mercredi 28 octobre 2015

Questions pour un champion… (sans Lepers)

Audition au Sénat de Mathieu Gallet, 28 octobre 2015

















Je viens de voir le film en avant-première mondiale. Au cinéma du Sénat à Paris ce jour. La projection dure deux heures et le film pourrait s'appeler "Com si c'était possible". Com c'est l'acronyme de "Contrat d'Objectifs et de Moyens" que Radio France doit signer avec l'État (2015-2019). Dans le rôle principal Mathieu Gallet, Pdg de Radio France, second rôle Frédéric Schlesinger, directeur éditorial du groupe public. 

Mathieu Gallet est donc venu ce matin devant la représentation nationale (jolie expression, on se croirait à la Révolution) défendre le Com qui aura mis un an pour être rédigé. Performance exceptionnelle que les sénateurs n'auront pas manqué de montrer du doigt. Je vous rends compte de cette audition au fil réel de son déroulement. Les cinéphiles visionneront le replay joint à ce billet.

Catherine Morin-Dessailly, Présidente de la Commission Culture, ouvre la séance et demande à Mathieu Gallet de résumer le Com. Gallet commence par "s'excuser" et expliquer le retard par :
• une situation financière dégradée,
• les nombreux allers/retours entre l’actionnaire et Radio France,
• le conflit social du printemps,
• les mois de médiation qui ont permis de renouer le dialogue social (1)

Gallet évoque un retour à l'équilibre en 2018 et précise que ce Com est plus ramassé, plus court avec moins d’objectifs. Il se résume en trois axes (13 objectifs et 11 indicateurs) :
1. Cœur de métier
• Placer le cœur de notre métier (la création de programmes radiophoniques) au cœur de ce projet et mettre le public au cœur de nos préoccupations et de notre offre. Radio France propose une gamme de radios complémentaires, il faudrait que le public passe sa journée en allant d’une chaîne à une autre, (ndlr : encore faudrait-il qu'elles ne se concurrencent pas entre elles)
• Proposer une stratégie éditoriale qui s’appuie sur les nouvelles technologies, 
• Veiller au vieillissement de l'auditoire (ndlr : le dire c'est bien le faire c'est mieux)
• Renforcer la singularité : programmes, diversité, (ndlr : et surtout pas les mêmes invités du moment qui tournent en boucle partout),
• S'appuyer sur la diffusion en FM et la distribution numérique,

2. Maison pour Tous
• Deuxième métier de Radio France (ndlr : en cours de création), exploiter "La maison de la radio" ce lieu qui permet un contact physique avec les auditeurs,
• Renforcer la stratégie d’offre via la musique classique,
• Développer de nouvelles activités (activités pédagogiques, montrer la façon dont on fait la radio),
• Être un prescripteur et diffuseur culturel,

3. Budget et financement
• Quelle organisation dans le cadre d‘une contrainte budgétaire,
• À partir de 2018 et 2019 bénéficier d’une hausse de 1,5%,
• Une dotation de fonctionnement reconduite jusqu’en 2018,
• 25 millions d’euros d’investissement,
• Fin du chantier prévue au cours de l’année 2018,
• Les studios moyens (qui accueillent du public) ne seront pas rénovés pendant ce Com. Rencontre en 2016 avec l’État pour planifier la réhabilitation des studios moyens,
• Efforts sur les frais de diffusion, frais de fonctionnement, 
• Efforts sur les grilles de programme (2) et la masse salariale,
• Efforts sur les emplois sans recourir à un plan de départ volontaire,
• Non-remplacement systématique des départs naturels représente une économie de 22 millions d’euros,















• Remarques et questions des sénatrices et sénateurs (3)

Jean-Pierre Leleu, rapporteur
- Vous avez l'honnêteté de reconnaître que l'audience vieillit et que vous ne vous adressez plus dans les faits et la réalité à l'ensemble de la population ce qui pourrait affaiblir à terme votre légitimité 
[ndlr : celle de Gallet ou celle du service public de Radio France ?]
- Curieusement vous avez découvert la situation financière du Groupe après votre nomination (4),
- Ce Com ne tient pas compte du projet de chaîne d'info en continu ou de façon vraiment trop subliminal. Quitte à préparer un Com avec retard pourquoi ne pas avoir attendu pour le rendre complet ? Et pourquoi pas le mettre en regard de celui de France TV ? Quelle forme de coopération va opérer avec FTV (5) ?
- Quant à la situation financière, quelle crédibilité donner à des promesses d’investissement complémentaires qui devront être honorées par un autre gouvernement ? 

Sur le projet de chaîne info Gallet répond "La négociation est en cours, donc la tutelle n’a pas souhaité d'inscription au Com. [ndlr : avant les rencontres préliminaires entre les deux opérateurs publics]. Laurent Guimier (France Info) et Germain Dagonnier (France TV) travaillent à ce projet. Fin novembre une feuille de route d'un projet partagé devrait être établie pour être au rendez-vous d'une nouvelle offre de service public."

Gallet précise que l'âge moyen de l'audience (57 ans) est 10 ans supérieur à celui de la population française (6) et que l'offre jeunes de Radio France avec Mouv' se heurte au trop petit nombre de fréquences disponibles sur le territoire (30), quand NRJ en dispose de plus de 300. Une question plus générale se pose sur "la place de la radio pour faire découvrir la musique".

