Là c'est l'été, la TV joue maigre, rediffs et tout le toutim. Morandini à Miami, c'est mou (1). Quand y'a le feu à la pinède, les tauliers de la TV privée savent s'impliquer et mouiller la camicia. Celui de la TF1 est total engagé genre "Il faut sauver le soldat LCI" (2). Se croyant sans doute dans un épisode sponsorisé des "Soprano" le pédégé tente d'infléchir la décision du CSA qui empêcherait au Nonce suprême de jouer les caïds dans la cour de récrétélé-téaineté (3). Au chef du CSA sur les pieds faut pas trop lui marcher. Et hier sur France Info il n'envoyait pas dire ses quatre vérités au pédégé marri, déconfit, contrit… au tapis. Genre faire 8 minutes de téléréalité en ouverture du journal télévisé de 20h ne serait-ce pas un peu abuser quand le monde de la réalité est à feu et à sang ? Voilà donc pour le feuilleton TV total endaubé.
Sinon des vrais feuilletons il y en a. À la radio ou à l'Ina (Institut national de l'audiovisuel). L'an passé, en juillet, j'avais pendant vingt-cinq jours consécutifs mis en ligne le feuilleton de Paranthöen/Giovanetti : "Vincent Lavenue, dossard 157" ou un retour sur le Tour de France 1992. Celui de Jean Yanne, récemment évoqué qui vivant aujourd'hui n'aurait pas manqué de brocarder la triste farce de la TV. Être patient et, sur le site de l'Ina, chercher tous les épisodes "Du côté d'ailleurs" de Pierre Dac. Les nostalgiques pourront toujours s'embarquer pour "L'île noire" ou les aventures radiophoniques de Tintin… et chaque jour écouter jusqu'à fin août sur RFI à 15h10 "Les maîtres du mystère".(4)
Si quelqu'un a dans son grenier en bande magnétique "Le perroquet des Batignolles" de Tardi et Boujut, diffusé en 1997 sur France Inter à l'initiative de Jacques Santamaria, le directeur de l'antenne, je suis preneur.
(1) Mais qu'on se rassure on parle toujours TV à Europe 1 dans le Grand Direct des Médias,
(2) Je rappelle à mes chers auditeurs que j'ai pas la TV, mais ses larmes de crocodile ça me fait un bien énorme…
(3) Ouais je sais c'est du chinois, on s'en fout pisque c'est d'la TV,
(4) À la fin des années 50, Radio-Luxembourg (RTL) diffusait jusqu'à 7 feuilletons par jour. Source : RTL, histoire d'une radio privée. Denis Maréchal. Nouveau monde Éditions, 2010.
"Du côté d'ailleurs", Pierre Dac, 1971,
"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
jeudi 31 juillet 2014
mercredi 30 juillet 2014
Radio Pechou… une bonne claque à la morosité
C'est assez rare mais je dédie ce billet aux montagnards de Radio Fond de France qui ne devraient plus tarder à venir faire du ski… nautique, à Raphaël Kraft le vélocipédiste qui pourrait marcher sur les eaux, à Klervi Le Cozic, payse émigrée à Bordeaux, à Éric Schulthess qui reviendra voir la mer, à Florent Châtain qui va pouvoir prendre un bon bol d'eau de mer entre deux fabrications de Libé Radio, à Hervé Marchais qui va p'tête coller ça dans son transistor, à Guillaume Hamon, à Clo Chapuis et à Rico et à mes fidèles lecteurs qui m'auront permis de "faire" un très très beau mois de juillet au soleil… de mes mots.
C'est des voisins (de la baie de Morlaix), ça pourrait être des copains, c'est l'association de leur passion, la mer et la navigation, et une façon légère, poétique et simple de mettre tout ça dans une web-radio, tonique, salée, drôle, pas prétentieuse pour deux sous et utile à la joie. Sans les pléonasmes lourdingues des clichés bretons qui tuent. "I put a spel on you…". Un peu l'exact contraire de ce que les radios ayant pignon sur rue ne font plus du tout depuis lurette. Alors comment ne pas avoir de frissons quand Jean-Pierre Clochon, opérateur de Radio-Conquet (21'24"), passé de la radio aux contrôles maritimes, se fait d'abord reconnaître, à bord des bateaux qu'il contrôle grâce à sa voix qui a longtemps couru les ondes… de mer. "Imagine"
Prenez le large, suivez les pérégrinations de Radio Pêchou (et son répondeur "modeste et génial"), sympathique, fraîche, brouillonne, spontanée et sérieuse aussi. C'est jusqu'au 2 août… Enjoy !
La suite tous les jours sur radiopechou.net. So long…
C'est des voisins (de la baie de Morlaix), ça pourrait être des copains, c'est l'association de leur passion, la mer et la navigation, et une façon légère, poétique et simple de mettre tout ça dans une web-radio, tonique, salée, drôle, pas prétentieuse pour deux sous et utile à la joie. Sans les pléonasmes lourdingues des clichés bretons qui tuent. "I put a spel on you…". Un peu l'exact contraire de ce que les radios ayant pignon sur rue ne font plus du tout depuis lurette. Alors comment ne pas avoir de frissons quand Jean-Pierre Clochon, opérateur de Radio-Conquet (21'24"), passé de la radio aux contrôles maritimes, se fait d'abord reconnaître, à bord des bateaux qu'il contrôle grâce à sa voix qui a longtemps couru les ondes… de mer. "Imagine"
Prenez le large, suivez les pérégrinations de Radio Pêchou (et son répondeur "modeste et génial"), sympathique, fraîche, brouillonne, spontanée et sérieuse aussi. C'est jusqu'au 2 août… Enjoy !
