samedi 31 mars 2012

Vous avez loupé (3)…

Karine Le Bail nous emmène, une fois encore,  dans ses Greniers de la mémoire pour évoquer, deux samedis consécutifs le Grand Jacques. Un autre grand, Jean Malaurie, explorait, mardi dernier, ses musiques avec Marcel Quillévéré, dont un "chant des baleines à bosse". 

Dans quelques jours, le 3 avril, ce sera au tour de Fip d'inviter sur son canapé Dominique A, qui depuis vingt ans tisse sa toile aux lumières de sa sensibilité.

Si la nouvelle campagne du Mouv' vous a séduit vous pourrez toujours en utiliser les images pour votre fond d'écran, et écouter comment Moustic a trouvé sa façon pour faire de la radio et nous faire partager ses musiques. Sur Inter, ce samedi, Guillaume Gallienne revisite les grands éditos de la presse.

À partir de lundi 2 avril, Emmanuel Laurentin, sur France Culture (2) fêtera les quarante cinq ans des "Lundis de l'histoire" et accueillera Jacques Le Goff, un de ses fondateurs, qui anime toujours un lundi par mois cette émission. Et bientôt sur France Bleu, en feuilleton, le "Titanic" avec André Dussolier,…

(1) la Fabrique de l'Histoire, 9h, du lundi au vendredi.

Elle court, elle court la R.N.T.…


… comme le furet ! Le C.S.A. ayant décidé de passer à la vitesse supérieure, on s'agite dans les coursives. Je ne rappellerai pas ici les épisodes précédents, vous les trouverez sur ce blog. Pour faire avancer l'idée RNT auprès des consommateurs on a sans doute trouvé le bon furet : l'autoradio ! Les constructeurs sont prêts. Ils proposeront, dès que le lancement sera opérationnel dans plusieurs villes de France, un autoradio hybride qui recevra la RNT et la FM. N'est-ce pas la meilleure façon d'habituer, convaincre, imposer au public cette nouvelle radio ? Les voitures neuves seront équipées de la RNT et quand on rentrera au domicile il faudra se "contenter" de la FM. Petit à petit les achats de récepteurs RNT permettront de remplacer les deux, trois, quatre récepteurs qui équipent la maison. Il n'y aura plus le choix… Au loin, quelques farouches résistants cajoleront leurs "anciens" postes jusqu'à épuisement total (de la réception FM).

Ce jour-là on pourra installer, dans les villes et autres chefs-lieux de canton, d'immenses bennes qui récupéreront les objets obsolètes qui, dans le meilleur des cas, partiront pour l'Afrique, le Pérou ou les Terres Australes. Entre temps, Syntone, aura récupéré gratos un studio analogique offert par Radio France, une association de sauvegarde des antennes-relais aura maillé tout le territoire où quelques vieux nostalgiques de T.D.F (Télédiffusion de France) entretiendront la "flamme" d'antennes-torchères improbables, d'un son révolu. Le 13 juillet (1) sera décrété " F.M. Party" et, quelques jeunes sauvages pop envahiront les plages de la côte avec un transistor dans chaque main. Longueur d'Ondes ne sera pas en reste qui, chaque mois de décembre, proposera son festival. Un mois entier d'écoute FM pour éviter que nos vieux récepteurs s'endorment à jamais. Voilà de quoi se préparer doucement à la Révolution !

(1) anniversaire de la mort de Léo Ferré.

vendredi 30 mars 2012

RTL : d'abord continuer…

Alors qu'un certain Bouvard fête aujourd'hui les 35 ans des "Grosses têtes", j'ai eu envie d'entendre Jacques Rigaud grand patron d'RTL de 1980 à 2000. C'est grâce aux collections de voix de l'Oufipo (Ouvroir de finistérités potentielles) que j'ai pu écouter celui qui a tenu l'affaire au premier rang des radios françaises. Qu'il est doux d'entendre que "la radio avait un formidable rôle d'éveil culturel" par celui qui dirigea le cabinet du Ministre de la Culture Jacques Duhamel (1). RTL culturel vs RTL divertissement ? Et Rigaud de rappeler comment l'intelligentsia a ironisé sur "L'homme de culture [qui va] dans la radio des concierges comme c'est intéressant" quand d'autres ont pensé "il va faire France Culture".
Rigaud explique avoir voulu que "dans les informations comme dans le divertissement la dimension culturelle soit développée". Et de citer quelques exemples qui lui ont permis de défendre la culture. Je ne suis pas un auditeur d'RTL, quelquefois j'y musarde. Je ne suis pas sûr aujourd'hui de me prendre la tête pour écouter Bouvard, mais je connais un accro à l'émission. Il m'en parlera.

(1) 1971-1973

jeudi 29 mars 2012

Silence FM… R

Anthropométrie Y.K.







Enfin l'île. Hier. Soleil au zénith. Sable chaud. Vent 40 km/h. Petit coef'. Pas de transistor. Pas de pin-up. Pas d'avion qui traîne une pub culturelle. Du bleu sans Klein. Gelidium sesquipedale. Parfum de sel et de goémons. Passage du Gois. Silence radio. Quelquefois j'arrive à m'en passer…

mercredi 28 mars 2012

Sous les papiers, la plage… radio !

Au petit matin frisquet (5h G.M.T.) je suis allé au kiosque acheter Télérama pour y découvrir sa "nouvelle formule". Et, comme un lecteur aimant prendre le temps de la découverte page à page, je ne me suis pas rué… sur les pages radio. D'un point de vue graphique c'est agréable à lire, des blancs, des accroches douces, un rédactionnel qui a fait la réputation de Télérama. Cinéma en tête. Mais, mais, mais, les "belles pages" (les pages de droite, impaires) sont envahies par la pub. Cet effet commercial se "niche" (1) jusqu'à la première page d'entrée rédactionnelle du magazine, soit en page de gauche ! Dommage pour l'impact, dommage pour les habitudes. Culturellement on commence par lire en page de droite… Fermez le ban ! (2)

… Après 75 pages de programmes télé (3), arrive la section Radio, qui sur trois pages (4) propose : focus sur des émissions qui ont retenu l'attention des journalistes, comptes-rendus d'écoute, rubriques (podcast, écoute à la demande). Les billets qui autrefois émaillaient la grille de programme ont été remplacés par des… photos. Vous l'aurez compris, à la différence des pages télé qui, pour chaque jour, ouvrent sur deux pages rédactionnelles, la radio devra se contenter de trois pages "globales" en début de section. Qui voudra bien reconnaître qu'à Télérama le budget consacré à la radio est bien mineur comparé aux autres sections culturelles du magazine ? Pourtant, comment Fabienne Pascaud (5) peut-elle à la fois vanter le changement de formule, justifié par un changement des pratiques et offres culturelles, et ne pas faire évoluer le positionnement de la radio à Télérama ? Veut-elle imprimer le fait que l'écoute radio ne serait qu'un épiphénomène ? Que l'offre radio n'est pas en augmentation ? Que les pratiques du podcast, d'écoute à la demande sur multi supports (dont smartphones) n'explosent pas ? Que la radio ne "déborderait" pas elle-même de culture (6). Au-delà des "coups" sur telle chaîne ou directeur de chaîne publique (7), la radio à Télérama c'est "après tout le reste"… culturel. Alors que la radio reste aujourd'hui le média d'accompagnement par excellence.