Brigitte Gonthier-Maurin 
- Diminution de l’intermittence est-elle effective ?
- Comment France Bleu va se positionner dans la réforme territoriale (ndlr : Gallet n'y répondra pas et pourtant cela promet un très très long feuilleton où l'on verra sûrement France 3 s'inviter dans les épisodes),
- Nomination de femmes cadres dans le réseau Bleu,
- Évolution de Sophia (vente pour une somme symbolique ?),
















David Assouline
- Le problème de l’âge devrait vous conduire à fixer la baisse de l’âge d’audience à toutes les chaînes de Radio France. Ça touche à la créativité et il faudrait aussi une réflexion plus profonde que d'"aller sur le net" pour que le rajeunissement agisse.
- La radio n’est pas un outil désincarné. Les salariés sont d’une extrême qualité,
- Pour le personnel où en est-on du climat ? Le malaise [ndlr : du printemps) dépassait les suppressions d’emploi. Tout le personnel technique et administratif n’a pas en retour la gratification du micro,
- Porter une attention particulière à la souffrance au travail qui dépasse l’emploi et les salaires,

Marie-Christine Blandin
- Les programmes ce ne sont pas que des contenus mais des modes de vie. (Et MCB de citer "le temps de repassage" qu'elle fait durer quand l'émission est bonne). Les jeunes sont plus mobiles, [comprendre repassent moins, ndlr) (rires de l'assemblée). Chercher donc à accompagner leurs modes de vie,
- Nous voulons des réponses précises pour Sophia et quel peut être l'avis du CSA,

Gallet demande à Frédéric Schlesinger de répondre concernant la baisse de l'âge d'audience :
- Le rajeunissement par chaine est compliqué et complexe. Prenez l'exemple de la
Presse Quotidienne Régionale qui pour rajeunir son public n'a toujours pas réussi. Ce travail pourrait prendre une forme "Sports". C'est une thématique qui fédère tous les âges. Une réforme du service des sports de chaque chaîne est en cours pour que ceux-ci soient rassemblés sous la bannière Radio France. Inter est en train de renouer doucement avec les 35/40 ans. Culture se renforce vers les étudiants, mais c'est une œuvre colossale d’inverser les tendances… Gallet ajoute qu'il en est de même pour la place de l'humour qui concerne tous les âges (7). Serait-il en train de se dessiner des radios HSN (Humour, Sport & News) ? Concept pratiqué avec succès par Europe 1 et RMC ?















Pour Sophia Schlesinger déclare : "Sophia (banque de programmes) a été créée à la fin des années 90 sur un marché avec très peu de concurrence. C'était le début du numérique (8). Pour Sophia le fil musical est une plus-value faible ainsi que les chroniques. L’offre d’info est la plus forte demande. Il nous faudra l'agrément du CSA et du Ministère de la Culture pour la vente. Un repreneur de renom est sur les rangs il devra s'engager sur 5 engagements incontournables (9). Aujourd'hui Sophia ce sont des pertes récurrentes importantes.

Gallet répond à l'innovation numérique : " C'est1% du budget et c'est beaucoup trop faible. Il faut faire progresser ce budget. Nous prévoyons de créer 20 postes sur la durée du Com. Pour les sites internet des chaînes, nous souhaitons qu'ils permettent une agilité suffisante pour les faire évoluer au fur et à mesure des besoins (10). Pour les effectifs il faudra 3 ans pour retourner à l’équilibre. Pour les trois prochaines années c'est 150/180 départs naturels/an. En 2019 retour au remplacement de chaque poste.

Pour ce qui est du personnel, Gallet reconnaît que "Le climat est inquiet. Les signes de soutien sont bien perçus. La difficulté réside à maintenir l’excellence dans un cadre contraint. Il nous faut une agilité. On doit pouvoir se projeter et s'adapter aux évolutions du contexte. Nous faisons très attention au décrochage avec le public. L'ardente obligation de financement doit correspondre aux changements d’usage. La contribution à l'audiovisuel public associée à la détention d'un téléviseur est dépassée et incongrue pour le financement de la radio (11). Le forfait universel s'impose. Les missions de service public ce n’est plus la gratuité. L’audiovisuel public ne doit pas se plier pas au principe de la gratuité.






















Sylvie Robert 
Attend un calendrier de décision pour Sophia. "Charline Vanhoenacker (Inter) a transformé l’audience et attiré des plus jeunes. Les Transmusicales (Rennes) seraient trop pointues pour Inter (soutenues par Fip). C’est bien de spécialiser mais il faut aussi avoir sur les antennes généralistes des programmes qui s’adressent à des jeunes pour favoriser l’inter-générationnel."

Samia Ghali 
"La jeunesse ne sait pas qu’il y a un service public. Il faudrait un travail avec l’Education nationale pour le faire découvrir. Les enfants (bien en dessous de 13 ans) écoutent de plus en plus jeunes la musique et il n'y a pas de programmes qui s'adressent à eux."

