Ce matin au (studio) 104, ç'aurait pû être ma 6ème Conférence de Presse consécutive de Radio France ! Mais entre mi-juin et mi-juillet, plusieurs directeurs de chaînes, qui au Figaro, qui dans Télérama ou peut-être même aux Échos ont dévoilé les nouveautés les plus importantes de leurs grilles respectives. Puis, depuis une semaine, sans attendre la Conférence d'aujourd'hui, ont distillé sur différents réseaux sociaux les grilles de programme de la saison 2016/2017. Las ! À quoi bon venir à la Maison de la Radio ? Pour comme en 2013 assister à des ronds de jambe sur scène. Ceux fumeux et pathétiques de Jean-Marc Four et Philippe Val (1) sous les yeux ahuris du M.C. du jour, Jean-Luc Hees, Pdg de Radio France ? Non merci !
Alors, benoît, je regarde ça en live vidéo, sans attendre quoi que ce soit de cette institution qui, pour porter l'ambition d'une "radio publique d'excellence" a décidé de donner dans la méthode Coué, l'auto-satisfaction et les formules toutes faites. "Radio publique d'excellence" objectif d'autrefois devenu aujourd'hui, par la force des choses et les errements de son Pdg Mathieu Gallet, l'image de marque de son passé glorieux (2).
Capture d'écran Twitter du 24 août 2016 |
22 août 2016 : Momo out, Hondelate in
Donc Jean-Marc Morandini est sans micro à Europe 1 et a du se résoudre à laisser sa place à Thomas Joubert (Le grand direct des médias) et à Christophe Hondelatte (Hondelate raconte). Dès l'annonce de ce dernier programme et surtout son horaire (10h30/11h30), je me suis tapé sur les cuisses. Franchement ! On n'a jamais entendu depuis 50 ans et a fortiori 60 pour Europe 1, raconter des histoires dans ce créneau horaire. En "matinale" Eve Ruggieri et Claude Villers sur France Inter ont raconté des histoires de 8h45 à 9h30. Mais le créneau-roi pour les histoires est celui des après-midi : 13h30 (Bellemare sur Europe 1), 14h15 (Gérard Sire sur France Inter), 14h (Philippe Alfonsi, Europe 1), 14h (Jacques Pradel sur Europe 1 puis sur RTL, …).
C'est quoi cet horaire venu de nulle part, inattendu et absolument détonnant ? Quant à Hondelatte pourquoi pas ? Je ne le connais pas du tout. En regardant "en live" la vidéo des deux programmes d'Europe 1, on constate vite que le direct d'Hondelatte a laissé place à un écran fixe ! Hondelatte a donc enregistré ses "histoires" et laissé au vestiaire, la spontanéité et le "rebond" qui sont l'art du conteur. On ne prend aucun risque. On livre un produit léché, "fini", sans aucune aspérité, gommant l'ambiance du studio et ses "parasites" naturels. En clair de la radio en boîte sans âme ! D'un ton relativement monocorde, sans la faconde et le talent oratoire des Bellemare, Pradel et autres Claude Villers.
Cerise sur le gâteau dès le 24 août l'animateur se vante sur Twitter de ses résultats de podcast. Ben voyons Léon ! Comment faire des acrobaties auditives quand on travaille ? Et à cette heure-là il y a un paquet de Françaises et de Français qui carburent. Donc c'est une émission de "podcast". Mieux un podcast qui préfigure la radio de demain et qui renvoie le flux aux oubliettes de Jean Nohain (Reine d'un jour), Jeanne Sourza (Sur le banc), Stéphane Pizella (Les nuits du bout du monde)…
Europe 1 n'a rien inventé mais vient peut-être, grâce à Momo, de donner un coup d'accélérateur aux podcasts produits et promus par de grandes chaînes de radio privées, dans l'attente que le service public s'y engouffre ! Ne plus capter le direct et élaborer l'émission pour la podcaster permet d'éliminer les scories et peut-être demain de vendre ce podcast et/ou de l'intégrer dans un abonnement payant (Netflix, Ina,…).
(1) Directeur de l'info de France Culture, Directeur de France Inter, à l'époque
(2) Je reviendrai s'il y a lieu dans un prochain billet sur cette Conférence