mardi 31 décembre 2019

La chanson qui me fait du bien…

J'aurais pu sous-titrer "et la radio qui ne m'en fait (presque) plus !" Ce doc (?) d'Arte (visible ci-dessous) est génial pour le p'tit bonheur qu'il procure et la joie de pouvoir chanter (et sourire). C'est ça que j'aimerais entendre à la radio qui, si elle n'avait pas rendu les armes, pourrait en faire une quotidienne de 10' pour un moment léger au lieu de s'efforcer à plomber l'ambiance avec des matinales qui se croient utiles à informer quand elles participent avec acharnement à désespérer Billancourt. France Musique ne serait-elle pas dans son rôle en proposant une telle émission ? 10' de moins de classique par jour ça doit être supportable par les acharnés de cette musique-là, non ?

Alfonsina y el mar






















Les interstices "chanson" sur cette chaîne sont minuscules, écrasés par le classique et le jazz ! On notera que le gadget des web-radios de France Musique à fait l'impasse sur la chanson ! Quand Arte surprend et fédère les aficionados de musique non genrée ! Musique s'est préparée à la mue et à la bascule intégrale sur le web (on en reparlera avant 5 ans). J'ai choisi mon camp, camarade !

Cette belle émission d'Arte (visible ci-dessous) qui a réuni une vingtaine d'artistes (1) dans leur décor familier est touchante pour ce qu'elle apporte de sincérité et de tendresse. Sophia Aram dont je ne supporte pas l'humour se révèle émouvante en chantant avec autant de sobriété et de profondeur. Tout est cohérent et léger. Un chouette moment de télé. Un chouette moment à vivre. Merci Arte.

Il fallait bien ça pour conclure mon année… radio ! ;-)

24 décembre 1970


(1) Sophia Aram, Bertrand Belin, Camille Bertault, Boogie Balagan, Jeanne Cherhal, Dave, Malik Djoudi, Laurent de Wilde, La Chica, Florent Marchet, Seb Martel, Giovanni Mirabassi, Sandra Nkaké, Pi Ja Ma, Thomas de Pourquery, Paloma Pradal, Nicole Renaud, Christine Salem et enfin Brad Scott.

Cliquez sur la flèche blanche !

A phare away… from le bout du monde (2)

Aujourd'hui, Jean Lebrun nous embarque (à 14h30) autour du monde… en 80 phares (et le souvenir de Claude François à Alexandrie, si, si). Le tour du monde je ne l'ai jamais fait, mais le "Bout du Monde" d'ici (1) je le connais un peu avec ses phares qui rythment de leurs feux ou de leurs cornes de brume notre quotidien ! En 1995, c'est la grève des gardiens de phare. La grève avant les grandes grèves de l'hiver. En avril 1995, un collègue de Yann Paranthoën, ingénieur du son à Radio France, l'informe que les "phares sont en grève". Ni une, ni deux, Yann file aux "Roches Douvres" un phare entre Bréhat et Guernesey et pas si loin de l'Île Grande (22) dont il est natif !  



Ce mois d'avril 95 est assez inoubliable car, habitant à l'époque à moins de 5 km de Porspoder (29), j'avais tout loisir d'entendre, nuit et jour (2), le "Phare du Four" et sa corne de brume en continu ! Les gardiens de phare avaient trouvé une façon originale d'attirer l'attention. Ici tout le monde est concerné par la mer et personne n'imagine que les phares puissent un jour être inhabités.



De son passage aux "Roches-Douvres" Paranthoën tirera un documentaire diffusé pour la première fois sur France Culture, dans sa version intégrale de 2h, le 24 décembre 1996 (3). La compagnie Ouïe-Dire l'a édité en 2 CD. Sans doute qu'aujourd'hui les gens qui regardent encore les phares sont loin d'imaginer qu'ils ont été habités pendant plus d'un siècle ! Et pourtant…

Jean Malgorn, gardien à l'île Vierge (29) : "Ils sont sourds, ou bêtes, [ceux qui ont décidé l'automatisation, ndlr] j'en sais rien. Ce que je sais, c'est que dans leurs bureaux, là bas, à Paris ou ailleurs, ils se rendent pas compte que pour nous c'est pas un métier, gardien de phare. C'est une vie." (4)

"Aux Roches-Douvres, personne
Les oiseaux de mer sont là chez eux.
Des Roches-Douvres, on ne voit rien.
Tel est l’isolement de ce rocher.
Tout autour l’immense tourment des flots.
La rafale, l’eau, la nuit, l’illimité, l’inhabité." 
Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer

Très grand merci à Éric Schulthess pour ses cornes de brume… ;-)






(1) "Penn ar bed" en breton, en français "Bout du monde"… Précisons le bout ce peut être "La tête" ou "La fin" (Finistère)…
(2) Jour je suis sûr, nuit pas complètement !
(3) Grand prix Paul Gilson en 1998,
(4) "Les gardiens de phare poursuivent leur grève en "son et lumière"", Le Monde, 23 avril 1995. 

lundi 30 décembre 2019

A phare away… from Cordouan !