Michel Savin (Administrateur de Radio France)
"La publicité [prolifère, ndlr] dans les contenus numériques pourquoi n'y a-t-il pas de garantie pour les contenus numériques ?" (Gallet ne répondra pas).

Sur la publicité Gallet annonce"Aujourd'hui nous percevons 48 millions de recettes publicitaires et voulons élargir à d’autres types d’annonceur. Nous avons perdu les annonceurs publics locaux qui ont été divisés par 4. Pour le confort d’écoute nous voulons développer la publicité sur le numérique et rester en l’état sur l’hertzien."

En conclusion de cette audition, la Présidente de la commission, Catherine Morin-Dessailly, annonce que "Radio France a retrouvé un climat de sérénité". Ah bon ? Heureusement que David Assouline a une analyse plus fine et plus sensible…
(À suivre)
















(1) C'est le point de vue de l'employeur, [ndlr : qu'en pensent les employés ?], 
(2) Qu'est-ce-que ça veut dire : moins d'heures d'antenne, plus de rediffusions, plus d'émissions en studio, plus de direct, moins de documentaires, de reportages ?
(3) Intéressant de voir comment "individuellement" les sénateurs s'interrogent et se positionnent, 

(4) Et bam ! Comment le Csa a t-il pu laisser passer ça ? Gallet avait un projet stratégique qui ne tenait pas compte de la situation financière ? Ce n'est plus du management c'est de la fiction romantique… 
(5) Merci pour votre bon sens M. le Rapporteur… L'obligation faite par le rapport Schwartz du rapprochement, sur ce sujet, de Radio France et France Télévision montre qu'au delà du fond, la forme induit des opérations de "diplomatie institutionnelle" et des pratiques de travail en commun qu'il reste à instituer… Et ça c'est pas gagné ! Mais les Com des deux opérateurs à confronter ensemble devant les assemblées, la tutelle et le Csa voilà une idée qui fera sûrement son chemin,

(6) L'âge moyen français est 41ans (et non 47),
(7) Et de citer Charline Vanhoenacker et Sophia Aram (Inter),

(8) En total jargon Schlesinger coupe son propos de "107.7 un client que nous avons perdu". Traduire par "107.7 la fréquence autoroutière" de service,
(9) Reprise des 8 collaborateurs en CDI, agrément des syndicats professionnels,
achat d’information à Radio France…  (désolé une micro coupure m'a empêché d'attraper les deux autres),
(10) France Culture en janvier, puis ensuite France Inter et France Musique. Pour
Fip ce seront de nouvelles chaînes en web-radio,

(11) Mais ça fait 1000 ans M. Gallet qu'on attend (et aussi de vos prédécesseurs) que vous disiez ça à votre tutelle le Ministère des Finances et la mettiez devant ses responsabilités. On ne peut pas indéfiniment refuser d'augmenter la contribution et laisser mourir le service public de l'audiovisuel… M. Gallet les auditeurs seraient prêts à vous soutenir si votre projet stratégique était plus clair et que vos propos correspondaient à vos actes… CQFD !

lundi 26 octobre 2015

Feux de détresse…

La Maison de la radio… en Lego…

















Rappelez-vous l'empressement de nos radios publiques à se rendre au Rwanda (1), à Johanesbourg (2) au "chevet" de Mandela "même pas mort" (Culture), à Cuba (3) avec Hollande (Inter). MM. Gallet et Schlesinger (4) s'attendaient sans doute qu'après cette débauche de moyens financiers exceptionnels les auditeurs se prosternent en louanges pour vanter les qualités éditoriales de deux des principales radios publiques de Radio France qui, vaille que vaille, continuent à se marquer à la culotte ? Ben voyons…

Par contre les mêmes auditeurs sont-ils informés de l'actualité sociale de Radio France ? Et par qui ? Au cours du conflit du printemps il faut saluer les infos régulières que Sonia Devillers donnait dans son émission "'L'Instant M" et, les deux heures d'"A'live" que Pascale Clark a consacré au conflit avec plusieurs témoignages dont ceux de syndicalistes de Radio France… Mais quelle rédaction, quel journaliste a arpenté, les couloirs, les coursives, les sous-sols, les bureaux étriqués, les studios pollués ? Interviewé ceux qui ne sont pas sur le kakemono géant en façade de la Maison de la radio ?





















Depuis le 16 avril c'est le black-out total ! Tout doit donc aller mieux dans le meilleur des mondes. Les antennes tournent à plein régime, les invités défilent, l'armée mexicaine des chroniquailleurs des sept chaînes est au front, la presse pipole spécialisée (sic) continue d'encenser les vedettes et à s'esbaudire pour tout et pour rien… Surtout pour rien. Depuis "Lulu", femme de ménage, la création radiophonique documentaire de Yann Paranthoën, et "Marie Lourde" celle de Sylvie Gasteau, combien de producteurs se sont penchés sur les sans-grades, les invisibles, les gens de peu qui participent aussi pourtant de la "fabrique de la radio" ? Cordonnier plus mal chaussé ? Facile et hypocrite !