Fabienne Pascaud était l'invitée, hier matin, de Christophe Bourseiller (8) pour présenter la "nouvelle formule" du magazine. Invitée à la radio, elle allait pensais-je forcément parler de radio ? Elle a parlé théâtre, cinéma, chanson, transmission du savoir, choc des cultures, des rencontres, des individus, défendu la librairie… Mais de radio il ne fut pas question. Rien, nada, niets, niente, nichts, netra, nothing, nanimo, res… Et quand elle évoque la création du magazine, il y a plus de soixante ans, elle précise que c'était pour aider les lecteurs dans leurs choix télévisuels. Je me suis pincé. L'hebdomadaire s'appelait à l'époque Radio-Cinéma, et le nombre de récepteurs TV était ridicule. Télérama revendique plus de 550 000 abonnés (9). Écoutent-ils la radio ? Sont-ils satisfaits de la place qui lui est dévolue ? Je crois que nous ne le saurons jamais. Quant à acheter un magazine culturel qui fait la part si belle à la TV, quand on n'a pas la télé, et dont les pages radio ne donnent qu'un petit aperçu de la diversité sur la bande FM, c'est un "pas" que je ne franchirai pas… N'en déplaise à ceux qui en parlent comme de "l'hebdo de référence". Il faudrait enfin nous dire la "référence" de quoi ?

(1) Là la pub ce n'est plus une niche, c'est la caverne d'Ali Baba !
(2) et comme Télérama a beaucoup d'humour, il titre page 52 :  "20h30, la pub s'en paye une tranche". La pub télé, of course.
(3) de la page 96 à la page 171, soit plus d'un tiers de la pagination totale (194 pages),
(4) avec quand même au milieu une page de pub !
(5) directrice de la rédaction depuis 2006, 
(6) "la culture déborde" slogan de la campagne Télérama,
(7) Inter et Val faisant la Une récemment et l'objet d'un très long reportage,
(8) Musique Matin, France Musique, 7h-9h, du lundi au vendredi,
(9) + 80 000 acheteurs au n°, et 2,4 millions de lecteurs (chiffres cités par Pascaud).

mardi 27 mars 2012

Babel oueb…

Syntone, vigie radio a publié hier "Dans la roue de la campagne à vélo", une petite causerie entre Etienne Noiseau animateur du blog "actualité et critique de l'art radiophonique" et ma pomme. Vous vous souvenez peut-être qu'un dimanche de février j'avais écrit un long billet sur l'épopée des vélocipédistes. Nous avons échangé avec Étienne et proposé à nos lecteurs respectifs de partager nos points de vue, non figés, en amorce d'un débat à mettre "sur le gril" à défaut de le mettre sur la grille.

Hier aussi, sans crier gare, une nouvelle web radio a vu le jour à 18h : Radio Hollande ! Comme il y a quelques mois j'avais évoqué la radio Éclectrique de l'entreprise EDF, je ne pouvais faire l'impasse sur cette créa pour laquelle on a demandé à Pierre Lescure (1) et à Fred Musa (2) de réaliser les interview des personnalités qui viendront s'exprimer sur cette web radio. La première essuyait quelques plâtres. "Cette démarche est fidèle à l’esprit du Contrat de Génération porté par François Hollande. Et les auditeurs sont appelés à participer" est-il écrit sur le site. Le défi tient au fait que le projet s'appuie sur ce qui a été observé par les équipes de campagne du candidat et dont il n'a pas été assez rendu compte par l'intermédiaire des canaux habituels. Des anecdotes au cours du "porte à porte" comme des propositions "à remettre sur le métier". Pour les aficionados de politique, à écouter de 18h à 19h30, du lundi au vendredi. Antoine Blin a aussi écouté Radio Hollande.

(1) journaliste, (ex patron de Canal+) mais aussi journaliste à RTL, Europe 1, Antenne 2 qui a cessé cette année de jouer dans la récré de Nagui sur Europe 1 avec Laurence Boccolini,
(2) "Planète rap", Skyrock.

lundi 26 mars 2012

Une belle campagne (2)…

La voici, la voilà ! Tout arrive ! En écrivant "une belle campagne" je voulais évoquer celle du Mouv' qui va se décliner sur différents supports à partir du 28 mars. "Non, tout n'était pas mieux avant", est l'accroche qui associée à cinq visuels veut clairement positionner le parti-pris de la chaîne : "donner envie à toute une génération d'aimer, de vivre et de faire son époque". En donnant un immense coup de pied au cul à la morosité qui plombe le quotidien. Et ça c'est la patte de Patrice Blanc-Francard (PBF) le directeur de la chaîne. Comment en est-on arrivé là ?

1. Jean-Luc Hees, veut que le Mouv' trouve sa place et ses auditeurs dans la galaxie de Radio France dont il est le Pdg,
2. Il nomme PBF en 2011 pour venir y mettre une couleur, un ton et son expérience professionnelle audio-visuelle,
3. PBF n'a jamais cultivé la nostalg'. Il vit dans l'époque avec ses outils, ses musiques, et ses réalités. Pas question pour lui de dire "c'était mieux avant !" et d'influencer les programmes avec cette approche qui figerait l'antenne et n'aurait aucune chance de séduire un public jeune (et les autres accessoirement),

C'est cette ritournelle pesante que PBF veut combattre et, c'est ce que nous avions évoqué lors de notre entretien il y a un mois. Il avait l'air joyeux de bousculer, avec cette campagne à venir, les pesanteurs, le P.C. (Politiquement Correct) et autres frilosités ambiantes. La RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens) vient d'en refuser l'affichage au prétexte que les "usagers pourraient prendre la campagne au premier degré". Circulez y'a rien à voir.

Par petites touches subtiles d'évolution de la grille (1) PBF donne du caractère à sa chaîne. Il faut maintenant que ça se sache. Cette campagne arrive à point nommé pour le faire savoir et mieux pour donner envie d'écouter la chaîne. Le Mouv' c'est vraiment mieux maintenant ! (2)

(1) La non venue de Bernard Lenoir en janvier, mais l'arrivée de Moustic ce samedi 24 mars, les journées spéciales (Groland), la musique Live, …
(2) Une nouvelle signature « Le Mouv’, mon époque, ma radio. »ancre le positionnement de l'antenne.

Une belle campagne (1)…

Caché derrière…
Pour la première fois ce billet va être coupé en deux… Je m'explique. Vendredi matin, suite à une communication avec un professionnel de la radio, je sais quel sera le thème de mon billet de ce jour. Vendredi après-midi j'attends des éléments d'information. On me prévient qu'ils arriveront lundi en matinée ou dans l'après-midi. Je ronge mon frein. Pas question de changer de thème. Cela fait un mois que je connais cette information et ai envie d'en rendre compte ici…

Et bien, mes chers auditeurs, il vous faudra attendre comme moi, soit la fin de la matinée, soit la fin d'après-midi, pour que j'évoque "cette belle campagne…"
(à suivre)

dimanche 25 mars 2012

Une voix d'or…

Pour ceux qui, cette nuit, n'auront pas voulu ajouter l'insomnie au changement d'heure, il faudra guetter sur le site de l'émission "La nuit rêvée" sa réécoute ouverte (1)… Entendre et (ré)écouter Pierre Descargues c'est comme entrer dans la maison de cet artiste pour une visite habituelle. À peine franchi le seuil, nous voilà en admiration devant tant de délicatesse et d'attention pour cette façon qu'il a de si bien raconter la peinture ou les choses qui ont passionné sa vie. Sa voix très douce captive. Sans en avoir l'air il nous prend par la main pour nous guider dans son musée permanent. Il a les mots justes et humbles d'un passeur, attentif et attentionné à être clair, simple et captivant. Il tisse une histoire et nous entraîne dans son déroulement. On est là devant le tableau, on en saisit les nuances, on comprend le détail que l'on n'avait pas su voir, on est ébloui par une telle érudition transmise sans que jamais Descargues ne se mette en avant. Et on a l'impression qu'il s'adresse, plus qu'un autre, à nous tout seul, reprenant le fil de la conversation là où nous l'avions interrompu lors d'une précédente visite.