Oulala ! On me pardonnera ce titre franglais, mais bon c'était facile et si l'on ajoute à ça, la scie de Nicolas Peyrac, je ne pouvais plus résister à cet humour potache qui (me) détend. Et puisqu'on va prendre le large restons léger face à l'adversité qui plombe nos quotidiens. Jean Lebrun, pour éclairer cette fin d'année, nous entraîne vers les phares de France et d'ailleurs. Ça commence par Cordouan au bout de l'estuaire de la Gironde…

© François Teste






















Dès son chapeau, Lebrun donne le ton "Curieusement, lorsque les phares perdent de leur utilité, ils se patrimonialisent. Des photographes les fixent sous toutes les coutures et par tous les temps. Des associations se constituent pour les maintenir en état de marche. Les vieux gréements ou les équipements des vieux ports ont bénéficié de la même sympathie au même moment. On aimerait que le patrimoine sonore maritime bénéficie à son tour d’une pareille protection – bouées à cloches, cornes de brume…" Oui on aimerait !

Alors pour Cordouan, il se trouve que j'ai accompagné une équipe de France Culture pour un documentaire de 2013… Au quotidien, je vis entouré de phares (ici à l'extrême pointe nord-ouest du Finistère) alors quand j'ai vu Cordouan, j'ai pensé à la partie supérieure d'une pièce montée. Un peu ampoulée cette architecture royale. Mais le plus surprenant fût de découvrir que les gardiens vivaient au rez-de-chaussée de cette majesté et ne se rendaient dans la tour que deux fois par jour. Ce que Lebrun décrit dans son introduction existe à Cordouan quand des animateurs touristiques ont remplacé les gardiens depuis qu'en juin 2012 les derniers aient posé leur sac. Pour ce qui concerne la fonction même des phares, l'électronique et l'automatisation ont remplacé l'homme, vigie des vigies sur mer.

   

Eddy Thorial… et puis un jour le loup entra dans la bergerie… et n'en ressortit plus ! !

Eddy Thorial vous connaissez ? Ah ben non il jouait pas au Golf Drouot en chaussettes noires, lui ! Non, lui c'est l'gars qui s'est infiltré par effraction dans le langage radiophonique et qui n'en ressortira plus. Tout avait commencé à la Gaîté Lyrique (1). C'était en octobre 2011. Y'avait le ban et l'arrière-ban de France Culture emmenés par le Maître de Cérémonie d'Arvor. Bon j'avais été invité mais je me tenais à carreau, j'étais le seul mistigri dans la salle. Et le seul qui prenait des notes (dans la pénombre). Le M.C. lyrique, forcément lyrique, faisait son numéro. Tout ça c'était avant le drame ! Et le drame ne tarda pas à poindre côté jardin !

Un groupe de rock… au Golf !















À grand renfort de salamalecs, le fringant directeur de la chaîne annonça, roucoulant tel le pigeon, qu'à compter de dorénavant il faudrait composer avec celle qu'il avait choisi pour prendre en charge les programmes de France Culture… Suspens torride, roulements de tambours et mouchoirs jetables. On entendit, alors que les mouches s'étaient mises en grève, prononcer le nom de l'élue. Et, je me souviens comme si on y était, dans la salle en amphithéâtre (de boulevard) un ancien toussa. Une toux d'a-propos. Une toux de vieux briscard à qui on ne l'a fait pas !

Sandrine Treiner, en moins de temps qu'il ne faut pour désannoncer une fiction avec trente comédiens, deux lectrices, deux réalisateurs, cinq techniciens et un raton laveur, venait d'être adoubée par le Prince. Inconnue absolue au bataillon de la radiophonie, la dame en reprit une couche avec l'intervention pathétique (vous choisirez si vous voulez un autre adjectif finissant par "ique") de Jean-Luc Hees, le grand manitou de Radio France en ces temps lointains de début de décennie. On (je) n'avait pas compris que très vite elle choisirait son titre de "Directrice éditoriale". Autant dire qu'on allait voir ce qu'on allait entendre !