Et puis hein ça intéresse qui de connaître les conditions de travail du personnel de ménage, des plombiers, des reprographes, des conseillers spécialisés et autres chargés d'émission ? Et les conditions de travail "pendant les travaux", les studios contaminés, les méthodes de management pour casser la culture d'entreprise de la "boîte" (5), j'en passe et des bien pires. Les informations qui me parviennent sont désastreuses mais pour que le "Petit Journal" de Canal+ ou BFM TV se déplacent faudra-t-il qu'il y ait un mort ? Qui aura oublié le suicide de Michel Bidlowsky en 1998 (6) ?

Et puis qui sait si au micro des producteurs, des productrices n'ont pas un peu plus chaque jour une pression qui fout "l'angoisse au ventre" ? Alors quand celle-ci sera trop forte et qu'il faudra, contraint, retourner à la grève le public ne comprendra pas ! De bons chiffres d'audience, des émissions suivies par un public fidèle, une diversité offerte par sept chaînes "thématiques", mais qu'est-ce qu'ils osent encore se plaindre ces privilégiés ? 

Pour tous ceux qui officient au micro des sept chaînes publiques il y a, "derrière", 4000 personnes qui elles, peu ou prou, peuvent aussi souffrir de la dégradation des conditions de travail ou même des relations sociales déplorables. Que fait la tutelle, Fleur Pellerin ministre de la Culture, qui demandait la réinstauration d'un dialogue social apaisé ? À l'ombre des micros la machine audiovisuelle publique poursuit sa mue et, tel un rouleau compresseur que rien n'arrête, écrase un passé glorieux qui une fois disparu fera place à un libéralisme débridé et sauvage. La loi Balkany sur la privatisation du service public pourra bientôt être votée… les mains sur les yeux, les oreilles et la bouche.

©Quino











(1) Le vendredi 4 avril 2014, Voinchet/Culture, le lundi 7 avril 2014 Cohen/Inter,
(2) Le 28 juin 2013, Les Matins en direct de Johannesburg, Mandela est dans un état de santé critique. Il mourra le 6 décembre 2013 mais les Matins ne feront plus le déplacement
(3) Le 8 mai 2015, Cohen a dans ses bagages Bernard Guetta, Rebecca Manzoni,…

(4) Pdg et directeur éditorial du groupe public,
(5) Mot employé par Mathieu Gallet, lors de son premier discours devant le personnel de Radio France en mai 2014, 
(6) Le producteur du "Panorama" à France Culture se défenestre à Radio France le 21 février 1998. Directeur de la chaîne Patrice Gélinet (1997-1999).

dimanche 25 octobre 2015

Brunch #8














À l'écoute de mon enregistrement, Hervé a trouvé que je m'étais mis dans le tonneau de Diogène… Mes auditeurs pardonneront cet effet de son ainsi que de n'avoir pas aspiré le "h" de harangue.

• Petit café noir du Costarica double et corsé
Avant de passer un bon moment avec Vincent Josse, Gérard Courchelle, journaliste et homme de radio était passé à la TV, pardon à France Info (Laurent Guimier, patron de la chaîne, va me tirer les oreilles !). Au cours de l'entretien sur France Musique il ne manque pas de dire que la radio filmée c'est pas pareil puisque malgré lui il a dû tenir compte du… filmage. Courchelle est aussi calme que les matins qu'il a voulu animer sur Inter au milieu des années 80 avec Philippe Caloni. En présentant son livre "Les coulisses de la radio" (1) il soulève le tapis de ce qui résiste "à foutre le camp" de l'histoire de la radio et de sa fabrique. Je lis sa somme et vous en reparle bientôt.






(1) Chêne et Radio France, Octobre 2015,

• Citron pressé frappé
François Rollin digère mal d'avoir quitté les ondes de France Inter, supputant qu'il n'aurait l'heur de plaire à Patrick Cohen. À lire ici. Le lien permet d'écouter le sketch qu'il a préféré faire sur la radio publique.

• Coussin pèteur (pas indispensable pour prendre son brunch)
François L'Yvonnet, philosophe, dans une interview au Figaro revient sur le syndrome du rire qui a envahi et monopolise les ondes de la radio et les images de la TV. Intéressant à plus d'un titre. Au premier duquel il faudra se souvenir que d'Arvor, grand inventeur de programmes radio à France Culture (2), a failli nous "fourguer" pour la saison 15/16, Stéphane de Groodt, belge de circonstance, pour venir pimenter (sans doute) ou "esclaffer" les programmes de la chaîne. On notera le sens pointu de l'innovation, l'originalité et le suivisme tendance auquel d'Arvor n'aurait malheureusement pas échappé. 

"Manque de pot" D'Arvor a été limogé par Mathieu Gallet, Pdg de Radio France, avant d'avoir eu le temps de nous faire rire (3) ! D'autre part, les analyses d'Yvonnet montrent comment "tout le monde copie tout le monde" et comment la radio publique s'est mise dans les chaussons de la radio privée. Rire à heure fixe c'est à peu près aussi indigeste que de supporter le gavage des infos. On vous dit ce qui est important, terrifiant, désespérant et après on vous dit de rire. Obligé. Maintenant riez ! Circulez y'a rien à voir aurait dit Coluche !