Il en va de même quand il raconte ses amis artistes, qu'il les ait bien connus ou qu'il sache si bien raconter leur vie et leur art avec talent et simplicité.

Et puis, quand au détour d'une confidence à propos d'Hartung il évoque un "marchand de couleurs", on fond car, dans sa bouche, ce beau métier prend toute sa saveur, et l'on est transporté aussitôt dans la boutique de nos rêves, droguerie, quincaillerie, galerie fantastique d'un bric-à-brac merveilleux. Les mots assemblés de Descargues c'est de la poésie vivante au service de son rapport amoureux avec l'art. Il prônait "l'art dans la rue" et nous incitait à nous débarrasser de notre frilosité (autour de l'art).

En nous rappelant le sens du mot enthousiaste "avoir un dieu à travers de soi", on imagine bien que Descargues avait mille dieux à travers lui. Nous essayions chaque semaine d'en attraper un au cours d'une de ces visites bouleversantes de savoir, d'érudition, d'humanité… Quel homme et quelle vie fut la sienne, lui qui avec tendresse et amitié, avait su partager avec ceux qui aspiraient plus que tout à être curieux et émerveillés. Merci Pierre.

(1) La nuit rêvée, France Culture, le dimanche de 1h à 6h30.

Ce billet est le trois centième d'un feuilleton commencé le 17 juillet 2011 !

samedi 24 mars 2012

Vous avez loupé (2)…


Pour "Atom Heart Mother" de Pink Floyd je suis capable de faire marcher sans aucune difficulté ma petite machine mémorielle. Septembre 1970. Il y a à peine un mois j'ai rapporté de Londres le double "Ummagumma" acheté dans un magasin où l'on vendait des disques de "deuxième main". Alors ce nouveau Pink Floyd annoncé, ça s'écoute dès sa sortie. Avec la plus belle fille de mon lycée on file chez Maillet. On sort le 33tours de son bac et on va l'écouter dans une cabine exigüe. Hum… Étant plus préoccupé par le charme de la plus belle fille de mon lycée, je n'ai pas, comme elle, l'écoute aussi attentive pour entendre pour la première fois chez Pink Floyd… des cuivres. Réécoutez le concert sur France Musique, Passons le Bac, avec l'orchestre philharmonique de Radio France.

Si vous aimez les vaches, et si vous aimez les cartes qui représentent, entre autre, les territoires où les vaches paissent pendant que les chiens aboient, jetez donc une oreille par . Et si vous êtes frustrés de campagne, ces micro-fictions vous rappelleront les dessins d'une célèbre dessinatrice qui a, pendant des années, fait les belles pages du Nouvel Observateur… On reste dans la nature avec le Facteur Cheval qui n'a jamais renié son "scandale de pierre".

Voilà de quoi passer un bon samedi radio. Avec, cette nuit, sur France Culture (1) Pierre Descargues et, dans la nuit de lundi à mardi prochain, sur la même chaîne Alexis Gourvennec (2), leader paysan breton, tout à fait… nature !

Ah j'oubliais la meilleure émission culturelle, du lundi au vendredi. Et si vous lisez à temps ce billet plongez dans les trésors de l'ina radio qui nous propose cette semaine la réécoute de la Radioscopie de Georges Delerue qui n'a pas encore créé l'indicatif de l'émission… Vu comment Chancel est admiratif on peut imaginer qu'en sortant de l'entretien il a aussitôt commandé son générique au compositeur !

(1) de 1h à 6h30, 
(2) 5h01, La fabrique de l'Histoire, par Emmanuel Laurentin, 1ère diffusion : 7 mars 2005.

vendredi 23 mars 2012

Priorité à l'info…

Hier dans les sessions d'info de midi après l'évènement de "Toulouse", j'ai voulu écouter France Info (c'est rare) et Europe 1. France Info fluide et organisée. Parfaite dans son métier d'info en continu. Europe 1 plus stressée. Aux alentours de 12h25, le journaliste au micro converse avec "un professionnel de la profession" (1), Alain Bauer "criminologue". Puis on sent le journaliste plus pressant, inquiet de la durée de parole de son interlocuteur, comme si dans quelques secondes un évènement majeur allait lui imposer de "faire taire" son invité. Courtois, le journaliste demande une interruption d'entretien, l'invité précise qu'il ne pourra pas beaucoup attendre, le journaliste lui assure que ce ne sera pas plus de trois minutes…

Et là, ce n'est ni le Président de la République, ni le Ministre de l'Intérieur qui s'expriment mais les annonceurs publicitaires de cet horaire "stratégique", particulièrement plus captif lors d'évènements très chauds. On imagine bien que si cela avait été les personnalités citées ci-dessus qui s'étaient exprimées en direct, la pub aurait été différée. Mais là, pas question d'être obligé de consentir un "rabais" aux annonceurs déplacés. Affligeant ! Affligeant pour la rupture du propos et de la conversation engagée. Affligeant pour la courtoisie minimum de ne pas interrompre un invité pour faire passer la pub à tout prix (c'est le cas de le dire). Affligeant pour la véracité des slogans. Après avoir annoncé "Priorité à l'info… " (2) c'est plutôt "Sur-Priorité à la Pub" qui se joue.

Je me rappelle bien du nom du premier annonceur de ce "flash" de pub, je ne me rappelle pas celui du journaliste (j'avais pris l'émission en cours). Autrefois Radio-Luxembourg, devenu RTL, avait convenu avec les annonceurs de sponsoriser une émission dans sa totalité. Le titre même de l'émission avait un rapport direct avec l'annonceur (3). C'était clair. À chacun aujourd'hui d'apprécier comment il souhaite ingurgiter l'actualité, avec des morceaux de voiture dedans, ou juste avec des informations rigoureuses… J'ai fait mon choix.

(1) formule chère à Jean-Luc Godard, cinéaste,
(2) le programme de divertissement de Michel Drucker de 10h30 à 12h avait été annulé,
(3) "Ça va bouillir" de Zappy Max, animateur à Radio Luxembourg, feuilleton quotidien comico-policier, sponsorisé par le lessivier Lever, 1952-1966 (source : Les années radio, Jean-François Remonté, L'arpenteur)

jeudi 22 mars 2012

Qu'il est doux le petit bruit du papier…

France Culture Papiers est paru il y a un mois… (1) Ce matin je tiens cette revue dans ma main gauche et, sous mon pouce, je feuillette et laisse défiler les pages une à une, lentement. Je renouvelle l'opération plusieurs fois, pour le plaisir des images qui défilent, des colonnes grises du texte, des titres, des blancs, des silences quand le pouce maintient la pression. Je renouvelle le jeu plusieurs fois. Le chat est très tenté de participer mais il s'abstient. Je cherche à me surprendre. Par quoi vais-je commencer ma lecture ce matin ? Il est tôt (5h). Je veux prolonger le geste et faire durer le hasard de la sélection. C'est à la page 155 que je m'arrête. Une femme met les mains sur ses oreilles, la photo est en noir & blanc et court sur la page de gauche, où l'on découvre Juliette Gréco au Tabou en 1955. Les trois personnes de la photo "coupent le son" et se figent dans des regards attentifs et apaisés. Que se passe t-il donc cette nuit-là dans le célèbre Club de Saint-Germain-des-Prés ? Boris Vian a t-il inventé une de ses facéties musicales ?