La suite tous les jours sur radiopechou.net. So long…
Libéradio késaco…
Le journal Libération fondé en 1973 par Jean-Paul Sartre et associés (sic) a mis en ligne depuis quelques jours "Libéradio" qui fait suite (après interruption momentanée du son) à Radio Libé. Première remarque, Radio Libé sonnait dans son titre comme si elle avait été créée en 1981 (1). En "poussant" le titre on pouvait entendre/imaginer "Radio Libé…(rée)". Libéradio quant à elle fait tout se suite plus classe. Pour essayer de comprendre les raisons qui poussent un journal papier à créer une web-radio j'ai interviewé Florent Chatain (2) responsable éditorial du projet.
Radio Fañch : Pourquoi avoir lancé Libéradio ?
Florent Chatain : L'idée en revient à Pierre Faidenraich (3) au titre de la diversification du journal. Nous disposions déjà d'un studio existant. Nous voulions une diffusion web. Le projet c'est de réaliser un programme à la demande. Ce programme pourra ensuite être "tronçonné"/éclaté pour accompagner les pages du journal dont il présentera aussi les coulisses.
R.F. : Pourquoi "publier/mettre en ligne" à 21h, pour coïncider avec le bouclage du journal ?
F.C. : Oui le programme radio est interdépendant du journal. C'est un bon "teasing". À partir du moment où l'ensemble des médias ont pris connaissance de la une de Libé, nos lecteurs peuvent en écoutant en savoir plus sur le contenu du journal du lendemain.
R.F. : Vous appelez "radio" une séquence, une émission qui dure une vingtaine de minutes. Pourquoi l'appeler comme ça ?
F.C. : C'est un programme comme celui d'une matinale des généralistes de la bande FM. C'est aussi une esquisse de "laboratoire" amenée à prendre de l'ampleur, avec l'objectif de devenir une radio et un programme de qualité. Nous allons augmenter en densité. On veut être modeste. En faire moins long chaque jour (que les généralistes, ndlr) mais s'inscrire dans la durée. Nous disposons des compétences de 250 journalistes qui chacun peuvent compléter le travail qu'ils ont réalisé pour l'édition papier. Cette interaction est la base du projet.
R.F. : À qui s'adresse cette radio ?
F.C. : Aux lecteurs de Libé d'évidence. Ceux qui lisent le journal, ceux qui l'ont lu. On vise la "communauté Libé". Entendons-nous bien sur le mot communauté, dans notre esprit il s'agit de toucher ceux qui, un jour ou l'autre, ont eu un lien avec Libé, un souvenir, une une, une époque. Ce lien commun, cette histoire qui nous unit c'est aussi ça que nous voulons transmettre. Pour nous la radio c'est aussi l'avenir de Libé.
R.F. : Les abonnés sont-ils prioritairement informés de la mise en ligne quotidienne de Libé Radio ?
F.C. : Oui bien sûr. Mais les internautes vont très vite avoir le réflexe 21h s'ils veulent connaître le contenu de la future édition du journal.
R.F. : Est-ce que la radio serait une incitation à lire le journal papier ?
F.C. : Bien sûr. Particulièrement si les compléments développés dans le programme , - choix et analyse de une, archives, portrait, … - aiguisent la curiosité.
R.F. : Pour votre programme vous reprenez certains codes de la radio avec jingles, annonces, voix "off"… Au fil de l'écoute on s'attend à écouter d'autres émissions mais le programme s'interrompt. C'est un peu frustrant. Pourquoi Libé ne développe t-il pas une radio sur son "modèle" papier ?
F.C. : Cette web-radio est adaptée à la consommation Internet. Le programme est en boucle sur lui-même. Consommé par "petits bouts" ou dans son intégralité. C'est actuellement une version Béta et une rampe de lancement pour ce que nous préparons pour la rentrée. Notre radio sera faite par nos journalistes qui vont appréhender deux "mondes" ou deux modes d'expression complémentaires : l'écrire et le parler. Mon objectif est clair, je veux aller chercher les auditeurs d'Inter qui souvent doivent être des lecteurs de Libé, et faire beaucoup mieux que la matinale d'Inter ou des autres généralistes.
R.F. : Très vite si l'auditeur est lecteur il va se sentir complice, avec les voix des journalistes, l'ambiance et les coulisses du journal mais, les autres, plus occasionnels, ne risquent-ils pas de se sentir exclus ?
F.C. : Nous devons trouver un équilibre entre coulisses et contenus. Le plus grand écueil pour les coulisses serait de devenir nombriliste et de très vite tourner en rond. C'est un dosage subtil sur lequel nous travaillons. Notre programme radio va prendre un volume plus important et proposer une qualité en adéquation avec ce que nous proposerons. Un rendez-vous politique, des échos et des chroniques.
R.F. : Libé Radio s'est associée à Radio Goom (4), pourquoi ?
F.C. : C'est une association naturelle, un intérêt commun de gens qui font de la radio.