(2) 2009-2015. Nommé par Jean-Luc Hees, il sera maintenu dans ses fonctions par Gallet jusqu'à son "crime de lèse majesté" en juillet 2015,
(3) On n'a pas perdu au change : à 7h55, heure à laquelle Charline Vanhoenhacker étrille l'actu sur Inter, on a Brice Couturier sur France Culture. Désopilant, ironique, grinçant l'humoriste des faubourgs a enfin trouvé sa place sur la chaîne et rejoint la cohorte des bouffons qui pullulent sur le service public.

• À la carte c'est encore meilleur
La voici la voilà, la radio "à la carte". Enfin elle s'approche à petits pas de la radio publique aux États-Unis. Donc en France quand Radio France aura embauché 40 cadres surpayés on aura peut-être des "chances" de pouvoir bénéficier d'une telle offre. Pour info cette radio du futur n'est absolument pas évoquée dans le C.O.M./S.D.M. (4).

(4) Contrat d'Objectif et de Moyens qui devait être signé avec l'État en décembre 2014 et qui à ce jour n'est toujours pas signé. SDM = Serpent De Mer,















• Le feuilleton Michka #8
"Fais-le de nouveau" et Michka de s'exécuter avec le "Do it again" (1972) de Steely Dan, un genre d'empereur du groove, aussitôt appuyé de la "touche Michka". "Permettez-moi cette confidence, diffuser cette chanson à la radio l'été à une heure de grande écoute était inconsciemment je crois bien une grande ambition de ma vie". Le ton est donné Michka savoure humblement son/notre histoire de la musique et nous fait partager ces "petits riens" qui font tout. Vous apprécierez alors la traduction du nom Steely dan… Puis après Joni Mitchell "In France they kiss on main street" nous aurons le droit… le droit… le droit à… Véronique Sanson ("Alia souza"). Si ! Fûté d'enchaîner avec "Song of love" de Stephen Stills, l'ex de Sanson qui ne lui a pas chanté que des chansons d'amour.



À dimanche prochain… 

lundi 19 octobre 2015

Erner rime avec…

Guillaume Erner… un peu flou





















Transfert
Chose promise chose due ! Je me suis donc appuyé "Les Matins" plusieurs jours consécutifs et ne suis plus sûr du tout d'avoir envie de prolonger l'"expérience". Guillaume Erner, le nouveau matinalier/anchorman de la matinale, s'applique à démontrer que n'importe qui pourrait s'improviser chef d'orchestre d'une longue session d'info. Sachant que pour Erner "passer les plats" pourrait suffire s'ils sont accompagnés d'impros genre "au p'tit bonheur la chance". Dans son cas c'est plutôt "au p'tit bonheur… la malchance". Venant de France Inter, "parachuté" à France Culture serait un sacre, que dis-je LE sacre. Mais là on frise le massacre. Genre "Le massacre des tympans" (1). Or puisque Mathieu Gallet, Pdg de Radio France, serait lui-même à l'origine de ce "transfert" on peut une fois de plus constater : 
1. Que Mathieu Gallet n'y connaît rien à la radio,
2. Qu' animer une matinale ne s'improvise pas au seul titre qu'on ait déjà fait de l'antenne

Treiner
Appelons-en à Sandrine Treiner la directrice de France Culture qui ne manque pas une occasion de se singulariser à défaut de singulariser "sa" chaîne. "Je n’ai pas de doute sur le fait que Guillaume Erner contribuera à développer encore ce rendez-vous. Il vient de France Inter mais il incarne pleinement l’esprit de France Culture, il a son brevet en sciences sociales et aime aussi vagabonder !". (2) On notera l'ironie condescendante du mot "brevet". Qu'on se le dise, pour postuler à Culture il faudra donc un brevet en sciences sociales. Quant au "il vient de France Inter mais…on voit en quel esprit Treiner tient la chaîne "concurrente". Dans la rubrique "J'enfonce les portes ouvertes et je ne travaille pas chez Lapeyre" c'était le (nouveau) bon mot de la directrice de Culture.

Misère
Lundi 5 octobre, Erner "recevait" Erri de Luca, l'écrivain italien qu'il avait interviewé chez lui le samedi précédent. Rebondissant sur les propos humbles de de Luca à propos de ses maîtres "un cordonnier, un maçon et menuisier", on peut prendre toute la mesure des qualités d'Erner quand il l'apostrophe, en lui disant presque "Et les intellectuels dans tout ça ?". Et là on tombe de l'armoire, on a honte pour lui, on se demande pourquoi de Luca ne lui a pas balancé cash le café dans la tronche. 

Mais surtout cela nous rappelle les questions les plus creuses et les plus pathétiques qu'ex-abrupto Chancel lançait à la figure de ses invités. Le "Et Dieu dans tout ça?" à l'adresse de Georges Marchais en étant bien sûr la quintessence. Erner est ici pitoyable alors qu'Erri de Luca montre et confirme, comme dans ses œuvres, que son parcours littéraire s'appuie aussi sur ses expériences d'ouvrier. Erner-de-France-Culture-au-brevet-en-sciences-sociales semble bien vouloir élever le niveau des "maîtres à penser" de l'écrivain, des fois que ça ne serait pas assez Culture. Rideau ! La tragédie n'a que trop duré.
Erri de Luca photo © Sandrine Treiner