Dans la colonne de droite un texte de Philippe Garbit nous parle des Archives de France Culture… "La radio d'aujourd'hui éclaire et explique le présent ?" Son papier commence comme ça et à le lire j'entends sa voix. Celle qu'il avait quand il présentait plusieurs étés de suite, le samedi et le dimanche, pendant deux heures les archives des années 50 ou 70. Il a toujours la même voix quand il présente les Nuits mais ces interventions ne sont jamais très longues. Tandis que pour ses émissions d'été nous avions le temps en deux heures de prendre la mesure de son ton. J'entends encore mieux sa voix quand il écrit "Tribunes de Paris", qu'il a prononcé à l'époque à plusieurs reprises. J'entends sa voix et aussi le générique de l'émission où une femme dit : "La Tribune de Paris, les hommes, les idées… (2)…"

Philippe Garbit a l'habitude d'être concis. Et sa conclusion nous révèle sa façon de faire la radio "J'aime, je fais écouter aux auditeurs. C'est tout simple !" Et ça nous l'entendons très bien.

(1) France Culture Papiers, Bayard Editions, n°1, février 2012 (en kiosque)
(2) Ce sera l'occasion de mieux encore le réécouter une prochaine fois pour me permettre d'être plus précis, La Tribune de Paris, à partir de 1944 sur la chaîne nationale,

mercredi 21 mars 2012

De la radio non, du buzz oui…

Sculpture d'Ousmane Sow
Le petit monde médiatique s'agite : Hees (Jean-Luc) est dans l'Express (1), Guillon (Stéphane) bat le tambour sur France 2 (2), Basse (Pierre-Louis) est chez Martel (3). Il y a quelques semaines Scalbert (Augustin ) publiait "La voix de son maître" (4). Quelques jours plus tard Télérama (5) tressait les lauriers de Val (directeur), de Cohen (un des journalistes de la matinale) et de France Inter. Un bonheur ne venant jamais seul, la station obtenait un taux d'audience comme elle n'en avait pas connu depuis 2003 (6) ! Après ces réussites de la chaîne, le livre de Scalbert est tombé un peu à plat (5) et n'a pas fait l'objet d'un tambour auquel l'auteur pouvait s'attendre (7).

On parle de radio, oui mais comment ?  Des responsables, des vedettes, des coups médiatiques, oui. Du fond très peu. Les journalistes se gargarisent des aventures des vedettes. Martel aurait bien aimé que Basse (Pierre-Louis) qui n'a pas été reconduit pour ses émissions de radio sur Europe 1 charge Olivennes (Denis, directeur de la station). Basse sur ce sujet est resté en retrait. Ça aurait pourtant bien arrangé les thèses de Martel en cours dans l'Express, Marianne et autre blog. Dans le même temps nous n'avons plus aucune nouvelle de Souchier (Dominique) que la corporation avait soutenu comme un seul homme le temps d'un samedi et d'un dimanche de janvier 2012 quand ce dernier a pris la décision de quitter l'antenne d'Europe 1 ne pouvant plus accueillir dans ses émissions les responsables politiques qu'il souhaitait.

Quelques îlots subsistent pourtant. Le 13 mars, Laurence Le Saux dressait un joli portrait d'Augustin Trapenard qui incitera à l'écoute de son émission hebdomadaire sur France Culture (8), et quelques jours avant, une présentation de la série "18 bis, boulevard Hache-Cœur" que Frédéric Pommier anime sur France Inter.

Mais Le buzz qui enfle et désenfle au rythme de la vie médiatique n'a pas épargné la radio. Par tous ces artifices (ceux cités ci-dessus et d'autres) on parle de radio. Mais la radio dans ses créations quotidiennes, ses fabriques, ses bourdonnements ou ses ébullitions très peu, si peu. On dirait que pour la faire vivre il faille battre en permanence le tambour au risque de ne plus entendre la petite musique qui se joue derrière. Ainsi va l'époque. E la nave va !

(1) paru ce jour, pas encore lu, lirai
(2) chez Ruquier pour son livre
(3) Soft power, France Culture, 18 mars 2012, 19h,
(4) Nova Editions, janvier 2012
(5) 8 février 2012,
(6) 2ème radio généraliste, vague nov/dec 2011
(7) curieusement le livre démarre par la situation en 1963, en faisant totalement l'impasse sur tout le travail amont de Roland Dordhain pour façonner cette "nouvelle" chaîne dont il prendra la direction,
(8) Telerama.fr, rubrique radio. "Le carner d'or", France Culture, le samedi de 17h à 18h,

mardi 20 mars 2012

Du jour au lendemain…


Ce titre est magnétique… Il est bien plus qu'un subtil passage. En quatre mots il fait basculer la nuit d'aujourd'hui à celle si proche et si lointaine de demain. Comme si de 23h 59' 59" à minuit et quelques secondes, il fallait presque toute une nuit pour y arriver. Un jour s'efface, un autre paraît, chacun à pas de loup, hors du terrier, hors du cadre, hors de la grille. Dans la nuit noire ou claire, glaciale ou bleue, pluvieuse ou fraîche, blanche ou d'encre. C'est là qu'Alain Veinstein s'installe en phase avec la nuit. J'allais presque dire sans un mot (de trop), mais avec ceux de ses invités pour nous plonger dans des imaginaires chaque nuit réinventés.

Cela fera vingt-sept ans en octobre que Veinstein croise et décroise la nuit pour accueillir écrivains et poètes (1). Au même tempo. Minuit le moment pour lâcher le livre qu'on est en train de lire pour écouter ceux qui les écrivent. La nuit propice à l'intime. Aux mots, aux silences, à l'imaginaire. Sur un autre ton, à un autre rythme face à la furie du monde ou aux images des écrans perpétuellement en éveil. 

Dans le noir se tissent une et plusieurs histoires. Les images se faufilent. Les sons se détachent. Les yeux peuvent se fermer ou s'ouvrir, du jour au lendemain…

(1) Du jour au lendemain, France Culture, du lundi au vendredi, minuit,

lundi 19 mars 2012

La mémoire en chantant…

Léo Ferré*, la mémoire et la mer…

La mémoire ça tient à quoi ? Hier matin on échange avec un radioteur assidu. Un souvenir en amène un autre. Un lien vers un autre. Et tout à coup entre deux, sans rien dire, voilà François-Régis Barbry (1) qui s'insère. Des images reviennent : le poste de radio, la pièce dans laquelle il se trouvait, une fenêtre, une chanson, un meuble et ce moment bien particulier du samedi matin… pour chanter. Pour son premier invité, le 1er janvier 1994, Barbry a reçu… Yann Paranthoën (2). Je ne m'en souviens pas mais je l'ai lu sur le site de l'inathèque. Et je vais faire ce qu'il faut pour le réécouter !

Le souvenir radio est d'autant plus fort qu'il permet d'y associer presque simultanément les conditions d'écoute initiale. Tomber par hasard sur une date, ici le 1er janvier 1994, donne envie de la resituer dans son contexte. Ce petit jeu de la mémoire est aussi stimulant que de regarder des photos "anciennes". Quand comme ici il s'agit d'une liste de plus de trois cent personnes invitées par Barbry, on s'étonne de telle ou tel, on a envie de réécouter celle-ci d'abord et puis celle-là. On se demande ce qu'on a bien pu faire ce samedi-là pour avoir loupé Catherine Allégret, Alain Rémond, Marcel Bleunstein-Blanchet, Henri Salvador, Julien Delli-Fiori et une tribu de ratons-laveurs.