Gaité Lyrique, in Paris 















Acte II, scène I
Alors que ledit Hees eût aimé poursuivre son mandat, voilà que le CSA en toute indépendance nomma en 2014 un inconnu pour son parcours radiophonique (air connu). Mathieu Gallet, ex-Ina, qui n'avait pas plus de connaissances en archives que de beurre en branche,(expression un peu datée, je l'avoue, hou, hou, hou, mais que j'avais envie de placer là, lalala) (2), se plut à filer dans le seizième. Donc Gallet, pénétrant le saint des saints, (allégorie), tance le personnel hagard en annonçant que "dans la boîte" dorénavant y'aurait un directeur éditorial, le ci-devant Frédéric Schlesinger, ex-directeur d'Inter… avant (3). Pan, pan, pan !

Disons que les directeurs de chaîne n'avaient pas l'habitude d'être supervisés éditorialement par un directeur. Imaginez donc ce que ça faisait à la directrice éditoriale de France Culture de devoir rendre des comptes éditoriaux à son supérieur éditorial. Eddy lui même y aurait perdu son argot, Toto !

Toujours est-il (ah enfin, tu y viens Fañch, parce que ton préambule, pardon. Pardon mais il était un peu long, Léon !) que cette emprise éditoriale a des effets dévastateurs sur l'autonomie créative et imaginative des producteurs et des réalisatrices et des productrices et des réalisateurs ! Vouloir tout contrôler jusqu'au moindre détail "éditorial" casse le principe même de ce qui faisait le sel de la radio et de celles et ceux qui la produisaient ! On en a vu récemment les effets néfastes par exemple dans l'émission "L'Expérience".

Cette main-mise éditoriale participe aussi, de fait, à la mue de la radio. Chacun des responsables éditoriaux s'entourant de bons petits soldats et soldates pour, au plus près, qu'ils se mêlent d'un montage, d'un découpage, d'un séquençage ! Pardonnez-moi de citer ce moment radiophonique invraisemblable. En janvier 1978, Alain Veinstein vient de créer "Les nuits magnétiques". Il a envoyé Pascal Dupont à New-York. Il ne lui a pas donné d'instructions ni d'impératifs de tournage. Dupont rentre, monte, mixe et avec son réalisateur, Bruno Sourcis, il propose à l'antenne cinq épisodes dont aucun n'a la même durée. C'était ça "Les nuits magnétiques" ! Autant dire une façon artisanale, inventive, collective, imaginative de faire de la radio (4).

Acte III, scène I 
Aujourd'hui ce sont les chefs (les cadres) qui imaginent, au mépris total de la création et de l'art radiophonique ! Ils se sentent des ailes pour influencer un sujet, un angle, un point de vue et la forme même du documentaire, du reportage ou de l'émission… O tempora, o mores. Rideau !



(1) Ça ne s'invente pas un lieu pareil, hein ?
(2) J'ai été élevé par Gotlib (dessin ci-dessus) et Renaud, oh oh oh !
(3) 2006-2009, nommé par Jean-Paul Cluzel, Pdg,
(4) Ce même principe que Thomas Baumgartner proposera dans "Les passagers de la nuit" (2009-2011).

dimanche 29 décembre 2019

Le bon plaisir de la radio… Castagne (16)

Bonnefoi & Salles (Producteur et Réalisatrice) ont produit à France Culture un joli documentaire sur la mémoire de Radio Castagne, radio éphémère de la CGT à Alès. Ici les mineurs se battaient pour la mine, là à Longwy les sidérurgistes se battaient pour la Lorraine industrielle. Les années Giscard finissantes n'en pouvaient plus de casser méthodiquement l'emploi et l'histoire ouvrière ! Les glorieuses étaient mortes, les "glorieux" vivent toujours !

Le RL 450



















Ce doc apparaît dans la case de l'Expérience (dimanche 23h-minuit) ! L'Expérience un enfumage dont Sandrine Treiner, directrice de la chaîne, a le secret ! Expérience pas pour Bonnefoi et Salles qui n'en sont pas à leur premier documentaire, si ? Mais bon hein faut bien remplir la case si la-horde-de-documentaristes-qui-étaient-censés-attendre-à-la-porte-du-studio-ne-sont-pas-encore-rentrés-avec-leur-Nagra-sous-le-bras (image bucolique, le Nagra tient dans la poche) !