Chimères
Quelques jours plus tard dans une émission sur le pape François, Erner cherchant sûrement à flatter le chroniqueur politique de 7h55 l'annonce ainsi : "Le diacre Brice Couturier…" J'ai alors eu comme l'impression que le diacre goûtait assez mal d'être affublé de ce "sobriquet" inattendu. Jeudi dernier ne renonçant en rien dans l'interpellation du chroniqueur patenté, Erner ose "Notre prière du matin aux Matins, Brice Couturier nous vous devons plus que les Lumières…" Il fallait bien un brevet en sociologie pour réinterpréter avec à-propos le slogan publicitaire d'un producteur d'électricité. Sandrine Treiner a raison, Erner "incarne pleinement l'esprit de France Culture". L'esprit d'ampoule sûrement. Celui qui éclaire les parties sombres de la pensée du matinalier. 

Vénère
Toujours à l'affût de jouer la complicité avec les producteurs de la chaîne, Erner n'hésite pas à l'occasion des "Rendez-vous de l'histoire" de Blois, le 9 octobre, à faire applaudir Emmanuel Laurentin, producteur de "La fabrique de l'histoire", en le présentant avec un "sur vos terres". Laurentin, poitevin d'origine, ne manquera pas de donner une leçon de géographie à l'animateur qui, en bout de gondole, se mélange allègrement les AOC et autres IGP (4). Pathétique Erner ! Triste Erner qu'es-tu venu faire dans cette galère ? À France Inter tu pouvais sûrement enfiler les perles sans que l'auditeur ne s'en offusque. Pour ton "Service public" ce ton légér-léger devait coller. Mais là t'es sur France Culture et pas sûr que t'en aies pris toute la mesure, ni même la quadrature.

Amer
Alors comment ne pas être amer ? Comment ne pas se souvenir de l'excellence et du brio d'un Lebrun qui a tenu la matinale la bagatelle de 13 ans ? Voire d'un Demorand qui lui avait donné un autre souffle ? Pourquoi Erner n'impose-t-il pas à la chaîne de recevoir l'invité en une seule session, plutôt que de la saucissonner en deux ? Pourquoi un invité devrait absolument être inséré entre des tranches d'infos et des piles de chroniques ? Pourquoi Gallet et Schlesinger (5) continuent-ils de faire doublonner l'info sur Culture et Inter ? Pourquoi Culture a t-elle renoncé à la culture (6) ? Pourquoi les sujets des "Matins" sont-ils les copies conformes des sujets traités par toutes les matinales des radios publiques et privées ?

Pourtant on aurait tant aimé qu'Erner rime avec "lumière". N'est-ce pas ce qu'on attend des matins, qu'ils nous sortent de la nuit noire (7) ? Non ?

(1) Pour parodier le titre d'une ancienne émission de France Musique "Le massacre du tympan". Ce massacre Erner nous l'imposa le 29 septembre (132') quand presque en fin d'émission il dit "aujourdh'ui il va t-être question…" comme le relève Nicolas Martin, chroniqueur dans la matinale, 

(2) Le Monde, 25 août 2015 "France Culture a un rôle à jouer dans la société actuelle",
(3) Eh Erner on n'est pas dans une émission de Nagui, ni au théâtre Guignol !
(4) Appellation d'Origine Contrôlée, et Identité Géographique Protégée,
(5) Directeur éditorial pour les 7 chaînes de Radio France,
(6) Et je ne dis rien du très calamiteux déplacement à Lille pour faire s'invectiver3 ténors politiques masculins et 1 seule femme. Où est-elle donc la plus value France Culture qui permettrait des débats au long cours ? Posture sinistrée…

(7) Deux antidotes à cette catastrophe "naturelle", la "Matinale culturelle" de Vincent Josse sur France Musique (7/9h30) et le programme musical de Fip qui ne manque pas d'infos ciblées et concises une fois par heure… Et deux fois à 7h20 et 7h50 et 8h20 et 8h50.

dimanche 18 octobre 2015

Brunch #7




• Mignardises salées/sucrées
Dans un article récent, InaGlobal a passé les matinales radio au tamis de trois questions essentielles : structure des matinales, de quoi parlent-…, quels en sont les invités ? En exergue pour ce qui concerne France Inter les femmes représentent 22% des invités quand les hommes le sont à 78%. Alors bien joli de mettre en avant les femmes journalistes qui interviennent dans le 7/9 de cette chaîne mais il serait qu'elles aussi participent à inverser la tendance des invités masculins trois fois plus présents à l'antenne, non ? Et tant que vous êtes à l'Ina lisez ça.

• Un peu de Bleu (pas de quoi en faire tout un fromage)
Une nouvelle appli pour France Bleu avec un argument choc qui laisse pantois : "pour écouter la matinale de France Bleu Breizh Izel, suivre les conseils des Experts de France Bleu Alsace, cuisiner avant France Bleu Roussillon avant de jouer sur l’antenne de France Bleu Nord… !" Là je me suis pincé, il y aurait donc des Community Managers (+ Erwan Gaucher, délégué au numérique) qui auraient imaginé les auditeurs e France Bleu établissant un programme patchwork avec les 44 stations du réseau ? On rêve non ? Ou alors une telle pratique serait vraiment à la marge et non représentative des auditeurs de France Bleu. Alors pourquoi suggérer cette façon de faire quand dans le même temps on sait que l'auditorat de France Bleu est fidèle à sa radio locale?  Il doit donc il y avoir une intention, mais laquelle ? Mes chers auditeurs, si vous avez des débuts de réponse elles seront les bienvenues.