Ces courtes vingt minutes d'émission, instantanés qui réveillent la chanson et/ou la musique, vont donner envie de réécouter un disque entier ou une autre chanteuse ou, ou, ou… Et ainsi ira la cascade de la mémoire et le plaisir de chanter et de partager avec l'invité quelques goûts communs ou se souvenir que c'est Françoise Giroud, Lauren Bacall ou Isabelle Autissier qui nous auront fait découvrir un samedi matin de rude hiver, la chanson qui ce jour-là bouleversa notre vie ou plus simplement nous aura donné envie de rester sous la couette…

Cette petite collection d'une mémoire enchantée pourrait/devrait reprendre le chemin des ondes sur France Musique ou France Culture et pas forcément un samedi matin…

* En cherchant une illustration pour ce billet j'ai trouvé ça

(1) Journaliste, spécialiste de la chanson a produit sur France Culture de 1994 à 1997, La mémoire en chantant, le samedi 10h40-11h,
(2) L'inseigneur du son.

dimanche 18 mars 2012

Chancel inattendu…

Laurentin et Chancel. Photos : Sébastien Durand


Décembre. Rappelle-toi Chancel il ne pleuvait pas sans cesse sur Brest ce jour-là ! Le festival Longueur d'Ondes (1) qui aime les rencontres et les croisements a proposé à Emmanuel Laurentin (2) d'interviewer l'intervieweur aux six mille huit cent vingt-six Radioscopies. Je devais y être ! J'étais à deux cent mètres. Je venais d'écouter l'infatigable homme de médias à la Librairie Dialogues. Je savais que ce ne serait pas pareil mais je n'y suis pas allé. En me le reprochant bien sûr. Aucune excuse. Acte manqué.

J'attendais avec impatience que l'Ouvroir de Finistérités Potentielles (Oufipo) publie le son de cette rencontre au Quartz le vendredi 2 décembre. C'est fait déjà depuis un moment mais la lettre qui en parlait n'est jamais arrivée jusque dans ma boîte… Avant de vous plonger dans l'écoute de ce moment d'anthologie vous aurez sûrement envie de regarder ce que recèle cet ouvroir aux multiples trésors. 

En écoutant le son de cette interview, j'imagine bien Emmanuel Laurentin, stimulé et dopé par la rencontre du bonhomme de Bigorre. L'homme qu'a vu l'homme qu'a vu Chancel ! Emmanuel heureux de lâcher un moment l'Histoire pour en faire raconter quelques-unes au journaliste pour qui tout commença en Indochine… Tel un sprinter du Tour de France, Chancel démarre tête baissée aux premières questions d'un Laurentin qui va mener la danse. Et quelle danse ! À la question " Est-ce que vous avez reçu ce don à la naissance ?" on sent l'empreinte du Radioscopeur. Chancel n'y voit aucune malice et se délecte de sa réponse. Il enfile les perles et Laurentin se lisse la moustache (qu'il n'a pas !). Les deux compères sont en affaire. Qui est dupe ? On ne sait pas. Le public est aux anges comme il l'avait été avec José Artur interviewé par Thomas Baumgartner (3) quelques années plus tôt. 

"Est-ce que vous trouvez que les choses sont venues naturellement à vous ?", là c'est du Chancelisme ou du Chanceleur pur jus, où alors on n'a jamais écouté à 17h sur Inter les fragments de la comédie humaine des années 60 finissantes (4) aux 90 de la fin du siècle. Laurentin, en un peu plus d'une heure a tressé un florilège des questions que Chancel avait lui même posées à ses milliers d'invités. En prenant bien soin de ne jamais poser la question fétiche "Et Dieu dans tout ça ?" que Chancel se défend bien sûr de n'avoir jamais posée. Quel bon moment de festival. Savoureux et sincère. Quel bon moment de radio ça ferait ! Merci à Longueur d'Ondes d'inventer de si belles rencontres et aux femmes et hommes de radio de "jouer" le jeu de la mémoire vivante. J'attends quelques jours et profite d'une nuit d'insomnie pour réécouter le "ténor".

(1) 9ème festival, du 1er au 4 décembre 2011. Exceptionnellement le prochain aura lieu en février 2013,
(2) producteur à France Culture, La fabrique de l'Histoire, du lundi au vendredi, 9h,
(3) Mythologie de poche de la radio, décembre 2009,
(4) 5 octobre 1968, premier invité Roger Vadim (un de ses amis), pour ne pas trop plonger dans l'inconnu.

samedi 17 mars 2012

Vous avez loupé…


Cette semaine avaient lieu à Barcelone les Radio Days, genre d'usine à phosphore où il est intéressant de comprendre comment la radio risque d'évoluer. Un blogueur passionné Antoine Blin, audiophile et radiophage s'interroge : "Un réalisateur radio, à quoi ça sert ? ". Sans tambour ni trompette France Musique nous propose désormais un site épuré, agréable à lire et reposant. Je n'en dirai pas autant de celui de Fip ! Arte radio a ressorti de derrière les fagots le documentaire de Thomas Baumgartner sur Métal hurlant qui croise forcément la personnalité de Moëbius décédé cette semaine (1). J'en remets une couche avec Poésie sur parole ! Ouvrez l'œil, tendez l'oreille…

(1) Rediffusion des entretiens Jean Giraud-Moebius avec Thomas Baumgartner (1ère diff. du 24 au 28.01.2005), du 2 au 6 avril 2012, France Culture, À voix nue, 20h

Hum'heure…


Dans une semaine on change d'heure, moi aussi dès aujourd'hui. Mon billet de blog sera dorénavant publié chaque matin du lundi au vendredi à 8h30. J'ai en effet constaté une plus grande réactivité des lecteurs à cette heure-là ! 

Le samedi ce sera suivant mon hum'heure, et le dimanche à 18h. Pourquoi 18h ? Si je ne l'ai déjà dit, c'est pour moi une heure de passage, d'un état à un autre, un bon moment pour "souffler" dans un fauteuil, écouter la radio, lire ou rêver… C'est pour moi l'occasion d'écrire autrement ou de m'attarder sur de la radio, non en prise avec l'actualité ou en dehors des programmes. Ce dimanche ce sera un Chancel inattendu ! Bonne fin de semaine à tous et à chacun.

vendredi 16 mars 2012

Le programme RF, quel programme ?






Cela se passait au Bouillon Racine (1), nous étions quelques-uns venus déguster le Pot-au-feu de Jean Lebrun, c'était un maaardiii du début du nouveau siècle (2). À l'issue de l'émission, une petite dame, discrète, aborde Lebrun et lui fait part de son immense déception quant à l'arrêt brutal de la parution de "La Semaine de Radio France" (3). Lebrun courtois et goguenard lui fait remarquer qu'il lui suffira de plonger dans Internet… La petite dame resta perplexe mais visiblement très fière quand même d'avoir pu approcher son "idole des ondes" (4).

Parlons-en de cette Semaine ! Pratique, sans pub, efficace et… enthousiasmante pour organiser sa semaine radio. Las, l'affaire fit long feu ! Et jusqu'à preuve du contraire rien ne l'a remplacée. Dommage ! Ce n'est pas tout à fait la même chose de se rendre sur chacun des sites des radios publiques et de composer son menu chaîne après chaîne. Fastidieux et lourd. Vous l'aurez compris, ce qui manque c'est une vision d'ensemble de tous les programmes des sept chaînes du groupe. "D'un seul coup d'œil" comme pourrait dire la promo !

Cette "vision d'ensemble" c'est quelque chose auquel Jean-Luc Hees, le Pdg de Radio France, tient beaucoup. L'émission "Radio France politique" (5), le slogan de l'auto-promotion des programmes "… vous écoutez Radio France" et en affichage le logo du groupe qui précède ou ponctue ceux des différentes chaînes, en sont quelques illustrations. Cette volonté de revendiquer l'appartenance à un Groupe y trouverait de fait son expression, si chaque auditeur pouvait avoir facilement accès à l'offre multiple que propose Radio France.

Personne n'y aurait pensé ? Je ne parle pas bien sûr d'un programme papier. Il existe de merveilleux logiciels qui permettraient non seulement de visualiser une semaine complète, de mettre en avant quelques événements, mais surtout de donner envie de butiner et/ou d'approfondir un sujet, comme je l'ai évoqué hier à propos de Dylan. C'est un élément complémentaire de communication et un très bon outil d'auto-promotion. 

