mercredi 25 avril 2012

Radio-débat…

L'idée a fait florès… Quatre radios généralistes ont proposé hier matin un débat aux deux candidats en lice pour l'élection présidentielle. "Du jamais vu" ont dit les gazettes ! Pensez, l'Inter, la RTL, l'Europe 1 et la RMC ensemble pour le show. "12 millions d'auditeurs potentiels" ont surenchéri les mêmes gazettes… De quoi se frotter les mains pour les responsables de ces médias. La radio reconnue à nouveau ! Sortie de cette attribution de "média d'accompagnement" pour exercer celle de média… tout court. L'idée était excellente. 

Au petit matin, dans les embouteillages, sous la douche, ou sous la couette, on aurait pu enfin, un matin, sortir du syndrome de la chronique, des experts et autres galéjades de comiques-troupiers-à-l'humour-attendu-pas-drôle-du-tout. Les journalistes et autres chroniqueurs TV auraient dû se faire à l'idée d'être "à la remorque" de la radio, de montrer dès 13h des images avec les logos des chaînes en arrière-plan, de mettre en avant des confrères dont ils auraient dû hoqueter le nom…

Une belle opération média et un juste retour d'image (sic) pour la radio. Et surtout, l'occasion d'exploser les habitudes qui voudraient que tout se passe le soir avec des images, et que le matin soit réservé au "gavage des oies" (1). Le débat démocratique y aurait trouvé une nouvelle tribune, pour laquelle il aurait été tellement intéressant d'analyser quelle en a été l'écoute, débarrassée des images, des mimiques, et autres sourcillements pointus. Mais me voilà devenu "Perrette et [son] pot au lait" ! Last but not least… Hollande n'a pas voulu ! Adieu veaux, vaches, cochons, couvées. 

Si ce n'est pas le lieu ici d'en faire l'analyse politique, regrettons cette décision du seul point de vue de l'équilibre… médiatique. Alors pourquoi n'y avoir pas pensé plus tôt ? Facile à dire Mimille, mais bon, la grand messe exclusive du débat TV d'entre-deux tours est à la politique ce que le fromage (1) est à la France : une INS-TI-TU-TION, dont les Télés repassent en boucle les anciens épisodes jusqu'à plus soif. Suggérons aux quatre radios généralistes, fortes de cette expérience, de poser des jalons dès janvier 2017.

(1) Dans les tunnels de l'infotainment, (programmes fournissant à la fois de l'information et du divertissement),
(2) bon, dans le cas présent, ce n'est peut-être pas un bon exemple, mais vous n'allez pas m'en faire tout un fromage des fois…

2 commentaires:

  1. Qu'il me soit permis d'exprimer ici mon étonnement quant à ce "projet" émanant, soi-disant, de ces quatre radios généralistes. Si je comprends bien - alors qu'en temps ordinaire il n'y a pas la moindre synergie entre ces fleurons de groupes concurrents- un beau matin les patrons de chaînes se concertent - bien tard - pour mettre sur pied un projet d'émission politique majeure? La nature ne m'a pas doté d'une intelligence incisive mais tout de même le fil d'antenne est un peu gros! N'importe qui peut se rendre compte du ridicule de la situation. L'opération n'a jamais surgi dans les têtes d'oeuf qui président au destin de ces chaînes mais bien dans les cercles politiques proches du pouvoir dont on peut dire sans ambiguïté qu'il n'est guère en posture favorable à ce jour dans les intentions de vote des français. En outre, contrairement à ce que laisse penser cet article - pardon Fanch - les présentateurs de la télévision font tous des ménages à la radio ( et vice-versa) et se connaissent donc parfaitement! Non Fanch, je ne crois pas que nous ayons raté une belle opération "média" mais en revanche nous avons assisté à une belle opération orchestrée par la cellule de communication de l'Elysée n'en doutons pas!

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    1. Aie ! Aie ! Aie ! Voilà que Jakki me vole dans les plumes ! Ta perspicacité est sans doute juste… On pouvait sentir la (grosse) ficelle qui voulait attraper le (gros) poisson ! Mais, mais, mais c'était un bon prétexte pour moi de "redonner" à la radio la place qu'elle n'aurait jamais du perdre dans le débat politique. L'occasion pour des millions de français d'écouter (les ténors) sans (les) voir… La posture, ici de naïf, me va bien. La tienne te va bien aussi ;-)

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