Le must du pipeau : "L’Expérience est un espace libéré des genres radiophoniques (magazine, reportage, documentaire, fiction...), qui s’en affranchit ou qui les mêle. C’est un temps d’expression du singulier." Ben voyons, Léon ! Le truc c'était : on vous écrit (sur le papier) une belle "histoire" et après on fait c'qu'on veut ! Traduire "On fait surtout ce que je veux que vous fassiez…" À la mode Treiner.

Mais l'objectif principal inavoué était bien de sacquer de la chaîne "Creation on air" (deux heures de documentaire) et sa productrice-coordinatrice Irène Omélianenko. Méthode bien dégueulasse archi-éprouvée à Radio France. On maquille, on se joue des mots et roulez petits bolides. Je n'aurai de cesse de rappeler que malgré la roucoule des ténors, "en 1995 : 23 heures par semaine de documentaire, en 2000 : 4 heures". Et en 2011/2012 : 12h30" (1). Vous regarderez vous-même ce qu'il reste quand déjà le doc de "La fabrique de l'histoire" (2) a disparu à la rentrée.

Donc, une fois de plus, avec Radio France, piloté par Sibyle Veil, n'oublions jamais d'aller voir du côté de la L.Q.R. ! Les petits soldats et soldates qui dirigent les chaînes l'ont très vite assimilée. Mais, et si par hasard, cette "case" n'était pas le meilleur endroit pour faire entrer en loucedé la co-prod ? (3)  Wait and see !

(1) Marion Thiba, documentariste radio, rappelait ces chiffres éloquents au Festival Longueur d'Ondes en décembre 2011,
(2) En même temps que l'émission. Pour autant celle qui la remplace n'a plus, comme par hasard, de documentaire !
(3) 11 juin 19 h : "Laurent Frisch, directeur du numérique à Radio France vient d'annoncer dans "Du grain à moudre" sur France Culture, il est "dans le champ des possibles d'accueillir les contenus d'autres producteurs [que ceux de RF s'entend, ndlr]. Des coproductions pourquoi pas aussi." (in, mon billet de ce jour-là)

Il était une fois… L'Oreille en Studio 125 !

Voilà c'est fini ! Le feuilleton de Noël 2011, en cinq épisodes pour saluer "L'Oreille en coin", une radio dans la radio. Au studio 125, aujourd'hui disparu, retour sur une saga radiophonique qui a fait les belles heures de France Inter. Jusqu'à ce que Pierre Bouteiller, nouveau directeur de la chaîne (1989-1996), annonce à Jean Garretto "Je ne vais pas le vendredi soir vous laisser les clefs pour le week-end ! On arrête "L'Oreille en coin", mais on peut garder l'"Oreille du dimanche matin" si vous voulez". C'est un coup de poignard pour Garretto (Pierre Codou est mort en 1980). À la rentrée 1990 (la dernière aura lieu le 1er septembre) Garretto file à Europe 1 pour animer le dimanche matin "Persona grata" sur le modèle de l'Oreille. Triste fin. L'auditeur que je suis ne s'en est jamais remis…

Les légendaires "Oreilles"…
P.Jacques, M.O.Monchicourt, Kriss, A.Gribes, E.Den, K. David

samedi 28 décembre 2019

Il était une fois… L'Oreille en Mermet

Quatrième épisode de mon feuilleton de décembre 2011 sur "L'oreille en coin…". Aujourd'hui c'est au tour de Daniel Mermet, période très en amont de "Là-bas si j'y suis" (1989-2014). Avant de grogner Mermet est un formidable conteur. Il écrit ses histoires et nous transporte à Paramaribo sans la moindre empreinte carbone. Un régal ! Il était de la bande de l'Oreille, "la radio dans la radio" d'un certain âge d'or de France Inter.

Demain, le final



vendredi 27 décembre 2019

Un pas de côté…

C'est parti les aminches comme j'ai quelques billets d'avance (vu que c'est le feuilleton qui repasse en ce moment), que c'est la trêve du côté de la grève de Radio France, que cet entre-deux est bénéfique à faire du rangement, du tri et que d'avoir connecté trois fils m'a donné envie de… ce pas de côté ! Rappelons aux jeunes foules en délire qui vont découvrir ce billet décalé qu'on doit le "pas de côté" au grand GéBé, dessinateur de bandes dessinées, et à un p'tit bijou de 73 (1973) "L'an 01". "On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste" formule qui conviendrait parfaitement à l'époque tragique qu'on est en train de vivre !
Je dédie ce billet à Emmanuel Laurentin qui,
 quand il n'écoute pas (que) Joni (Halliday) écoute aussi Lou Reed…















