mardi 26 août 2014

A place to be… ou radioscopages en chaîne…

Natalie Dessay
















La fin de mon road-movie m'a radioporté jusqu'à la capitale. Vous n'êtes pas sans savoir que c'est la "rentrée" radio et que ça bruisse de nouvelles voix, nouvelles émissions, nouveaux jingles. Il faut quelques dons d'ubiquité pour passer d'une chaîne à l'autre et, de fait, jouer du podcast ou du streaming. Plutôt que de prendre chaque émission dans l'ordre du flux, je vais vous le faire un peu comme mes propres sauts de puce.

C'est "L'instant M" de Sonia Devillers (1) qui titillait ma curiosité et j'ai donc écouté cet instant-là en podcast. Si c'est beaucoup moins mâchouillé, pipolisé, chiffré que l'émission de Morandini sur Europe 1, Devillers y fait quand même référence, ce qui n'est malheureusement pas une référence. Inviter pour la première de l'émission sa consœur Audrey Pulvar, ex-Inter, aujourd'hui à D8 et iTélé, pourquoi pas ? Mais pourquoi si on parle média faut-t'-il toujours subir la prédominance impérialiste d'une TV omniprésente ? N'y avait-il pas une/un journaliste radio à inviter pour nous parler de radio ou de presse ? Du coup gaffe à ne pas tomber dans le syndrome Morandini qui surjoue l'histoire de la TV. À suivre.

Ensuite il s'agissait d'entendre comment Lebrun (Jean) allait remonter "La marche de l'histoire" (2). Patatrac, l'actu prolongeait le journal de 13h de 10'. À Lebrun de recomposer, en "live" ou presque, une émission dont la durée est habituellement de 30'. On n'y vit presque que du feu même si ces dix minutes nous manquaient… au titre de l'habitude mais surtout du plaisir de prendre notre compte d'histoire quotidien. Tout fût fluide et pro. Le métier quoi !



Après je n'ai su résister aux sirènes de RTL pour aller "voir" comment le petit prince des ondes, le ci-devant Laurent Ruquier allait s'employer à faire "oublier" que Bouvard n'animerait plus "Les grosses têtes". J'ai besoin d'écouter une autre émission avant de donner un premier avis. 17h, je file chez Charline Vanhoenacker sur Inter qui semble-t'-il veut mettre dans le shaker l'info ou l'actu. "Charline Vanhoenacker sépare le blanc des couleurs et lance la machine, Alex Vizorek passe les infos à l’essoreuse - l’enjeu étant de ne pas perdre une chaussette dans le tambour -" (3). Une émission de plus autour de l'info ?  Je réécoute en streaming puis j'écoute demain et j'en reparle après.

Natalie Dessay qui avait bien réussi sa chronique hebdomadaire sur France Musique pour la saison 2012-2013 trouve en quotidienne une belle "case" que Lodéon avait réussi à tenir mais d'une certaine façon à "user" aussi (4). Écoute en podcast et besoin d'en écouter une seconde. Au risque de décevoir Laurence Bloch (5) qui ne l'a peut-être pas choisie pour ça, j'aurais aimé entendre plus Dessayx me raconter ses histoires "Classic". Raconter des histoires à la radio ne serait-il plus dans l'air du temps ?

Et vous ne serez pas surpris que je n'aie pas écouté la version "new look" des Grandes Gueules sur RMC qui s'en sont peut-être donné à cœur joie pour commenter l'événement du jour qui ne concernait pas que la pluie sur l'île de Sein (Finistère). Johan Hufnagel, ex-Slate et nouveau directeur délégué à Libération, écrivait hier sur Twitter une petite ritournelle bretonne :

"Qui voit Ouessant voit son sang,
Qui voit Molène, voit sa peine,
Qui voit Sein, voit sa fin,
Qui voit Groix, voit sa croix "

Façon subtile de prévenir le Président de la République, en visite à l'île de Sein hier, des dangers qui le guettent. Non content d'avoir bousillé la rentrée radio par un remaniement pathétique, François Hollande n'étant pas à une incohérence près, nommait à l'Élysée en charge des discours, Pierre-Louis Basse (6), ex-journaliste radio à Europe 1. Après Kessler (ex- France Culture), Sérillon (ex-France 2), la comète audiovisuelle fourbit la garde rapprochée du Président de la République. À la place de Pauchon (ex-inventeur de concept radio à France Inter), je me tiendrais prêt pour prendre le poste de Basse, ce dernier ne devant pas tenir au-delà du prochain remaniement qui pourrait intervenir avant Noël.
(À suivre)

(1) France Inter, 9h40, du lundi au vendredi,
(2) France Inter, 13h30, du lundi au vendredi,
(3) Présentation sur le site de l'émission,
(4) France Inter, 16h, du lundi au vendredi,
(5) Directrice de France Inter,
(6) C'est sans doute d'avoir dit à L'Humanité le 5 novembre 2013 : "J'aimerais que Hollande soit un peu plus Salvador Allende" qui a incité le Président à ce choix…

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