La réponse de Jean Lebrun à son auditrice dépitée pouvait laisser entendre qu'on trouverait l'équivalent de l'hebdomadaire papier sur le web, ce qui est loin d'être le cas. En même temps que le Groupe promeut les Nouveaux Médias peut-il se passer d'un affichage qui valoriserait toutes ses chaînes ? Qu'en penseraient les responsables des chaînes qui se verraient "auto-concurrencer" ? Qu'en pense le Pdg ? Et vous, mes chers auditeurs qu'en pensez-vous ?

(1) Restaurant, Rue Racine, (Paris),
(2) Émission en public, France Culture, 18h20-19h30,
(3) hebdomadaire auquel j'ai été abonné mais en l'état actuel de ma doc' je ne suis pas en mesure de vous donner la date de début et la date de fin, mais ça viendra,
(4) elle m'aborde pour me dire  : "Vous vous rendez compte, il n'y a pas si longtemps que ça, il ne prenait jamais de vacances ou seulement quelques jours fin août… "
(5) le dimanche soir à 18h10, sur quatre chaînes du groupe (Inter, Cuture, Le Mouv', Info).

jeudi 15 mars 2012

Plan D pour Dylan…

Bob Dylan With Top Hat Pointing In Car, Philadelphia PA 1964 © Daniel Kramer













Autrefois, chacun bien enfermé dans sa case radio, nous jouions très peu à saute-mouton et s'il y avait les pro-Peugeot et les pro-Renault, il y avait aussi les pro Inter, Europe 1 ou RTL. Aujourd'hui on peut picorer, podcaster et réécouter. Pour le Zim' : la nuit Dylan à la mode Fip et/ou sur le Mouv', Patrice Blanc-Francard (1) répondant aux questions de Philippe Dana (2), quant à France Culture elle aurait pu remettre en avant le feuilleton de François Bon (3). On guettait toutefois l'émission qui nous permettrait de revenir sur les années 61-66 du Robert Zimmerman, histoire de ne pas arriver complètement inculte à l'expo de la Cité de la Musique.

C'est alors qu'hier, Plan B (4) recevait Sylvain Vanot (5). J'ai tendu l'oreille. Remettre en avant Plan B c'est pour moi l'occasion de réécrire qu'il n'y a rien d'attendu dans cette émission et que même sur un sujet que l'on connaît on peut "y trouver son compte". C'est la première fois par exemple que j'entends dire que "Blowing in the wind", est inspiré d'un traditionnel, d'un gospel chanté par Odetta" qui elle-même l'a repris façon blues. "La boucle ne cesse de tourner et de se reboucler sur elle-même, si cela avait été un folk très arrangé cela n'aurait pas autant séduit les Beatles…" (6)

Vanot maîtrise son sujet et écarte toutes les évidences concernant Dylan en essayant de comprendre ses positions. Par exemple son non-engagement contre la guerre du Vietnam quand dans le même temps Joan Baez, sa compagne, ne ratait aucune occasion de s'y affirmer. Dylan ne veut s'enfermer ni chez les intégristes d'un folk acoustique, ni chez les tenants d'une électrification à tous crins. Il poursuit sa quête contre l'injustice et c'est peut-être cet engagement-là qui, cinquante ans après, laisse les traces les plus sensibles  ?

Voilà donc comment trois émissions du service public (7) ont déroulé le tapis rouge pour me donner envie d'aller à la Cité de la musique… Mais pour arriver à "choper" ces émissions il a fallu que je butine, au risque de passer à côté de l'une ou l'autre. Pourquoi ? Comment ? Nous en reparlerons demain…
(à suivre)

(1) faisant une entorse (légère) à la règle qu'il s'était fixée de ne jamais intervenir au micro de la chaîne qu'il dirige,
(2) Le Midi2 du 6 mars 2012,
(3) la rediff' d'un autre feuilleton de Bon (Led Zeppelin) était sans doute trop proche, 19 décembre 11 - 6 janvier 12
(4) Gouzon (commentateur de ce blog) l'aura-t-il écouté ?
(5) commissaire de l'exposition Bob Dylan à la Cité de la musique (Paris),
(6) Sylvain Vanot,
(7) dans l'émission de Bonnaud je découvre entre autre une anecdote "La première à avoir interprété Dylan est Marie Laforêt, avec Igelin (sans H) à la guitare". Ça va pas changer la face de Bob Dylan mais c'est croquignolet quand même et un tout petit peu passé inaperçu, non ?

mercredi 14 mars 2012

Les nouveaux programmes de France Inter…


Le directeur des programmes de France Inter s'accorde vingt six minutes à la télévision pour présenter les nouveaux programmes de la chaîne. Avant d'en annoncer le déroulement il aime à rappeler que France Inter doit s'appuyer sur une grille horaire. "Ça change toutes les heures et il y a un homme ou une femme, nouveau à chaque heure, pour être le compagnon de l'auditeur." Patelin pour ne pas dire un peu paternaliste il va égrener une journée type de la semaine et donner à chacun des présentateurs ou présentatrices l'occasion de nous parler de son émission. Vous aurez la surprise de découvrir quelques visages connus ou d'autres un peu moins, et de savourer "le retour de l'enfant prodigue". Pour ne pas être en reste avec le savoir, la nouvelle grille propose "le feuilleton vrai de la connaissance" (sic).

Puis on découvre que chacun appuie son émission sur "un programme de disques". Subtilité de la nuance et rien à voir avec un programme de musique. Le directeur lui, constatant une plus grande disponibilité d'esprit le week-end, propose des programmes plus nourris et plus composés, en laissant le soin à ses concepteurs de nous en parler eux-mêmes. Ce qui laisse supposer que l'on peut s'attendre à une petite (r)évolution radiophonique à la TSF !

L' intervention du directeur a eu lieu sur la première chaîne, reportage en noir et blanc pour un effet de style sûrement. Nous sommes le sept octobre mille neuf cent soixante neuf. Le directeur s'appelle Roland Dordhain. Au-delà des "figures de style", du kitsch, ce reportage montre comment la radio, bien que voulant coller à son époque, continue à "ménager" et entretenir les stéréotypes d'une société qui, malgré 68 passé, n'a pas encore opéré sa mue : les femmes à la maison, la vie parisienne, la sacro-sainte voiture,…

Savoureux toutefois à plus d'un titre : la promotion très rare de la radio à la télévision (1), la posture de commandeur du directeur, les propos assez convenus des présentateurs et les facéties de "l'enfant prodigue". C'est monté de bric et de broc. Filmé en "amateur". Quant à la journaliste TV elle est juste dans le décor, "ailleurs" et absolument "tétanisée" de tenir le micro. On a là une jolie pièce de collection !

(1) Plus facile quand c'est dans la même maison ORTF ! (Office de Radio Télévision Française)

mardi 13 mars 2012

La la la la la la…


Bon, vendredi dernier je me cale sur Fip pour sa nuit Bob Dylan. Alors que le Zim enchaîne chansons connues et moins connues, voilà après une intro de violon bien identifiable, Hurricane, protest-song en faveur de Rubin "Hurricane" Carter, boxeur noir américain, accusé du meurtre de trois personnes. Du très bon Dylan engagé. Ça ne fait pas une heure que la machine est lancée, je reste en arrêt. Ce morceau qui démarre c'est un ancien indicatif de Gérard Klein (1). Voilà à nouveau les effets "ravageurs" et mémoriels des indicatifs radio ! Désolé Bob, mais là j'écoute plus Fip car ma propre machine se met en route : quelle émission, quelle année, quelle radio ? 