(Rendez-vous a été pris avec Florent Chatain pour en reparler, une fois ce programme plus élaboré mis en ligne)
J'ai écouté plusieurs épisodes de cette webradio et à peu près chaque jour à l'heure de sa publication après 21h. Sans doute très influencé par les revues de presse radio si un sujet m'intéresse j'ai envie "immédiatement" de le lire dans le journal et d'aller l'acheter (comportement phénoménologique d'un autre siècle). Si je suis abonné c'est possible en numérique. Mais si je veux "l'effet papier" il me faudra attendre le lendemain et entamer le long parcours du combattant pour accéder à un… kiosque ne recevant que trois exemplaires de Libé/jour. Et d'ici le lendemain je risque d'oublier. En même temps si l'épisode était publié le matin personne n'aurait le temps de l'écouter. L'équation n'est pas évidente. Considérons donc que cette radio stimulera et donnera envie d'une lecture écran, cela restant sans doute pour le papier très aléatoire.
Ajout du 14 octobre 2014
Libéradio est sur la RNT à Paris.
(1) À c't' époque ma bonne dame, Libé était préoccupé par la refonte du journal qui après un n°d'anthologie publié mi-février 1981, titrait "je t'aime moi non plus" et annonçait la fin d'un cycle, pour "mieux" reparaître le 12 mai 81 (deux jours après l'élection de François Mitterrand) avec en une "Il est mort le soleil" (pas encore celui du socialisme) suite au décès de l'icône jamaïcaine Bob Marley,
(2) Journaliste, ex- Europe 1 et France Inter,
(3) Directeur opérationnel de Libération depuis avril 2014,
(4) Goom est un bouquet de webradios et radios numériques prestataire de diffusion pour de grandes marques désirant développer une webradio, créé par deux anciens collaborateurs d’NRJ (source Wikipédia).
mardi 29 juillet 2014
Encore un Tour…
La une du 28 juillet 2014 |
À quel média viendrait-il l'idée de parler encore, quelques jours après, d'un événement qui a pris fin dimanche 27 juillet sur les Champs Élysées ? Pourtant mentalement peut-on si vite ranger au vestiaire des images, des résultats, des émotions, des sons, des voix, des drames, des cris, des sirènes, des mécaniques, des gagnants, des perdants, des titres de presse cocorico, des joies simples, quelques glorioles et autres ratons-laveurs bien calés dans la caravane publicitaire du Tour de France. L'histoire serait donc finie ? À l'heure où la télévision plie bagage et que le dernier podium est démonté sur les Champs, faudrait-il donc impérativement passer à autre chose ?… Sans sommation. À tout prix. Coûte que coûte. Vaille que vaille. Comme ça sans barguigner sans même la moindre nostalgie sous la casquette d'un apéritif anisé ou le parasol si Oranginal. C'est pourtant la "loi" médiatique, moderne et imparable, financière et "sans âme", froide et imperturbable pour toute une humanité qui quitte lentement les cols, les lacets, les parcours et les arrivées d'un Tour de France qui n'en finit pas de rassembler la "Terre entière".
Pourtant, toutes ces "petites" mains, anonymes et volontaires qui accompagnent cette caravane publicitaire et sportive, ou le contraire sportive et publicitaire, n'ont quand même pas tout "plaqué" en quelques minutes ou quelques heures pour prendre quelques vacances ou repos mérités. Avant que ce temps du Tour de France ne s'arrête, il doit bien y avoir en queue de comète quelques lampions encore allumés, quelque voiture balai à balayer, quelques boyaux à "regonfler" et quelques histoires à re…conter. Au lieu de ça il faudrait nous contenter d'un quotidien sportif, organisateur de l'épreuve (1), qui lundi matin titrait un "Emballant" pas très emballé. De quoi nous faire regretter le petit prince des chroniqueurs, le ci-devant, si grand, Antoine Blondin qui a sublimé la chronique vélocipédique du Tour de France si longtemps dans les colonnes de l'Équipe (2).
Si Blondin ne titrait pas la une du journal, il savait titrer ces grands et petits vins qu'il appréciait tant. Ses chroniques aussi il les titrait. Chroniques qui, à elles seules, étaient un condensé de son génie littéraire, gaulois et… "contrepet". "Le fado du fada", "La face cachée de la lutte", "Jura, mais un peu tard", "Les belles musettes du 14 juillet" et joli clin d'œil à la radio "L'oseille en coin". On pourrait, sans jamais se lasser, lire à la suite tous ces titres, dans un tourbillon définitif d'humour et de gouaille, de parti-pris et de gloriole, de pathétique et de sublime. Pour sa dernière chronique du Tour 2014 il se serait peut-être laissé aller à ça : "Peraud a fait ses comptes. Et les bons contes du tour font les bons amis, Nibali. Quand à Pinot, blanc il est, blanc il restera. D'ailleurs un Pinot rouge… de colère, on ne voit pas très bien ou pas encore ce que ça pourrait donner, tant ce jeune garçon semble gentil, calme et serein." Cette musique des mots elle nous manque aussi à la radio. Elle nous manque à la flamme d'un Briquet (Georges) qui savait arrêter le temps de juillet, pour que chacun puisse écouter la progression d'un Tour qui n'en finissait jamais de donner l'impression à l'auditeur d'être lui-même sur la "petite reine", en plein ascension du Ventoux ou en douce plaine avant une arrivée triomphale au Parc (des Princes).
Voilà ci-dessous quelques évocations que vous pourrez prolonger par l'intégralité du documentaire disponible à l'Ina (Institut national de l'audiovisuel).