Bon, voilà l'affaire ! Hier aprem Laurentin, ci-devant prod. à France Culture, poste (sur Twitter) ou RT un lien d'Arte vers un documentaire sur Lou Reed et écrit-il, plus particulièrement : "Un documentaire excitant, ne serait-ce que pour comprendre pourquoi la basse de « Walk on the Wild Side » a été doublée par le musicien de studio embauché par Bowie ..." Diantre ! Je ne m'endormirai pas sans avoir visionné la chose. Sympa et instructif (1).

J'avais commencé à lire en juin un article fleuve de Gonzaï sur Philippe Manœuvre : "Profession rock-critic". Passionant ! Tu te prends dans la tronche un feedback de 40 ans de zikmu et tu fais pas trop le faraud pour dire j'en étais. T'écrases et tu te rappelles ému que Pierre Bouteiller à l'époque de "France MusiqueS " avait embauché le lascar pour causer dans le poste ! (2) Bon, p'tête qu'un jour Laurentin consacrera un de ses débats à l'histoire de la rock-critic, aux enfants du rock et à l'histoire des journaux qui ont soutenu et propulsé cette musique !

J'avais aussi mis de côté l'interview par le même canard, Gonzaï, de Philippe Garnier qui a enchanté "L'oreille d'un sourd" dans Libé, il y a un milliard d'années. Et quelques documentaires visuels dans "Cinéma, Cinémas" (3). Bon là aussi tu prends une claque mais t'es content d'avoir vécu cette époque où il fallait toujours attendre pour écouter, lire ou voir ce dont Garnier avait parlé et qui arriverait en France des lustres après !

Les Clash sont toujours là (dans mes oreilles) et j'ai fait quelques pas de côté… (À suivre)



(1) Bon là, pendant que je vous cause ,j'écoute en boucle "The magnificent seven" de Clash, (l'un n'empêche pas l'autre) !
(2) Au moins pour la saison 1999-2000,
(3) Émission mensuelle de télévision, Antenne 2, 1982-1991, Anne Andreu, Michel Boujut, Claude Ventura.

Il était une fois… L'Oreille en Claude Dominique (2) !

Donc, il y a huit ans, à partir de sources sonores originales, je publie sur ce blog le troisième épisode de mon feuilleton "Studio 125…" (1). Claude Dominique n'en finit pas de m'étourdir avec sa façon si originale de si bien écrire et raconter des histoires. Ce jour-là " en 18' 13" elle a tourné une idée, détourner quelques sens et retourner la situation à l'avantage de sa poésie. C'est du très grand art et une comète dans la galaxie des ondes radiophoniques."
Demain, Daniel Mermet



(1) Quand ils ont refait la tour, et mis l'agora à la place des studios de la petite couronne, le studio 125 a disparu et avec lui ses bonnes ondes !

jeudi 26 décembre 2019

Il était une fois… L'Oreille en Claude Dominique !

Donc il y a juste huit ans, je frétille à l'idée d'écrire sur "L'Oreille en coin", l'émission culte de France Inter. Parmi toutes ses "vedettes" Claude Dominique a une place à part. Ses émissions sont ciselées comme de la dentelle. Son écriture pointue, tendre, acerbe, drôle ou comi-tragique ! Si vous aimez, vous trouverez sur ce blog plusieurs articles la concernant !
Demain, Claude Dominique, Part II

Jean Garretto, Robert Arnaut, Claude Dominique…

mercredi 25 décembre 2019

Repassez-moi la crème (de marrons) et de la musique !

Bon vous allez pas vous plaindre hein ? Je vais vous parler de deux émissions de radio que j'ai écoutées avec mes oreilles à moi personnelles. C'est la trêve, je vais lâcher la radio pour vous parler de radio. Étonnant non ? Zyva Mafalda (1) !



