et la qualité de programmation de ses antennes et de ses producteurs. Aussi, la gamme de chaînes hertziennes sera ainsi enrichie de webradios adossées aux chaînes France Musique, Mouv’ et FIP à horizon 2016,
ndlc : Allo… Jean-Pierre Pernault ? Combien ça coûte ?

Vous avez réussi à avaler la pilule ? La suite demain…

(1) Formule de presse tip-top qui vous pose tout de suite la crédibilité ;-)
(2) Il est bon de rappeler que le précédent COM est arrivé à échéance en décembre 2014. Depuis Mathieu Gallet, Pdg de Radio France, fait des ronds de jambe pour différer la présentation du prochain aux tutelles et aux parlementaires,  
(3) Avec l'acronyme "ndlc" (note de la claviste) je viendrai ajouter mon grain de sel ou de poivre,
(4) Mesure subjective inventée par Gallet, non répertoriée par Médiamétrie,

dimanche 20 septembre 2015

Brunch #3





(Ça ne saute pas aux yeux mais je rédige les deux articles suivants ce lundi 14 septembre. Vous comprendrez par là que mon brunch mijote toute la semaine pour vous être servi très frais (c'est possible) ce dimanche…)

• Jus de citron acide
Hey Guillon ! Sacré loup te revoilà dans la bergerie ! Franchement la bergère est accorte et la chaîne fair-play, non ? Sonia Devillers fait ce que ne fera jamais Morandini, inviter des "exclus" et prendre le risque qu'ils frappent encore. Ce que t'as fait Guillon avec "délicatesse" mais reconnais (et t'aurais du le dire à l'antenne) que ce "jeu" est assez rare dans les médias pour être souligné. Devillers montre son indépendance et sa liberté éditoriale. Avec un lascar comme toi faut s'attendre à tout et faut te Canaliser si tu vois c' que j'veux dire… 

Pas complètement faux ce que tu as dit sur Charline et juste ce que t'a répondu Sonia. Charline a depuis mars placé quelques banderilles, elle a pas complètement ton humour vache et n'est peut-être pas tout à fait sûr que "Passées les bornes y'a plus de limite…" (1) au licenciement ! Sinon question promo t'as bien exploité la fenêtre qui t'était ouverte jusqu'à citer le vendeur de billet. Pas folle la guêpe ! Tu cognes mais pas n'importe où, hein ? Allez, envoie-moi un tickson pour deux et j'irai t'écouter dans ton show… bizness.


(1) Émission de Gérard Lefort et Marie Colmant, France Inter, 1990-1996, le samedi matin (réalisation Adéle),

• Caviar d'aubergine sur pain de seigle toasté
Le CSA au sommé (de la gloire)… Renaud Revel dans l'Express titre son billet "Le CSA sommé de communiquer l’ensemble des documents liés au processus de désignation de Delphine Ernotte", je tweete immédiatement : "Est-ce qu'il pourrait être sommé de communiquer les documents liés au processus de désignation de Mathieu Gallet ?" (2). Si j'avais le trait de Gotlib je représenterai Schrameck (3), en haut de la tour Mirabeau (Paris XVème) drapé dans sa toge d'une blancheur virginale, un soleil jaune impérial l'éblouissant par l'arrière, tenant contre sa poitrine les tables de la loi (légèrement écornées) et écrasant du pied droit la transparence (4). La "représentation nationale" a le pouvoir de l'y contraindre. Elle est encore dans la phase "atermoiements". Quand le dossier Ernotte sera sur la table, Schrameck pourra avaler son chapeau et préparer son chemin de croix (5) à moins qu'impérial il ne se jette dans l'arène avec les lions ou dans la Seine avec les drôles de poissons qui y grenouillent encore …

(2) @radiofanch (twitter)
(3) Président du CSA, ligue opaque proche du pouvoir hollandais,
(4) Bon courage Marcel, représenter la transparence pas fastoche ! Plantu (Le Monde), lui, aurait écrit direct le mot sur la boîte, histoire d'être pesamment didactique et lourdingue…
(5) Vas-y Gotlib, croque, croque !