(1) Hier par le journal Vélo, créateur de l'épreuve puis par L'Équipe, aujourd'hui par ASO (Amaury Sport Organisation), aussi propriétaire des journaux L'Équipe et Le Parisien,
(2) "Tours de France", Chroniques de l'Équipe, 1954-1982, La Table ronde, 2001.
lundi 28 juillet 2014
Michkafip…
Meshell Ndegeocello ©Jason Rodgers / DR |
Un dimanche soir de 2010 ou 2011 comme elle, comme moi vous écoutiez Michka sur France Musique en plein trip subjectif. Et tout d'un coup, entre deux ovnis, voilà qu'arrive presque sans prévenir "The Sloganeer". À la désannonce Michka s'excuse d'écorcher le nom de Meshell Ndegeocello. Les accords (parfaits) s'inscrivent dans ma petite boîte à musique bien rangée dans mon crâne qui, depuis longtemps, engrange la musique grâce à la radio (1). En juillet Fip (2) a remis le couvert et propulsé sur son site le "total créatif" "Comet, come to me". Comme quoi quand on range bien sa mémoire on peut à tout moment y revenir, particulièrement quand Fip nous propose d'écouter l'intégrale de l'opus (3). Comme je suis mod coz (vieille mode, en breton) je vais courir acheter l'objet physique. Ce que je fais encore pour les choses d'exception.
Meshell Ndegeocello invente, cherche, colle, bouge, décoiffe et harmonise ses petits bijoux. Ceux qu'elle porte à son cou et à ses poignets, ceux qu'elle cisèle. Par moments j'ai pensé à l'ange Gabriel (Peter, qui commence à salement nous manquer). "Friends" sonne vraiment de cette touche angélique et engagée que Peter a passé son temps lui aussi à inventer. Qui voudra bien les (r)approcher ?
(1) Gérard Klein, Claude Villers, José Artur, Patrice Blanc-Francart, Bernard Lenoir, ces cinq-là à France Inter. Laurent Valero, Thierry Jousse, Karine Le Bail, Michka Assayas sur France Musique. Pierre Lescure sur Europe 1,
(2) La super pop radio du groupe Radio France créé en 1971 par le duo Garretto/Codou sous l'égide du grand manitou Dhordain,
(3) Désolé Vincent (Théval) c'est Fip qui le dit…
Robert Arnaut, l'humaniste…
Le village d'Arrens, Hautes-Pyrénées |
Ce samedi 26 juillet à Arrens (Hautes-Pyrénées), le village et ses amis professionnels de la radio ont voulu évoquer l'homme Arnaut enraciné ici et qui, depuis le Soulor, a rayonné toute sa vie. Denis Cheissoux (1) qui animait la fin de la journée a bien voulu me raconter ce moment fraternel.
"C'est l'humanisme de Robert qui nous a accompagné toute la journée. Robert était comme ces savants à l'image du XVIIIème siècle qui allaient à l'essentiel. Il était visionnaire. Pour répondre à ceux qui l'interrogeaient sur la meilleure façon de faire de la radio, il répondait avec son bel accent "Il faut trois choses essentielles : la première, une histoire, la deuxième une histoire et la troisième une histoire". Toute sa vie Robert a raconté des histoires et comme Mermet (2) a toujours théâtralisé et mis en scène des personnages et des histoires. Robert n'avait ni peur des blancs [à l'antenne] ni des silences habités. Et surtout il avait une telle chaleur humaine. C'est incroyable qu'à 20 km d'écart ces montagnes aient "enfanté" deux bêtes de radio. Chancel à Ayzac-Ost et Arnaut deux hommes de l'oralité. Ici, dans ces montagnes, si les bergers n'avaient pas ou peu d'instruction ils savaient parler, conter même."
Et dans cette transhumance d'un jour chacun d'évoquer l'ours. Il manquerait au tableau si on l'avait oublié. Denis Cheissoux poursuit "Je suis comme un des enfants de Robert ou plutôt comme un enfant de l'Oreille en coin (3). Mermet, Kriss, Emmanuel Den et Robert Arnaut m'ont tiré par le haut, ce qui peut expliquer aussi mon exigence pour le son. Mais ça c'est venu surtout "à la mamelle de Robert". Mais ce qui a été passionnant au cours de cette journée c'est que si ses amis d'Arrens et alentours savaient qu'il faisait de la radio, ils ont découvert que c'était un très grand homme de radio.Cela n'a pas été un hommage larmoyant. Chacun a pu se dire "Voilà ce qu'il nous a laissé." Robert Arnaut et aujourd'hui de sa belle façon il nous parlait encore."
On peut alors dire que l'intuition et l'intention de Jean Haurat étaient les bonnes. Son élan pour Robert Arnaut est récompensé (4). Quant à Guy Senaux, ingénieur du son à Radio France, qui a longtemps travaillé avec Robert Arnaut (5), j'ai pu aussi recueillir son point de vue. "Être allé dans son village m'a touché. Je viens de découvrir, de voir et de sentir ce qu'il a écrit dans ses Corneilles blanches (6) et les causeries amicales autour du micro." Dans ces montagnes à l'abri de la société du spectacle et de la "commémo" sans âme, la vallée d'Arrens, au soleil, portait Arnaut comme chacun était porté par lui, à l'image d'un Senaux, ému, "Aujourd'hui, je connais mieux ce passeur de mémoire…"
(1) Producteur à France Inter, "Co2 mon amour", le samedi,
(2) Producteur à France Inter, "Là-bas si j'y suis", 1989-2014,
(3) Émission des fins de semaines de France Inter, 1968-1990, inventée, produite et réalisée par Jean Garretto et Pierre Codou,
(4) En décembre paraitront un DVD et un CD qui fixeront les moments les plus forts de la journée du 26 juillet 2014,
(5) Notamment pour "Le singe soleil", et "Cataclysme sonore"
(6) "Les cornières blanches", Le cherche midi éditeurs, nouvelle édition, 2011,
dimanche 27 juillet 2014
Comme si c'était vraiment vrai…
La Kriss "at home" Kriss - France Inter a 50 ans © Radio France - 2014 |
Comme si c'était vraiment vrai que Kriss, for ever, n'aurait jamais disparu des ondes.