Retour sur écoute…
Comme je vous l'avais conseillé, j'ai écouté hier soir Michka Assayas pour son évocation de Motown, "l'usine à tubes". J'ai écouté en direct et, une partie en streaming ce matin (2). L'érudition de Michka est toujours aussi époustouflante et on ne se lasse pas de continuer à apprendre l'histoire. Question programmation musicale, si je peux comprendre (pour avoir échangé avec lui) qu'il a voulu nous faire partager les titres, qui dans son adolescence l'ont fait vibrer, j'eusse aimé que pour la deuxième partie il nous déniche de derrière les fagots quelques galettes "inédites"

Mais bon, ce fût son choix. La directrice de la chaîne, Laurence Bloch, qui ne rêve qu'en "gold" a du se pavaner. Par contre, de se taper cinq ou six fois par heure le rappel du nom de l'émission et de son producteur, c'est faire injure aux auditeurs qui répètent à l'envi qu'ils n'ont pas besoin de ça pour identifier immédiatement la chaîne avec laquelle ils sont en affinité (élective, forcément élective) (3). Cette façon barbare héritée du marketeur Schlesinger (4) pollue l'antenne, perturbe l'écoute et ne vaut pas mieux que la pub intrusive pour une banque qui donne envie de la faire… sauter !




Repassez-moi le standard… (à défaut de crème de marrons)
Quelques jours plus tôt (dimanche à 19h), Laurent Valero redoublait, comme à son habitude, de talent pour au coin du bois aller débusquer les standard qui donnaient à entendre les différentes interprétations d'un morceau, culte ou pas, ayant marqué l'histoire. Avec "What a difference a day makes" (et sa version originale en espagnol) on eût de quoi se trémousser ou à notre tour se pâmer ! Pour la trémousse Valero n'a pas fait l'impasse sur le hit mondial d'Ester Phillips. 

Mais, et c'est là tout le talent du maestro, il nous offrit aussi d'entendre la version de Sherri Taylor. On mesure alors combien "on" (je) est des petits joueurs de n'avoir pas assez fréquenté les boîtes de night. Particulièrement quand Valero, qui a l'air d'en connaître un rayon, qualifie l'époque de "Boules à facettes et cols pelle à tarte". Valero ne rime jamais avec disco ! C'est comme une première. On monte sur la table et on se repasse le standard !


(1) C'est mon idole for ever…
(2) Y'a pas que le podcast dans la vie,
(3) Clin d'œil à Francesca Isidori et à sa belle émission de France culture "Les affinités électives",

(4) Ex n°2 de l'ex n°1,

Il était une fois… L'Oreille en Kriss !

Il y a huit ans jour pour jour, je publiais une petite série sur "L'Oreille en coin". Je venais de démarrer mon blog et, je ne pouvais pas ne pas rendre hommage à cette émission culte de Jean Garretto et Pierre Codou (1). Pour le premier épisode c'est Kriss qui s'y colle. J'ai eu entre les mains des extraits sonores d'un dimanche où elle raconte l'effet des "boums" sur son cœur amoureux. Un pur régal. J'ai retranscrit. Si vous aimez Kriss vous entendrez sa voix.
Avec Emmanuel Den


















(1) 1968-1990, France Inter, les samedis et dimanche, 13 heures d'émission ou "La radio dans la radio…"

mardi 24 décembre 2019

Motown : Assayas, Benizeau, Jousse… etc

Dans cinq heures. Michla Assayas, prend l'antenne sur France Inter, pendant deux heures, pour évoquer Motown (Motor Town, Detroit, Michigan, U.S.A.) l'entreprise à "hits" fondée par Berry Gordy. Je vais bouleverser ma propre grille (je veux dire ma soirée de Noyel) pour écouter, par la porte ou par la fenêtre, ce que l'érudit va nous raconter… En 2017, Adam White, un des anciens boss de la firme a publié une jolie somme que j'ai dévorée. Michka va illuminer ma soirée, j'ai envie de swinguer, d'apprendre des choses et d'en confirmer. Zyva !




Pour compléter le tableau j'ai demandé à deux producteurs de France Musique un souvenir personnel autour de cette aventure musicale.

Thierry-Paul Benizeau (1)
"Quant à Motown, la découverte de cette musique est intimement liée aux souvenirs de lycée et à l’écoute de "Salut les Copains" présenté par Daniel Filipacchi... Indicatif : il est 17h00, sur Europe n°1, nous sommes en 1962, j’ai 14 ans et je me bats avec mes versions latines ou grecques, en écoutant Little Eva, Marvin Gaye ou Ben E. King. Eh oui, mais à l’époque je ne connaissais pas le nom de Tamla Motown et encore moins celui de Berry Gordy...