•Œufs brouillés à la basquaise
Le Grand Déballage. Depuis le 7 septembre, y a t-il quelque chose de médiatiquement plus important que le "nouveau" Grand Journal présenté par Maïtena Biraben, sur Canal+ en clair, du lundi au vendredi ? Non ! Il existe des centaines de chaînes de TV, des milliers d'émissions et le gotha médiatique se concentre sur cette émission qui cristallise les nouveaux choix éditoriaux du nouveau directeur des programmes Vincent Bolloré (par ailleurs actionnaire majoritaire de la chaîne cryptée) (6). Qu'est-ce qui pourrait faire autant le buzz en radio ? Le "départ" de Bouvard des Grosses têtes en 2000 sur RTL ? Après avoir créé le désordre, la décision brutale de Mathieu Gallet (Pdg de Radio France), de rentrer dans les ordres ? Le choix de Pascale Clark d'arrêter la radio et de faire en aparté (mais avec une équipe permanente d'Envoyé spécial) le tour du monde à la nage papillon ? De confier à un des pompiers de la maison de la radio l'animation de la matinale d'Inter 76) ? Les commentateurs de ce séisme #LGJ ont tous été biberonnés au Canal de Lescure, De Greef et Gildas. La télé de papa (total has been) a encore de beaux jours devant elle.

(6) Et la une de "M, le magazine", daté 19 septembre,
(7) Daniel Hamelin, pompier, repéré par Roland Dhordain, le directeur de la radio à l'ORTF, propose à Hamelin de prendre le micro. Il animera, entre autres, le 5/7 au début des années 70 sur France Inter…

• Pudding sauce gribiche avec des morceaux dedans (durs à avaler)
T'as passé ta vie à guetter les nouvelles émissions de radio. À plonger dedans. À y rester ou à en sortir. Mais là pour les soirées de Fip et ses quatre nouvelles émissions thématiques, tu freines des quatre fers. T'y crois pas. T'as pas le goût d'y aller. Sceptique. Méfiant. De la radio on attend des émissions. De Fip on attend un programme musical ! Je vais m'y mettre mais sans joie ni désir.

• Roudoudou (dans son coquillage)
Et voilà que le sémillant Emmanuel Laurentin, producteur "historique" à France Culture se fend d'un petit clip pour détourner la jeunesse (moins de trente ans) de You Tube et autres supports "anti-radio" et les inciter à se lancer à… "La fabrique de la radio"…




Electric Light Orchestra



















Le feuilleton Michka (#3)
Bon, Michka nous prévient d'entrée "Burning in rhapsody" de Queen est une pièce montée, sucrée, dégoulinante et quelquefois indigeste. Mais bon se la remettre en oreilles est une œuvre de salut public pour qui veut ne pas louper un pan de la pop pré-punk (1975). Et Michka, virevoltant, nous pousse cash vers Electric Light Orchestra et pas vers un standard mais vers une combinazione assez pop et surprenante "The diary of Horace Wimp". Pour ce troisième épisode on est dans du velours ou dans un écrin. On a peine à croire qu'il est juste passé 10h quand on se verrait bien à la playa le transistor à fond avec l'aréopage de minettes qui bourdonnent autour (flash back). Et là, après Pink Floyd, l'enchaînement le plus inattendu du monde "Pépin la bulle". On se pince. Et on pardonne tout au Michka retombé en enfance ! Puis on file à l'improbable Strawberry Alarm Clock (c'est le nom du groupe) et on découvre 200 ans plus tard "Incense and the peppermint(1967). Le cocktail du Michka est absolument rafraîchissant et tonique. Remettez le couvert !


Dimanche prochain on démarrera avec "La manager de moins de 50 ans"…

lundi 14 septembre 2015

Saint Gulier priez pour nous…

Robin Williams dans "Good morning Vietnam"

















Si toutes les chaînes de Radio France se singularisent de la même façon il n'est pas sûr que ce soit si singulier que ça. En ouvrant le bal de la singularité Sandrine Treiner, directrice de France Culture, nous a cruellement rappelé que le credo de Mathieu Gallet de vouloir des chaînes qui se différencient l'une de l'autre est en train de prendre l'eau. Qu'on en juge.

Singulière était Fip qui pouvait diffuser 24/24 un programme musical élaboré avec longtemps la seule "coupure" thématique de "Jazz à Fip" (1). Or voilà que depuis la rentrée Anne Sérode, directrice de la chaîne, propose 4 soirées consécutives d'émissions thématiques animées par des animatrices et/ou des programmateurs. Singularité ? Que nenni, la singularité de Fip c'était de "ne pas faire de la radio" ou plutôt de "faire de la radio autrement". Quels auditeurs nouveaux Anne Sérode compte-t-elle atteindre ? Les anciens n'avaient pas besoin de ça pour prolonger leur écoute diurne. Dans quelques semaines, après écoute attentive, je me prononcerai sur ces "innovations"… déconcertantes.