Comme si c'était vraiment vrai que Chantal Pelletier vienne chaque jeudi,
à partir d'aujourd'hui nous raconter sa Corinne,
Comme si c'était vraiment vrai que la radio ait envie de faire mieux que des rediffusions d'archives,
Comme si c'était vraiment vrai que l'éphémère de la voix de Kriss ne le soit pas du tout,
Comme si c'était vraiment vrai que de nombreuses histoires de Kriss sont intemporelles,
Comme si c'était vraiment vrai que ce serait un projet de feuilleton pour la vie,
Comme si c'était vraiment vrai que le passé puisse irriguer le présent,
Comme si c'était vraiment vrai qu'il n'y ait aucune raison qu'un public nouveau ne puisse découvrir la météorite Kriss,
Comme si c'était vraiment vrai qu'"on dirait qu'on remonterait le temps"…
Merci à Rebecca Manzoni.
vendredi 25 juillet 2014
L'apocalypse (radio) est pour demain…
Vous allez partir en vacances en voiture. La route sera longue, très longue. Pour vous distraire vous pourriez écouter les 60 épisodes du feuilleton d'anticipation cataclysmique que Jean Yanne avait concocté en 1977 pour France Inter "L'Apocalypse est pour demain". Son feuilleton ayant été édité chez Jean-Claude Simoën, Jean Yanne dans la vidéo ci-dessous raconte à Bernard Pivot et ses invités le ressort de cette histoire abracadabrantesque… À méditer pour le moins
Apostrophes 9 décembre 1977
jeudi 24 juillet 2014
Robert Arnaut… for ever
Arrens, Hautes Pyrénées |
Robert Arnaut avait beau être né à Toulouse (1), "ses" Pyrénées étaient chevillées à son âme. Pas étonnant alors que samedi, dans le petit village d'Arrens, ses amis, ses collègues de radio se réunissent pour lui rendre mieux qu'un hommage qu'il n'aurait pas prisé. C'est sur l'élan de Jean Haurat, restaurateur, que la mémoire vivante de Robert Arnaut sera évoquée et partagée. J'ai interviewé Jean Haurat mardi dernier au téléphone.
"Robert Arnaut c'est un tout. Ses "Corneilles blanches", son attention à la langue occitane, son passage ancré à Arrens quand il a séjourné au sanatorium et son implication avec la troupe de théâtre, et sa participation active (et littéraire) à la marche entre Arrens et Sallén de Galligo (Aragon) pour marquer l'an 2000, ont incité la commune à proposer une journée d'échanges avec ceux avec qui il avait vécu ici et ceux qui, professionnels, l'avaient accompagné au cours de sa belle carrière radiophonique. C'est sa dimension humaine que nous voulons partager. Découvrir Robert le parisien, Robert l'africain et marcher ici avec Robert le Pyrénéen".
Pierre Constant, comédien, lira au cours d'une randonnée des textes issus des "Corneilles blanches" (2) et à 18h une conférence sera animée par Denis Cheissoux, producteur à France Inter (3). En amont de cette journée j'ai pu converser avec Solange Yanowska, réalisatrice à Radio France et qui a travaillé quatorze ans avec Robert Arnaut.
Robert Arnaut du temps de "L'oreille en coin". |
"L'homme Robert Arnaut était attaché à sa région. On ne peut pas le comprendre si on ne sait pas à quel point il l'était. Cet attachement est enraciné dans ses "Corneilles blanches". Avec d'autres nous évoquerons l'homme de radio. Ce seront des témoignages d'amitié. Robert était un homme de terrain qui, par-dessus tout, aimait rencontrer les gens. Il avait une extrême disponibilité pour les autres. Il était présent pour tout le monde avec une belle générosité. Il possédait une immense créativité et une passion pour le son. C'était un conteur et un passeur, discret et secret."
Avec Solange Yanowska nous avons évoqué "la radio d'avant", sans nostalgie, et son évolution normale aujourd'hui. Cette radio qu'elle et Robert Arnaut ciselaient était une radio écrite quand, aujourd'hui, "on tend un micro" en attendant une réponse immédiate, rapide pour vite passer à autre chose. Robert Arnaut donnait la mesure du temps. En bon africain il ralentissait le rythme trépidant de la vie moderne et nous incitait à réfléchir, à prendre du recul et à prendre le temps… d'écouter. Ce temps arrêté, ce temps précieux d'écoute nous manque et ce n'est plus la radio aujourd'hui qui nous le donnera. Puisse samedi le beau souffle de Robert Arnaut emplir toute la vallée d'Arrens et au-delà, courir de par le monde, le réel ou l'imaginaire, celui qu'humblement il avait arpenté (4).