Bigre me voilà collé ! Je pense naturellement à France Inter (2), mais ce pourrait être Europe 1 (3) ? C'est ça la magie de la radio, un indicatif écouté pendant des mois, pour ne pas dire des années, quand il refait surface, bouleverse la mémoire et retrace le petit chemin de sa propre vie. Mes chers auditeurs il faut me sortir de l'ornière dans laquelle je me suis fourré. Je lance une bouteille à la mer, sûr que d'ondes en ondes elle finira bien par trouver un(e) passionné(e) de radio pour apaiser mon "tourment".

(1) Wigwam ! Désolé pour les aficionados du Zim, qui après pareille forfaiture pourraient me radier du club, mais je l'avoue piteusement je n'ai jamais su que cet "instrumental fredonné" était une chanson de Dylan… croyant même que c'était Klein lui-même qui chantait (il serait assez fier le gaillard de savoir ça),
(2) et ce serait une émission de 1980-1982,
(3) j'ai jamais écouté Klein sur RTL ou RMC.

lundi 12 mars 2012

Polésies d'enfance…

C'est flou ! Comme la poésie au quotidien !

Après un dimanche documentaire j'ai pris le chemin buissonnier qui samedi, chez Guillaume Gallienne (1) menait au Printemps des Poètes. Un beau florilège de polésies bien "récitées" mais à un rythme peut-être un peu trop enlevé, quand nous aurions aimé prendre le temps de les savourer. Sur les traces de l'enfance couraient Victor Hugo, Maurice Carême, Desnos, Verlaine, Kipling et quelques autres. Comme on tourne trop vite les pages d'un livre il faut réécouter une fois, si ce n'est deux, cette émission. Prendre à la volée quelques vers, les murmurer ou les dire à voix haute, les griffonner sur un bout de papier et les offrir au passant qui passe. Se dire une fois pour toutes "c'est fini je ne pourrai plus me passer de poésie !". Courir à la librairie (ou à la médiathèque) s'offrir par exemple "101 poèmes pour les enfants" et trouver la bonne occasion pour les lire… à des adultes. En faire un réflexe pour fustiger la morosité. Pour faire la nique à l'actualité. Et nourrir son imaginaire. Ou tout simplement retrouver sa part de rêve… 

L'oreiller d'un enfant 
Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,
Plein de plume choisie, et blanc, et fait pour moi !
Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête,
Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi !

Beaucoup, beaucoup d'enfants, pauvres et nus, sans mère,
Sans maison, n'ont jamais d'oreiller pour dormir ;
Ils ont toujours sommeil, ô destinée amère !
Maman ! douce maman ! cela me fait gémir...
Marceline Desbordes-Valmore 

(1) France Inter, le samedi, 18h10 à 19h,

dimanche 11 mars 2012

Un dimanche documentaire…

C'est dimanche. Sortir du flux. Incessant. De l'événement. Des annonces perpétuelles. De rien. De ce besoin irrépressible moderne de fuir le silence. Écouter. Sans rien dire. Écouter et peut-être fermer les yeux pour laisser venir la parole d'Albert Escarelle du Tourtour. La parole simple. La parole d'homme. D'une vie aussi simple. À la mesure du temps. Les yeux d'Albert on les voit. Et ses mains qui se nouent. Et ses paysages qui se façonnent.Terre humaine. Pour recevoir cette parole magnétique (1) il fallait l'intimité, la nuit, le silence entre les mots. La paix.(2)


On quitte le Tourtour pour filer en Finistère retrouver Louise de Komana (3). Ici, Louise la veuve parle seule ou avec ses copines veuves ou regarde Les Feux de l'amour. L'amour c'est bon pour la télé, Louise ne voudrait plus "être embêtée" avec ça ! Et pourtant l'absence ! Misère de la solitude. La même et pourtant différente de celle d'Albert Escarelle. Un célibataire, une veuve. Les séparations dues à la guerre et des histoires qui se composent ou ne se (re)composent pas. Pareil à plus de mille kilomètres de distance. Les trop longs soirs. Si dure solitude. La place du travail reconnu pour l'homme (la médaille d'Albert), "ignoré" pour la femme. Et Louise qui vit avec ce feuilleton TV interminable qu'il faut se résigner à "tuer" chaque jour (4), et puis surtout attendre que quelqu'un veuille bien passer…

(1) France Culture, 22h40, Nuits magnétiques, 30 novembre 1995,
(2) Et si jamais Philippe Garbit, producteur des Nuits de France Culture, lit ce blog peut-être pourra t-il reprogrammer ce très émouvant documentaire ?
(4) Traduction littérale du breton, lazhañ (laza) : tuer dans le sens éteindre, couvrir.

Alice et Jean-Claude Gasteau
Le jeudi 15 mars à 23 heures sur France Culture sera diffusé le voyage en Algérie de Jean-Claude Gasteau (les ateliers de la création). 

"Alice et Jean-Claude, mes parents, se sont rencontrés dans la vallée de Saint-Brieuc en 1959 et, sitôt mariés, sont partis en Algérie, travailler dans les centres sociaux fondés par Germaine Tillon. Un fils naquit en 1960 à Oran et moi, quatre ans plus tard sous l’Indépendance, à Mostaganem. Notre vie s’est déroulée par la suite à Trappes, square Gérard Philippe, 4e gauche. Bien qu’ayant voyagé dans de nombreux pays, aucun membre de la famille n’est retourné en Algérie. Six ans après la mort d’Alice, sa femme, mon père a exprimé le souhait de repartir pour un pèlerinage amoureux, seul, cinq jours en Algérie. Il n’a pas voulu que je l’accompagne, pas voulu s’encombrer d’un magnétophone, mais s’est engagé à tenir un journal de bord. De retour, il me l’a lu et, au fil de sa lecture et de mon questionnement, nous avons basculé dans les troubles de l’Histoire. De ces pans de vie partiellement retracée, se découvre mon père, un homme pudique à l’amour infaillible pour sa femme." Sylvie Gasteau.

samedi 10 mars 2012

Finkielkraut inattendu…


Les hasards du balayage de la bande Fm pendant un long trajet en voiture m'ont amené hier à écouter Le Journal inattendu d'RTL avec comme rédacteur-en-chef (sic) Alain Finkielkraut. Un commentateur de ce blog me faisait remarquer il y a quelques mois que le dit "Journal inattendu" n'avait vraiment plus rien à voir avec celui des origines (1). Pourquoi Finkielkraut s'est-il plié avec modestie à un tel exercice ? Il fait un auto-portrait en trente secondes, développe un sujet sur l'école en sept minutes et quarante-sept secondes (2), on lui fait lire des accroches de sujets (3) pour lesquelles il joue le jeu, ton neutre et distance.

S'ensuivra un portrait "Finky le kiffeur" qui prend bien soin de ne pas parler philosophie, mais plutôt parcours scolaire, football et mariage. Vous êtes bien sur RTL ! Pour préparer son émission Marie Drucker précise qu'elle a lu des portraits et des "choses intellectuelles" (sic). Mais on ne saura rien de ces choses-là ! Puis demandera à Finkielkraut (4) "comment on voit la vie quand on a un œil en moins ?". Sensationnel, tact et délicatesse. Drucker a dû recevoir à la naissance les gènes de la société du spectacle.