Singulière était la "matinale culturelle" de Vincent Josse à France Musique la saison dernière (8h/10h). En rentrant dans le rang (7/9h30) elle se désingularise. Singulier était "Le bon plaisir" l'émission hebdomadaire que François Maspero avait inventé (1984 ou 1985 ?) à France Culture et que Laure Adler s'est empressée de raccourcir en prenant la direction de la chaîne en 1999 puis passer à la trappe en 2002. Singuliers étaient "Les Passagers de la nuit" (2009/2011) de Thomas Baumgartner que Bruno Patino (directeur de la chaîne) avait raccourcis de une demi-heure à la rentrée 2010 et que d'Arvor n'a pas reconduits à la rentrée 2011.

Les singuliers passés à la trappe se ramassent à la pelle année après année. Les singuliers copiés/collés se généralisent : Laurent Goumarre bien au chaud dans sa case de 19h à France Culture avec "Le Rendez-vous" est débauché par la concurrente (sic) Inter pour animer de 21h à 23h "Le nouveau rendez-vous" (re-sic). Trop singulier ! Les transferts d'une chaîne à l'autre on connaissait mais les transferts de titre d'émission c'est plutôt rare, non (2). Quant à Guillaume Erner qui quitte Inter pour la matinale de Culture pas sûr que dans une session aussi formatée l'homme de "Service public" puisse se singulariser. 

Qu'il me soit donné l'occasion de saluer la mémoire de Geneviève Ladoues, productrice à France Culture, pour "Un jour au singulier" qu'elle avait créée sur la chaîne en 1984 (3).

À lundi prochain…

(1) Fin 1981, (et plus récemment Fip livre ses musiques, Fip Classic bazar, Dites 33 sur Fip),

(2) "Les cinglés du Music-hall" de Jean-Christophe Averty s'ils ont migré d'Inter à France Culture, l'émission est restée strictement la même. Goumarre passe lui d'une heure à deux heures pour un public différent. On relira mon billet sur Michka Assayas qui sur Inter cet été a su coller au public d'Inter et dépasser son "pointu" "Subjectif 21" de France Musique,
(3) Geneviève Ladouès est décédée le 1 mars 2001 à 56 ans des suites d'un cancer.

dimanche 13 septembre 2015

Brunch #2














• Caffè (con latte)
Esprit es-tu là ? Hier pour briller en société il fallait avoir de l'esprit. Aujourd'hui pour être en surbrillance dans les médias il faut convoquer les esprits et bien sûr s'autoproclamer en avoir (de l'esprit). Depuis quelques années déjà "L'esprit Canal" avait rassemblé une communauté "à part" et-tellement-différente-de-tout-ce-qui-se-fait-nulle-part-ailleurs-amen. Mais là j'ai l'impression que l'esprit Canal vient d'être enterré par Bolloré, non ? (1) 

Maintenant dans les magasins "Esprit" on trouve aussi "L'esprit Inter". C'est quoi ? Cohen qui découpe aux ciseaux sa carte de presse ? Clark qui joue (mal) au D.J. et qui boude ? Varrod qui vend des disques pendant les grèves ? Ah l'esprit Inter c'est pas ce qui "saute aux yeux" ? C'est plus profond que ça ? Fallait le dire ! C'est en fonction du vent en fait ? L'esprit girouette quoi ! Donc les bad vibrations des personnages sus-cités sont à ranger dans le tiroir "Mauvais esprit" (le mien bien sûr). Continuez les gars, les filles on y croit trop à l'Esprit Inter… (2)

(1) Rien moins que Charline Vanhoenhacker et Charline Roux (L'instant M) ont décrypté, mardi 8 septembre dans leurs chroniques respectives le (nouveau) "Le grand journal" et l"'Esprit Canal", attendons d'entendre le décryptage de l'Esprit Inter…
(2) À l'occas' je peux vous faire une conférence d'une heure pour vous parler de l'esprit Inter, avec des noms, des émissions, des indicatifs. Envoyer vos propositions au journal qui transmettra (référence raton-laveur),


Nouveau logo











• Saumon (en)fumé à la turquoise
Je crois bien avoir avoir assisté au plus grand flop de communication de l'histoire moderne des médias. Résumé de l'épisode précédent : Esclatine directeur de France Bleu (Groupe Radio France) annonce lors de la conférence de presse de rentrée qu'une révolution copernicienne va se produire… sur le logo de la chaîne et que celui-ci va prendre la couleur turquoise (voir image ci-dessus). 