Si tout va bien, mes correspondants à Arrens me feront samedi soir
un compte-rendu sensible que je publierai ici lundi prochain…
(1) 1929-2013,
(2) "Les cornières blanches", Le cherche midi éditeurs, nouvelle édition, 2011,
(3) Un bol de nature, tous les matins sur France Inter, à 6h45. Denis me précise : "Arrens est au pied du Soulor, marche pied de l'Aubisque-Soulor "qui est au soleil" et Robert redistribuait sa lumière..."
(4) Les billets déjà publiés sur Robert Arnaut : Toute une vie, Chroniques sauvages, Août 2013, Le son, Universel,
Radioscopie avec Jacques Chancel, en intégralité et en exclu jusqu'au 9 août
mercredi 23 juillet 2014
Au confort (et à l'accent) moderne…
Cet après-midi j'évoque l'accent à la radio avec Raphaëlle Le Pen (une payse émigrée à la montagne), une ex du "staff" de Jean Lebrun période "Travaux publics". Et ce soir je streame le "Confort moderne" qui était diffusé cet après-midi sur France Culture (1). Une rediffusion de "Sur les docks" du 17 février 2011. Vers 17h, j'avais lancé le son depuis la page de l'émission et, en colonne de droite, il était écrit à côté du pictogramme "Ècoutez le direct" : "L'heure du documentaire par Jean Lebrun". Jean Lebrun ? Bigre, l'homme de "La marche de l'histoire" sur France Inter serait-il revenu subrepticement en plein été dans son ancienne maison ? Que nenni, cet "inscription" correspond à l'époque où Lebrun, "attaché" à la Direction (2) de France Culture coordonnait "Sur les docks". Voilà encore un détail inutile, dérisoire mais tellement savoureux (3).
Venons-en au fait, l'accent. Eh bien l'accent d'Albert Sagols, qui court tout au long du documentaire de Georges Morère, est une incitation puissante à écouter et à cheminer avec ce bon homme qui fait plaisir à entendre. Son phrasé, son débit, suggèrent une sagesse acquise et entretenue. Son soleil dans la voix captive au point de s'asseoir sur le banc avec lui devant l'hôtel "Au confort moderne". Il est tellement vivant cet Albert, vivant de ses souvenirs, de ses réalités, de ses colères douces et justes. Il vibre et l'accent y met sa bonne part d'identité et de personnalité. Il nous entraîne à Banyuls et nous voilà catalan prêt à dire autrement ce qu'on dit chaque jour sans accent ou si peu. Voilà donc comment "avec ce petit rien dans la voix" un documentaire peut vous bouleverser, s'accrocher à vos oreilles pour immédiatement se fixer à votre mémoire. C'est un petit bonheur de rocaille et de mots râpés. Et, maintenant que la nuit est tombée, ça va encore mieux cette musique catalane.
Illus Albert Sagols © Radio France |
Là on chanterait bien à la suite de Brassens "Supplique pour que les accents ne soient pas enterrés à la plage de Sète, pas plus que partout où vaille que vaille ils ont subsisté à la normalisation d'une façon plate et lisse de dire et de raconter…" J'aimerais, là maintenant, entendre Albert nous souhaiter "Bona nit" en catalan et laisser ses mots filer tout au long de la nuit.
(1) L'heure du documentaire, 17h, du lundi au vendredi,
(2) Il appréciera,
(3) Prenez le temps de bien regarder l'image, elle portera dans quelques temps son pesant d'Histoire.
Jingles dans la Phaune (radio)…
Avant de vous parler de cette web-radio inventive je vous mets en appétit avec leurs jingles qui devraient déjà vous donner envie d'aller y jeter vos oreilles curieuses… Comme un contrepoint aux désannonces publiées ce matin.
Dérisoire mais pas tant…
Michka Assayas |
Je vous l'ai écrit, cet été je revisite ma collec' d'Easy Tempo, et au plaisir d'écouter de suite plusieurs épisodes, j'ai celui, pour l'année 2010, de pouvoir entendre les désannonces de Michka Assayas, producteur de feu "Subjectif 21" (1). Déjanté, à la bourre, speedé, Michka explosait cet "exercice" de fin d'émission avec bonne humeur et joie, au risque d'avaler quelques mots, les noms de ses collaborateurs et de s'étrangler en direct au micro. Ces détails de petites paniques sont succulents et donnent non seulement toute leur personnalité à une émission, mais surtout lui donnent une âme. Michka collait avec son sujet, le rock, mais surtout faisait un bien fou à France Musique qui manquait et manque encore de trublions capables de parler musique sans pour autant se croire obligés d'être graves et tristes.
Pour vous donner un aperçu de ces petites fantaisies, Guillaume a eu la gentillesse d'en coller plusieurs bout à bout. Je me suis régalé et espère qu'il en sera de même pour vous. Cette virgule dans un été ensoleillé mais si sombre pourra être un petit contrepoint à la misère. Dérisoire mais épatant…
À 16h, je vous proposerai quelques jingles tip-top…
mardi 22 juillet 2014
Programmer la radio…
Gérard Klein ©Maxppp |
D'une mécanique qu'on pouvait imaginer simple, "passer des disques" dans une émission de radio, époque ORTF (Office de Radio et Télévision Française), se révèle un long parcours, pensé, confronté, organisé et diffusé. Pourtant en tant qu'auditeur on pouvait s'imaginer benoîtement qu'une fois une liste établie il suffisait de se rendre à la discothèque et d'emporter sous le bras la sélection du jour (ou de la nuit). Eh bien pas du tout, vous le verrez dans la vidéo ci-dessous (à 16'), il existait un long parcours que l'on pourrait résumer par : processus et dispositif.