• Un peu de céréales (avec beaucoup de son dedans)
Thierry Lamireau est un collectionneur de sons et d'émissions radio. Lui-même souvent en situation nous livre ici quelques perles de son que quelques responsables de Radio France feraient bien d'écouter avant de réciter un cathéchisme de l'excellence avec laquelle ils ne sont pas du tout en phase.



• Riz au lait à la vanille et au caramel
Recette easy. Vous prenez deux bonnes heures de Martin Scorsese. Vous y ajoutez la verve rock de Michka Assayas. Vous saupoudrez du talent de Laurent Valero et Thierry Jousse et vous dégusterez sur France Musique l'Easy Tempo d'hier, indispensable à nos samedis d'automne (1).

(1) Dans Le Monde daté 18-19 octobre 2015 (édition abonnés), une interview de Marc Voinchet, directeur de la chaîne : "Nous sommes assis sur un tas d'or d'archives que l'on pourrait davantage exploiter. Créer par exemple des webradios consacrées à chacune des formations musicales. Ces trésors sont une vraie chance pour la chaîne."

















• Le feuilleton Michka #7
Pour nous euphoriser Michka démarre avec "Once in a lifetime" des Talking Heads et enchaîne avec le bombardier B-52's pour sa "Planete claire" sans avoir manqué de faire un crochet par la petite guéguerre des journaux "Rock&Folk" et "Actuel" qui se disputaient qui la nouvelle modernité (Actuel), qui les "valeurs établies" du rock. Et Michka de dézinguer en son temps Talking Heads ne supportant pas la nouvelle posture d'Actuel (ex-underground). Avec son talent il mélange sa programmation de toutes les influences de toutes les musiques et insère subtilement Gossip et Lizzy Mercier-Descloux. Le "Fire" de cette dernière va changer la physionomie de votre dimanche et je ne dis rien du morceau enfièvré de Kid Créole and the Coconuts "Annie, I'm not your daddy".



À dimanche prochain…

lundi 12 octobre 2015

Meccanica spaventosa… (affreuse mécanique)

Je trouvais que l'italien sonnait bien pour essayer de rendre compte de l'évolution des matinales de la radio publique et de l'enfermement qu'elles imposent. Désolé pour la longueur du propos mais assez difficile de faire plus court.
Hamelin ©Roger Picard - Radio France



















Préambule
Tout le monde aura oublié qu'au début des années 70 Roland Dhordain (directeur de la radio au sein de l'Ortf) confiait à Daniel Hamelin, ex-pompier de la Maison ronde, le soin de faire prendre "la sauce" entre les différentes rubriques d'infos de la matinale de France Inter (1). En ce temps-là les saltimbanques servaient à quelque chose et les journalistes s'en accommodaient fort bien. "Passer les plats" c'était sale et subalterne. Mais tout ça c'était "avant le drame". Le drame du passage de la radio des créateurs, artistes, poètes, acteurs, saltimbanques, à la radio des journalistes. Alain Veinstein dans son livre "Radio Sauvage" décrit fort bien le phénomène. Et tout d'un coup "passer les plats" devenait important si, en plus, le "passeur" prenait le titre anglo-saxon d'anchorman (homme ancre). Et le/la journaliste pouvait alors briller en pleine lumière médiatique (Ockrent, Sinclair, Paoli, Demorand, Cohen,…).

Si l'on prend le cas de France Culture remontons au milieu des années 70. "Matinales" (7/8) est animée en duo (Claude Dupont, Jacques Fayet), en trio (+ Laurence Bloch), en trio encore (Claude Risac, Annie Daubenton, Philippe Royer), puis devient "Culture Matin" (7/8h15) et sera animée en solo (Claude Risac), puis de 1987 à 1999 par… Jean Lebrun. Tous ces animateurs ne sont pas des journalistes patentés. Jean Lebrun non plus.

La culture est très présente et les infos ne dépassent jamais 17 minutes (2). En 1999 Laure Adler directrice de la chaîne bouleverse la physionomie de la chaîne. En 2002, elle imposera Nicolas Demorand avec "Les matins", 2h d'antenne (7/9) et l'info sera renforcée pour ne pas dire sur-multipliée. Depuis, Marc Voinchet a animé six années consécutives cette tranche horaire qui s'est vu gratifiée d'une demi-heure supplémentaire (6h30/9h) et d'une armée mexicaine de chroniquailleurs et autres éditorialistes engagés et politiquement marqués (Slama, Adler, Couturier,…).