Ce n’est que sept ou huit ans plus tard, quand je vivais à New York et que j’étais amoureux des belles noires coiffées à l’afro (comme Angela Davis), que j’ai découvert, grâce à Gilles Pétard (3), l’écurie Motown et, un peu plus tard, les merveilleux fabricants de tubes du Brill Building, avec celle que j’aime et j’admire sans restriction depuis : Carole King !... Voilà, je pourrais encore disserter longtemps sur le sujet, et notamment ma coupable passion pour la Soul Music, mais je pense que ça te suffira...""

Thierry Jousse (2)
"Ma découverte de l'album Sky's the Limit (The Temptations), au moment d'une réédition au milieu des années 90 et, surtout du morceau Smiling Faces Sometimes qui dure 12'43. Un des plus grands chocs de ma vie d'auditeur. Un morceau sensuel et spirituel. Un chef d'oeuvre !"


Ah, au fait, demain je republie 
sur 5 jours, mon feuilleton de 2011, RV ici à 9h…


(1) Producteur l'été dernier de "Kind of blue : Hommage à Miles Davis",
(2) Producteur de "Ciné Tempo", le samedi à 13h. Et depuis trois étés en alternance avec Laurent Valero, la quotidienne "Retour de plage" (18h/20h),
(3) "Gilles était (est) un producteur-journaliste (Record World) découvreur de musiques Afro-américaines et plus particulièrement de chanteuses noires, qui officiait chez Rock & Folk de la Belle Époque et, cachetonnait chez Pathé Marconi et Motown.". 


Comme pour écrire ce billet j'écoutais Mina, je partage…

La radio est à nous… La vie est à nous !

"La vie est à nous" renverra les cinéphiles au film de Jean Renoir, commande du Parti Communiste Français (1936). La vie est à nous, chaque jour. Chaque jour la radio est à nous. Aussi. Pour savoir comment la grève démarrée le 25 novembre bouleverse le personnel et les auditeurs il y a trois façons simples. Les sons de la NRF (Nous, Radio France), ceux de R2D (Radio Dedans Dehors), et les témoignages d'auditeurs sur Twitter (#NousRadioFrance). Et Edgar Morin, de citer Bernard Stiegler, sociologue : "La souffrance au travail qui monte partout, l'épuisement des ressources physiques et psychiques que produit le rythme de la compétition, sorte de redoublement intime de l'épuisement planétaire des ressources, tout cela menace à la fois nos vies et toute vie sur terre."



Nous






















Eux
Photo Albert Facelly pour Libération (Avril 2016; Paris)



























À 16h, un billet spécial zikmu pour le soir de Noyel…


lundi 23 décembre 2019

L'appel de Londres… À plus d'un titre !

Le solstice est passé (dimanche dernier) et si vous croyez encore au Père-Noël ce billet n'est pas pour vous ! Quand on prend dans la tronche une petite musique (de chambre) le vendredi matin au labo de Rebecca Manzoni, ben on swingue et on gamberge. On vomit le JDD, on piétine le "no alternative" de M&S (Margaret&Sibyle), on se réjouit de "L'appel de Londres" (1). "À plus d'un titre" c'est un super salut amical à Claude Villers (2). Parce que j'avais aussi, pour ce billet, plusieurs titres en magasin. À lire, sur Twitter, les messages de soutien à Radio France (avec le hashtag #NousRadioFrance) on se dit que trève ou pas, grève ou pas, vacances ou pas, il faut garder le tempo (easy, forcément easy) (3), rester dans le game et ne rien lâcher (même pas ce blog "modeste et génial")… (4)

Derrière les feuilles blanches, l'antenne blanche du 18 décembre 2019  à Radio France 
Photo © Natalya Saprunova

On va tenir ! L'écoute, le fil (de l'histoire), le mouvement. Penser que pour faire de la radio il faut être libéré dans sa tête et, qu'à plomber les équipes comme le font les dirigeants de Radio France, ils ont de la chance que ça ne s'entende pas du tout à l'antenne. Ces quelques jours de pause, de trève, sont utiles à régénérer les batteries, l'imaginaire, le rêve. À faire retomber une pression incompatible avec l'exercice serein d'un métier d'attention et d'écoute des autres. 

De là où je suis, je vais laisser cette petite flamme vaciller au gré des vents du moment. C'est un peu ça être dans la radio. C'est un peu plus que d'écouter des émissions. C'est essayer d'expliquer (aux autres) que, - surtout quand elle a besoin encore plus de ses auditeurs -, la radio, pour qu'elle soit dans un mouvement citoyen, populaire, quotidien il faut qu'on l'accompagne en n'étant pas juste les consommateurs béats de tout ce qui en sort. On a beau être dehors il faut qu'on soit dedans. Et qu'on envisage sérieusement de se bouger pour défendre et soutenir un bastion essentiel de la liberté d'expression.