Si aujourd'hui je m'intéresse à la programmation c'est surtout parce que je cherche depuis longtemps à vous parler de Gérard Klein et que c'est sous son nom que j'ai trouvé cette archive de "Micros et caméras". Trublion fantastique et énergique, cet animateur, après avoir fait ses classes (et ses redoublements) à France Inter, a continué longtemps à décoiffer les antennes des trois autres généralistes, RTL, Europe n°1, et RMC. Vous le verrez ici, "le petit prince des ondes" est en son royaume et joue et se joue lui aussi de la "fabrique de la radio". Son sourire permanent cherche la complicité, celle qu'il a toujours, avec brio, su installer avec ses auditeurs. Au-delà de mes propres souvenirs (nombreux) je manque de sources biblio ou audio, mais ça ne devrait plus beaucoup tarder pour que je puisse ici développer le sujet.
Les amateurs d'audiovisuel se régaleront des premières minutes de la vidéo qui détaillent ce qui deviendra "la guerre des chaînes" et plus précisément "la guerre des JT". Mais pour en revenir au sujet de la programmation, les concurrents de France Inter, RTL et Europe n°1 devaient "rigoler" en découvrant l'organisation très lourde mise en place pour assurer une programmation musicale radiophonique de qualité. Lucien Morisse à Europe n°1, directeur des programmes et surtout directeur artistique de la station et Monique Le Marcis à RTL régnaient en maître sur une programmation en phase avec les maisons de disques, les hit-parades et ce qui allait devenir le "matraquage promotionnel". À l'époque on le voit il y avait deux façons de programmer la musique sur les ondes. Celle du service public et celle des radios privées qui ne pouvaient se passer du support promotionnel des maisons de disques et de ce qui allait avec, la promotion (très appuyée) des artistes…
(à suivre)
Et le dernier mot de Klein sera pour Roland Dhordain, chapeau Gérard !
lundi 21 juillet 2014
Il suffit de tendre l'oreille (pour tout savoir sur la radio)…
Je l'ai écrit plusieurs fois, il y a de nombreuses façons d'écouter la radio, mais quand cette écoute va jusqu'à révéler l'indicible on peut dire qu'on touche à la félicité. Pas moins. De quoi s'agit-il donc ? Le 8 octobre 2013, sur France Culture, dans "Du jour au lendemain" Alain Veinstein recevait Marie Richeux, productrice de "Pas la peine de crier" sur la même chaîne. Et ce n'est pas tant que d'entendre parler de littérature qui s'est révélé passionnant mais bien d'avoir entendu parler de radio… de "fabrique de la radio" à la radio. C'est assez rare pour qu'on porte une attention et une écoute aigüe à ce moment de radio un peu exceptionnel.
Pour être sûr de ne pas être dans la complicité avec son interlocutrice, Veinstein commence par se dédouaner auprès des auditeurs "… d'elle je ne sais rien, pas de connivence entre nous, je ne lui ai encore jamais parlé même si nous travaillons dans la même maison… C'est parce que j'en suis convaincu que j'ose vous dire que son livre est une merveille… " On est prévenu c'est clair, net, précis et sans bavure ! Pour démarrer son interview Veinstein annonce la couleur "Difficile de ne pas parler de radio". S'ensuivent des propos banals sur le foot, les fenêtres du studio, sur la radio quand il fait jour ou quand il fait nuit, puis sur le titre de l'émission de Richeux qui, malgré un changement d'horaire n'a pas changé. Veinstein en profite pour dire que ce titre d'émission "Pas la peine de crier" est un manifeste. Rien moins. On ne parle toujours pas de littérature et heureusement puisque Marie Richeux va nous apprendre ce qu'était son émission à sa création.
Veinstein : "Ce que vous faites ce n'est pas une émission mais un programme (sic) avec différentes séquences qui se suivent, l'une d'elle s'intitule "Je déballe ma bibliothèque"". Où l'on apprend que si Marie Richeux n'a pas choisi ses rubriques elle n'a pas non plus choisi ce titre, que le directeur de la station aurait trouvé en référence au titre d'un livre de Walter Benjamin. À 13' Veinstein évoque (enfin) "Polaroïd" le livre que Marie Richeux vient de publier, mais, avant de parler de son contenu, Veinstein revient sur la séquence de l'émission qui porte le même nom. Marie Richeux explique "Au tout début de "Pas la peine de crier" tout était ficelé lorsqu'on m'a proposé d'animer cette tranche du matin (1). Il restait 5', le reste était occupé par des chroniques [faites] par d'autres gens, des journaux d'infos, des revues de presse… et j'ai dit [à la direction] que si je devais proposer quelque chose pour ce petit temps là j'aurais bien aimé faire de l'image. C'est comme ça qu'est arrivé Polaroïd.""