À y regarder de près ce turquoise ressemble à du bleu… ciel, non ? Je vous mets quelques turquoises pour vous permettre de comparer. Rigolos les communicants qui vendent de l'eau pour du vin ou de la poudre aux yeux pour soirée karaoké… 



Monsieur Esclatine votre "turquoise" évoque la pâleur, l'absence totale de chaleur, et crée un effet trompeur. J'espère qu'une fois délavé l'ancien "Bleu" le nouveau ne vous aura rien coûté ? Des fois qu'avec l'argent économisé vous auriez pu mettre plus de moyens dans les locales…


Précisons que pour être à la mode de l'impérialisme de la langue anglaise à Radio France, le nouveau site de France Bleu est en "responsive design". C'est sûr que c'est grâce à ça qu'on va écouter France Bleu… nuit et jour.

• Confiture d'oranges amères
"Une vanne par semaine" pourrait être le titre du projet de Sandrine Treiner, directrice de France Culture. Cette semaine ne reculant devant rien pour surfer sur les poncifs elle dit à Télérama (3) : "Il faut marquer notre singularité". Ben voyons, en voilà un postulat qu'on attendait depuis longtemps ! Rappel des faits : en tant que directrice éditoriale de la chaîne depuis 2011 elle a participé activement à singulariser :

- la matinale, en copiant/collant celle d'Inter, en empilant les chroniques, en donnant le rythme de l'info (et pas celui de la culture),
- en "cautionnant" le départ d'Alain Veinstein alors que son émission singulière faisait la promotion des livres et des auteurs 5 nuits par semaine,
- en renforçant le découpage de la grille par heure alors que France Culture savait jouer avec des cadencements différents et singuliers,
- en "pliant" sous le joug de J.M. Four (ex-directeur) qui a imposé de créer une case factice le "5 à 7" enfermant l'heure documentaire dans le grain à moudre (image pieuse),
- en laissant s'installer le "talk-blabla" avec de fausses disputes (21h) et une émission de direct quand "Les (singuliers) ateliers de la nuit" à 23h auraient pu occuper cette case horaire,

Vous voulez d'autres exemples ? Et encore on a échappé à la trouvaille de d'Arvor qui voulait ajouter un "comique" dans la matinale. "Marquer notre singularité" c'est du verbiage et de la communication. Ça ne résiste pas une minute aux faits.

(3) du 9 septembre 2015, 

• Crêpes suzettes flambeur
Cette semaine Mathieu Gallet, Pdg de Radio France a enterré le PDV (Plan de Départ Volontaire), qui aurait pu concerner 350 salariés, en avançant la réflexion sur le non remplacement de 270 autres à l'horizon 2018. "Drôle" de façon de manager, "drôle" de façon de communiquer. Le PDV, PSM (petit serpent de mer) qui court autour de la Maison de la radio depuis décembre dernier semblait être l"affaire" même de Gallet et qui sait peut-être son seul "projet stratégique" ? Celui-là même qu'il avait présenté aux sages du CSA en février 2014 et que les dits-sages refusent toujours de communiquer (4). Que d'amateurisme de gestion, que d'atermoiements, que de morgue pour en arriver là ! Et on serait tenter de dire "Tout ça pour ça ?" Le discrédit du CSA est total, celui de son Président dans sa tour d'ivoire-Mirabeau encore plus. L'image que donne là l'audiovisuel public peut faire ricaner sous cape les Pdg des radios privées. Elle marque un peu plus (trop) s'il en était besoin le discrédit absolu de l'État.

(4) Dans l'éventualité ou le CSA contesterait mes hypothèses qu'il apporte donc les preuves nécessaires en rendant public le projet stratégique de Gallet,






Le feuilleton Michka (#2)
Pour vous écrire ce feuilleton je réécoute (au casque) et très concentré chaque épisode des 20 n° de "Very Good Trip" que Michka nous a offert cet été sur France Inter. Au neuvième titre de cet épisode vous comprenez ce que la grâce veut dire. "The Raspberries", illustres inconnus pour moi, prennent un autre relief si Michka ose (à juste titre) la comparaison avec Macca (Mc Cartney). À la réécoute on trouve le morceau indispensable à sa propre discothèque. Ça sonne bien années 60 et on se demande pourquoi Pierre Wiehn (Faisons bon ménage), Lenoir à la prog. chez Artur n'ont "jamais" passé ce titre sur Inter ? Ajoutons pour la joie les deux morceaux suivants ("I miss you" et "Waking up alone") et ce n°2 pourra faire nos belles soirées d'automne (3). 
(À suivre)


(3) Regrettons que l'éléphant très balourd alias le pas drôle du tout Morin (pov' tâche) ait cru subtil de ricaner niais comme un adolescent boutonneux sur le final de "Without you" de Nilsson.


Bonne semaine et à dimanche prochain…