Marc Voinchet ex-anchorman à France Culture
© Abramowitz/radio France
















En face sur Inter c'est la même chose en plus speed, et plus "tranché" (3). Sur Mouv' le leit-motiv c'est lanver (4). Sur France Musique une matinale 100% culturelle qui à la rentrée 2014 avait innové en se décalant de 8 à 10. À la demande du nouveau directeur Marc Voinchet, France Musique s'est mise en concurrence frontale (7/9) avec les autres matinales des chaînes du groupe public. Voilà un état des lieux très sommaire mais qui appelle une question de fond :

Mais qui donc a décidé (et quand ?) que les auditeurs devaient être gavés d'infos le matin et en fin de journée à partir de 18h ?
Première réponse : la bagnole. Toutes les études le confirment le temps passé en voiture aux heures de pointe (6/9 et 18/20) favorise l'écoute radio. Et "auditeurs puisqu'on vous tient on va pas vous lâcher comme ça". Les directeurs de rédaction et les journalistes se sont donc engouffrés dans cet eldorado de "cerveaux disponibles", se sont copiés allègrement entre eux (et copié la concurrence privée) en empilant les rubriques jusqu'à saturation. Pour dédramatiser l'affaire ils ont fait appel à guignols, trublions, humeuristes et autres petits rigolos pour détendre l'atmosphère entre deux catastrophes, trois renoncements politiques, quatre scandales, et cinq faits divers bien croustillants.


Publicité Phillips via Le Transistor





















A-t-on demandé à l'auditeur s'il ne souhaitait pas vouloir disposer avec les sept chaînes du service public d'une chaine "sans info" ? Bien sûr que non ! Les journalistes ont fait le forcing et sur-multiplié leurs interventions sur les chaînes thématiques comme France Culture et France Musique, avec la bénédiction des directeurs de chaîne qui n'avaient plus à inventer des programmes à confier à des saltimbanques (5). 

Gallet (Pdg de Radio France) a eu beau ânonner que les matinales des chaines de Radio France doivent se distinguer, rien n'est fait pour que celles de Culture et d'Inter se singularisent (6). Les tutelles (Culture, Finances), la représentation nationale (députés et sénateurs), le CSA vont-ils longtemps tolérer cette "gabegie" et cette surmultiplication des programmes d'infos ? Il n'y a aucune justification au fait que France Culture ait fait évoluer son offre de programmes vers une densification de l'info, alors qu'Inter et France Info répondent aux besoins des auditeurs d'être informés.

















France Info, la chaîne de l'info…
Tous les auditeurs du service public le savent. France Info, chaîne thématique, peut à tout moment du jour et de la nuit donner les "dernières" et… les "autres infos" pour que celles et ceux qui n'auraient pas eu leur dose dans les programmes des chaînes généralistes, puissent y trouver ce qu'ils cherchent. Je l'ai dit en présentant les programmes de cette chaîne, à partir de cette année quand j'ai besoin d'infos je vais sur France Info, refusant de subir la tyrannie du gavage que m'imposent Inter et Culture dans les matinales mais aussi dans les autres sessions d'infos (18/20 Inter, 18/19 Culture).

Si les projets d'une "BBC à la française" ou d'un "France Médias" (too much) voyaient le jour souhaitons absolument que les temps d'infos soient redistribués sur les chaînes de radio. France Info mérite de se développer et d'arroser l'ensemble du territoire français. Inter doit poursuivre sa mission de généraliste. Culture revenir à la culture, sans info (7). Et Musique à la musique, sans info. Quant au Mouv' qu'il continue donc à donner les "infos en verlan" des fois que les "jeunes urbains" aient le temps de traduire en simultané (8).

Philippe Caloni















Pour conclure 
J'ai écouté pendant trois ans et demi consécutifs la matinale (6/9) de Courchelle et Caloni sur Inter (1984/1987). Elle avait du charme, de l'élégance et de la tenue. Les deux compères tenaient le rythme sans "hacher" ni "empiler". La fluidité nous donnait envie d'y revenir chaque jour jusqu'à ce qu'Eve Ruggieri le 4 janvier 1988 prenne les rênes de la matinale et tienne… trois jours. Louis Bozon la remplacera "au pied levé". Mais jamais personne n'a remplacé Caloni et Courchelle. Jamais.

Ça c'était en 68, les rateaux TV remplacés
par les rateaux "Croix de Lorraine"






















(1) Saison 1970/1971 : En cinq-sept (5/7), Daniel Hamelin. Musique douche (7/9), Louis Bozon,
(2) 2' à 7h, 10' à 7h30 et 5' à 8h,
(3) Les tranches de 7/9 s'empilent entre journaux, chroniques, chanson, humour, interviews politiques. Et avant il y a eu un… 5/7, des fois que l'auditeur soit en manque, auquel il faudra ajouter les 12' du journal de 9h. Fermez le ban !
(4) Ben oui verlan à l'envers…

(5) Quand Jean-Marc Four, directeur de la rédaction d'Inter fait tout pour placer "ses" journalistes pour animer le plus possible d'émissions sur la grille comme il s'était employé à le faire quand il était directeur de la rédaction à France Culture,

(6) L'invité bénéficie sur Culture de 40' et sur Inter de 20'. D'Arvor "limogé" on a échappé à Stéphane de Groodt qui devait venir rigoler dans la matinale. À la place on a le roi du stand-up idéologique "Brice Couturier"… Trop d'la boule !
(7) Dans un prochain Brunch mon point de vue sur "Les Matins d'Erner",
(8) Je n'écoute pas France Bleu, je n'en parle pas.