Marie Richeux |
Là, j'ai mis sur "pause". "Faire de l'image" avec cette façon de l'annoncer, voilà une proposition absolument inattendue pour ne pas dire incongrue à la radio. Comment quand on envisage de faire de la radio peut-on imaginer "faire de l'image" ? Particulièrement si le projet n'envisage pas que cette image soit visible pour l'auditeur, alors qu'elle sera bien le prétexte à une "création littéraire ou poétique" de forme radiophonique, lue chaque jour à l'antenne. La radio depuis sa création ne fait qu'évoquer des images réelles ou imaginaires. Pourquoi alors simuler l'utilisation d'une technique photographique, le polaroïd à image instantanée, pour raconter, décrire imaginer ce que l'œil de la productrice a vu avec ou sans ce polaroïd ? Quand au "pari tenu" sur la fabrication de l'image évoquée par Veinstein, Richeux reconnaît : "Non ça ne marche pas du tout à chaque fois…". Surtout si c'est pour nous annoncer qu'en fin de compte la création du texte ne part jamais d'une image réelle mais d'une image "inventée". CQFD. Et Marie Richeux, lucide, de distinguer ce qui, écrit pour la radio tient quand, une fois publiés ces textes peuvent "souffrir" de l'absence de la voix et de l'illustration sonore qui les accompagnent à la radio. On ne remerciera jamais assez Alain Veinstein d'avoir consacré dans une de ses émissions "Du jour au lendemain" plus de 20' à cette "fabrique de la radio".
Dans un tweet posté le 24 juin sur le compte de l'émission "Pas la peine de crier" (2) il est écrit : "L'an prochain on nous demande de porter un autre nom, d'enlever les polaroïds et les poèmes, mais nous on reste. #we-ALL-are-radio". On appréciera le "on" (3). Le nom de l'émission va donc changer, mais nous ne savons pas encore si elle va changer d'horaire, de formule si, assurément. Nous ne nous lasserons pas de suivre les aventures de cette émission "évolutive" pour laquelle nous sommes prévenus, il ne sera "pas la peine de crier".
(1) 6h-7h, puis 6h-6h45,
(2) @paslapeinede,
(3) Serait-ce le directeur de la chaîne Olivier Poivre d'Arvor ? La directrice des programmes Sandrine Treiner ?
vendredi 18 juillet 2014
Mystère, mystère…
Germaine Beaumont (g) pendant l'enregistrement de l'émission radiophonique « Les Maîtres du mystère » au salon de la Radio. Pleins feux sur Sylvie - 16/09/1959 - Joyeux, Louis - INA. |
Cette émission "de fictions radiophonique [fut] la plus populaire de l’après-guerre. De 1957 à 1965 (3), des millions d'auditeurs en France et à l’étranger, de tous âges et de tous milieux sociaux, écoutent frénétiquement chaque semaine "Les maîtres du mystère". Ces fictions dramatiques puisent leur inspiration dans les romans policiers (Agatha Christie, Edgar Allan Poe, Arthur Conan Doyle, Oscar Wilde, William Irish…), particulièrement en vogue à l’époque. Parmi les acteurs qui les interprètent, on retrouve des grands noms de la scène : Maurice Biraud, Michel Bouquet, Jacques Dufilho, Claude Piéplu, Rosy Varte ou encore George Wilson.
Conçue, produite et réalisée par Pierre Billard, coproduite par Germaine Beaumont, l’émission s’adresse au plus grand nombre et apporte une sorte de cinéma à domicile. Le générique musical, "Tempo di Suspense", écrit par André Popp, a marqué tout une génération d’auditeurs. Cet été RFI diffuse 35 épisodes des « Maîtres du mystère » en partenariat avec l’INA, présentés et mis en contexte chaque jour par Catherine Fruchon-Toussaint." (4)
Vous pourrez aussi écouter Pierre Billard raconter l'histoire de "ses" mystères dans l'émission que Thomas Baumgartner lui avait consacrée sur France Culture. Et regarder les vidéos ci-dessous, dont la première est absolument pathétique. Le charme d'une télévision qui jouait le jeu de la radio (et non pas le contraire désespérant). La proposition de RFI est alléchante car, pouvoir écouter du son sorti d'un poste de radio (5) peut, un peu, modifier l'écoute, particulièrement si on veut bien ne rien faire d'autre pendant la diffusion. Alors reportez votre sieste, négociez votre heure de pause et entrez totalement dans le mystère.
Il y a bien longtemps quand Guy Senaux était enfant, il revoit son grand-père quitter la table familiale du dîner pour aller se coller l'oreille au poste Schneider et écouter "ses" "Mystères", sans que d'ailleurs personne autour n'arrête de parler…
Il y a bien longtemps quand Guy Senaux était enfant, il revoit son grand-père quitter la table familiale du dîner pour aller se coller l'oreille au poste Schneider et écouter "ses" "Mystères", sans que d'ailleurs personne autour n'arrête de parler…
(1) Et d'enfoncer le clou de l'anachronisme qui veut que cette société de radio porte le nom de "Radio France" sans appartenir au groupe public du même nom. Cherchez l'erreur. Allez, parions que dans moins de 5 ans une élite inspirée prêchera pour la réintégration de RFI à Radio France à moins que d'ici là l'ensemble de l'audiovisuel extérieur (auquel appartient RFI) ait lui-même intégré Radio France, lui-même ayant fusionné avec France Télévision ! Vous suivez ? Sinon vous pouvez toujours demander à Giscard pourquoi il a fusillé l'ORTF ? Ce pourrait bien être être le début de la tragi-comédie qui se joue depuis pile-poil 40 ans…
(2) Du 14 juillet au 29 août, du lundi au vendredi à 15h10,
(3) Et même jusqu'en 73 sur France Inter,
(4) Communiqué de presse de RFI,
(5) Et même si cela sort de l'ordinateur d'avoir une émission avant et une après, ça change tout.
Mystère, Mystere, 29 mars 1971,
Pierre Billard, 1er Janvier 2006,
Inscription à :
Articles (Atom)