Ce journal qui n'a rien d'inattendu mélange les genres, les "rédacteurs-en-chef", les infos et sur un concept aujourd'hui attendu, produit du creux, du vide, du rien. On est vraiment très proche de "La défaite de la pensée" (5) chère à Alain Finkielkraut…

(1) le samedi de 12h30 à 13h30, créé en 1967 à partir de l'interview d'Yves Montand mis en situation d'intervenir dans la présentation et les commentaires sur l'actualité par Jean-Pierre Farkas (rédacteur en chef des journaux d'RTL), source : "Les années radio" Jean-François Remonté, L'arpenteur,
(2) où il fera intervenir Cécile Revéret, professeure (La sagesse du professeur de français, L'œil neuf, 2009)
(3) restaurants du cœur, football et inévitable météo,
(4) après qu'il eut perdu un œil,
(5) Folio essais.

vendredi 9 mars 2012

Le mur du son (le vrai)…



Le flâneur flâne, guette les mots, surprend les sons, passe et repasse devant les lieux chargés de la petite histoire (ou de la grande), prend des photos, traque l'absurde, tend une oreille (pas l'autre), savoure un certain surréalisme (à la petite cuillère), marche au pas de Léon-Paul Fargue et se prend pour Le piéton de Paris, rase les murs en attendant de faire Le passe-muraille, cherche en vain à écrire sur une plaque "rendez vous compte c'était là !", (sait pas écrire ou quoi ?), arpente la rue de l'Université avec un grand U (la prochaine fois ce sera avec un grand dé qu'il arpentera la rue de l'Université), tire les sonnettes, soulève son chapeau (en rêve) devant Monsieur Tardieu (Jean), surprend Pierre (Schaeffer) sur son nuage, bute sur Les Choses et crie "Perec, Perec, Perec !" comme un autre "L'Europe, l'Europe, L'Europe", croise Juliette, lui demande de passer faire un Tabou d'essai au Club, passe le mur su son, redescend sur terre, installe un petit mystère et se prend à fredonner Eskoutchamé ! Comme d'autres "O sol mio". Rideau !

jeudi 8 mars 2012

Lectures du soir… bon soir


J'entends auprès de moi quelqu'un qui écoute en différé plusieurs épisodes consécutifs des lectures du soir (1). Là, Podalydès nous captive pendant les cinq minutes que durent les épisodes. Et je me demande si la durée d'un épisode n'est pas un peu trop courte, ou plutôt comment fait-on quand on joue le jeu de l'écouter soir après soir pour se souvenir de l'épisode précédent ? N'aurait-on pas envie d'en écouter plus ? C'est la bonne heure pour rentrer dans le soir (et dans l'histoire). Cette fiction est un feuilleton mais ne dure pas le temps habituel d'un feuilleton de France Culture (20 minutes), pourquoi ? Peut-être qu'"un monologue" serait difficile à écouter sur une plus longue durée ? L'avantage du podcast aujourd'hui, c'est de nous permettre d'écouter en continu 10, 20 ou 30 épisodes consécutifs (2). Et c'est là que, le feuilleton terminé, on se prend l'envie de vite replonger dans l'histoire. Écouter lire donne envie de lire.

(1) France Culture, du lundi au vendredi, 19h54
(2) avec un tout petit inconvénient il faut écouter l'indicatif de vingt-cinq secondes à chaque fois.

mercredi 7 mars 2012

Taddeï vs Bonnaud…

Pas de raison, à priori, d'opposer ces deux animateurs de radio. Taddeï  sur France Culture depuis la rentrée, Bonnaud sur le Mouv' depuis septembre 2010. Taddeï après avoir été animateur sur la radio privée Europe 1 intègre le service public. Connu principalement pour être l'animateur de l'émission de TV "Ce soir ou jamais" il est capable de dire sans rire à Renaud Revel qu'il a deux modèles médiatiques, Pivot en télé et Chancel en radio. Et que pour ces deux médias il anime des émissions où il se fait fort de ne jamais les copier. Tiens donc ! En TV je ne sais pas mais en radio je me marre à donf !  Parce que recevoir en tête à tête un invité et s'engager dans une conversation de "proximité", intime, ce n'est pas imiter Chancel peut-être ? C'est de la copie conforme pur jus sans une once d'originalité ! Sauf que Chancel jouait une partition quand Taddeï fait juste ses gammes !

En face Bonnaud accueille aussi pendant une heure un invité mais ça n'a rien à voir. Serais-je de parti pris ? Peut-être mais comment se fait-il que pas une fois je n'aie eu l'impression d'entendre Chancel en écoutant Bonnaud ? Ce dernier fait sa pelote méticuleusement jour après jour et même s'il lui arrive d'être très admiratif de ses invités et … très proche (Christophe, Houellebecq, …) sa façon de mener ses entretiens n'a rien à voir avec le ton de Taddeï. Tant mieux. Mais c'est bien le ton qui fait la différence. En radio Taddeï apparaît flatteur, obséquieux et un tantinet mielleux. On sait d'avance qu'il ne bousculera pas son invité. Bonnaud lui, a beau donner l'impression d'être proche et quelquefois familier avec ses invités, prêt à leur taper chaleureusement sur l'épaule, il garde sa liberté d'expression, une perfidie subtile ou une connivence qui dépasse la flatterie (réécouter l'interview de Sollers, un must). Le ton fait tout et le ton c'est aussi une posture et un parti-pris. 

L'affaire trouve un exemple récent pour pouvoir "comparer". Le 26 février Taddeï reçoit Pierre Lescure dans son "Tête à tête", hier c'était au tour de Bonnaud dans son Plan B (1) ! Écoutez, jugez vous-même et parlons-en !

(1) Les liens vers Plan B ne sont plus accessibles ! 

 

mardi 6 mars 2012

Les nuits blanches de Radio France…

Cette nuit de mardi (6 mars) sur France Culture (1) si on était capable de se réveiller pour Yann Paranthoën ce pouvait être un bon préalable aux nuits blanches à venir cette semaine sur la radio publique. On pouvait toujours se recoucher mais bon ! Si je me suis réveillé pour ce conte de Noël, je me suis quand même rendormi une fois le rêve passé. Cette création radiophonique portait déjà la marque d'un Paranthoën, poète du son et des images sonores, bouleversant au-delà même du sujet, tant il sait effleurer l'intime.

Marlene Dietrich © DP 

La nuit de mercredi 7 à jeudi 8 c'est à 1h qu'il faudra être sur le pont de France Musique pour la nuit des genres en chansons (2). Quatre heures de musique ça ne se refuse pas. Surtout que les liens proposés sur la page du site vont permettre quelques voyages supplémentaires avec Suzy Solidor, Colette Magny, Frehel, Yvonne George et Patachou. Ainsi qu'une page spéciale sur "40 ans de MLF en chansons". Peut-être qu'un jour on aura des jours entiers de chansons sur France Musique ?


Vendredi 9 (nuit du 9 au 10) c'est sur Fip qu'il faudra garder les oreilles ouvertes si l'on veut faire la balade avec le Zim' (3). Dix heures quand même devant lesquelles Fip n'a pas reculé. Vu la carrière du hobo (sic) on ne pouvait pas faire moins. Comme ça, ceux qui ne peuvent courir à la Cité de la Musique, pour l'expo qui lui est consacrée, pourront glaner leur part d'un Dylan aux multiples facettes. Passer une nuit avec Dylan c'est comme un rêve de jeunesse. Il serait là dans la chambre enfumée, il ne lâcherait pas sa guitare, nasaliserait ses mots et boirait son compte pour s'inspirer d'un air entendu l'après-midi même dans la rue… Like a rolling stone, of course.



Aujourd'hui in the Mouv', dans la matinale vers 8h20, Michka Assayas (4) évoquait Bob Dylan, alors si avec ça vous n'avez pas envie de (ré)écouter John Wesley Harding… Et le "boss" lui-même, Patrice Blanc-Francard, dans le Midi2 de Philippe Dana…

(1)  2h31/3h06 : Un petit chariot pour la grande ourse, image sonore de Yann Paranthoën, avec José Pivin (producteur et réalisateur) et Jean Jusforges chef-opérateur du son, 25 déc 67, avec une introduction sur Yann Paranthoën et son parcours professionnel,
(2) de 1h à 5h, par Serge Hureau,
(3) Bob Dylan de 21h à 7h,
(4) Producteur de Subjectif 21, le dimanche soir sur France Musique à 22h, réécoutable sur le site du Mouv',