Écrire sur les zozios socio c'est bien. Écrire à son-sa député-e c'est mieux. Écrire à la médiatrice c'est bien. Écrire à la Pédégère c'est mieux. Ouvrir un cahier de doléances, le faire circuler et l'envoyer au Ministre de la Culture c'est top. Il faut qu'on devienne visible. Que l'on passe du statut de panel Médiamétrie à celui de radioactif (5). Il nous faudrait un répondeur genre celui de "Là-bas…" (6) et que la collection des témoignages soit versée aux débats de ceux qui préparent la future loi audiovisuelle.

Veil et sa clique ont beau psalmodier à longueur de journée, "nos auditeurs, nos auditeurs, nos auditeurs" ils n'ont pas le charisme d'un de Gaulle qui se méfiait des incantations… incantatoires. De Gaulle incarnait sa fonction, Veil désincarne la sienne. Les auditeurs elle ne les a jamais vus. Et si on venait sous ses fenêtres lui chanter une aubade genre "Ah ça n'ira pas, ça n'ira pas, ça n'ira pas" ? Pour qu'elle matérialise mieux ce que c'est qu'un auditeur engagé dans l'écoute et l'attachement au service public.

Joe Strummer, Mick Jones, Paul Simonon, Topper Headon (The Clash) n'ont pas pris de gants pour leur appel de Londres. On ne va quand même pas traverser le channel pour appeler à la résistance. Parlons-en et…

À bons entendeurs, salut !





(1) Un autre que celui du Général…
(2) Première émission de Claude Villers en tant que producteur, 1971-1973, 16h-17h,
(3) Et si vous réécoutez le 1er morceau du premier player et que vous n'êtes pas parcouru de frissons… alors là, c'est que vous n'avez jamais vu "A place in the sun" de George Stevens, musique Franz Waxman,

(4) Un billet très pop le 24, à partir du 25 une rediff de mon feuilleton de décembre 2011, un maritime le 30… et le 6 janvier un p'tit flash-back pour repartir du bon pied et de l'oreille (en coin, of course),
(5) "Radioactif" m'évoque le livre de Pierre Bouteiller, Robert Laffont, 2006,
(6) "Là-bas si j'y suis", émission de Daniel Mermet, France Inter, 1989-2014 et son célèbre répondeur qui donnait la parole à chacun qui voulait bien la prendre !

dimanche 22 décembre 2019

Le bon plaisir de la radio… bâillonnée (15)

Cette archive de 2008, rediffusée opportunément mercredi dernier sur France Culture, parle de la forteresse audiovisuelle, l'Office de Radio et Télévision Française (ORTF) qui détient encore le record de la plus longue grève de l'audiovisuel public. On est en 68, c'est le printemps, les pavés volent, le pouvoir fait des tours d'hélico (1) et la radio privée - Radio Télé Luxembourg (RTL) et Europe n°1 - s'en donnent à cœur joie pour damer le pion à la radio d'État (la généraliste France Inter). C'est à partir de ce mouvement audiovisuel agité que s'établiront les différents rapports qui mèneront, en 1974, (2) à "l'éparpillement façon puzzle" de l'ORTF en sept sociétés audiovisuelles distinctes. En 1974 on éclate, en 2020 on s'éclate ?

RTL et E1 au cœur des grèves de 68



















Perrine Kervran, coordinatrice de La Série Documentaire (LSD, du lundi au jeudi, 17h), en chapeau de la quotidienne nous assène un genre d'inventaire à la Prévert, monocorde et plat. C'est une trouvaille… fastidieuse et déjà usée. Elle n'apporte rien aux documentaire. J'appelle ça pérorer, roucouler. Superfétatoire même. C'est grappiller quelques minutes à un genre, le documentaire, qui se passerait bien de porter le chapeau quand d'année en année on le déshabille !



(1 Le 29 mai 68, le Président de la République, Ch. de Gaulle se rend à Baden Baden en hélicoptère rencontrer le Général Massu pour trouver une solution aux "événements" qui paralysent le pays (grève générale, révolte étudiante),
(2) Le 7 août 1974, la loi dissout l'ORTF. Au 1er janvier 1975 sept sociétés autonomes : Radio France, TF1, Antenne 2, France 3, TDF, INA, SFP. Exit le "Service de la recherche" de Pierre Schaeffer,